Des chiffres: 10 paniers à trois-points sur 19 tentatives pour Nanterre en première mi-temps. Et… zéro en deuxième pour seulement 7 tentatives. La défense montante et très remontée de Strasbourg a complètement asphyxié Heiko Schaffartzik et compagnie.
« On a été induit en erreur en première mi-temps par la qualité offensive qu’on a produite au début. Mon assistant, Nebojsa Bogavać m’a dit à la fin de la première période que notre attaque, c’était de la poésie ! C’est assez imagé, c’était vrai, nous étions très inspirés, mais il est vrai que Nanterre ne contestait pas grand-chose », racontait le coach Vincent Collet en conférence de presse. « Malheureusement, petit à petit, on est tombé dans le panneau de jouer leur match. Et quand tu joues leur match, tu ne gagnes pas souvent (…). Le salut devait venir par la défense. On a parfois changé de stratégie mais ce sont surtout les comportements individuels qui ont changé. »
Chacun a été frappé par le sentiment de puissance qui s’est dégagé hier soir de l’équipe alsacienne. A l’intérieur, les Nanterriens ont été massacrés. La paire Miro Bilan (16 points, 5 rebonds, 3 passes)-Louis Labeyrie (10 points, 9 rebonds, 2 passes) est bien la meilleure de Jeep Elite. La ligne arrière est très forte aussi avec notamment un Levi Randolph qui a parfaitement compris son rôle dans le dispositif (16 points à 6/8 aux tirs).
« On monte en puissance et il n’y aura plus de fenêtre internationale pour couper notre élan », se réjouit Vincent Collet. « Avec les matches qui se profilent, la Coupe de France qu’il n’est pas question de négliger, mais sans se consommer dans la perspective du match à Athènes, on aura besoin de tout le monde. J’ai beaucoup aimé le premier passage de Flo Piétrus qui a tout de suite amené un surcroît d’intensité. Damien Inglis a confirmé pour la première fois sa prestation de la semaine. Quant à Dee Bost, il a fait dix premières minutes parfaites en mettant l’équipe en musique, en la lançant sur les bons rails… »
Quant à Nanterre, il a démontré ses limites quand ses shooteurs d’élite n’ont pas deux centimètres pour armer. Les Franciliens ont longtemps été maintenus en surface par le duo Heiko Schaffartzik-Lahoue Konate (20 points chacun) mais leur faiblesse au poste cinq (Alade Aminu a été transparent) a été criarde. Le score final (78-93) reflète totalement la différence de niveau et le coach Pascal Donnadieu est le premier à le reconnaître.
« Il y a un monde ce soir entre les deux équipes. Notre objectif, c’est de prétendre jouer les playoffs mais on n’y est pas encore ! Strasbourg ne présente pas les mêmes arguments que nous. C’est avant tout la qualité des rotations de la SIG qui a fait la différence. On a été sanctionné dès qu’on a ouvert le banc, et plus que lourdement. Pendant que la SIG accumule les rotations, nous on fatigue avec les joueurs majeurs. C’est quasiment ingérable ».
Photo: SIG