Assistant de Valérie Garnier en équipe de France de 2014 à 2021, Rachid Meziane a perdu quatre finales européennes avec les Bleues. Après avoir fait tomber l’équipe de France en demi-finale (67-63), le sélectionneur des Belgian Cats espère cette fois-ci remporter une finale, par ailleurs la première de l’histoire de la Belgique, contre l'Espagne.
Rachid, vous êtes qualifié en finale de l’EuroBasket en battant l’équipe de France, vous avez mené tout le match…
« On a mené du début à la fin. On savait que cette équipe de France allait revenir à un moment ou un autre. Je pense qu’on a fait preuve de calme et de sérénité. Surtout, je trouve qu’on a été remarquable défensivement. On a toujours fait les stops qu’il fallait. Je suis super fier, super heureux. J’ai été embauché pour ça, faire en sorte que cette équipe nationale belge accède à la finale. On va passer de la médaille de bronze à une médaille d’une meilleure couleur. Je sais qu’elles ont déjà la tête à la finale de ce dimanche pour soulever ce trophée.
Vous attendiez-vous à une telle domination au rebond (39 prises à 25) au vu de l’impact athlétique des Françaises ?
Oui, on avait ciblé quelques points faibles de cette équipe de France, notamment au niveau du rebond. C’était le thème principal de la séance vidéo de ce (samedi) matin. Le début du match nous a vraiment aidé pour faire reculer cette équipe de France. C’est une équipe très agressive. Sur le deuxième quart-temps, c’est une équipe qui recule et qui nous laisse beaucoup d’opportunités, parce qu’on a les réponses par rapport à l’agressivité. En deuxième mi-temps, elles remettent un peu le pied sur la pédale pour revenir avec de fortes intentions. Je pense que l’écart est mérité (+4) mais il n’est pas à l’image du match. Il a été important pour nous parce qu’on a pu gérer. Une fois de plus, on a été très fort mentalement quand elles sont venues nous titiller à une possession. Félicitations à mes filles qui, à l’image d’une Emma Meesseman des grands soirs, ont fait un gros taff pour accéder à cette finale qui leur manque depuis quelques années.
Comment avez-vous vécu ce match, cette fois-ci contre l’équipe de France ?
Je l’ai déjà dit, c’est forcément un match avec une saveur particulière. C’est la France, la Marseillaise que j’ai eu l’habitude de chanter à de nombreuses reprises… Après, je me suis clairement mis en tête que c’était un adversaire comme un autre et qu’il fallait que je laisse mes émotions de côté. Je pense que c’est ce que j’ai fait. Bien entendu, je suis très fier de notre victoire. J’ai célébré cette victoire-là mais ma tête est déjà à l’Espagne. Demain, on aura oublié qu’on a gagné contre la France.
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Ce dimanche, vous allez donc retrouver l’Espagne en finale...
C’est une équipe en pleine maturité, un peu comme la nôtre. On a eu la chance de les jouer en préparation, on les connaît un petit peu. Je pense que ce ne sont pas deux styles identiques car il y a des forces différentes dans chacune des équipes. Une finale, ça va aussi se jouer au mental. Jouer ce samedi à 20h45, ce n’est pas forcément la meilleure des choses pour la récupération, mais mentalement, il va falloir qu’on soit prêt. C’est une équipe qui fait bien bouger la balle, qui arrive bien à trouver son secteur intérieur, mais un peu différemment de nous. Il va falloir que l’on soit vigilant. J’ai vu qu’Alba Torrens avait fait une grosse partie contre la Hongrie. Une fois de plus, il va falloir qu’on se concentre sur nous, comme on l’a fait ce soir face aux Bleues, bien entendu en sachant quels sont leurs points forts. C’est le jeu rapide, c’est leur passing game, c’est aussi leurs situations de jeu autour des écrans non porteurs… À nous d’être prêts. Comme ce soir, ça passera en montrant le chemin défensivement. On voit qu’en deuxième mi-temps, on est bien plus limité défensivement parce qu’il y a des défenses qui sont agressives. On arrive à tenir car on fait le boulot défensivement. Il va falloir qu’on réitère cette performance ce dimanche.
Avoir franchi ce cap de la finale, maintenant ce n’est que du bonus. Ça peut vous permettre de jouer cette finale de manière libérée.
Je pense. C’était quelque chose qui était lourd à porter. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a rien à perdre et tout à gagner. J’ai toujours dit que je suis venu ici pour gagner une médaille d’or. On a juste augmenté nos chances de pouvoir gagner cette médaille d’or. On jouera peut-être avec un peu moins de pression et plus d’entrain. Je ne sais pas. Pour l’instant on va se reposer et préparer ce match contre l’Espagne de la meilleure des façons. On ne veut que être dans la bonne énergie, la bonne dynamique, pour jouer cette finale demain."
À Ljubljana (Slovénie).
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Photo : Rachid Meziane (FIBA)