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Interview Bernard Faure (coach de l’équipe de France U16) : « Les garçons se sont bonifiés tout au long de la compétition »

À Udine, l’équipe de France des moins de 16 ans (U16) a remporté une brillante médaille d’argent. L’entraîneur de cette équipe, Bernard Faure, revient sur cette compétition et la réussite des Bleuets.

À Udine, l’équipe de France des moins de 16 ans (U16) a remporté une brillante médaille d’argent. L’entraîneur de cette équipe, Bernard Faure, revient sur cette compétition et la réussite des Bleuets.

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Comme souvent lorsqu’il s’agit d’une compétition réservée aux moins de 16 ans (les U16), difficile de savoir a priori quel va être le niveau de compétitivité d’une équipe. C’est pour cela que l’argent récolté par l’équipe de France U16, seulement battue en finale par l’Espagne (61-70), constitue un excellent résultat. Sur lequel le sélectionneur et entraîneur principal de l’équipe, Bernard Faure, s’exprime, avant d’évoquer les spécificités du jeu de ces jeunes joueurs.

Quel est votre sentiment à la fin de cette compétition ? Le résultat est conforme à vos attentes ou constitue-t-il une agréable surprise ?

Nous nous attendions à un bon résultat, mais pas forcément de ce niveau. Avec les U16, c’est toujours difficile de se projeter. Nous savions que nous avions des potentiels dans l’équipe, mais il s’agissait de leur première compétition internationale, on ne pouvait donc pas savoir si ces potentiels allaient se réaliser. Avant cet Euro, j’avais dit que cette équipe serait certainement plus forte en U18 voire en U20 du fait des profils des joueurs. Pour nous, savoir exactement ce que ces jeunes pourraient donner en U16 restait une inconnue. Mais nous avons la réponse : nous avons fait une belle deuxième place et les garçons se sont vraiment bonifiés tout au long de la compétition.

Que manquait-il pour décrocher l’or ?

La finale a vraiment été une opposition de styles. C’est ce qu’on craignait un petit peu depuis les débuts : nous avons des joueurs très grands et, en U16, ce n’est pas forcément facile à gérer. En outre, nous sommes tombés sur une équipe espagnole qui jouait quasiment sans intérieurs, avec des joueurs très rapides, mobiles, beaucoup plus que les nôtres, et nous avons beaucoup souffert de ça.

Pour des joueurs de 2,10m et plus, on imagine que ça ne doit pas être facile de défendre sur des joueurs de 2,00m (NDLR : le plus grand joueur espagnol, Inaki Ordonez Ochoa, mesure 2,01m et joue ailier, le pivot Pablo Leon Vasquez mesurant… 1,99m !) ?

Oui, c’est une caractéristique à laquelle ils ne sont pas habitués. En outre, les Espagnols avaient mis en place une défense tout-terrain qui a réussi à faire déjouer tous ses adversaires. Et elle a été la clé de cette finale. Nous avons eu beaucoup de mal à gérer cette pression défensive, nous avons perdu beaucoup de ballons, nous avons eu du mal à installer notre jeu offensif. Du coup, les Espagnols en ont profité pour beaucoup marquer sur contre-attaque.

Mais le résultat final est tout de même positif ?

Pour nous, il est tout à fait satisfaisant, et même plus que ça. Nous sommes très contents de cette deuxième place, qui nous ouvre les portes du Mondial U17 de l’année prochaine et qui concrétise le travail de la filière de détection et de formation mise en place par la Fédération française.

Bernard Faure – Photo : FIBA Europe.
« Une bonne partie de cet effectif est profilée pour le haut niveau. »

D’après vous, beaucoup de ces Bleuets atteindront le niveau professionnel ?

