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EuroBasket J-1 : Ce qu’il faut absolument savoir sur les 24 équipes

C’est demain jeudi qu’est lancé l’EuroBasket avec quatre groupes préliminaires et un seul site (Istanbul) pour la phase finale. Voici ce qu’il faut absolument savoir sur la compétition reine d’Europe avec nos pronostics.

C’est demain jeudi qu’est lancé l’EuroBasket avec quatre groupes préliminaires et un seul site (Istanbul) pour la phase finale.

Voici ce qu’il faut absolument savoir sur la compétition reine d’Europe avec nos pronostics.

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Group A (Helsinki)

  • 1- France, 2- Grèce, 3- Slovénie, 4- Pologne, 5- Finlande, 6- Islande

Group B (Tel Aviv)

  • 1- Lituanie, 2- Géorgie, 3- Italie, 4- Israël, 5- Allemagne, 6-Ukraine

Group C (Cluj Napoca)

  • 1- Espagne, 2- Croatie, 3- Monténégro, 4- République Tchèque, 5- Hongrie, 6- Roumanie

Group D (İstanbul)

  • 1- Serbie, 2- Lettonie, 3- Turquie, 4- Russie, 5- Belgique, 6-Grande-Bretagne

Un petit tour et puis…

24 – ROUMANIE

La Roumanie n’a pas gagné un seul match cet été face à une équipe européenne et son principal atout sera d’être portée par une foule de 10 000 supporters à Cluj-Napoca. La presque totalité des internationaux sont issus du championnat roumain et les seuls joueurs à avoir une petite renommée sont Emanuel Cate (2,06m, 20 ans) qui porte le maillot de Séville et surtout Vlad Moldoveanu (2,03m, 29 ans), qui a fait une saison au Havre (2012-13) et qui a aussi transité par Trévise et Zgorzelec, en Pologne. L’ex-meneur américain du Mans Giordan Watson n’est finalement pas inclus dans l’effectif. Bonne nation du basket européen dans les années 50-75, la Roumanie n’a pas disputé l’Euro depuis 1987. 129e au ranking de la FIBA.

Photo: Emanuel Cate (FIBA)

23 – ISLANDE

Si l’Islande (330 000 habitants) a obtenu une médaille européenne, en 1995, c’était lors des championnats des petits pays avec Monaco et Andorre. Sa participation à l’Euro 2015 avait donc été un évènement et si le bilan avait été de cinq défaites, les insulaires avaient accroché l’Allemagne (-6), l’Italie (-7) et la Turquie (-9). De quoi donner la fièvre aux supporters –une forte délégation est attendue à Helsinki- sachant que le basket est le 2e sport du pays. La fierté des Islandais, c’est Tryggvi Hlinason (2,13m, 19 ans) qui vient de signer à Valence et qui est un vrai NBA prospect. En France, on connaît le talentueux meneur Martin Hermannsson (1,90m, 23 ans), qui passe de Charleville (17,2 points, 16,8 d’évaluation) à Châlons-Reims et l’ailier Haukur Palsson (1,97m, 25 ans) qui sort d’une saison à Rouen à 12,7 points, 4,7 rebonds et 4,0 passes. On découvrira à Cholet l’ailier Haukur Palsson (1,98m, 25 ans).

22 – UKRAINE

On ne verra ni Sergii Gladyr (Monaco), qui est une figure de la Pro A, ni l’Américano-ukrainien Pooh Jeter, qui avait donné le titre à Limoges en 2015 (21 points dans le match 4), ni Jerome Randle, qui lui a succédé avec moins de bonheur à Limoges, ni Kyrylo Fesenko, le géant (2,16m) aperçu très vite à Monaco il y a un an. En préparation, l’Ukraine a perdu sept fois en huit matches, y compris contre les Pays-Bas, la Biélorussie et la Grande-Bretagne de 22 points. Pour être honnête, soulignons qu’elle a bien résisté à la Croatie (-5). L’ancien NBAer Viacheslav Kravtsov (2,13m), qui était la saison dernière à Valence, a été le top-scoreur des deux derniers matches de préparation. L’Ukraine attend également beaucoup de l’expérimenté Maksym Korniyenko (2,04m, 30 ans).

