Depuis le début de l’Euro, Jordan Loyd est inarrêtable. Avec 85 points sur ses trois premiers matchs (28,3 points à 58 % aux, 3 rebonds et 2,3 passes décisives), l’arrière américano-polonais fait fort, très fort. Outre le Slovène Luka Doncic (33 points de moyenne sur le début de la compétition), personne n’avait fait meilleure marque depuis un certain Radivoj Korac (81)... en 1959 !
« Honnêtement, je n’aurais jamais pu rêver briller autant d’entrée. Je ne savais pas à quoi m’attendre », a partagé le nouveau chouchou de la Spodek Arena, détenteur du passeport polonais depuis cette année sans en parler la langue, qui n’a pas mis longtemps à faire oublier les exploits du précédent naturalisé, A.J. Slaughter.
Chez les Bleus, les Roca Boys connaissent la recette
Bien sûr, il sera l’homme à surveiller comme l’huile sur le feu pour l’équipe de France ce mardi à Katowice (20h30). Des Bleus qui, contrairement aux Slovènes, aux Israéliens et aux Icelandais, comptent dans leur rangs plusieurs coéquipiers de la Roca Team, dont les arrières Élie Okobo et Matthew Strazel - ce dernier, forfait, reste dans l’équipe en civil - ainsi que Mouhammadou Jaiteh, pour prévoir un plan anti “Loydinski”.
« Je lui ai dit qu'il allait avoir une statue en Pologne. Ce qu’il fait (depuis le début de la compétition) est totalement incroyable, analyse le pivot monégasque dans des propos relayés par BeBasket et L'Équipe. J’ai déjà vu Jordan dans toutes les dispositions imaginables donc je sais ce qu’il est capable de faire. Mais il est quand même au-dessus de ce que je pouvais imaginer. Je suis très content de voir ça, ça me fait plaisir, j’espère qu’il gardera cette confiance et cette dynamique. Je lui ai quand même dit de faire attention contre nous. »
« II faut le fatiguer »
« Il kiffe, il joue sans pression et il est très efficace. Il a beaucoup plus de ballons en main (qu’en club), ça se voit. J’ai l’impression qu’il joue avec beaucoup plus de confiance. (...) Il faut le fatiguer, il faut jouer dur avec lui, l’orienter de certains côtés, contester tous ses déplacements et le faire défendre aussi », ajoute Élie Okobo, qui défend le natif de Chicago depuis trois ans à Gaston-Médecin à l’entraînement.
L’enjeu de ce France - Pologne est en tout cas très important pour la suite de la compétition puisque, en cas de défaite, les hommes de Fauthoux diraient adieu à la première place du groupe. Et se compliqueraient la tâche pour la suite de la compétition. Reste à savoir comment les Bleus vont réagir, deux jours après leur sortie de route face à Israël.
Avec Jordan Loyd, le débat des joueurs naturalisés relancé
L'histoire de l’Euro regorge de performances d’exception réalisées par des joueurs sans filiation directe avec leur pays d’adoption. Cette année, 11 sélections sur 24 ont fait le choix de se renforcer d’un joueur naturalisé, la majorité optant pour un Américain à l’arrière. Ils auraient été 12 si Lorenzo Brown, héros de la Roja championne d’Europe en 2022, n’avait pas déclaré forfait pour « raisons personnelles ». « Ce n'est pas bien. Pour moi, il faut jouer avec les joueurs qu'on sait former », a glissé Frédéric Fauthoux, dans le même esprit que le sélectionneur islandais.