Sur la lancée de ses derniers matchs avec Pau-Lacq-Orthez, Elie Okobo (1,87m), rappelé à la dernière minute par Vincent Collet, a affiché un comportement irréprochable sur et en dehors du parquet durant cette seconde fenêtre internationale. Dans une Equipe de France C où plusieurs éléments ont parfois eu du mal à se libérer, le plus jeune joueur de la sélection (20 ans) a tranché avec sa décontraction, son culot et son QI basket. Sans trembler, le gamin a saisi sa chance et a montré que ces fenêtres internationales pouvaient être bénéfiques pour les plus jeunes talents en quête d’expérience et d’exposition au plus haut-niveau.
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Une carte à jouer
Après un début de saison encourageant, un All Star Game remarqué et ses premiers cartons avec Pau-Lacq-Orthez, la pépite de l’Elan Béarnais continue de franchir les étapes de façon constante. A tel point que la France a peut-être assisté à l’éclosion d’un futur grand du basket tricolore le week-end dernier. A 20 ans seulement, l’arrière palois a honoré sa deuxième sélection contre la Russie à Strasbourg avec une prestation des plus encourageantes.
Même s’il a eu un peu de déchet à la finition (2/8), le joueur formé aux JSA Bordeaux a contrasté avec le reste de l’équipe, un poil figée lorsque Boris Diaw était de passage sur le banc et spectatrice du « Bobo Show » quand celui-ci était sur le parquet. Avec 6 points au compteur, 2 rebonds, 1 passe décisive et 5 fautes personnelles en 18 minutes, Elie Okobo, lui, a tout donné, imperméable à la pression et à l’enjeu de ce match au scénario renversant.
Deux jours plus tard à Nancy face à la Belgique, au sein d’une formation plus dominante, équilibrée et portée par un Moustapha Fall XXL, sa production a été un peu plus discrète (5 points, 1 rebond, 4 fautes, en 17 minutes, + 7 sur le parquet). Il ne faut toutefois pas oublier que c’est lui qui a débloqué la France au tir extérieur, inscrivant le premier et seul panier à 3 points de l’équipe en première mi-temps (à 1/10 dans l’exercice) d’un tir depuis le corner en début de 2e quart.
Sa patte gauche et ses appuis qui lui permettent de décocher un tir dans n’importe quelle position ou de semer son adversaire direct sont les premiers atouts qui sautent aux yeux lorsqu’on voit évoluer le 3e meilleur marqueur de l’Euro U20 en 2016 (18,9 pts par match). Pas de doute, Elie Okobo est un attaquant à la palette large. Son profil manquait dans l’effectif français en l’absence d’Edwin Jackson pour ce deuxième rendez-vous, et il avait clairement une carte à jouer. Mais sa qualité défensive est tout aussi précieuse. Et c’est d’abord sur cet aspect du jeu qu’il est revenu lors de son intervention en zone mixte après la rencontre face aux Belges, un énième signe de maturité, s’il fallait en chercher un de plus.
« Il faut défendre pour gagner des matchs, et on laisse la Belgique en dessous des 50 points, c’est comme ça qu’on gagne. C’est le résultat d’un gros travail collectif. C’était frustrant de ne pas rentrer nos tirs extérieurs, mais comme derrière on arrivait quand même à défendre. Les shoots ont fini par rentrer, on a réussi à trouver Mous’ à l’intérieur qui nous a énormément facilité le travail ».
Avec les compliments du sélectionneur
Vincent Collet ne pouvait être que satisfait de l’apport du benjamin de la sélection rappelé une semaine après le début du rassemblement pour remplacer Amine Noua, blessé.
« Il est culotté », a confirmé le sélectionneur en conférence de presse après la rencontre. « Ça montre son potentiel. Ce qui me réjouit surtout c’est l’attitude qu’il a eu sur toute la fenêtre, ce qui n’avait pas été le cas au mois de novembre où il avait été plus nonchalant, plus tranquille. Là il a été vraiment très engagé dans les entraînements toute la semaine et ça lui a réussi parce qu’il a aussi montré de belles choses. Il y a encore du travail, et c’est normal, il est très jeune mais c’est un vrai potentiel pour l’avenir de cette équipe de France ».
« J’ai essayé de me relâcher »
L’intéressé, qui n’avait disputé que les trois dernières minutes d’un match déjà plié contre la Bosnie-Herzégovine lors du premier rassemblement en novembre, confirme l’évolution évoquée par l’entraîneur de la Sig.
« La première fenêtre avait été compliquée pour moi, c’était une grande première. Je ne connaissais pas, je découvrais. Là j’ai essayé de me relâcher un peu. J’ai eu pas mal de déchets malgré tout mais j’ai essayé d’apporter un maximum, d’amener mon énergie, ma jeunesse, ma défense et de prendre les opportunités en attaque. Je suis vraiment content qu’on ait pu me faire confiance comme ça. (…) C’est une très bonne expérience, de pouvoir jouer au niveau international avec de très bons joueurs. J’ai fait pas mal d’erreurs mais j’apprends. Je vais essayer de ramener ça à Pau pour continuer à travailler. Maintenant je vais me concentrer sur la fin de saison . (…) Le niveau international, c’est à celui qui fait le moins d’erreurs. Si on perd trop de ballons par exemple, on ne peut pas espérer gagner. J’ai appris de ça aussi, ça me servira pour la suite. ».
