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Top 50 des meilleurs joueurs français de l’Histoire : de la 20e à la 11e place (4/5)

La rédaction de Basket Europe dévoile au jour le jour son top 50 des meilleurs joueuses et joueurs d’un siècle de basket français. Découvrez ce jour les lauréats masculins de la 20e à la 11e place, de Jacques Cachemire à Evan Fournier en passant par Moustapha Sonko.

Evan Fournier © FIBA

20e / Yann BONATO – 2,01 m – 1972 – 91 sélections – 610 points

La « Liane » s’est très vite imposée comme un attaquant d’exception partout où il est passé. En témoignent par exemple ses 66,8 % de réussite à deux-points lors de la saison 1998-1999 avec Reggio Emilia. Mais c’est surtout son style inimitable, fait de déhanchements, d’appuis désaxés, de changements de direction en l’air et d'agressivité vers le cercle qui ont fait sa renommée. MVP du championnat de France en 1995 (avec le PSG Racing) et 1997 (avec Limoges), il est aussi connu, lui le joueur présenté comme individualiste, pour avoir mené la troupe limougeaude à son fameux triplé de 2000 (championnat de France, coupe de France, coupe Korac) malgré les insolubles problèmes financiers du club.

«  Mon meilleur souvenir  ? Je ne peux pas faire preuve d'originalité : l'année 2000. Humainement, sportivement et de façon idéologique. Lutter pour sauver un club, sans être payé, devant 6 000 personnes en transes. Il doit y avoir une chance sur un million de le vivre. »

Avec les Bleus, il participe à la belle aventure des JO 2000, mais une blessure au tendon d’Achille en quart-de-finale contre le Canada le prive des demi-finale et finale. Une mononucléose et un problème d’oreille interne le contraindront à mettre un terme à sa carrière en 2004. Aujourd’hui propriétaire de plusieurs magasins d’opticiens à Limoges, il a été intronisé à l’Académie du basket français en 2015, nommé Légende du basket français et a été fait Chevalier de l’Ordre national du Mérite en 2000.

19e / Stéphane OSTROWSKI – 2,05 m – 1962 – 192 sélections – 626 points

Il n’était peut-être pas doté du physique le plus impressionnant, mais « Ostro » n’avait pas beaucoup de concurrents en matière de dureté dans le jeu et de résilience. Ainsi, sa carrière s’est étendue sur 23 saisons au niveau professionnel, s’achevant sur un dernier exercice en Pro B avec Antibes, en tournant tout de même, lui le « vieillard », à 17,0 points et 7,2 rebonds sur 9 matches. Complet, l’ailier-fort disposait d’une belle panoplie de mouvements en attaque, d’une belle vision du jeu et, selon un coach qui a joué contre lui, de « coudes très pointus lorsqu’il posait un écran. »

Tout cela lui a valu un palmarès impressionnant en club : 4 titres de champion de France, une Coupe des Coupes, une Coupe de France, 2 Semaines des As, 4 titres de MVP français en première division, 5 titres de meilleur marqueur français… Sur le plan international, « Ostro » n’est pas tombé à la meilleure époque de l’équipe de France, ne glanant qu’une médaille de bronze aux Jeux Méditerrannéens 1993. Membre de l’Académie du basket français depuis 2013, il est aussi Légende du basket français et Gloire du sport français. 

18e / Mickaël GELABALE – 2,01 m – 1983 – 156 sélections – 639 points

Il n’y a guère que Willie « Never Nervous » Redden qui ait pu sembler encore plus décontracté que le natif de Pointe-Noire (Guadeloupe) sur un parquet. Ce qui lui a parfois valu des critiques pour son apparente nonchalance. Mais lorsque l’on regarde le parcours du talentueux ailier, on ne peut que se rendre compte qu’il n’y avait là qu’une fausse impression : formé à Cholet, il part pour deux saisons au Real Madrid avant de rejoindre la NBA pour trois saisons entachées de blessures, de revenir en France à Cholet puis Villeurbanne, de jouer pour Charleroi, le Khimki Moscou, le Cedevita Zagreb, Valence, les Timberwolves puis, en 2014, de revenir dans l’Hexagone, où il évolue jusqu’en 2023, obligé de stopper sa carrière suite à un AVC.

