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[REDIFF] Gabby Williams, l’équipe de France comme une évidence

Gabby Williams dispute actuellement sa première grande compétition internationale, l’EuroBasket, à Strasbourg. Un accomplissement pour l’Américaine de naissance, Française par sa mère, qui rêve de soulever un premier trophée alors qu’elle a fait l’impasse sur la WNBA pour revêtir le maillot des Bleu

Gabby Williams dispute actuellement sa première grande compétition internationale, l’EuroBasket, à Strasbourg. Un accomplissement pour l’Américaine de naissance, Française par sa mère, qui rêve de soulever un premier trophée alors qu’elle a fait l’impasse sur la WNBA pour revêtir le maillot des Bleues.

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De Gabby Williams se dégage une impression de facilité, d’élégance et de fierté. De la fierté, oui, car derrière sous son jeu à l’américaine se cache une vraie reconnaissance de porter le maillot bleu. « Nous aimerions tous la voir faire porter le maillot de l’équipe de France », nous avait confié sa mère, Thérèse, en juillet 2019. Son voeu est exaucé. Surprise de la liste de Valérie Garnier, elle a remplacé Bria Hartley en tant que naturalisée FIBA dans le groupe France. « Quand Valérie a annoncé la liste, j’ai appelé mes proches et tout le monde pleurait. Nous étions si fiers d’accomplir ce qui était en fait un rêve, le fait représenter ce côté de la famille. »

Gabrielle, dit « Gabby » Williams, est Américaine par son père, Matthew, qui fut un bon joueur de basket dans le Nevada et Française par sa mère. Sa grand-mère maternelle est née à Paris. « Je ne me suis jamais sentie Américaine à part entière, martèle l’intéressée. La culture française, c’est la fierté de représenter son pays. On n’a pas ça aux Etats-Unis. » À 14 ans, embarquée par sa grande soeur Kayla, son aînée de 7 ans, elle encrait déjà sur son épaule gauche une maxime écrite dans la langue de Molière et traduite spécialement par sa grand-mère : « Rien ne peut briser notre lien ». Depuis, déjà, elle supporte les Bleues lors des grandes compétitions. Et ce lien si fort la rapproche de ses coéquipières. « C’est vraiment quelqu’un qui a la France en elle. Elle a toujours considéré la France comme son pays. Et en tant qu’amie, ça fait plaisir car je sais qu’elle travaille pour ça. Elle est en train de vivre son rêve et elle en est très heureuse », appuie Diandra Tchatchouang, qui l’a côtoyée à Lattes-Montpellier lors de la saison 2019-2020.

Gabby Williams, Sandrine Gruda, Marine Johannès, le trio offensif des Bleues à l’EuroBasket 2021. (c) FIBA
Réservée mais intégrée… à l’unanimité

C’est donc naturellement que la Franco-Américaine a trouvé ses marques sans tarder dans le groupe malgré une certaine timidité affichée, devant et derrière les caméras. « Elle fait l’unanimité au sein de l’équipe, apprécie la sélectionneuse Valérie Garnier. Son intégration a été très facile et sur le terrain, d’autant plus simple que c’est une joueuse qui correspond à nos valeurs sportives et au plan de jeu des Bleues. » Ce n’est pas étonnant de voir la totalité des joueuses de l’équipe de France interrogées en conférence de presse à son sujet répéter jour après jour le même crédo quant à son implication et sa volonté malgré la nervosité affichée au moment d’arriver dans un groupe où elle ne connaissait personne, ou presque, hormis Alix Duchet et Diandra Tchatchouang. C’est sûr, désormais, l’ailière vit un rêve éveillé, un doux rêve bleu.

Il faut dire que celle qui a dû écorcher quelques mots lors de sa première Marseillaise en compétition officielle jeudi à l’EuroBasket a fait valoir un atout formidable à son arrivée : sa maîtrise de la langue française. « Elle parle bien mieux que ce à quoi on s’attendait », a-t-on entendu à plusieurs reprises. Le fruit de son passage par la France, très exactement à Montpellier, là où elle a rencontré pour la première fois une partie de sa famille avec laquelle elle correspondait depuis son enfance. « Je me sens de plus en plus confiante chaque jour, explique la Franco-Américaine. J’hésite encore pendant les matches mais ça va de mieux en mieux. » Une chose est certaine, à l’applaudimètre, la meilleure défenseuse de l’Euroleague cette saison avec Sopron a déjà conquis le public français, que ce soit à Toulouse et Mulhouse en préparation ou au Rhénus de Strasbourg en compétition.

