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Loin des Bleus, loin du coeur… Mon bilan de l’EuroBasket 2017

Après avoir couvert l’Euro 2015 à la maison, à Montpellier puis à Lille, j’avais plutôt les glandes de ne pas pouvoir suivre l’opus suivant cet été. Mais, blessures et forfaits s’amoncelant, mon amertume s’est gentiment atténuée pour laisser place à une envie d’objectivité. Renforcée par mon éloigne

Après avoir couvert l’Euro 2015 à la maison, à Montpellier puis à Lille, j’avais plutôt les glandes de ne pas pouvoir suivre l’opus suivant cet été. Mais, blessures et forfaits s’amoncelant, mon amertume s’est gentiment atténuée pour laisser place à une envie d’objectivité. Renforcée par mon éloignement de l’action… et de l’Equipe de France pour le dire clairement !

Loin des Bleus, loin du coeur…

Dans cette compétition qui me tient généralement en haleine, et sous haute tension nerveuse, surtout quand la France arrive au stade des matchs couperets, je suis resté plutôt placide. Certainement car un de mes chouchous historiques, Mike Gélabale, n’était plus de la partie…

Mais, en fait, pour vibrer, il a fallu se tourner vers d’autres équipes qui n’ont pas hésité à lâcher les chevaux et proposer un basket complet. Avant de basculer dans la nouvelle saison NBA (qui s’annonce bouillante dans la conférence Ouest), voici donc mon bilan des courses du dernier Euro. Une compétition privée de beaucoup de ses stars mais toujours aussi passionnante au final !

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Mes coups de coeur

Le niveau de jeu des stars NBA

Si nombre d’entre elles manquaient à l’appel, les stars NBA qui étaient présentes à l’Euro ont été époustouflantes. Dans le Top 10 des meilleurs scoreurs, huit joueurs sont en NBA cette saison… et les deux autres (Tornike Shengelia et Alexey Shved) y ont déjà évolué. Le niveau de jeu de Goran Dragic, logiquement élu MVP de la compétition, a tout simplement été épatant ! Contre-attaque à lui seul, Dragic a épouvanté chacun de ses adversaires avec sa vitesse et puis sa résistance à tous les chocs dans l’attaque inlassable du cercle. Sa victoire finale vient prouver que les Européens qui évoluent en NBA sont clairement un cran au-dessus de leurs camarades restés sur le Vieux Continent, que ce soit en vitesse, en puissance physique, en préparation, en dureté mentale. Peu utilisé en NBA, Boban Marjanovic a été dominateur face à une opposition moindre. Il a eu maintes occasions de démontrer son incroyable toucher de balle… et même sa souplesse sur la roulade arrière après un dunk raté !

La Lettonie

D’un point de vue collectif, la Lettonie est clairement la grande révélation de ce tournoi. Alors certes, la Finlande (à domicile) a créé une petite vague sympa en début de compétition. Et puis, évidemment, la Slovénie et son premier titre continental sont forcément les héros de l’Euro in fine. Mais dans le jeu, dans le fond comme dans la forme, c’est bien la Lettonie de Kristaps Porzingis qui a été la belle histoire. Outre le charisme évident et le talent suprême de la licorne balte, cette équipe a vraiment incarné la combativité et le plaisir de jouer ensemble. Le bonheur de défendre le maillot ! A cet égard, j’ai été heureux des prestations de mon surfeur préféré, le sculptural Janis Timma, qui termine son tournoi à 14 points, 5 rebonds et 4 passes. A 25 ans, le futur joueur de Vitoria symbolise parfaitement ce basket letton qui joue dur mais a aussi ce petit brin de folie qu’on adore…

La place des pivots

Outre les deux Gasol qui ont encore pesé lourd sur l’Euro (mais auraient pu encore faire mieux, notamment Marc), j’ai beaucoup aimé la place laissée aux pivots par leurs sélections. Timofey Mozgov m’a fait grand plaisir en profitant de son physique pour claquer dunks et claquettes dunks à tour de bras. Boban Marjanovic m’a quant à lui fait rêver avec son toucher de dentelière malgré ses mains immenses (je peux attester). Même s’il a perdu tôt, Jonas Valanciunas a également fait parler les biscotos avec la Lituanie (et 4 double doubles en 6 matchs). Et puis, Kristaps Porzingis, pivot à la nouvelle mode, a également abattu un travail monstre. En NBA, les intérieurs n’ont que très rarement des ballons intéressants à jouer dans la peinture. A l’Euro, c’était déjà nettement plus plaisant avec une véritable diversité d’options offensives.

