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Equipe de France: Quelle époque !

Dans un mois, l’équipe de France va livrer à Pau deux matches dans le cadre des qualifications à l’EuroBasket 2022 dans un contexte jamais vu.

Dans un mois, l’équipe de France va livrer à Pau deux matches dans le cadre des qualifications à l’EuroBasket 2022 dans un contexte jamais vu.

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Le palais des sports de Pau va accueillir les quatre équipes du Groupe G des qualifications à l’Eurobasket de 2021 reportés à 2022, se transformant en « bulle » pour éviter les contaminations au COVID-19. L’équipe de France a au programme la Grande-Bretagne le vendredi 27 novembre et l’Allemagne deux jours plus tard. Gagner un et si possible les deux matches est impératif car si deux équipes seront qualifiées pour l’Euro -l’Allemagne étant l’un des pays organisateurs est hors concours, mais les résultats face à elle comptent, ce qui complexifie la situation-, pour l’instant tout le monde est à égalité avec une victoire et une défaite.

Le contexte sanitaire est épouvantable. Les matches de Jeep Elite sont reportés en cascade, d’autres se jouent à huis clos, l’Elan Béarnais a dû subir 11 cas de COVID-19, et les Pyrénées Atlantique font partie des départements qui subissent désormais le couvre-feu. Pour leur retour à la compétition, les Palois ont dû avancer leur match face à Boulazac à 17h et la jauge a été abaissée de 5 000 à 1 000 spectateurs, de quoi juste satisfaire les partenaires et les abonnés. Le président Didier Rey s’est prononcé pour une suspension provisoire de la saison. Et dans Sud Ouest, le Directeur Exécutif Didier Gadou est allé dans le même sens :

« C’est toute notre économie qui est mise à mal. Un club, ce n’est pas que le sportif. C’est aussi un business model. Avec une jauge à 1000, nous nous retrouvons sur le fil au-dessus du vide. Cela pose la question du sens qu’il y a à poursuivre cette saison dans ces conditions. »

Manager du Team France, Patrick Beesley déclare que seule la FIBA pourrait remettre en cause l’organisation de cette fenêtre à Pau et assure qu’au niveau fédéral, il n’y a aucune incidence… mais nombre d’aménagements.

« La situation est difficile partout. Cette fenêtre va se dérouler dans un contexte un peu particulier de bulle pour essayer de limiter tous les risques. Le cahier des charges et les contraintes sanitaires sont assez lourdes mais on y fera face, on les respectera. Ces fenêtres vont se dérouler d’ici un mois et d’ici là les choses peuvent évoluer. On suivra ça de très près. On va mobiliser les joueurs sur l’aspect sanitaire car c’est ce qui inquiète un peu tout le monde. La FIBA a fait des choses sérieuses pour que la compétition puisse se dérouler entre guillemets normalement. »

Chacune des quatre délégations sera limitée à 25 personnes -dont 13 joueurs pour l’équipe de France- et elles devront pénétrer dans la bulle munie de trois tests négatifs, réalisés 14 jours, 9 jours et 72 heures auparavant.

« Une fois que les délégations seront rentrées dans la bulle, elles seront dans une forme de protection. Dans les hôtels, il y a des circuits particuliers, des règles très précises, et au palais des sports de Pau, il y a un circuit où les joueurs seront amenés à ne croiser aucune personne extérieure à la bulle. Une fois qu’ils seront entrés dans la bulle, normalement il y a une forte protection qui est assurée. Je dis normalement car il peut y avoir des accidents… »
Photo: Axel Bouteille (FIBA)

« L’absence des joueurs NBA et d’Euroleague fausse la compétition qui devient illisible pour le public »

Malgré leur volonté, cette fenêtre sera très probablement jouée sans les joueurs NBA. La toute puissante ligue américaine en a décidé ainsi. Patrick Beesley a expliqué que la FFBB s’est heurtée à une fin de recevoir et l’espoir que la situation s’arrange d’ici l’échéance apparait mince. Quant à l’Euroleague, par ailleurs également ballotée par le coronavirus, par mimétisme, elle fait comme sa grande sœur américaine, elle n’en fait qu’à sa tête et a programmé des matches pendant la fenêtre. Les Bleus sont ainsi privés de leurs meilleurs joueurs d’Europe et désormais ceux de l’ASVEL.

