Arrivé à Châlons-Reims la saison dernière en provenance de Charleville-Mézières, Cedric Heitz (44 ans) est encore sous contrat pour une saison. Pour Basket Europe, il revient sur son intense intersaison, la signature de Blake Schilb ou encore sur les problèmes auxquels ils devra faire face pendant la préparation de cette nouvelle saison.
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Quel est votre sentiment sur l’intersaison du CCRB ?
C’était une intersaison très studieuse. Je n’ai pas eu l’impression d’arrêter une seconde entre Las Vegas et les propositions que nous avions fait avant et celle qu’on a fait après. On a continuellement scouté et on n’a pas ménagé nos efforts. J’espère que je serai d’attaque à la reprise. Ce matin nous avons appris une bonne nouvelle avec le retour d’un contrat signé sur un joueur au poste 2 (ndlr, il s’agit de Jimmy Baron). Même si à l’instant même je suis sur le programme de la reprise, j’espère que j’arriverai à trouver deux jours où je penserai à autre chose qu’au basket.
Avec cette nouvelle arrivée, il ne vous reste plus qu’à trouver un joueur ?
Je ne sais pas si nous serons au complet rapidement, mais ça avance. On a dépensé beaucoup d’argent (rires). On a dépensé quasiment tout ce qu’on avait donc le dernier joueur ne sera malheureusement pas un joueur très connu. Nous ne sommes pas encore dans l’aspect prioritaire à ce niveau-là. S’il faut reprendre sans lui, on reprendra sans lui.
Comment avez-vous réussi à convaincre Blake Schilb de signer au CCRB ?
Il y a plusieurs aspects. Je dirais qu’il y a d’abord l’aspect de l’équipe que nous voulons construire et de savoir sur quelles positions nous voulons mettre les leaders. Il faut ensuite voir ce qui est disponible sur le marché, ce qui est accessible pour le CCRB financièrement. Après il faut voir qui veut venir au CCRB, qui a une histoire assez courte en Jeep Elite. On a toutes ces problématiques et c’est toujours difficile de monter une équipe flashy. L’année dernière, je bénéficiais du plus petit budget de l’histoire du CCRB parce que l’année d’avant des joueurs avaient été embauchés hors budget ce qui m’a valu le droit de payer les pots cassés. Malgré cela j’étais plutôt satisfait de ce qu’on avait pu faire l’année dernière avec des regrets que la saison se soit terminée aussi rapidement parce qu’on était sur un rythme de croisière vraiment intéressant. Cette année, j’ai pu bénéficier d’un budget légèrement en hausse et du travail des agents qui reconnaissent qu’aujourd’hui c’est intéressant de venir au CCRB parce qu’il y a une plus-value qui se fait. Je rappelle que Martin Hermannsson était avec moi à 25 000 euros à Charleville, qui est passé à 75 000 euros à Châlons et qui a signé pour une demi-million de dollars sur deux ans à l’ALBA Berlin. C’est sur ce genre de leitmotiv que l’on essaye d’attirer les joueurs en proposant cette exposition comme a pu l’avoir LaMonte Ulmer qui avait signé pour 50% moins d’argent qu’il n’aura à Bourg-en-Bresse. Voilà ce qu’on propose et les agents le savent. On est une équipe qui joue en beaucoup de possessions, c’est mon style de jeu depuis plusieurs années que ce soit de la N1 à la Pro A, j’ai toujours fonctionné comme ça. Aujourd’hui nous avons la confiance des agents qui n’hésitent pas à nous proposer des très bons joueurs parfois à des prix qui sont accessibles pour nous parce que ces trois joueurs sur les poste 2, 3 et 4 ont dû faire de gros efforts. Ils savent que c’est un sacrifice mais qu’après ils pourront profiter de cette exposition. Cette confiance des agents est quelque chose d’important dans la construction d’une équipe.
Les discussions avec Blake Schilb ont été longues ?
