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Equipe de France : jeune retraitée, Isabelle Yacoubou laisse un grand vide

Isabelle Yacoubou vient d’annoncer sa retraite internationale, à 30 ans, et laisse ainsi un immense vide en équipe de France.

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Isabelle Yacoubou vient d’annoncer sa retraite internationale, à 30 ans, et laisse ainsi un immense vide en équipe de France.

Premièrement à cause de sa stature tout à fait spéciale, 1,90m, plus de 100kg, de larges épaules, de puissantes cuisses. Isabelle possède une force herculéenne, elle qui démarra sa carrière sportive en lançant le poids et qui battit le record du Bénin sans vraiment s’entraîner. C’est Tarbes qui assura ensuite sa formation de basketteuse et qui en fit une véritable championne. « Il y a un micro climat pour une Africaine. Franchement, j’adore », disait-elle alors.

A l’Euro espoirs, elle récolta une médaille de bronze et aussi un titre individuel de MVP. En 2010 elle porta le TGB vers le titre de champion de France alors que physiquement elle était mal en point. Polyglotte, elle fréquenta ensuite l’Italie (Schio), l’Espagne (Valence, vainqueur de l’Euroleague en 2012), la Russie (Spartak Moscou), la Turquie (Fenerbahçe), la Chine (Chenneng) avant de retourner à Schio dans le pays de son mari et avec qui elle a adopté un enfant.

C’est bien sûr l’équipe de France qui a fait sa réputation dans son pays d’adoption. Depuis 2009, elle a raflé l’or (Euro 2009), l’argent (JO 2012, Euro 2013 et 2015 ) et le bronze (Euro 2011). Elle était forcément de la partie aux JO de Rio permettant à la France d’avoir à chaque fois un impact physique redouté dans le concert international et apportant son écot (8,8 pts et 5,8 rbds) à la qualification aux demi-finales.

Des soucis aux genoux récurrents

Sa stature a amené Isabelle à avoir des problèmes aux genoux, à se ménager, à faire parfois l’impasse sur certaines épreuves (Mondial 2010, qualifications à l’Euro 2017) et aujourd’hui à prendre une retraite anticipée.

« J’ai eu mal la première fois en 2004, » nous disait-elle il y a quelque temps. « Avant je focalisais là-dessus et maintenant je vis avec. Il y a des moments où c’est plus difficile. Au-delà du fait que ça gonfle, c’est une douleur permanente, comme des coups de couteau, dès que je marche. »

Isabelle Yacoubou c’est aussi un formidable charisme. C’est pourquoi la coach Valérie Garnier en fit sa capitaine à Rio lorsqu’il s’avéra que Céline Dumerc devait déclarer forfait. Sa générosité, ses mimiques et ses cheveux multicolores (violet à Tarbes, bleu-blanc-rouge en équipe de France, etc,) plaisent tout particulièrement au public.

« Tout est dans le style, non ? », nous répondait-elle quand on l’interrogeait sur ses coiffures. « Je suis une extravagante, je le reconnais, je le revendique. C’est moi quoi… Ce n’est pas toujours beau mais je me fais plaisir, voilà. »

Sur sa page facebook, elle vient de déclarer:

« On ne va pas sortir les mouchoirs ! Mon parcours aura été un miracle permanent. Je le dois grandement à une association d’anciennes joueuses béninoises, dont une certaine Célestine Adjanohoun, mon mentor en quelque sorte. Elle m’a prise sous sous son aile et m’a mené vers le haut niveau. Il y aurait beaucoup à raconter… J’ai été détecté à l’ancienne LoL : avec un vieil enregistrement VHS qui a fini sur la table du Club de Tarbes. Ça aussi c’est une autre belle histoire. Je dois beaucoup aux Pascal Pisan, François Gomez et bien sûr Jean Pierre Siutat. Ce sont aussi des liens indéfectibles que nous avons noué à cette époque. »

Oui, Isabelle Yacoubou va laisser un grand vide car c’est un modèle unique.

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