« Il y a une ou deux choses que j’aurais préféré faire différemment, comme être un peu mieux accompagné sur le début. Il y a 20 ans, je ne connaissais vraiment rien. Je suis arrivé de la Guadeloupe, je voulais juste jouer au basket et c’est en arrivant à Cholet que j’ai compris qu’il y a tout un business derrière. Maintenant, c’est fait et quand je vois d’où je viens, je me dis que c’est déjà bien. Je le prends comme ça et je profite encore », nous disait-il à quelques matches de sa retraite. Sa carrière lui a évidemment valu à un palmarès cossu avec les Bleus : l’or à l’Euro 2013, l’argent à celui de 2011, le bronze en 2005 et 2015, ainsi que le même métal au Mondial 2014. En club, comptez deux championnats de France, un d’Espagne, une coupe de France et l’Eurocup 2012 pour faire bonne mesure : s’il y a quelque chose de « cool » chez lui, c’est son palmarès !

17e / Guerschon YABUSELE – 1,98 m – 1995 – 52 sélections* – 677 points

Ils sont rares les joueurs à avoir dunké sur LeBron James. Le geste est d’autant plus iconique quand il est réalisé en finale des Jeux Olympiques, qui plus est à Paris. Et d’autant plus important que Guerschon Yabusele lui-même considère que c’est l’action qui l’a ramené en NBA : les Philadelphia 76ers lui offrant un deuxième chance, cinq ans après son départ de Boston, la franchise qui l’a drafté en 16e position en 2016. « Ce geste m’a fait signer en NBA, j’en suis persuadé ! Malgré la compétition et la finale que je fais, c’est ce qui a rajouté un truc en plus où les gens ont vraiment ouvert les yeux », disait le Dancing Bear après les JO.

Entre ces deux passages, le natif de Dreux a fait étape en Chine, à l’ASVEL (doublé championnat - Coupe de France en 2021) mais surtout au Real Madrid où il a remporté 7 titres en trois ans dont l’Euroleague en 2023 - l’année de la remontada du club espagnol face au Partizan en quarts de finale dans une série où son vilain geste sur Dante Exum lui a tout de même valu une suspension pour la fin de saison. Surtout, il n’a plus quitté l’équipe de France depuis son passage à Villeurbanne avec à la clé trois médailles d’argent en quatre compétitions (JO 2021 et 2024 et Euro 2022), obtenant à chaque fois un rôle majeur. 

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16e / Moustapha SONKO – 1,92 m – 1972 – 93 sélections – 684 points

Pas banale, la carrière de « Mous ». Jusqu’à ses 18 ans, il n’avait pas trop l’idée de ce qu’était le basket organisé, s’épanouissant plutôt sur les playgrounds parisiens, où il archi-dominait grâce à ses exceptionnelles qualités athlétiques. « Dans la famille, tout le monde est branché foot, raconta t-il à Maxi-Basket. Mon grand frère, Bakary, a failli devenir pro en Belgique. Moi, j'y jouais dans la cour de l'école, c'était interdit mais son se faisait le mur. Un jour, on m'a donné une invitation pour aller voir le Stade Français à Coubertin, à l'époque des Boistol, Cham, Dub', Garnier. J'ai vite arrêté le foot. » Repéré, il va s’inscrire à l’ASA Sceaux, où il devient professionnel sous les ordres d’Alain Weisz, avec les « Cardiac Kids ». S’ensuivra une belle carrière qui l’amènera à Levallois (19,5 points, 5,3 passes en 1996-97), Pau-Orthez puis à l’ASVEL avant de franchir les Pyrénées et de s’épanouir à Malaga puis au Real Madrid.