Assistant-coach de la sélection belge, Serge Crevecoeur, démis de ses fonctions d’entraîneur principal de l’Elan Béarnais au début du mois, peut également témoigner de tout le sérieux et de l’investissement d’Elie Okobo.
« C’est un joueur qui a une grosse confiance en lui », a-t-il confirmé après France-Belgique. « Il a besoin de sentir que son entourage, le staff et ses coéquipiers lui font confiance. Il marche vraiment à ça. On le voit entre la première fenêtre et maintenant il y a déjà une belle évolution. Je crois que c’est un garçon qui a vraiment un bel avenir devant lui. Il doit développer certaines choses, il en est conscient et s’entoure de personnes qui l’aident. C’est quelqu’un que j’aime beaucoup et à qui je souhaite plein de bonnes choses pour la suite ».
Une relation privilégiée avec Boris Diaw
La suite ? Hasard du calendrier, ce sera d’abord un premier match de championnat ce samedi à Levallois (18h30 sur SFR Sport 2), fief de Boris Diaw, né à Bordeaux, comme lui, découvert aux JSA, comme « Bobo » et façonné à l’EBPLO comme l’a été le capitaine tricolore avant son départ pour la NBA il y a maintenant 15 ans de cela. De quoi nourrir une relation privilégiée avec le capitaine de l’Equipe de France.
« Je me souviens quand j’étais tout petit, je lui demandais des autographes à la fin des matchs, et maintenant de jouer avec lui, c’est quelque chose d’énorme », raconte Elie Okobo. « On discute, on échange beaucoup. Il sait m’engueuler quand je fais n’importe quoi et m’encourager quand je fais de bonnes choses. J’apprends beaucoup de lui, ça me fait avancer. C’est vraiment un mec bien. On était coéquipiers, dans une semaine on sera adversaire et que le meilleur gagne ! ».
Hasard ou coïncidence bienheureuse, c’est lors du match aller marqué par le retour de « Babac’ », le 10 décembre dernier, qu’Elie Okobo (13,3 pts, 38% à 3-pts, 4,4 pds, 2,6 rbds pour 12,9 d’éval en moyenne cette saison) s’était distingué pour la première fois avec le club béarnais.
« J’avais fait un record de points je crois », poursuit-il, lui avait terminé la rencontre avec 23 unités (à 8/14 au tir) pour une victoire 93-79. « Je m’étais vraiment bien senti. Sur les deux derniers matchs aussi je me sens bien avec Pau. Je dois continuer sur cette lancée pour apporter un maximum à l’équipe et enchaîner les victoires ».
Après la confiance, la constance
Une semaine après ses 24 points inscrits (8/11) pour 29 d’évaluation à Villeurbanne, sa dernière sortie à 30 points, le 10 février contre Chalon avant la trêve (à 9/13 dont 5/7 à 3pts), a également marqué les esprits et pas seulement au sein de son propre camp.
« Ce soir Okobo a montré qu’il avait un réel talent. Je le félicite car pour un jeune joueur, faire ce qu’il fait, c’est remarquable. Quand des jeunes joueurs français font ça, il faut le dire » avait par exemple souligné l’entraîneur chalonnais Jean-Denys Choulet après le match. « Je ne suis même pas surpris car on le voit tous les jours à l’entraînement, avait pour sa part déclaré le pivot palois Alain Koffi, également auteur d’une campagne intéressante en bleu ce week-end. Depuis l’arrivée de Laurent (Vila), il s’est encore plus libéré car il le connaît depuis longtemps. Cela lui permet de franchir une nouvelle étape ».
Vidéo de ses 30 points contre Chalon
Pour Serge Crevecoeur « Ce qui a changé, c’est qu’avant il était un peu volatile dans ses performances. Là j’ai l’impression qu’il est sur une belle lancée. Est-ce qu’il va réussir à trouver davantage de constance ? C’est tout ce que je lui souhaite ».
Début de réponse ce samedi, pour le premier des quatorze des derniers matchs de championnat. Et plus si affinités…
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Une carte à jouer
Après un début de saison encourageant, un All Star Game remarqué et ses premiers cartons avec Pau-Lacq-Orthez, la pépite de l’Elan Béarnais continue de franchir les étapes de façon constante. A tel point que la France a peut-être assisté à l’éclosion d’un futur grand du basket tricolore le week-end dernier. A 20 ans seulement, l’arrière palois a honoré sa deuxième sélection contre la Russie à Strasbourg avec une prestation des plus encourageantes.
Même s’il a eu un peu de déchet à la finition (2/8), le joueur formé aux JSA Bordeaux a contrasté avec le reste de l’équipe, un poil figée lorsque Boris Diaw était de passage sur le banc et spectatrice du « Bobo Show » quand celui-ci était sur le parquet. Avec 6 points au compteur, 2 rebonds, 1 passe décisive et 5 fautes personnelles en 18 minutes, Elie Okobo, lui, a tout donné, imperméable à la pression et à l’enjeu de ce match au scénario renversant.
Deux jours plus tard à Nancy face à la Belgique, au sein d’une formation plus dominante, équilibrée et portée par un Moustapha Fall XXL, sa production a été un peu plus discrète (5 points, 1 rebond, 4 fautes, en 17 minutes, + 7 sur le parquet). Il ne faut toutefois pas oublier que c’est lui qui a débloqué la France au tir extérieur, inscrivant le premier et seul panier à 3 points de l’équipe en première mi-temps (à 1/10 dans l’exercice) d’un tir depuis le corner en début de 2e quart.
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Photos : Bellenger/IS/FFBB et FIBA Europe