31-53. La première mi-temps de ce quart-de-finale de la Coupe du monde est la pire jamais effectuée par l’équipe de France depuis au moins vingt ans. La magnifique Belgique n’est quand même pas Team USA. Une oeuvre collective pour les Belges d’une solidarité exemplaire même si l’ancienne ailière de Charleville Kim Mestdagh, l’une des deux filles du coach, était la principale responsable offensivement avec 18 points à 70% de réussite. 17 à 33 dans le deuxième quart-temps. Non, ce n’était pas une blague. Les Françaises avaient laissé le fameux label bleu défensif au vestiaire.
Enfin dans le rythme, les Françaises sont revenues à dix points dans le troisième quart-temps, mais elles ont de nouveau complètement flanché pour échouer dans les grandes largeurs (65-86). Les Braqueuses, c’est du passé. A l’image de Sandrine Gruda en perdition (1/11 aux shoots), les Bleues ont failli tout le match offensivement (29% de réussite sur l’ensemble du match) même quand elles se sont réveillées pour défendre enfin convenablement leur camp. Au bilan de ce Mondial, on notera leur manque de caractère. Céline Dumerc a laissé une paire de baskets vides. L’échec en Slovénie cet hiver lors des qualifications pour l’Euro était finalement annonciateur de ce fiasco, à l’inverse de la victoire en trompe l’oeil sur l’Australie à Coubertin en amont de cette coupe du monde.
Il reste des matches de classement sans gros intérêt à faire.
Pour une fois les Françaises démarraient péniblement. Nerveuses, elles manquaient quantité de shoots en bonne position sous le cercle pour commencer (1/7) alors que les Belges, toujours aussi enthousiastes, paraissaient plus à l’aise dans ce match où elles avaient tout à gagner. Elles menaient 9-4 puis 15-8 (5e) grâce à la paire habituelle Emma Meesseman/Kim Mestdagh. Les fautes de mains… c’est la plaie du basket et les Françaises perdaient cinq balles dans le quart-temps contre une seule aux Belges. Mais les Bleues revenaient tout de même au score (17-17) quand les titulaires belges passaient le relais.
La France tentait un pressing tout terrain mais le jeu belge était toujours fluide. Le meneuse de l’ASVEL Julie Allemand régalait ses équipières (9 passes en 11′) et la Belgique se retrouvait à 39-25 à la 17e minute avec 61% de réussite aux tirs ! Marjorie Carpréaux (ex-Mondeville, Villeneuve et Bourges) se permettait même des passes audacieuses. Une démonstration. De l’autre côté du terrain, les Belges faisaient des prises à deux parfaites sur Sandrine Gruda, qui perdait tous ses repères (1/7 aux tirs en première mi-temps). Deux trois-points de Julie Vanloo donnaient dix-sept points d’avance (44-27) aux Belges euphoriques. Sur un autre trois-points de Kim Mestdagh (6/12), celles-ci obtenaient 20 points d’avance (49-29) et perforaient la barre des 50 points avant la mi-temps (53-31). Une humiliation pour la deuxième nation du basket européen… jusque là.
Un retour en vain
Les errements défensifs des Bleues se poursuivaient au début de la deuxième mi-temps. 33-61. Il manquait tout: le rythme, la concentration, l’orgueil, la jugeotte…
Toutefois, les Belges étaient asphyxiées et les Françaises revenaient un peu au score mais n’en profitaient pas complètement en vendangeant des paniers faciles, et puis si ses équipières étaient muettes, Emma Meesseman (16 points et 9 rebonds au final) rentrait les paniers indispensables. 48-67 à la 30e minute.
Les Françaises jouaient de plus en plus vite avec Romane Berniès comme moteur et donc mieux. Les Belges étaient aphones en attaque, leur coach s’énervait, et sur un 9-0, les Bleues revenaient à 67-57 alors qu’il restait encore 7’14 au chrono. Marine Johannès (17 points, 9/10 aux lancers) et Endy Miyem (15 points) étaient enfin dans le coup. Une illusion. Les Belges reprenaient du poil de la bête, leur zone fonctionnait, les Françaises s’affaissaient, et sur un trois-points de la teigne Julie Vanloo, la porte se fermait définitivement.
Les Belges sont entrées dans la légende et cette fois elles peuvent chambrer les Français(se).
La boxscore est ici.
Photo: Marjorie Carpréaux (FIBA)