Photo: Viacheslav Kravtsov (FIBA)

21 – HONGRIE

Ancienne puissance du basket européen (un titre en 1955, deux autres médailles), la Hongrie est depuis longtemps rentrée dans le rang. Sa dernière apparition à un EuroBasket remonte à 1999 (14e) et la précédente à 1969. Merci à la FIBA d’avoir ouvert la compétition à 24 équipes ! La majorité des sélectionnés opère dans le championnat national. La star de l’équipe est Adam Hanga (2,01m, 28 ans), redoutable défenseur, qui fait carrière en Espagne et qui vient d’être recruté par Barcelone. La Hongrie se présente sans naturalisé américain express puisque DeAndre Kane (1,96m, 28 ans) lui a fait faux bond en dernière minute. On ne va certainement pas pleurer sur son sort! Rosco Allen (2,08m, 24 ans, Tenerife) a la particularité d’avoir un père américain, d’avoir été formé aux Etats-Unis notamment au sein de la prestigieuse université de Stanford, mais d’être né à Budapest d’une mère hongroise.

20 – GRANDE-BRETAGNE

C’est un pays de paradoxe. NBA Europe est installée à Londres et à l’O2 Arena on organise régulièrement des matches de gala entre deux franchises américaines. Le basket-ball est le deuxième sport le plus populaire au Royaume-Uni chez les 11 à 15 ans, sachant qu’une majorité des pratiquants appartiennent à une minorité ethnique. A côté de ça, l’équipe nationale n’est pas compétitive. At home, avec Luol Deng, la Grande Bretagne avait gagné un match (contre la Chine) pour quatre défaites aux JO de 2012 (en chatouillant l’Espagne, c’est vrai, 78-79). Les joueurs britanniques sont disséminés un peu partout en Amérique et en Europe dont trois en LNB la saison dernière, le meneur Andrew Lawrence (Chalons-Reims) et les pivots Gabriel Olaseni (Orléans) et Eric Boateng (Blois et qui passe à Saint-Vallier). Et autour de Dan Clark (2,10m, 28 ans, qui a fait toute sa carrière en Espagne), il y a beaucoup de rookies dans cette équipe britannique.

Photo: Andrew Lawrence (FIBA)

Se qualifier pour les 8e serait formidable

19 – REPUBLIQUE TCHEQUE

Emmenée par Jan Vesely (19,3 points, 9,1 rebonds), Tomas Satoransky (14,1 pts, 7,3 passes et 5,2 rebonds) et l’ancien MVP de Pro A Blake Schilb (10,0 points), la République Tchèque s’était hissée en quart-de-finale, il y a deux ans, pour finir septième. Vesely, qui se dit physiquement et mentalement à plat et a préféré consacrer son été à son mariage, et Schilb ne sont plus là. Satoransky, 13 minutes et 2,6 points en moyenne avec les Washington Wizards, devra se démultiplier. L’équipe nationale est constituée essentiellement à partir de joueurs de la ligue nationale dont Jiri Welsch (Nymburk) qui affiche 37 ans. En préparation les Tchèques ont été capables de battre copieusement la Finlande (83-62) mais aussi de prendre quelques roustes comme face à la Lettonie (103-69 !). Fragile.

Photo: Tomas Satoransky (FIBA)

18 – FINLANDE

La Finlande organise un groupe préliminaire de l’EuroBasket et cela devrait être une grande fête. Sauf que les Susijengi (la meute) n’ont pas rassuré leurs supporters lors des matches de préparation, n’en gagnant qu’un seul contre la Turquie alors que les huit rencontres étaient toutes organisées sur le territoire national. Ce serait une cruelle déception pour les Finlandais de ne pas se qualifier en huitièmes de finale alors que le basket est un sport qui grimpe dans le pays. Les hommes de Henrik Dettmann, le bref coach de Strasbourg, sont connus pour artiller de loin, à commencer par le néo-Nanterrien Erik Murphy. L’arrière de Barcelone Petteri Koponen possède la classe internationale alors que Lauri Markkanen (2,13m, ex-Arizona, 7e choix de la dernière draft) est un véritable joyau et est déjà compétitif malgré ses 20 ans, marquant notamment 26 points contre la Russie. Les Finlandais, qui ont commencé leur préparation en amont des autres équipes, vont-ils être en pleine forme le Jour J ? La France, qui sera leur premier adversaire, pourra témoigner.

A lire le reportage en Finlande à l’occasion d’un match de préparation de la France en 2015.