Ce n’est jamais simple. Il a fallu proposer autre chose que de l’argent. Blake Schilb n’est pas venu que pour de l’argent, il en a déjà gagné beaucoup dans sa carrière. Il y a aussi d’autres aspects qui sont importants et pas que sur le plan sportif. Blake Schilb reste un grand compétiteur, il a beaucoup gagné et il ne va pas changer du jour au lendemain. Par contre, il a fait beaucoup de sacrifices par le passé avec, notamment, sa famille. Aujourd’hui il ne veut plus faire ces sacrifices-là et il veut construire quelque chose pour la fin de sa carrière. C’est parfaitement compréhensible et ce n’est que dans ces situations-là que le CCRB peut attirer des joueurs au CV aussi important. J’en suis très heureux parce que j’ai toujours voulu trouver des joueurs qui ont l’expérience du niveau supérieur. En Jeep Elite c’est difficile, mais que ce soit la N1 ou la Pro B j’ai toujours cherché ce genre de joueurs. En Jeep Elite c’est possible d’avoir des joueurs avec une expérience européenne que ce soit Johan Passave-Ducteil, Gédéon Pitard, Schilb ou Ebanks, qui a joué en NBA, et Badji qui est international tout comme Alex Abreu. On est vraiment dans ce leitmotiv de vouloir des joueurs qui ont vu quelque chose de plus que ne serait-ce que la Jeep Elite. On a aujourd’hui cet avantage d’avoir pu trouver de tels joueurs. D’autant plus qu’ils ont signé un contrat supérieur à un an, ce qui nous permet de construire, même si mon contrat se termine à l’issue de la saison 2018/19. Je suis sûr que tous les coachs seraient heureux d’avoir Blake Schilb ou Johan Passave-Ducteil et d’autres. Ce sont des décisions qui ont été murement réfléchies aussi par les dirigeants. Ce sont des joueurs que j’ai proposés et aujourd’hui avec deux ans de contrat de Passave, deux ans de Sadio Doucouré, deux plus un de Blake Schilb et certainement deux ans pour le poste 2, on est dans une logique intéressante de transition entre les années.
« En tout cas, comme la plupart des étrangers viennent des Etats-Unis, ils payent des impôts dans leur pays. C’est-à-dire que les impôts qu’ils ne payent pas en France, ils les payeront aux Etats-Unis. D’un côté ou de l’autre, ils n’ont pas le choix »
Savez-vous si le prélèvement à la source de l’impôt va beaucoup impacter le club ?
On sait que c’est un grand changement et que certains joueurs seront surpris mais je suis toujours surpris de cette surprise parce que le principe de base dans le monde entier est de payer des impôts, à priori. En tout cas, comme la plupart des étrangers viennent des Etats-Unis, ils payent des impôts dans leur pays. C’est-à-dire que les impôts qu’ils ne payent pas en France, ils les payeront aux Etats-Unis. D’un côté ou de l’autre, ils n’ont pas le choix. Par contre, les impôts qu’ils payent en France, ils ne les payeront pas aux Etats-Unis. Avec des justificatifs officiels, ils déclareront qu’ils ont déjà payé en France. C’est un problème un peu étrange que parfois les agents masquent, n’expliquent pas bien ou ne comprennent pas bien, mais ce n’est pas si compliqué que cela et surtout on ne peut pas passer à travers. Aujourd’hui, on a un joueur comme John Flowers qui n’est pas revenu au CCRB parce qu’il avait omis de déclarer certaines choses à l’administration française. Mais ce qu’il n’a pas payé en France, il l’a payé aux Etats-Unis. C’est un peu dommage que l’information ne soit pas suffisamment relayée pour que cet aspect-là ne devienne plus un problème. Ce ne devrait pas être un problème. C’est sûr qu’en janvier, certains joueurs vont devoir avoir certaines explications des agents ou des clubs pour comprendre ce qui se passe au niveau de leur salaire si les choses n’ont pas été expliquées au préalable. Nous prévoyons de refaire une réunion en présaison pour réexpliquer à tout le monde ce qui va se passer en janvier pour qu’il n’y ait pas surprise.
L’équipe étant beaucoup renouvelée, je suppose que vous allez avoir beaucoup de travail pour créer une nouvelle identité.
