Plus que quiconque, le président de la fédération lituanienne de basket-ball est contre le retour des basketteurs russes et biélorusses dans le giron de la Fédération Internationale.
Dans une interview à L'Equipe, à l'occasion de sa venue sur le site olympique de Villeneuve d'Ascq, le secrétaire-général de la Fédération Internationale, Andreas Zagklis, avait annoncé que la question du retour éventuel des athlètes russes et biélorusses dans les compétitions internationale allait être examinée lors du prochain bureau central qui se tiendra en avril. Une déclaration qui avait créé un certain émoi dans le basket international et tout particulièrement dans les Pays Baltes qui se sont retrouvés pendant des décennies sous le joug de Moscou. Ce d'autant plus que de son côté, le Comité International Olympique a laissé une porte ouverte aux athlètes russes et biélorusses pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.
"J'ai expliqué quel genre de tempête a surgi à cause de ses paroles, a déclaré le président de la fédération lituanienne, Mindaugas Balciunas au site de son pays, Basketnews. "Andreas a essayé de justifier ses propos et j'ai réalisé qu'il y avait une tempête dans un verre d'eau. Il est clair qu'Andrei Kirilenko (NDLR : le président de la fédération russe de basket-ball) est au coeur de tout cela. Bien sûr, il y a le Comité international olympique (CIO). Et, bien sûr, nous voyons certains mouvements, et aussi quelles sont les déclarations du président du CIO. Mais Zagklis a déclaré qu'il n'était absolument pas envisagé de permettre quoi que ce soit à la Russie. Il a déclaré que la décision de la FIBA avait été prise avant la réunion du conseil d'administration en avril. C'est juste que la validité de cette décision expire (NDLR: elle a été prise le 18 mai 2022). Afin de prendre une nouvelle décision, le conseil se réunira à nouveau." Il ajoute : "En fait, en regardant ce qui s'est passé jusqu'à présent, toutes les décisions de la FIBA ont été dans la bonne direction. Maintenant, Zagklis m'a laissé comprendre qu'il en serait exactement de même, seulement il ne peut pas communiquer cela."
Pour le président de la fédération lituanienne, à situation spéciale, mesure spéciale.
"D'une façon générale, la position du CIO nous attriste vraiment. Bien sûr, il y a les chartes, l'apolitisme et l'autonomie du sport, qui sont décrites dans des livres blancs et d'autres documents. Le CIO essaie de maintenir une sorte de neutralité, mais dans ma perception personnelle, la situation est complètement différente. Personne n'a même rêvé d'une telle agression à notre époque dans ses pires rêves. Quand on voit cette guerre de si près, son ampleur et sa brutalité, c'est vraiment sans précédent. On voit que la Russie utilise brutalement le sport pour sa propagande. Tout cela laisse penser que dans cette situation inédite, il doit y avoir une réaction exceptionnelle. Nous ne pouvons plus nous couvrir de documents."
Avec ses frontières communes avec la Russie, la Lituanie est en première ligne, et le ressentiment du peuple balte envers la Russie est évidemment beaucoup plus fort qu'il ne peut l'être en France.
"Pour être honnête, les générations doivent changer, car, pour notre génération, ce sera une barrière psychologique pour la vie. Il n'y a aucun doute. En ce sens, vous ne pouvez jamais faire confiance à un Russe aussi brutal. Jamais dans votre vie quand les Russes agissent comme ça. Je ne sais même pas comment il sera possible de l'accepter psychologiquement même avec un changement de gouvernement. Si vous regardez la Russie au fil des siècles, elle s'est toujours battue. Il semble que ce soit toujours une question de temps avant qu'ils ne reviennent dans des actions agressives. La pensée impérialiste semble être dans leurs gènes", a conclu Mindaugas Balciunas.