GABBY WILLIAMS EN BREF
24 ans – 1,80 m – poste 3/2 – 8 sélections
Carrière aux Etats-Unis
2014-2018 : Connecticut Huskies (NCAA)
2018-2020 : Chicago Sky (WNBA, n°4 de la draft 2018)
Carrière en Europe
2018-2019 : Naples (Italie) et Gérone (Espagne)
2019-2020 : Lattes-Montpellier
2020-2021 : Sopron (Hongrie)
Ses stats à l’EuroBasket (3 matches)
8,0 points à 35,3 % aux tirs, 4,3 rebonds, 1,3 passe décisive pour 10,3 d’évaluation en 21 minutes

« Aux Etats-Unis, on ne comprend pas pourquoi j’ai fait ce choix de venir en équipe de France plutôt que de jouer en WNBA »

Draftée en 4e position en 2018 après un cursus dans la meilleure université de basket du XXIe siècle, Connecticut, comme Bria Hartley, la double championne NCAA (2015, 2016) est l’une de ces joueuses prometteuses en WNBA. L’ancienne prodige de saut en hauteur – en 2012, elle sautait déjà à 1,89 m et a détenu le record du monde U15 avant de choisir le basket à la suite de deux blessures coup sur coup aux ligaments croisés – a passé ses trois premières saisons à Chicago où elle a compilé 6,8 points, 3,4 rebonds, 1,9 passe décisive et 1,2 interception en 21 minutes par match. Légitime pour prétendre à un rôle importance dans la suite de sa carrière, dès cet été.

« Gabby est une joueuse qui apporte beaucoup en défense et au rebond, deux secteurs fondateurs du jeu de l’équipe de France » – Iliana Rupert (c) FIBA

Pourtant, la joueuse récemment transférée aux Los Angeles Sparks n’a pas douté longtemps lorsqu’il a fallu mettre sa carrière WNBA entre parenthèses. Elle a ainsi fait une croix sur son salaire estival -elle aurait gagné 70 000 dollars aux Los Angeles Sparks, soit 59 000 euros-… mais aussi une notoriété grandissante, alors que la petite star américaine a 71 000 followers sur Instagram, 17 500 abonnés sur Twitter et est par ailleurs très proche de la famille Bryant puisque Gigi l’idolâtrait et que Kobe l’avait prise sous son aile dès 2017. Mais, elle l’a dit et redit à plusieurs reprises, son objectif était de jouer avec les Bleues cet été. Raison pour laquelle elle est suspendue pour la saison actuelle de WNBA (de mai à septembre). « Ce n’est pas un effort pour moi, justifie celle qui rêve de décrocher une médaille d’or pour sa première campagne internationale. Aux Etats-Unis, on ne comprend pas pourquoi j’ai fait ce choix de venir en équipe de France plutôt que de jouer en WNBA. Mais moi, je sais que je voulais être là. » Un choix critiqué outre-Atlantique, présenté comme opportuniste ça et là, mais déjà grandement apprécié par les supporters et ses coéquipières.

« Je suis ici pour gagner »

Joueuse au profil défensif et athlétique, sa polyvalence lui permet d’évoluer à presque tous les postes, de meneuse à intérieure. De quoi faire de cette athlète hors norme une évidence pour la campagne à venir et de combler les trous… si toutefois il y en a dans cette équipe de France, désormais grande favorite de l’EuroBasket de par son tableau dégagé jusqu’en finale (sans affronter la Serbie, l’Espagne ou la Belgique, les trois autres nations favorites de la compétition). « C’est très important de porter ce maillot, pour moi, pour la fierté de ma famille, poursuit-elle. C’est aussi très important dans ma carrière de pouvoir jouer des compétitions internationales comme l’EuroBasket. Je suis ici pour gagner. »

