Victor Wembanyama s'est longuement confié à L'Equipe depuis Las Vegas où l'intérieur des Spurs est venu soutenir la formation de San Antonio en Summer League, en bon leader.
Ses derniers mois ont été éprouvants, avec cette thrombose veineuse détectée à l'épaule qui l'a privé de la fin de saison en NBA et de l'Eurobasket à venir. Physiquement, il a fallu bosser dur pour revenir. Mentalement aussi, l'épreuve a été éreintante puisque l'international français a là aussi dû traverser tous les états pour finalement retrouver la forme.
« Je suis officiellement autorisé à reprendre. C'est tout frais, j'ai eu la validation du staff médical des Spurs », a-t-il lancé. « Ouf, je vais enfin pouvoir rejouer un peu au basket (rires) ! Ma blessure aura été une aventure, évidemment, mais le plus dur est passé. Je vais beaucoup mieux aujourd'hui, physiquement et mentalement ».
Les épreuves mentales l'ont défié dès le début de sa convalescence, lorsqu'il a fallu se faire une raison, puis lorsqu'il s'est interrogé sur la suite que pouvait prendre sa carrière.
« On se pose la question et on essaie même de trouver un coupable. Mais même si on fait du mieux qu'on peut pour essayer de trouver une raison, il ne faut pas trop s'attarder là-dessus. Après l'annonce de la blessure, je me suis vite mis dans la planification de tout ce que j'allais devoir faire pour revenir le plus vite possible. Revenir d'abord en bonne santé, avant même de penser au basket », a-t-il déclaré. « J'ai eu la peur de ne plus pouvoir jouer au basket. Je pense qu'il nous arrive tous, parfois, d'avoir des réflexions irrationnelles sur les sujets qui nous tiennent le plus à cœur. Mais ce type de pensée te fait aussi changer en tant que personne, dans le bon sens ».
Le premier supporter des Bleus malgré tout
Wemby s'est également exprimé sur la gestion de sa rééducation, qui se poursuit dans le bons sens en coordination avec les staffs des Spurs et des Bleus. Pas question de se précipiter, surtout pour un pépin physique aussi important. Et donc pas d'Eurobasket...
« C'est une décision que j'ai officialisée tout seul auprès des coachs de l'Equipe de France. Mais je l'ai prise après avoir consulté tous les staffs médicaux. L'idée, dès le départ, quand je suis sorti du gros de ma blessure et que j'ai commencé ma rééducation, c'était de prendre une décision qui ne laisserait place à aucune forme de doute. Quand on a un problème de santé aussi grave dans la vie en général, pas forcément en tant que basketteur, on ne peut pas se permettre de prendre des risques. J'aurais beaucoup aimé que ma rééducation se passe plus vite. Mais sans certitudes, je ne pouvais pas participer à l'Euro », a-t-il ajouté.
La voix de la raison l'a emporté d'autant que le timing paraissait bien trop court, même si Victor Wembanyama est définitivement tiré d'affaire.
« Les gens avec qui je communique régulièrement, au sein des Spurs et de l'équipe de France, comprennent totalement la situation. Je n'ai pas joué au basket depuis longtemps. Et ça ne revient pas comme ça. Même s'il y avait une finale NBA à jouer demain, je ne pense pas que je serais en état de la faire », a-t-il poursuivi. « Je reste convaincu qu'on peut gagner le tournoi, même sans moi, Evan (Fournier) et Rudy (Gobert). Je n'ai aucun doute sur le fait que ce soit leur but à tous au sein de l'équipe. Sans aucune hésitation ».