« Il faut savoir que parmi les meilleurs joueurs des fenêtres précédentes, nous avions Moustapha Fall, Guershon Yabusele et Paul Lacombe. Disputant l’Euroleague avec l’ASVEL, ils ne peuvent pas être avec nous. C’est une contrainte supplémentaire, il va falloir faire avec », rappelle Vincent Collet.

Lors de la victoire sur le Monténégro (85-66), Moustapha Fall et Guershon Yabusele avaient ainsi cumulé 27 points à 11/14 aux tirs, 10 rebonds, 3 contres et 3 interceptions.

Si le milieu du basket a fini par tolérer l’intolérable, de l’extérieur, les regards sont au mieux remplis d’incompréhension, au pire goguenards. La situation du basket international est unique. L’absence des joueurs NBA et d’Euroleague fausse la compétition qui devient illisible pour le commun des mortels. De plus, ces fenêtres devaient permettre aux équipes nationales d’aller à la rencontre de leurs fans, avec ce cas de force majeure sanitaire, ce n’est même plus possible.

Photo: David Michineau (FIBA)

« Le fait d’avoir conservé sept joueurs est un avantage mais la moyenne d’expérience des joueurs n’est pas très importante »

Pourtant tout n’est pas noirâtre. Ces fenêtres ont permis de faire émerger des joueurs. Le fidèle Andrew Albicy y a gagné sa place pour la Coupe du monde 2019. Les Dijonnais Axel Julien et Alexandre Chassang y ont affirmé leur nouveau statut. Elles pourraient permettre à Mam Jaiteh d’y trouver un deuxième souffle international. Même si le grand public sportif y est très probablement insensible, les observateurs plus avertis se rendent compte qu’elles valorisent la Jeep Elite. Neuf des treize sélectionnés pour Pau en font partie et le roster a tout de même belle allure prouvant que le basket français s’est considérablement enrichi comparativement aux décennies précédentes.

« Dans l’équipe, il y a deux nouveaux joueurs, deux Limougeauds, Jerry Boutsiele et Nicolas Lang. C’est par rapport à leur excellent début de saison en Jeep Elite puisqu’après 4 matches Jerry est à 16 points et 7 rebonds et Nicolas à 20 points de moyenne, » commente Vincent Collet ». Le troisième joueur qui n’est pas nouveau mais qui n’a pas joué depuis deux ans dans ce groupe c’est Mam Jaiteh. C’est un joueur en forme puisqu’avec son équipe de Gaziantep en Turquie, il a scoré 16 points et pris 12 rebonds par match depuis le début de saison. Il m’a semblé vraiment intéressant de le rappeler. C’est quelqu’un qui a joué en équipe de France très jeune puisqu’il était le 12e joueur de l’équipe à l’Euro en 2015. Déjà l’an passé il avait fait une saison intéressante en Russie, statistiquement il était plutôt performant. Il y a donc la possibilité de le revoir. C’est la même chose avec David Michineau. C’est un jeune joueur qui est plutôt en progression. Dans ce groupe-là, à la mène, on a deux joueurs qui sont indiscutables, Andrew Albicy, qui était notre meneur à la Coupe du monde, et Axel Julien qui aujourd’hui a pris une envergue supplémentaire. »

Pour leur carrière, ce n’est pas forcément une bonne affaire, mais en quittant l’Euroleague, Andrew Albicy, Mathias Lessort et Axel Toupane, tous les trois présents à la Coupe du Monde en Chine, deviennent sélectionnables l’hiver. Encore que pour Toupane, sa position est spéciale :

« Il est 13e sur cette liste. Sur les autres fenêtres, on avait pris l’habitude de prendre 12 joueurs et 2 partenaires d’entraînement, qui en général étaient de jeunes joueurs à qui on voulait faire découvrir l’environnement du team France. Axel va en fait occuper cette position-là. Il a repris l’entraînement et il est encore à Strasbourg pour l’instant. Il s’est entraîné avec eux ces derniers jours, il va bien mais il manque de compétition. Depuis le mois de février où il s’est blessé à son talon d’Achille, il n’a disputé que les deux derniers matches amicaux de pré-saison de la SIG et 17 minutes lors du premier match contre Le Mans. »