17 – ALLEMAGNE

https://www.youtube.com/watch?v=vLYndspF4hc

L’ère Dirk Nowitzki s’est achevée il y a deux ans et avec elle une certaine prospérité de la Mannschaft (bronze au Mondial 2001, argent à l’Euro 2005). Outre son profil exceptionnel, le charisme du MVP de la NBA 2007 est quasi irremplaçable. Du moins les Allemands lui ont trouvé un successeur comme scoreur numéro 1 avec le meneur des Hawks, Dennis Schröder (1,88m, 17,9 points et 6,3 passes cette saison en NBA), qui ne peut être contrôlé sur son drive. C’est l’héritier de Tony Parker en Europe. Les Allemands possèdent quelques beaux spécimen comme le nouvel intérieur des Boston Celtics Daniel Theis (2,04m, 25 ans), qui peut faire figure de deuxième go to guy, Johannes Voigtmann, le pivot de Vitoria, Robin Benzing, l’ailier de Saragosse, et encore Danilo Barthel, l’ailier du Bayern Munich, mais le tout manque un peu de flamme.

16 – BELGIQUE

C’est le quatrième EuroBasket d’affilée des Belgian Lions qui ne sont plus de petits poucets en Europe. Du bon travail à mettre au crédit du coach Eddy Casteels. Leur victoire en Espagne –même si ce jour-là les équipiers des frères Gasol ont été atteints moralement par la blessure de Sergio Llull- prouve qu’ils ont du potentiel. Ils sont très dépendants de leur réussite extérieure, ne disposant pas d’intérieurs capables d’être de véritables points de fixation. Les performances de Sam Van Rossom, qui relève de blessure, et de Axel Hervelle, 34 ans, seront déterminantes. Mais c’est sur son collectif que la Belgique mise en premier. L’équipe abrite deux joueurs de Pro A qui ont un rôle majeur : le Gravelinois Quentin Serron et le néo-Chalonnais Pierre-Antoine Gillet. Leur qualification pour les 8e se jouera probablement contre la Russie qu’ils retrouveront, avec la France, lors des qualifications pour la Coupe du Monde.

A lire l’interview de Quentin Serron.

Photo: Pierre-Antoine Gillet

15 – POLOGNE

Une équipe à ne pas mésestimer même si elle a perdu Maciej Lampe (ex-NBA, Maccabi, Barça) sur blessure alors que Marcin Gortat (10,7 points avec les Washington Wizards) a pris a priori sa retraite internationale. La Pologne a succombé à la mode des Américains naturalisés avec l’arrière A.J. Slaughter, bien connu en Pro A et possède quelques joueurs solides comme l’arrière-ailier Mateusz Ponitka (Tenerife), efficace en préparation, et les intérieurs Przemysław Karnowski (2,16m, Andorre) et Damian Kulig (2,05m, 110 kg, Trabzonspor). Aaron Cel (ex-Gravelines), ancien international U20 avec la France, va participer à son deuxième Euro. La dernière fois que la Pologne a terminé dans le top 8, c’était il y a vingt ans (7e).

A lire l’interview du coach Mike Taylor.

Dans le ventre mou

14 – MONTENEGRO

Il y a eu la Yougoslavie, puis la Serbie-Monténégro et désormais le Monténégro. C’est à dire juste 660 000 habitants fous de basket. L’été dernier, les Monténégrins se sont qualifiés pour cet Euro en finissant derrière la Géorgie et devant la Slovaquie et l’Albanie avec une seule défaite. Le coach est une sommité, Bogdan Tanjevic (ex-Limoges et Villeurbanne), né au Monténégro, champion d’Europe avec le Bosna Sarajevo en 1979, et qui fut le sélectionneur auparavant de la Yougoslavie (argent à l’Euro 81), de l’Italie (or à l’Euro 99) et de la Turquie (argent au Mondial 2010). L’équipe possède un trident de qualité avec le meneur américain naturalisé de Barcelone Tyrese Rice (1,90m, 30 ans), mais qui n’est pas apparu motivé en préparation, l’ailier-fort de Valence Bojan Dubljevic (2,05m, 25 ans) et surtout le pivot francophone du Orlando Magic Nikola Vucevic, qui vaut 14,6 points et 9,9 rebonds en NBA (2,13m, 26 ans). L’ancien NBAer Nikola Pekovic –qui n’est plus au niveau d’il y a trois, quatre ans- et Milko Bjelica du Partizan Belgrade ne sont plus en équipe nationale qui manque considérablement de banc.