Mi-temps avec… Amara Sy (Paris) : « Moustapha Sonko est le premier joueur des banlieues à avoir montré la voie » – Basket Europe
A 40 ans, Amara Sy dispute sa 22e saison professionnelle, sa troisième avec le Paris Basketball. Parmi les premiers joueurs issus des banlieues à s’inviter au plus haut niveau français, l’Amiral poursuit ses combats pour une meilleure reconnaissance et une meilleure visibilité de tous les baskets. I

À la clé, un palmarès éloquent : champion de France de Pro B en 1993, de Pro A en 1998 (avec l’Elan Béarnais), du championnat espagnol en 2005 avec le Real, une coupe Korac en 2001 avec Malaga, un titre de MVP en France en 2000, un de meilleur sixième homme en Espagne en 2003 (Malaga), plus une médaille d’argent aux JO 2000 avec l’équipe nationale. Un temps attiré par la NBA, et y suscitant l’intérêt de certaines franchises, il ne franchit toutefois pas le pas, à une époque où les joueurs étrangers n’avaient pas la même considération qu’aujourd’hui outre-Atlantique. Il peut se consoler avec son entrée à l’Académie du basket français en 2018, à sa place de Légende du basket français et à celle de Gloire du sport français.

15e / Jacques CACHEMIRE – 1,97 m – 1947 – 246 sélections – 693 points

À une époque où les joueurs noirs n’étaient pas encore très répandus dans le championnat français, « Cachou » s’est rapidement imposé, par sa détermination à toute épreuve basée sur une enfance très pauvre à Point-à-Pitre (Guadeloupe), lui le petit-fils d’esclave : « Ma mère n’avait pas assez d’argent pour me payer des chaussures. Elle n’avait pas d’argent tout court d’ailleurs. Parfois; on mendiait des bananes pour manger. » Il a aussi marqué les esprits par ses immenses qualités d’attaquant et un shoot d’une esthétique que l’on peut comparer à celle du tir de Kevin Durant. Et 27,8 points par match en 1973-74, 29,1 points en 1974-75 (meilleur marqueur devant tous les Américains !), 28,2 points en 1976-77… le tout avec Antibes. Cela lui vaut sept sélections en équipe d’Europe et un abonnement longue durée avec les Bleus : ses 246 sélections le placent juste derrière Hervé Dubuisson et Boris Diaw au nombre de capes.

En équipe de France, il a accompli un exploit « historique », faisant partie de la première équipe française à vaincre une sélection américaine en match officiel. Certes, il ne s’agissait, en cette année 1979, « que » d’universitaires (et pas forcément les meilleurs), mais l’emporter 98-86 a été considéré comme un « jour de gloire ». 

14e / Florent PIETRUS – 2,02 m – 1981 – 230 sélections – 741 points

Plus féroce que « Flo » sur un parquet de basket, il n’y en a pas beaucoup. Ce n’est pas pour rien que le « Ministre de la Défense » de l’équipe de France a pu enrichir à ce point son armoire à trophées tout en n’émargeant qu’entre 2,7 et 4,1 points par match pendant la plupart de ses dix saisons en Espagne, à Malaga, l’Estudiantes, Valence ou Baskonia. Pas très grand ni très baraqué pour un intérieur, il s’est pourtant toujours montré capable de tenir d’imposants pivots ou de les enrhumer par ses qualités athlétiques, tout en sachant les faire sortir de leur match grâce à un vice certain. Pas de NBA pour autant, comme son frère Mike ou son ex-coéquipier à Pau, Boris Diaw. « On a tous les trois été mis sur le devant de la scène en même temps mais vu le poste auquel j’évoluais, j’avais peu de chances d’aller en NBA. À l’époque au poste 4, tu trouvais Rasheed Wallace, Dirk Nowitzki, Kevin Garnett… Des intérieurs de 2,10 m ! Dans la NBA actuelle, les choses auraient été différentes. Mais j’ai fait une très belle carrière en Europe, je n’ai rien à envier à qui que ce soit. Je suis en paix avec ça. J’ai accompli d’autres choses », accordait-il à BeBasket

Pilier de l’équipe de France pendant 15 ans, il a remporté des breloques de toutes les couleurs à l’Euro, dont la consécration avec l’Or en 2013. Il a également empilé les titres en club : champion de France à trois reprises, quatre coupes de France, un titre en Espagne avec Malaga, une coupe du Roi avec le même club, une Eurocup avec Valence. Et personne ne sera surpris de découvrir qu’il a été élu deux fois meilleur défenseur en France, en 2002 et 2015. Légende du basket français, il s’est vu remettre en 2016 la plus haute distinction de la FFBB, la médaille Robert-Busnel. Son fils Illan commence à percer en professionnels à Strasbourg.