Je pense que cette année, comme l’année dernière, nous avons des bons joueurs. Peut-être même individuellement meilleurs cette année que l’année passée parce qu’on a un budget légèrement supérieur. La difficulté c’est que Gédéon Pitard, Pape Badji et Blake Schilb participeront à la fenêtre internationale avec leur sélection. Même Alex Abreu aurait pu y participer mais il n’ira pas pour pouvoir se reposer et se remettre de son genou. Ce système est complètement aberrant. On veut copier le football, mais le football est un sport à part. C’est un sport showbiz, ultra rémunérateur en terme de sponsoring, c’est un sport qui fait des audiences incroyables en terme télévisuel. Tout fonctionne là-dessus. C’est un sport dont les sélections nationales ont une audience phénoménale aussi, on le voit à la Coupe du Monde où le temps s’arrête partout. Ce qui n’est pas le cas au basket donc je ne vois pas pourquoi on veut copier le foot. Ça en devient ridicule. Je vois plus la chose comme une volonté de contrer l’Euroleague. Je pense que l’Euroleague est bien plus puissante et bien plus attractive que tout ce que la FIBA peut faire en terme de coupe d’Europe. On des dans une guéguerre où les joueurs en pâtissent, le spectacle en pâtit, les fans en pâtissent et les nations en pâtissent. On n’est pas dans ce qu’il faut pour valoriser le basket. Faire des compétitions sans les meilleurs joueurs c’est ridicule qu’ils soient en Euroleague ou en NBA. Ça n’a pas d’intérêt et ces joueurs-là sont frustrés de ne pas pouvoir représenter leur pays. Nous, on a du mal à se préparer. Ça va être le cas en début de saison avec ces trois joueurs qui vont être en sélection et ça va être le cas pendant les fenêtres durant l’année. Je suis exaspéré de tout ça. Après la FIBA se gargarise que les matchs internationaux remplissent les salles… Bah oui, il n’y a que ça à voir ! C’est un peu facile dans ce cas-là de dire que ce système fonctionne bien. Dans le basket normal, les joueurs aiment venir en sélection parce que c’est en été et que ça leur permet de se préparer d’une manière conviviale et compétitive pour la saison qui vient. Je trouve que ce système n’apporte rien du tout donc, oui, notre préparation va être difficile. Comme toutes les équipes qui comptent des internationaux. Il va falloir être très, très rentable et je suis déjà en train de minuter les prochains entraînements pour être le plus productif possible en prenant en compte les absences.
Vous évoquiez la blessure d’Alex Abreu. Il a terminé blessé à Orléans, sera-t-il d’attaque dès la reprise ?
C’est la première fois qu’il a autant de repos. Il avait déjà eu ce type d’opération « d’entretien ». Lorsque l’on fait ce genre d’opération il faut entre trois et six semaines pour récupérer sauf que la première fois, il n’avait que quelque chose comme une semaine de repos. Ça n’a donc pas été très profitable et ça lui a produit une petite rechute. Je pense qu’aujourd’hui on est en mesure de le retrouver frais et dispo. Il sera à 100% avec nous.
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Quel est votre sentiment sur l’intersaison du CCRB ?
C’était une intersaison très studieuse. Je n’ai pas eu l’impression d’arrêter une seconde entre Las Vegas et les propositions que nous avions fait avant et celle qu’on a fait après. On a continuellement scouté et on n’a pas ménagé nos efforts. J’espère que je serai d’attaque à la reprise. Ce matin nous avons appris une bonne nouvelle avec le retour d’un contrat signé sur un joueur au poste 2 (ndlr, il s’agit de Jimmy Baron). Même si à l’instant même je suis sur le programme de la reprise, j’espère que j’arriverai à trouver deux jours où je penserai à autre chose qu’au basket.
Avec cette nouvelle arrivée, il ne vous reste plus qu’à trouver un joueur ?
Je ne sais pas si nous serons au complet rapidement, mais ça avance. On a dépensé beaucoup d’argent (rires). On a dépensé quasiment tout ce qu’on avait donc le dernier joueur ne sera malheureusement pas un joueur très connu. Nous ne sommes pas encore dans l’aspect prioritaire à ce niveau-là. S’il faut reprendre sans lui, on reprendra sans lui.
Comment avez-vous réussi à convaincre Blake Schilb de signer au CCRB ?
Il y a plusieurs aspects. Je dirais qu’il y a d’abord l’aspect de l’équipe que nous voulons construire et de savoir sur quelles positions nous voulons mettre les leaders. Il faut ensuite voir ce qui est disponible sur le marché, ce qui est accessible pour le CCRB financièrement. Après il faut voir qui veut venir au CCRB, qui a une histoire assez courte en Jeep Elite. On a toutes ces problématiques et c’est toujours difficile de monter une équipe flashy. L’année dernière, je bénéficiais du plus petit budget de l’histoire du CCRB parce que l’année d’avant des joueurs avaient été embauchés hors budget ce qui m’a valu le droit de payer les pots cassés.[/arm_restrict_content]
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Photo : Champagne Châlons-Reims Basket et FIBA (Blake Schilb)