Antoine Diot (1,93m, 28 ans) est l’un des hommes de confiance de Vincent Collet. De retour à l’INSEP pour préparer sa cinquième compétition internationale, le meneur de Valence a notamment accepté de faire le bilan de ses deux dernières saisons passées en Espagne.
Cela ne vous a pas fait bizarre de voir tous ces petits nouveaux ?
Non, c’est plutôt bien. Ça donne un élan de jeunesse et c’est toujours intéressant de voir les petits jeunes arriver. Je dis les petits jeunes, mais ils n’ont que quatre ans de moins que moi pour certains donc ce n’est pas vraiment des petits. C’est toujours intéressant d’amener du sang frais.
Peut-on faire un parallèle entre l’équipe de France telle qu’elle est cette année et celle de 2014 ?
Pas tout à fait. Je pense qu’un mec comme Thomas [Heurtel] c’est une référence en Europe. Ça l’était déjà en 2014 mais pas à ce niveau. Il est référencé au niveau européen, comme Nando [de Colo] qui a encore pris une ampleur monstrueuse cette année. Ce n’est pas tout à fait la même chose. On a assez de talent pour faire quelque chose dans cet Euro.
Comment compenser l’absences de nombreux joueurs réputés pour leurs qualités défensives ?
On va essayer d’être meilleurs en attaque. La suite de l’article est réservée à nos abonnés :[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]Peut-être qu’il y a un peu plus de talent en attaque. Individuellement il nous manque des défenseurs, mais le basket est un sport collectif donc à nous d’être plus intelligents pour compenser un manque de physique, et la réponse sera individuelle et collective.
Pensez-vous avoir un rôle plus important dans ce domaine ?
Non, on le sait. Quand je rentre sur le terrain j’apporte mon énergie, de la défense. Je vais essayer de jouer mon jeu, tout simplement. Il ne faut pas changer. Si on est là, c’est que Vincent [Collet] a décelé des capacités en nous et après ça sera à lui de faire l’équipe la plus complémentaire.
Vous qui jouez en Espagne, j’imagine que cela vous ferez forcément plaisir de les battre et éventuellement de les priver d’une médaille ?
C’est clair que battre l’Espagne c’est toujours quelque chose de spécial. Mais on ne va pas se focaliser sur l’Espagne parce qu’il y a beaucoup d’autres équipes et peut-être qu’on ne croisera même pas leur route. C’est un championnat d’Europe. On le sait, c’est hyper dense. Il y a énormément de très bonnes équipes, il faut se méfier de tout le monde. Si on croise l’Espagne, alors on se posera la question mais si on les croise et qu’on les bat, ça me ferait plaisir. Mais si on peut battre toutes les autres équipes, ça me va.
Quelle est votre réaction aux propos de Pau Gasol qui a dit que la France ne fait pas partie des favorites ?
C’est lui. Il s’occupe de lui. Il dit qu’on n’est pas favoris, c’est son opinion. Le titre de favoris, je lui laisse avec grand plaisir. C’est sûr qu’avec l’absence de Nico [Batum], Tony [Parker] qui a pris sa retraite, ça redistribue un peu les cartes. On voit la nouvelle génération qui arrive. Peut-être qu’on manque un peu d’expérience pour être les grands favoris mais peu importe, on sait qu’on a nos chances. On va se donner à fond. Outsider, favoris, ça c’est du blabla. La vérité est sur le terrain.
Qu’est-ce que ces deux saisons à Valence vous ont apporté ?
De la confiance. Quand tu gagnes la Liga ACB, c’est quelque chose qui te met un coup de boost, surtout qu’on n’était pas les favoris. Mes deux ans à Valence m’ont fait énormément progresser, notamment au niveau de la situation du joueur. En France, tu es un peu dans un cocon, tu n’as pas de pression parce que tu sais que même si tu es mauvais tu seras toujours sécurisé, alors que là-bas tu as ce statut d’étranger et il faut prouver tous les jours que tu as ta place, que tu peux t’imposer et qu’ils ont bien fait de parier sur toi. Cela apporte énormément au niveau de la mentalité.
Toute l’expérience accumulée par les joueurs en Euroleague sera-t-elle importante cette année dans l’approche de l’Euro ?
Oui, c’est super important que beaucoup de mecs aient connu des expériences étrangères différentes. Thomas [Heurtel] est passé par l’Espagne et la Turquie, Fabien [Causeur] par l’Espagne et l’Allemagne, Edwin [Jackson] et moi en Espagne … On a des cultures qui sont vraiment différentes et c’est très important d’être capable de s’adapter aux pays où on passe.
Kim Tillie a énormément progressé en défense à Vitoria. En est-il de même pour vous à Valence ?
Bien sûr. Ça rejoint un peu ce que je disais à propos de la mentalité. Il faut tout le temps être prêt. C’est un combat de tous les instants. Les Espagnols sont là pour te rincer, ils sont là pour montrer qu’ils sont plus forts que toi et du coup ça te force à te surpasser, à être plus concentré. Et tu progresses très clairement offensivement et défensivement.
Vincent Collet nous disait qu’il connaissait déjà 8 ou 9 noms pour aller à l’Euro. Pensez-vous en faire partie ?
Il faut lui demander. Je ne sais pas, je vais jouer mon jeu. Je pense que j’ai déjà prouvé pas mal de choses en équipe de France. J’ai prouvé des choses durant la saison. J’ai travaillé pour être dans l’équipe. Mais une équipe, ce n’est pas forcément la somme des individus. Il faut que je continue à bosser et si Vincent [Collet] pense que je dois faire partie de cette équipe, j’en ferai partie. En tout cas, je l’espère.
Après avoir dû déclarer forfait pour l’Euro 2015 puis avoir vécu des Jeux Olympiques ratés, avez-vous un sentiment de revanche cette année ?
Bien sûr ! Quand tu finis une compétition et que tu n’as pas gagné de médaille, tu as évidemment un côté revanchard. Là, c’est un peu personnel parce qu’en 2015 il y a eu la blessure, les JO n’ont effectivement pas été très bons. On a envie de cette revanche. Mais il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Il va d’abord falloir travailler avant d’aller nous confronter aux meilleurs. Si on veut gagner l’Euro, ce n’est pas en claquant des doigts en se disant qu’on a assez de talent pour y arriver. Il va falloir charbonner du premier jusqu’au dernier jour.[armelse][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]
Photo : FFBB