13e / Jean-Paul BEUGNOT – 2,03 m – 1931-2001 – 98 sélections – 750 points

« J'étais au début des années 50 le plus grand pivot français par la taille. Ça s'est vu tout de suite. J'étais un phénomène. Les gens venaient voir ce phénomène, non pas pour ses qualités de basketteur, mais parce que c'était un géant. Comme au cirque. Il a fallu que je m'en accommode. » Cette confidence a été faite à Maxi-Basket et Jean-Paul Beugnot avait précisé que sa taille annoncée de 2,07 m avait été exagérée par Robert Busnel dans le but d’impressionner l’adversaire. 

L’Alsacien fut l’un des tout meilleurs pivots européens de sa génération, prit part aux JO de 1952, 56 et 60, et fit le bonheur de Charleville-Mézières. Il se retira prématurément de l’équipe de France, à 30 ans. « J'ai été confronté à un problème social. Le basket ne me nourrissait pas. Je venais d'avoir mon diplôme d'ingénieur, et c'était le moment de le faire fructifier. L'entreprise qui m'embauchait ne pouvait pas se permettre de me libérer pour d'aussi longues périodes. » Il est le père d’Eric et Greg, deux internationaux.

Avec son fils, Greg.

12e / Jim BILBA – 1,98 m – 1968 – 170 sélections – 787 points

L’une des meilleures productions du si prolifique centre de formation de Cholet. Le Guadeloupéen excellait dans la défense, l’altruisme face à des joueurs bien plus grands que lui. Il était au cœur du système du coach Bozidar Maljkovic lorsque le Limoges CSP est devenu champion d’Europe le 15 avril 1993, à la surprise générale. « On avait une équipe qui aimait relever les challenges, une équipe de compétiteurs, et, au contraire, quand on te met face à des soucis comme ça, tu ne baisses pas les bras, tu as envie de prouver à tout le monde qu’il se trompe par rapport à la qualité du groupe. J’étais jeune, on va dire insouciant, et je n’avais qu’une envie, c’était de gagner, donner le meilleur de moi-même » a-t-il rappelé à Basket Europe.

Le geste le plus célèbre de la finale face au Benetton Trévise fut l’interception de Frédéric Forte des mains de Toni Kukoc, mais c’est Jim Bilba qui fut élu MVP du match en cumulant 15 points à 5/6 aux shoots, 8 rebonds et 1 contre pour seulement 1 balle perdue. Il a participé à trois Final Four dont un avec l’ASVEL et fut médaillé d’argent aux JO de Sydney 2000.

Jim Bilba © Maxi-Basket

11e / Evan FOURNIER – 2,01 m – 1992 – 118 sélections* – 860 points

Depuis la fin de l’ère Tony Parker, Evan Fournier est le leader offensif de l’équipe de France, avec laquelle le scoreur fou a remporté pas moins de six médailles : les trois premières en bronze (Coupe du monde 2014, Euro 2015, Coupe du monde 2019), les trois suivantes en argent (JO 2021, Euro 2022 et JO 2024). « Sa non-sélection pour Rio en 2016, c’est à mon sens ma plus grosse erreur de sélection », rétorquait en plus Vincent Collet en 2021. Un sélectionneur qui n’a par ailleurs pas hésité à le recadrer entre les deux tours des JO de Paris alors que l’arrière avait lâché, après la défaite contre l’Allemagne, que « la meilleure défense reste l’attaque ». Après quoi la France est allée chercher la médaille la plus inattendue de son histoire moderne.

Ce magnifique parcours en Bleus est le reflet de sa belle carrière en NBA, avec 723 matches entre 2012 et 2024 où il fut notamment l’un des visages du Orlando Magic pendant sept saisons, réalisant six saisons d’affilée entre 15,1 et 19,7 points de moyenne. Mais, pas utilisé à sa juste valeur depuis son arrivée aux New York Knicks en 2021, il a pris un nouveau départ en Grèce, où il renait avec l’Olympiakos en Euroleague. Fils de judokas de haut niveau, il a été formé comme tant d’autres futurs NBAers à la Saint-Charles de Charenton.

La renaissance d’Evan Fournier à l’Olympiakos vue par les journalistes grecs
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