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Les recettes internationales de Monaco

L’AS Monaco Basket est en tête de la Pro A, invaincue après trois journées –l’ASM reçoit ce soir à 18h30 Hyères-Toulon devant les caméras de SFR Sport 2- et a dégagé jusqu’ici une telle impression de puissance que l’on se demande qui pourra l’empêcher de remporter le premier titre de son histoire. S

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L’AS Monaco Basket est en tête de la Pro A, invaincue après trois journées –l’ASM reçoit ce soir à 18h30 Hyères-Toulon devant les caméras de SFR Sport 2- et a dégagé jusqu’ici une telle impression de puissance que l’on se demande qui pourra l’empêcher de remporter le premier titre de son histoire. Sachant que l’ASM, bien que victime de moments de dépression, est un dinosaure puisqu’elle fut en finale de la Nationale 1 –l’actuelle Pro A- lors de sa première saison d’existence, en 1950.

Ce qui fait son originalité ? Le fait d’abord que Monaco soit une Principauté, une minuscule cité-Etat de 2,02 km2 et 35 500 habitants qui est sous la protection de la France, qui garantit l’intégrité du territoire monégasque et qui exclut toute possibilité d’incorporation. Ce qui provoque cette situation paradoxale de voir Monaco disputer le championnat d’Europe des petits Etats avec Andorre et le Liechtenstein et donc d’avoir un club dans le championnat de France. Situation analogue à celle du football. Une présence qualifiée par certains d’intrusion et il y a quelque temps le président de l’UCPB, le syndicat des clubs professionnels de foot, Jean-Pierre Jouvel, avait menacé d’exclure le club de la Ligue 1 car les avantages fiscaux lui paraissaient dépasser la mesure, surtout avec l’arrivée d’un puissant actionnaire russe. Un accord fut conclu. Comme dans la Ligue Nationale de Basket où l’AS Monaco s’est acquittée d’un droit d’entrée afin de compenser les avantages locaux spécifiques.

« Un modèle qui a très cours dans l’Europe du basket -Olympiakos repose ainsi sur la fortune des frères Angelopoulos et le Panathinaikos sur celle des frères Giannakopoulos. »

Une Tour de Babel

Au-delà des joueurs –aucun Monégasque, deux Américains, un Ukrainien, un Américano-Bulgare, un Américano Bosniaque-, un Américano-azerbaïdjanais et des Français- ce qui fait aussi l’originalité du club, c’est l’internationalisation de son staff. On parle bien sûr du coach, le Monténégrin Zvezdan Mitrovic mais si l’AS Monaco est une véritable Tour de Babel, c’est que du côté du propriétaire et de la direction, là aussi les Français sont minoritaires. Car pour l’ancien préfet Paul Masseron (vice-président) et l’ancien joueur Yann Boisson (directeur administratif), on trouve le Belge Willy de Bruyne (administrateur), et les deux Ukrainiens Oleksiy Yefimov (directeur exécutif) et Sergueï Dyadechko (président).  Du jamais vu de toute l’histoire du basket français.

Le premier fut le manager général, le directeur sportif et le coach du Donetsk BC, ainsi que le manager du Kiev BB et de l’équipe nationale. Le second est un banquier sulfureux, mais discret et réellement passionné, déjà proprio du Donetsk BC, qui s’est d’abord affiché un an comme le « sponsor général » -bref le mécène- de l’équipe monégasque avant d’en prendre aussi la présidence. Un modèle qui a très cours dans l’Europe du basket -Olympiakos repose ainsi sur la fortune des frères Angelopoulos et le Panathinaikos sur celle des frères Giannakopoulos – et dans le football y compris avec le PSG des Qataris – mais que l’on n’avait pas encore observé dans la Ligue Nationale de Basket.

« Monaco avait la saison dernière la 27e affluence de la Ligue Nationale de Basket »

Moins de 2 000 spectateurs

Cette internationalisation, sportivement, ça marche. En 2011-12, l’ASM était encore en Nationale 2 et c’est une ascension absolument sans précédent qu’elle a effectué depuis. Seulement, comme on pense que le sport professionnel a tout d’abord comme vocation d’être populaire, on se pince le nez en constatant que l’AS Monaco, avec 1 907 spectateurs, avait la saison dernière la 27e affluence de la Ligue Nationale de Basket. La salle Gaston-Médecin a été depuis aménagée mais il faudra à Monaco édifier un nouveau palais des sports pour avoir un écrin digne de son rang, et soulever davantage d’enthousiasme populaire, pour ne pas donner l’impression que la Roca Team est juste un beau bibelot.

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