A lire sur BasketUSA l’interview de Nikola Vucevic.

13 – ISRAEL

La référence d’Israël, c’est Omri Casspi (2,06m, 29 ans). Depuis qu’il s’est classé 4e, en 2009, au trophée de Meilleur Jeune européen de la FIBA (derrière Ricky Rubio, Danilo Gallinari et Kosta Koufos), l’ancien joueur du Maccabi Tel-Aviv a réalisé une carrière fructueuse en NBA (8,2 points et 4,1 rebonds en 499 matches). La combativité des Israéliens est légendaire, tout comme leur manque de taille (Idan Zalmanson est le plus grand de tous avec 2,08m) et très peu s’exportent à l’étranger. L’ossature de l’équipe est faite de joueurs du Maccabi et de l’Hapoël avec comme naturalisé américain de service Richard Howell (2,03m, 26 ans), qui dispose depuis avril du passeport israélien. Les performances du meneur Gal Mekel (1,92m, 29 ans, 13,3 points, 4,5 rebonds, 6,6 passes à l’Euro 2015), qui passe du Maccabi à Gran Canaria, seront cruciales. Israël est étonnante dans sa régularité dans la performance avec une participation sans faille à l’Euro depuis 1993. Elle a terminé entre la 10e et 21e place lors des cinq dernières éditions. Cette fois, elle bénéficie d’un bonus important lors du premier tour : l’avantage du terrain.

12 – RUSSIE

https://www.youtube.com/watch?v=pdFijp9W5Nw

Depuis le titre de champion d’Europe conquis en Espagne sur la tête de Pau Gasol et consorts, et la médaille de bronze aux JO de Londres, la Russie a sérieusement baissé dans la hiérarchie européenne : 21e à l’Euro de 2013 et 17e en 2015 ! Elle a même été exclue un temps par la FIBA à cause de problèmes de gouvernance. Signe des temps, Andrei Kirilenko n’est plus son arme fatale sur le terrain mais le président de sa fédération. Si l’on en juge à ses matches amicaux, l’ancien NBAer Alexey Shved (1,98m, 28m), MVP de la VTB League et de l’Eurocup, désormais au Khimki Moscou, à la fois meneur et arrière, est sa principale menace offensive avec bien sûr, dans la peinture Timofeï Mozgov, le nouveau pivot des Brooklyn Nets (7,4 points et 4,9 rebonds la saison dernière). Un cinq de bonne facture mais peu de réserve.

11 – GEORGIE

Un pays méconnu, ancienne République de l’URSS, situé à la fois en Europe et en Asie, 3,7 millions d’habitants, capitale Tbilissi. Longtemps dans le Groupe B européen, les Georgiens ont participé aux trois derniers Euro et c’était le temps de l’apprentissage (11e, 17e et 15e). Peuvent-ils être l’une des bonnes surprises de cet Euro ? Clairement, oui. Avec une équipe rénovée, des joueurs appartenant autant à la Super Lig géorgienne qu’à des championnats étrangers, la Géorgie s’est payé en préparation la Russie, la Lettonie, la Grèce, la Lituanie et la Serbie ! Si l’ailier d’Ankara Viktor Sanikidze est absent (2,03m), la Géorgie peut compter sur deux locomotives à l’intérieur, deux pivots costauds, ceux de Malaga Giorgi Shermadini (2,17m, 120kg, 28 ans) considéré comme le meilleur cinq en Espagne, et celui des Golden State Warriors, Zaza Pachulia (2,11m, 125 kg, 33 ans) qui a manqué les derniers matches de préparation mais qui sera d’aplomb pour l’Euro. Les Strasbourgeois auront les yeux de Chimène pour le meneur Michael Dixon (1,86m, 26 ans), un autre naturalisé qui a eu un apport décisif en qualifications (16,6 points, 3,2 rebonds, 4,2 passes).