Il est toujours difficile de se projeter. Cela m’étonnerait qu’ils aillent tous à haut niveau, on n’arrive jamais à avoir 100 % de réussite à cet égard. Après, oui, il y aura des joueurs de haut niveau. Mais on ne sait pas ce qui peut se passer dans les années à venir. Il y a tant de choses qui mettent les jeunes à contribution, l’entourage, les parents, toutes ces choses qu’on ne maîtrise pas. Mais une bonne partie de cet effectif est profilée pour le haut niveau, c’est clair. Ils ont montré qu’ils étaient travailleurs, prêts à renverser les situations compromises. Mais la progression n’est jamais linéaire. C’est aussi une question d’opportunités, d’être « au bon endroit au bon moment ». Et il y a bien sûr la question de l’intégrité physique. Les joueurs de haut niveau s’entraînent beaucoup, même s’ils sont jeunes. Il faut donc être prudents avec eux, rester au bord de la ligne jaune sans jamais la franchir. Mais il faut aussi que ces jeunes soient prêts à encaisser de grosses charges d’entraînement, sans lesquelles ils ne peuvent pas progresser.

L’une des caractéristiques de cet Euro a été un manque d’adresse généralisé (aucune équipe au-dessus de 30 % à trois points, aucune au-dessus de 44 % aux tirs). L’explication tient-elle à la jeunesse des joueurs ?

Dans le basket de jeunes, on n’a pas les mêmes chiffres que chez les seniors. Une des caractéristiques du jeu des plus jeunes, c’est qu’ils commettent plus d’erreurs, ont moins de maîtrise, d’où plus de maladresse et de balles perdues que chez les seniors. On dit parfois que les Français sont moins adroits que d’autres nations, mais nous terminons quand même dans les trois premières équipes à l’adresse (NDLR : 2e à l’adresse globale, 3e à trois points). Et nous avons aussi eu un bon résultat par le biais de ces erreurs, balles perdues et tirs manqués adverses : comme l’une de nos principales forces, c’est la maîtrise du rebond, cela nous a permis de récupérer des ballons, de lancer des contre-attaques, d’être très performants dans ces secteurs. Ensuite, il faut remettre les chiffres dans leur contexte : grâce à notre qualité défensive, nous avons laissé sur le tournoi nos adversaires à 32 % de tirs réussis alors que nous en mettions 43 % (NDLR : 42,9 % précisément). Cela reste des chiffres bruts relativement faibles, mais l’écart entre ces deux pourcentages montre que notre travail défensif a payé.

L’émotivité logique de ces jeunes gens explique également ce manque d’adresse ?

Bien sûr, d’autant que pour la plupart, il s’agit de leur première compétition importante. En équipe de France U16, au-delà du travail technique et tactique, nous faisons tout un travail d’accompagnement pour dédramatiser un peu l’événement, travail que nous effectuons tant en préparation que pendant la compétition. Nous avons un staff expérimenté (j’en suis à ma septième campagne comme entraîneur principal après treize autres comme assistant), nous commençons à maîtriser ces paramètres.

En conclusion, cette médaille d’argent récompense le travail accompli sur les jeunes ? En France, nous avons un savoir-faire que la Fédération française applique au niveau des équipes de jeunes. Nous avons une filière de détection qui fonctionne, des pôles Espoirs, un pôle France complémentaires de ce que font les centres de formation. Pour moi, les médailles remportées en équipes de France de jeunes, et celle-ci en particulier, reflètent bien le travail qui peut se faire sur tout le territoire.

Photo : FIBA Europe

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Comme souvent lorsqu’il s’agit d’une compétition réservée aux moins de 16 ans (les U16), difficile de savoir a priori quel va être le niveau de compétitivité d’une équipe. C’est pour cela que l’argent récolté par l’équipe de France U16, seulement battue en finale par l’Espagne (61-70), constitue un excellent résultat. Sur lequel le sélectionneur et entraîneur principal de l’équipe, Bernard Faure, s’exprime, avant d’évoquer les spécificités du jeu de ces jeunes joueurs.

Quel est votre sentiment à la fin de cette compétition ? Le résultat est conforme à vos attentes ou constitue-t-il une agréable surprise ?

Nous nous attendions à un bon résultat, mais pas forcément de ce niveau. Avec les U16, c’est toujours difficile de se projeter. Nous savions que nous avions des potentiels dans l’équipe, mais il s’agissait de leur première compétition internationale, on ne pouvait donc pas savoir si ces potentiels allaient se réaliser.

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