L’intérieur français (2,06 m, 29 ans) vient de remporter la Basketball Champions League avec son club de Bologne. Il a notamment été excellent en finale (16 pts et 3 rbds), plus gros temps de jeu pour son équipe, et livre ses impressions sur ce qu’il considère comme le plus bel accomplissement de sa carrière.
Qu’est-ce que vous ressentez après cette victoire ?
Je suis vraiment heureux. La saison a été longue, je suis content qu’on n’ait jamais lâché, je suis content de cette victoire. On s’est battu, et de voir tout le travail se transformer en un trophée, c’est extraordinaire.
Est-ce que vous pouvez nous raconter votre première mi-temps magnifique, avec 14 points et une défense très solide ?
En fait, je nous ai trouvés tous vraiment très engagés, et pas seulement au début de la finale mais dès notre arrivée ici. Contre Tenerife, on a réussi à construire une petite avance très tôt. Moi, je suis senti très bien dès le début. Après, je me suis un petit peu calmé, j’ai fait quelques petites erreurs défensives qui m’ont fait chier mais collectivement, on a réussi à préserver l’avance et le titre.
Vous avez parfaitement géré la pression de l’événement…
[Il coupe] Elle était énorme la pression ! Je croyais que ça allait me passer dessus mais en fait, cette nuit, je n’ai pas réussi à dormir. Je me suis rendu compte à quel point j’en avais envie de ce trophée. Je pense que c’était comme ça pour tout le monde dans l’équipe. Ça se voyait dans les regards au début du match. On avait très envie, on ne voulait rien laisser nous échapper.
Vous avez remporté la coupe en Italie en 2017, le titre en Italie en 2018. Comment est-ce que vous situez cette victoire en Champions League dans votre carrière ?
C’est sans aucun doute la plus belle ! L’année dernière à Milan, j’étais content quand on a gagné, mais je n’avais le rôle que je voulais dans l’équipe. Celui-là, j’ai vraiment apporté, c’est mon bébé. La Basketball Champions League a mis sur pied un événement incroyable pour ce Final Four. Gagner devant nos fans comme ça, c’est vraiment le pied.
A quel moment avez-vous eu le sentiment que vous alliez l’emporter ?
Dès le début du match !
Comment est-ce que cette équipe a pu devenir une force aussi dominante en défense ?
Je ne sais pas ! Je crois que ce trophée représentait trop de choses pour nous pour qu’on le laisse s’échapper. On savait qu’il n’y avait qu’en défendant qu’on pourrait l’accrocher. L’enjeu était trop important pour qu’on se rate. Après, le coach Djordjevic a eu un impact énorme sur nous, c’est évident. Mais on n’a pas toujours su faire ce qu’il fallait. Mais là, sur ce Final Four, avec l’enjeu, on était bien concentré. Peut être que nous sommes une équipe qui a besoin d’enjeu pour se surpasser.
Vous les avez cadenassés mais ils sont revenus forts en seconde mi-temps, à l’image de Tim Abromaitis (18 pts, 21 d’évaluation). Vous avez douté à un moment ?
C’était chaud un moment. Ils étaient trop près de nous à mon goût mais à chaque fois, à chaque fois qu’ils ont fait un petit run, on a réussi à rester ensemble et à se re-concentrer. Moi, quelques fois, je me suis énervé un petit peu, mes coéquipiers m’ont calmé tout de suite.
Vous pensez qu’une performance comme ça sur une finale européenne, peut vous permettre de marquer des points dans l’esprit du sélectionneur en vue de la Coupe du Monde FIBA de cet été ?
Aucune idée. Je pense que Vincent Collet regarde ce qu’il se passe mais aucune idée. Je ne suis pas dans sa tête. Je le laisse faire son travail. Je fais le mien.
Cette équipe de Bologne, notamment dans sa défense présente des similitudes en plus avec le jeu de l’équipe de France, est-ce également votre sentiment ?
Oui, les styles de jeu de Djordjevic et de Vincent (Collet) sont similaires. Après, je ne connais en profondeur ni le style de Djordjevic ni celui de Vincent, je n’ai pas eu l’occasion de jouer assez pour eux, mais on retrouve beaucoup de principes communs chez les deux. En fait, de jouer pour Vincent m’a aidé à jouer pour Djordjevic. Des choses comme le fait de changer sur les écrans en défense, les positionnements en attaque aussi sont très similaires. Mais je ne suis concentré que sur une chose : finir bien la saison, en bonne santé, rentrer chez moi, retrouver ma femme et accueillir notre bébé qui va naître en juin, ma petite fille, un vrai bébé cette fois. On est vraiment super impatients, excités, heureux. Je suis sur un petit nuage en ce moment, vraiment !
Photo: FIBA