Photo: Zaza Pachulia (FIBA)

Une place en quart serait déjà une perf

10 – ITALIE

https://www.youtube.com/watch?v=5TqYwlv4h9w

A Toulouse, face à la France, Ettore Messina est apparu très nerveux. L’assistant-coach des Spurs –qui dirige sa dernière campagne internationale- sait que sa Squadra Azzura n’est pas de la meilleure veine et la blessure à la main de Danilo Gallinari qui a voulu se faire justice vis-à-vis d’un adversaire néerlandais, n’a pas apporté de la sérénité dans le groupe. L’ailier des Clippers, c’était 17,9 points et 6,9 rebonds à l’Euro 2015 et Messina n’a pas de solution de rechange en magasin. L’arrière Alessandro Gentile et le pivot Andrea Bargnani, qui sont en trouble en club, ne font pas partie de la sélection qui est dépeuplée à l’intérieur. Marco Cusin (2,11m, 32 ans, Sassari) est le seul big man au poste 5 et ce n’est pas un artiste. Après son piteux match contre la France (-25), l’Italie a fait meilleure figure face à la Serbie (-8), la Grèce (-3) et la Géorgie (+8) et possède trois joueurs « fuoriclasse », le shooteur fou Marco Belinelli (1,96m, 31 ans, 9,6 points à 37,7% à trois-points en 644 matches NBA), le champion d’Euroleague, l’ailier Luigi Datome (2,03m, 29 ans) et le polyvalent Nicolo Melli (2,05m, 26 ans, recruté par le champion d’Europe Fenerbahçe). Son point fort, la défense.

9 – TURQUIE

Normalement lorsque les Turcs organisent une compétition, ils vont en finale (2e à l’Euro 2001, 2e au Mondial 2010). Il faut dire que les 12 Dev Adam (géants) sont galvanisés par un public brûlant mais respectueux de l’adversaire. C’est sûr que 15 000 fans au Sinan Erdem Dome, ça va faire mal. Normalement… Mais là, on a une sérieux doute. Les derniers classements à l’Euro (11e, 17e, 14e) sont médiocres et en sus la Turquie a été barrée par la France au Tournoi de Qualification Olympique comme en 8e de finale de l’Euro 2015. Le pivot des New Orleans Pelicans Ömer Asik (2,13m, 31 ans, infection bactérienne) et l’ailier des Atlanta Hawks Ersan Ilyasova (2,08m, 31 ans, fatigue) sont absents et des douleurs à l’aine faisaient également craindre un forfait ou du moins une altération des capacités du meneur naturalisé Bobby Dixon (1,78m, 34 ans). Sa faiblesse, c’est son jeu intérieur et sa force son homogénéité : des joueurs issus des grands clubs turcs qui vivent chaque année l’Euroleague. A suivre, Cedi Osman (2,04m, 22 ans), MVP de l’Euro U20 2014 que la Turquie remporta, et qui vient de signer un contrat de trois ans avec les Cleveland Cavaliers.

8 – LETTONIE

Auparavant, la Lettonie n’échappait pas aux stéréotypes : des shooteurs de loin extraordinaires, mais peu athlétiques, qui s’épuisent au fur et à mesure du match et pas réellement de jeu intérieur. Et puis est arrivé le « nouveau Arvidas Sabonis », Kristaps Porzingis, un super géant de 22 ans et 2,21m qui fait tout comme un (excellent) joueur de 2 mètres, mobilité, souplesse, tir académique. Aux Knicks, la saison dernière, cela a donné 18,1 points, 7,1 rebonds et 1,8 contre. C’est une puissance dévastatrice en Europe. Le coach Ainars Bagatskis –vu à Dijon en 2000-2001- peut également compter sur des joueurs côtés comme l’ailier des San Antonio Spurs Davis Bertans (2,08m, 24 ans) ou le meneur-arrière de Bamberg Janis Strelnieks (1,91m, 24 ans). Depuis la médaille d’argent de 1939, la Lettonie n’a jamais fait mieux que 8e (2001 et 2015). Cette marque pourrait être améliorée.