Très intéressante en préparation pour ses premiers pas en Bleu lors des stages de Toulouse et de Mulhouse, elle est entrée dans l’EuroBasket sans réellement briller. Face à la Croatie et à la République Tchèque, elle a eu du mal à régler la mire (6,5 points à 3/11 aux tirs) mais a affiché de belles attitudes défensives (2 interceptions, 1 contre en ouverture) et au rebond (5,5 prises) ainsi qu’une combativité qui n’est pas à remettre en cause. Contre la Russie, où elle est cette fois-ci sortie du banc, Gabby Williams a pris davantage de responsabilités offensives (11 points à 3/6 aux tirs, 5/5 aux lancers) – notamment en transition où elle excelle – et montré pourquoi elle était reconnue depuis longtemps pour sa détente (voyez plutôt ci-dessus). Prometteur pour la suite de la compétition, mais il faudra débloquer le compteur à 3-points pour redevenir une menace extérieure (0/5 jusqu’ici).

Les JO en ligne de mire ?

Si tout le groupe France, Gabby Williams compris, est focus sur l’EuroBasket – à juste titre -, la fédération française de basketball (FFBB) a tenté de négocier un statut de Française de naissance pour sa nouvelle protégée. Tentative restée vaine. Jacques Commères, directeur de la performance des équipes de France, a confirmé à L’Équipe que le dossier soumis à la fédération internationale (FIBA) dans l’espoir de faire reconnaître le statut de Française de naissance de Gabby Williams n’a pas abouti, la joueuse ayant fait sa demande de nationalité après ses 16 ans.

Ce qui signifie qu’elle sera en concurrence avec Bria Hartley, qui occupait le poste jusqu’alors, pour la place de naturalisée à Tokyo. L’arrière de Phoenix, touchée aux ligaments croisés depuis août 2020, est en train de terminer sa réathlétisation et sera peut-être opérationnelle pour les JO. Aucun doute que Gabby Williams est d’ores et déjà partante pour le rendez-vous olympique même si elle compte d’abord confirmer son nouveau statut international. Mais, Valérie Garnier a prévenu, c’est un sujet qui sera tranché après l’EuroBasket… « Pour l’heure, nous sommes focus sur le quart de finale, pas plus », rappelle la sélectionneuse. Avec un titre continental en poche, l’équation serait certainement plus facile à résoudre.

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De Gabby Williams se dégage une impression de facilité, d’élégance et de fierté. De la fierté, oui, car derrière sous son jeu à l’américaine se cache une vraie reconnaissance de porter le maillot bleu. « Nous aimerions tous la voir faire porter le maillot de l’équipe de France », nous avait confié sa mère, Thérèse, en juillet 2019. Son voeu est exaucé. Surprise de la liste de Valérie Garnier, elle a remplacé Bria Hartley en tant que naturalisée FIBA dans le groupe France. « Quand Valérie a annoncé la liste, j’ai appelé mes proches et tout le monde pleurait. Nous étions si fiers d’accomplir ce qui était en fait un rêve, le fait représenter ce côté de la famille. »

Gabrielle, dit « Gabby » Williams, est Américaine par son père, Matthew, qui fut un bon joueur de basket dans le Nevada et Française par sa mère. Sa grand-mère maternelle est née à Paris. « Je ne me suis jamais sentie Américaine à part entière, martèle l’intéressée. La culture française, c’est la fierté de représenter son pays. On n’a pas ça aux Etats-Unis. » À 14 ans, embarquée par sa grande soeur Kayla, son aînée de 7 ans, elle encrait déjà sur son épaule gauche une maxime écrite dans la langue de Molière et traduite spécialement par sa grand-mère : « Rien ne peut briser notre lien ». Depuis, déjà, elle supporte les Bleues lors des grandes compétitions. Et ce lien si fort la rapproche de ses coéquipières. « C’est vraiment quelqu’un qui a la France en elle. Elle a toujours considéré la France comme son pays. Et en tant qu’amie, ça fait plaisir car je sais qu’elle travaille pour ça. Elle est en train de vivre son rêve et elle en est très heureuse », appuie Diandra Tchatchouang, qui l’a côtoyée à Lattes-Montpellier lors de la saison 2019-2020.

Gabby Williams, Sandrine Gruda, Marine Johannès, le trio offensif des Bleues à l’EuroBasket 2021. (c) FIBA

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Photos : Gabby Williams (FIBA)

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