Le groupe demeure très inexpérimenté avec 8 joueurs dont le nombre de sélections va de 0 à 13. Seul Andrew Albicy peut apparaître comme un vieux grognard. Sa défaite initiale à Vechta face à l’Allemagne (83-69) a prouvé que l’équipe de France dans cette configuration demeure fragile, alors qu’en gagnant à Newcastle face au même adversaire (8 points du Chalonnais Myles Hesson et surtout 18 points et 10 rebonds pour le pivot du Mans Ovie Soko et 26 points de Luke Nelson, le meneur de Göttingen), la Grande-Bretagne a administré la preuve qu’elle n’est pas un faire-valoir.

« Ce type de format est très particulier puisque l’on n’a que 5 ou 6 entraînements pour rentrer dans la compétition. On est toujours dans l’urgence. Le fait d’avoir conservé sept joueurs est un avantage mais la moyenne d’expérience des joueurs n’est pas très importante. On essaiera de s’appuyer comme sur les autres fenêtres sur un état d’esprit conquérant. On va essayer de défendre fort pour gagner ces matches », insiste le coach des Bleus.

Quelques heures après que la FFBB ait révélé la liste des joueurs pour Pau, un message d’espoir est venu des Etats-Unis. La NBA serait prête à raccourcir sa saison, ce qui permettrait à ses joueurs d’être disponibles pour les JO de Tokyo. C’est la seule façon de crédibiliser le tournoi olympique, de réconcilier tous les fans de basket, d’attirer ceux des autres sports -et aussi pour la NBA de prouver que ses plans ne sont pas dictés que par des intérêts égoïstes et mercantiles. Il faut juste que d’ici l’été 2021 le COVID-19 nous fiche la paix !

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Le palais des sports de Pau va accueillir les quatre équipes du Groupe G des qualifications à l’Eurobasket de 2021 reportés à 2022, se transformant en « bulle » pour éviter les contaminations au COVID-19. L’équipe de France a au programme la Grande-Bretagne le vendredi 27 novembre et l’Allemagne deux jours plus tard. Gagner un et si possible les deux matches est impératif car si deux équipes seront qualifiées pour l’Euro -l’Allemagne étant l’un des pays organisateurs est hors concours, mais les résultats face à elle comptent, ce qui complexifie la situation-, pour l’instant tout le monde est à égalité avec une victoire et une défaite.

Le contexte sanitaire est épouvantable. Les matches de Jeep Elite sont reportés en cascade, d’autres se jouent à huis clos, l’Elan Béarnais a dû subir 11 cas de COVID-19, et les Pyrénées Atlantique font partie des départements qui subissent désormais le couvre-feu. Pour leur retour à la compétition, les Palois ont dû avancer leur match face à Boulazac à 17h et la jauge a été abaissée de 5 000 à 1 000 spectateurs, de quoi juste satisfaire les partenaires et les abonnés. Le président Didier Rey s’est prononcé pour une suspension provisoire de la saison. Et dans Sud Ouest, le Directeur Exécutif Didier Gadou est allé dans le même sens :

« C’est toute notre économie qui est mise à mal. Un club, ce n’est pas que le sportif. C’est aussi un business model. Avec une jauge à 1000, nous nous retrouvons sur le fil au-dessus du vide. Cela pose la question du sens qu’il y a à poursuivre cette saison dans ces conditions. »

Manager du Team France, Patrick Beesley déclare que seule la FIBA pourrait remettre en cause l’organisation de cette fenêtre à Pau et assure qu’au niveau fédéral, il n’y a aucune incidence… mais nombre d’aménagements.

« La situation est difficile partout. Cette fenêtre va se dérouler dans un contexte un peu particulier de bulle pour essayer de limiter tous les risques. Le cahier des charges et les contraintes sanitaires sont assez lourdes mais on y fera face, on les respectera. Ces fenêtres vont se dérouler d’ici un mois et d’ici là les choses peuvent évoluer. On suivra ça de très près. On va mobiliser les joueurs sur

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Photo d’ouverture: Isaïa Cordinier (FIBA)

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