Ce sont des outsiders qui peuvent faire des croche-pieds

7 – SLOVENIE

https://www.youtube.com/watch?v=zYgBAEhkudo

Tout le monde attend impatiemment de voir à l’oeuvre le petit génie du Real Madrid, le meneur-arrière Luka Doncic (2,01m, 18 ans, 7,9 points, 3,5 rebonds et 4,6 passes la saison dernière) qui s’est déjà bien amusé en préparation. Ce sera aussi le tour d’honneur du meneur du Miami Heat Goran Dragic (1,91m, 31 ans, 20,3 points, 5,8 passes et 3,8 rebonds), qui prendra sa retraite internationale après l’Euro. Huit fois sur neuf en préparation c’est l’un des deux compères qui a été le top scoreur slovène. Le pays s’est par ailleurs enrichi d’un nouveau citoyen, l’ailier-fort américain du Real Madrid Anthony Randolph (2,11m, 28 ans, 9,5 points, 4,5 rebonds, 1,1 contre). Pour la Slovénie, c’est donc une occasion unique de faire un très bon résultat, même si le frère de Goran, Zoran, est absent. Souvent citée parmi les outsiders, la Slovénie n’a pas encore réussi à décrocher une médaille. Au-delà de ses trois superstars, aura-t-elle l’épaisseur nécessaire pour résister à une compétition exigeante sur la durée. Le shooteur fou Klemen Prepelic (1,91m, 24 ans), qui passe de Limoges à Levallois, est l’un de ceux qui ont la réponse dans leurs mains.

6 – GRECE

Le forfait de Giannis Antetokounmpo a été comme un coup de bambou sur la tête des Grecs car « The Greek Freak » en qui les experts voient un possible futur MVP de la NBA, était capable d’ultra dominer cet Euro et d’apporter, outre des statistiques ronflantes, ce grain de folie qui manque aux Grecs. Et d’en faire un favori au même titre que l’Espagne et la Serbie. L’équipe est constituée à partir de joueurs chevronnés comme Nick Calathes (1,98m, 28 ans, Panathinaikos), Georgios Printezis (2,06m, 32 ans, Olympiakos) et Ioannis Bourousis (2,13m, 33 ans, Chine) et aussi des U20 champions d’Europe en 2009 comme Kostas Papanikolaou (2,06m, 27 ans, Olympiakos) et Nikos Pappas (1,95m, 27 ans, Panathinaikos). Les Grecs se présentent sans renfort américain puisqu’aussi bien Zach Auguste que Tyler Dorsey n’ont pas été retenus. Les vertus de patience, d’organisation, de rudesse et de courage des Grecs ne sont plus à vanter. Après un cuisant revers en 2013 (11e) ils se sont repositionnés à la 5e place deux ans plus tard. Depuis le titre à Athènes, il y a trente ans, ce pays s’est tressé des lauriers à la fois avec l’équipe nationale et l’Olympiakos et le Panathinaikos en Euroleague. Ils savent ce que gagner veut dire.

Photo: Ioannis Bourousis (Grèce)

5 – LITUANIE

Un des points négatifs sont les forfaits, comme un peu partout, ceux notamment de Domantas Sabonis (2,08m, 21 ans, Indiana Pacers), de Paulius Jankunas (2,05m, 33 ans, Kaunas) et aussi de Lukas Lekavicius (1,83m, 23 ans, Panathinaikos), qui était une bonne solution de rechange au poste de meneur. Lors de son déplacement à Orléans (-21), la Lituanie avait laissé percevoir pas mal de lacunes mais le match retour (+22) a forcément rehaussé les prédictions, surtout que dans la foulée les hommes de Dainius Adomaitis -l’ex-joueur de Gravelines- ont failli faire tomber l’Espagne (-1). Il faut évidemment considérer un pays qui a fait deux finales européennes de suite et qui possède un savoir-faire né d’une culture basket sans égal en Europe. La Lituanie attend beaucoup dans la peinture de son pivot Jonas Valanciunas (2,13m, 25 ans, 12,0 points et 9,5 rebonds avec les Toronto Raptors) et de Donatas Motiejunas (2,13m, 26 ans, 4,4 points et 3,0 rebonds avec New Orleans). Pour scorer, il y a l’ailier des New York Knicks Mindaugas Kuzminskas (6,2 points, 1,8 rebond) et pour tenir la boutique, le meneur de Milan Mantas Kalnietis, qui avait été superbe aux Jeux Olympiques de Rio (18,0 points et 7,5 passes).

