A partir de demain, samedi, l'AS Monaco va partir à la conquête d'un premier titre de champion de France face à Boulogne-Levallois avec la pancarte de favori dans son dos. Le capitaine Yakuba Ouattara (1,90 m, 31 ans), qui en est à sa septième saison avec la Roca Team, a livré ses impressions.
Comment s'est passé cette préparation un petit peu plus longue que d'habitude pour vous ?
Très bien. On n'a jamais eu autant de temps de préparation tout au long de cette saison, et ça nous a fait du bien. On a commencé avec deux jours off, ça nous a permis un peu de se relâcher et de s'aérer un peu les têtes alors que depuis le Final Four, on avait enchaîné avec les playoffs. Là, on a enchaîné avec une bonne semaine et tout le monde était impliqué et appliqué. Je pense que le groupe est prêt.
Quelle différence voyez-vous avec l'an passé, peut-être dans la l'approche et la récupération post Euroleague ?
Déjà il y a plus d'expérience. On a gardé un socle de joueurs qui était là déjà là l'an dernier donc on sait ce que c'est et aussi les mentalités sont différentes. En arrivant ici on sait que l'objectif principal, c'est le titre de champion de France. Donc tout le monde est concerné par ça et forcément ça se ressent sur le terrain.
Que représente pour vous cette finale, vous qui êtes le plus ancien Roca boy ?
C'est une chance d'offrir le premier titre de champion de France à Monaco. C'est une des finales les plus importantes qu'on a eu jusqu'à présent. Ce titre nous glisse entre les doigts depuis maintenant un bon petit moment et on sent que c'est le moment de conclure. C'est une année où on sait qu'on est classé favori et il va falloir juste assumer ce statut favori, aller jusqu'au bout.
Ces trois finales perdues pèsent dans les têtes au moment de l'affronter cette nouvelle échéance ?
Non je ne dirais pas qu'elle pèse. Au contraire, c'est plutôt un gain d'expérience. On a déjà vécu ça donc on sait ce qu'il faut pas revivre ça.
Boulogne-Levallois n'est plus exactement l'équipe qui était venue ici en février ?
Clairement. J'ai vu ça sur les quelques matchs que j'ai pu regarder des playoffs. Déjà niveau effectif ça a changé. Le meneur est parti (NDLT : Tremont Waters). On sent plus de cohésion et beaucoup plus d'agressivité. Défensivement on voit que tous les joueurs sur le terrain se donnent à fond et c'est une équipe qui ne lâche rien. Donc sera un bel adversaire. Ça peut surprendre de les retrouver là car il y a beaucoup de jeunes dans l'effectif avec pas énormément d'expérience en playoffs, mais quand on les regarde jouer c'est pas surprenant loin de là.
Est-ce qu'il y a un plan anti Victor Wembanyama ?
Je ne compte pas le dévoiler ici si il y en avait un. En tous les cas on sait quel joueur c'est, tout le talent qu'il peut apporter. Il y a lui mais il y a les autres aussi donc Il n'y a pas que Victor dans l'équipe.
Sur le format de ces finales avec cinq matchs à jouer, est-ce que ça vous plaît particulièrement ?
Moi j'aime bien ce format de 5 matchs. Parce que déjà sur un match décisif c'est là où on peut avoir beaucoup de surprises et ça serait bizarre pour moi. Moi je trouve que c'est bien parce que ça donne l'opportunité de montrer de ce dont on est fait et il y a peu de place aussi à la surprise.
Mentalement, ce n'était pas trop dur d'enchaîner les playoffs tout de suite après le Final Four de l'Euroleague ?
Mentalement, ça a été dur, on ne va pas le cacher, car on a joué directement 48 heures après. On a beau se dire, "on switche, ce sont les playoffs", mentalement, c'est compliqué parce qu'il y a tellement eu d'émotions à Kaunas. Se remettre dedans même avec toute la bonne volonté des fois c'est compliqué. Malgré tout ça on a quand même réussi à produire. Même si on n'a pas produit le meilleur basket l'important c'est de gagner.
Vous avez quand même gagné vos cinq matches en quart et demi, vous pensez qu'il y a encore une marge de progression ?
Clairement parce qu'on n'a pas produit notre meilleur basket. On a vu tout au long de la saison ce dont on est capable et je n'ai pas vu ça encore jusqu'à présent depuis le début des playoffs.
Comment l'expliquez-vous ?
Comme je disais c'est mentalement c'est dur. C'est pour ça que je dis que ces deux jours off ont fait beaucoup de bien dans les têtes histoire de souffler un peu parce que au final, enchaîner, enchaîner enchaîner, c'est une longue saison. Et puis, il y a la pression, les attentes, le Final Four c'était énormément d'émotions donc c'est bien d'avoir un petit moment quand même histoire de faire la bascule.
Pour revenir sur Victor Wembanyama, on a vu les petits défendre parfois sur lui. C'est prévu de nouveau pour cette finale ?
Il faut s'attendre à tout car toutes les situations peuvent arriver pendant un match. Si je dois défendre sur lui ça sera avec agressivité et si c'est au poste, ce sera probablement une faute (rires). On a vu qu'il est bien plus grand que moi.
Parmi les joueurs qui étaient déjà présents l'an dernier, il y a Mike James. Pensez-vous que les cartes ont été redistribuées depuis ?
Oui déjà parce que c'est plus la même équipe. Il y a beaucoup plus de joueurs qui sont capables de prendre le relais offensivement. Et son rôle aussi est légèrement différent donc c'est complètement différent.
Le fait d'avoir survolé la saison aussi bien en championnat qu'avec un beau parcours en Euroleague, est-ce que ça fait qu'il y a plus de pression au moment de conclure, de se dire qu'il ne faudrait pas gâcher toutes les saisons ou est-ce que au contraire, ça permet d'arriver relâché sur de ses forces?
Je dirai que c'est un mixte des parce qu'on a prouvé tout au long de la saison qu'on était une équipe solide. Derrière c'est vrai qu'il y a une légère pression parce que c'est bien beau d'avoir fait tout ça mais il faut conclure.
Votre ressenti sur le fait que le match 3 et potentiellement le match 4 seront délocalisés à Roland-Garros sur le cours central et devant 15 000 spectateurs. Est-ce que ça peut changer quelque chose dans la série?
Très sincèrement pour moi, ça ne change pas grand chose. Ce sont des matchs à l'extérieur et moi je n'ai pas trop prêté attention à ça parce que l'important c'est ce qui se passe sur le terrain. C'est cool, ça va être une belle atmosphère mais par rapport à l'ambiance, on a l'habitude et on sera pas surpris par rapport à ça. Comme je le dis, je suis plus focalisé sur ce qui se passe sur le terrain.
A Monaco,
Photo d'ouverture : LNB
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