Ils peuvent viser le podium et plus si affinités

4 – CROATIE

On a coutume de dire que la Croatie fait impression sur le papier mais que les résultats ne sont pas à la hauteur. De fait, il faut remonter à 1995 pour trouver trace d’une médaille de bronze, à une époque où le pays tout juste sorti de la Yougoslavie resplendissait avec Toni Kukoc, Dino Radja et un trop court moment Drazen Petrovic, et fut finaliste des JO de 1992 face à la Dream Team américaine. C’est oublier que les Croates ont accroché à leur palmarès l’Espagne et la Lituanie aux JO de Rio pour ne perdre que de trois points en quart face à leurs rivaux serbes. On avait pu apprécier le sens incroyable du panier de Bogdan Bogdanovic (2,00m, 29 ans, 25,3 points) et un ailier de 22 ans hypertalenteux Dario Saric (11,8 points, 6,6 rebonds). Celui-ci n’a fait que progresser depuis, établissant une moyenne de 12,8 points et 6,3 rebonds pour son année rookie aux Philadelphia 76ers. La taille et le talent, c’est ce qui caractérise plusieurs Croates dont Dragan Bender (2,16m, 19 ans), qui a introduit le shoot à trois-points dans sa panoplie. Avec aussi l’arrière de l’Anadolu Efes Krunoslav Simon (1,92m, 32 ans) ou celui de Cantu, Roko Leni Ukic (1,96m, 32 ans), même s’il a manqué la préparation à cause d’une blessure, la Croatie peut battre tout le monde, y compris l’Espagne en poule à Cluj-Napoca.

Photo: Dario Saric (FIBA)

3- SERBIE

Pour la Serbie aussi il faut parler des absents car ce n’est pas M. Tout-le-Monde qui manquera à l’Euro. A commencer par le faiseur de jeu aux passes sublimes, Milos Teodosic, qui depuis deux ans dispute à Nando de Colo, son coéquipier du CSKA Moscou, le titre de numéro 1 européen, et qui se retrouve blessé au moment de rejoindre la NBA. Forcément une coïncidence. Nikola Jokic, Stefan Markovic, Nemanja Bjelica, Miroslav Raduljica, Nikola Milutinov, Nikola Kalinic et Nemanja Nedovic font défaut et pourtant notre confiance est maintenue à la Serbie tant elle regorge de talents, qu’elle joue bien au basket et qu’elle a la gnaque sous la conduite de Sasa Djordjevic. Simplement de prétendante au titre, on l’a rétrogradée à une marche inférieure du podium. Les clés de l’équipe sont entre les mains de Bogdan Bogdanovic (12,2 points aux JO de Rio), qui après trois années à Fenerbahçe a fait le pas en signant aux Sacramento Kings. Elle s’est découvert aussi un centre dominant avec Boban Marjanovic et ses 2,22m. Un changement de statut pour ce role player des Pistons qui passe moins de 9 minutes en moyenne par match en NBA. Ognjen Kuzmic (2,13m, 27 ans, Real Madrid) est également un intérieur de qualité. Il reste que voir autant de talents s’évanouir en quelques semaines n’est forcément pas sans conséquence dans la profondeur du banc serbe.

Photo: Boban Marjanovic (FIBA)

2 – FRANCE

https://www.youtube.com/watch?v=FoYY-adUVoM

On n’imaginait pas, il y a quelques années, que la France serait aussi sereine en abordant l’ère post-Tony Parker. Mais la Coupe du Monde 2014 avait déjà vu l’émergence du meneur Thomas Heurtel et son retour en Europe, au CSKA Moscou, a fait de Nando De Colo (16,8 points, 64,0% aux shoots, 92,9% aux lancers et 18,0 d’évaluation en préparation) le basketteur numéro 1 bis du continent. Mieux, les postes 1 et 2 n’ont jamais été aussi riches, si bien que les forfaits sur blessures de Fabien Causeur et Rodrigue Beaubois n’ont pas été jugés catastrophiques. Si Rudy Gobert, devenu l’un des meilleurs pivots de NBA, et Nicolas Batum, le couteau suisse des Bleus, n’avaient pas fait l’impasse sur l’Euro, tout serait absolument parfait. Car si les Bleus peuvent compter sur un Evan Fournier (13,0 points en prépa) à la fois très motivé et aussi performant qu’en NBA et un Joffrey Lauvergne épatant (12,5 points et 5,7 rebonds en prépa), ils manqueront de ressources à l’intérieur, entre les pépins physiques des uns, l’inexpérience des autres ou encore le vieillissement de Boris Diaw. L’absence de Nicolas Batum est principalement préjudiciable en défense où ses longs segments peuvent étouffer n’importe quel extérieur de grande taille, et d’ailleurs ce secteur est celui qui questionne le plus Vincent Collet. De fait, l’équipe de France possède une ligne arrière à la puissance de feu inégalée en Europe mais c’est bien en respectant sa propre tradition de cuirasse inexpugnable qu’elle peut viser le podium.

Ils sont là pour gagner l’or et rien d’autre

1 – ESPAGNE

Nous ne voyons pas une seule bonne raison de ne pas mettre l’Espagne en numéro un. La présence dans la peinture des frères Gasol est un véritable épouvantail pour tous les autres intérieurs d’Europe. On attend depuis quelques années un fléchissement de l’aîné Pau (2,13m, 37 ans depuis le 6 juillet tout de même) mais rien n’est moins certain qu’il se déclare cet été même s’il a produit la saison passée en NBA ses plus faibles stats offensives de sa carrière (12,7 points). Mais c’était aux Spurs… Et puis on se souvient comment il avait mangé Rudy Gobert il y a deux ans (40 points, 11 rebonds, 3 contres) pour conquérir une nouvelle médaille d’or et un titre de MVP. Et puis encore la présence du frérot Marc (2,16m, 32 ans) est une autre assurance tout-risque. Faut-il rappeler que celui qui vaut 19,5 points et 6,3 rebonds avec Memphis n’était présent ni à l’Euro 2015 ni aux JO suivants ? Et comme si ça ne suffisait pas, les Espagnols nous offrent une autre fratrie, les Hernangomez, Willy (2,11m, 23 ans, New York Knicks) et Juan (2,06m, 21 ans, Denver Nuggets) déjà compétitive au plus haut niveau. Les Espagnols ne nous feront pas pleurer en disant que ni le Congolais Serge Ibaka, ni le Monténégrin Nikola Mirotic ne sont du voyage en Roumanie et en Turquie, pas plus que Felipe Reyes (37 ans), qui a bien mérité du repos. Ce n’est pas plus le forfait du meneur Sergio Llull qui va dérégler la belle machine espagnole, quand bien même celui-ci est MVP de l’ACB et de l’Euroleague. Quand vous avez Ricky Rubio (1,93m, 26 ans, Utah Jazz) et Sergio Rodriguez (1,91m, 31 ans, nouvel arrivant au CSKA Moscou) comme point guards, vous pouvez voir venir. Ni même l’absence de notre meilleur ennemi, Rudy Fernandez, qui a demandé à sa fédération de faire l’impasse sur l’Euro. Quand on vous dit qu’ils sont archi-favoris… Là où on se méfie, c’est que les Espagnols sont les spécialistes pour être dans le dur lors du tour préliminaire et on ne voudrait pas qu’une petite faiblesse de leur part les projette en quart-de-finale contre nos Bleus !

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24 – ROUMANIE

La Roumanie n’a pas gagné un seul match cet été face à une équipe européenne et son principal atout sera d’être portée par une foule de 10 000 supporters à Cluj-Napoca. La presque totalité des internationaux sont issus du championnat roumain et les seuls joueurs à avoir une petite renommée sont Emanuel Cate (2,06m, 20 ans) qui porte le maillot de Séville et surtout Vlad Moldoveanu (2,03m, 29 ans), qui a fait une saison au Havre (2012-13) et aussi à Trévise et Zgorzelec, en Pologne. L’ex-meneur américain du Mans Giordan Watson n’est finalement pas inclus dans l’effectif. Bonne nation du basket européen dans les années 50-75, la Roumanie n’a pas disputé l’Euro depuis 1987. 129e au ranking de la FIBA.

Photo: Emanuel Cate (FIBA)

23 – ISLANDE

Si l’Islande (330 000 habitants) a obtenu une médaille européenne, en 1995, c’était lors des championnats des petits pays avec Monaco et Andorre. Sa participation à l’Euro en France avait donc été un évènement et si le bilan avait été de cinq défaites, les insulaires avaient accroché l’Allemagne (-6), l’Italie (-7) et la Turquie (-9). De quoi donner la fièvre aux supporters –une forte délégation est attendue à Helsinki- sachant que le basket est le 2e sport du pays. La fierté des Islandais, c’est Tryggvi Hlinason (2,13m, 19 ans) qui vient de signer à Valence et qui est un vrai NBA prospect. En France, on connaît le talentueux meneur Martin Hermannsson (1,90m, 23 ans), qui passe de Charleville (17,2 points, 16,8 d’évaluation) à Châlons-Reims et l’ailier Haukur Palsson (1,97m, 25 ans) qui sort d’une saison à Rouen à 12,7 points, 4,7 rebonds et 4,0 passes. On découvrira à Cholet l’ailier Haukur Palsson (1,98m, 25 ans).

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