Luka Doncic

Porté en triomphe par ses coéquipiers après sa blessure lors de la finale, Luka Doncic continue déjà d’écrire sa légende… Alors qu’il n’a même pas encore 19 piges, il est donc double champion d’Espagne et champion d’Europe avec la Slovénie ! Surdoué de la balle orange, Doncic est un talent qu’on ne croise pas tous les quatre matins. Elu dans le meilleur cinq de la compétition, avec 14 points, 8 rebonds et 4 passes de moyenne, la pépite du Real n’a pas manqué son premier Euro ! Surtout, il a provoqué une grosse vague de hype outre-Atlantique. De quoi rêver d’être n°1 de la prochaine draft NBA ? Face à la virtuosité de Doncic, les athlètes américains (Bagley, Porter) vont-ils se faire snober ?

Mes coups de gueule

Des salles vides

La FIBA aura eu beau balancer des chiffres officiels admirables… La réalité, c’est bel et bien que les salles de l’Euro étaient atrocement vides ! Les huitièmes et les quarts de finale se sont déroulés devant un public épars… pour ne pas dire dans l’anonymat le plus total. Après un EuroBasket 2015 qui a explosé les records d’affluence (au Stade Pierre Mauroy de Lille), et les mesures plus que controversées quant aux fenêtres de qualification (contre productives et tout simplement stupides), la FIBA accuse encore un flop retentissant dans l’affluence de l’événement pourtant réparti sur quatre pays, précisément pour s’éviter ce genre de désagrément ! Il y a toujours quelque chose qui cloche à la FIBA, et c’est éminemment handicapant pour notre sport préféré !

Les Bleus

Sortie par l’Allemagne dès le premier tour des matchs couperets, en huitièmes de finale, la France a pris une claque sur cet Euro. Sans cohésion, sans esprit de groupe, sans réaction quand ça commence à castagner, les Bleus ont déçu. Le duo Evan Fournier – Nando De Colo n’a pas apporté le leadership attendu aux côtés du taulier, Boris Diaw. Quand ce dernier finit, à 35 ans, avec la meilleure évaluation de l’équipe (à égalité avec Thomas Heurtel), c’est qu’il y a quelque chose qui cloche… Et puis, comme Vincent Collet et son staff n’ont pas forcément fait les bons choix tactiques (sur les rotations notamment), les Bleus se sont tout bonnement écrasés face à une nation qu’ils avaient pourtant battue en préparation. L’échec n’est pas grave en soi étant donné qu’on savait pertinemment qu’il s’agissait d’une compétition de transition. Mais les enseignements doivent être retenus pour la suite des opérations… Sans défense, point de salut !

L’arbitrage

Non pas que je veuille donner raison à Evan Fournier, lui qui a été expulsé pour s’en être pris un peu trop violemment à un arbitre… Mais il faut bien l’avouer : l’arbitrage à l’Euro n’a pas été sensat’ ! Loin de là, en effet. Outre les Bleus, on a vu d’autres stars, comme Porzingis, Gasol (les deux), Dragic avoir des discussions très animées avec les officiels, ne comprenant pas du tout certaines fautes tatillonnes ou à l’inverse, réclamant le contact en attaque. En fait, à cause de la guerre froide entre la FIBA et l’Euroleague, les meilleurs arbitres européens (ceux qui évoluent à l’année en Euroleague grosso modo) ont été interdits d’EuroBasket. La FIBA leur a demandé de choisir entre le job en Euroleague (57 000 dollars) ou les piges de l’Euro (2 300 dollars). Le choix a été vite fait et ce sont des arbitres moins aguerris qui ont donc été lancés au front. Ceci explique cela…

Le pauvre Anthony Randolph…

Sacré champion d’Europe, en ayant plutôt bien joué, Anthony Randolph se fait encore victimiser ? Après sa fin de carrière en queue de poisson en NBA… En fait, l’intérieur américano-slovène est ici le symbole de toutes ces naturalisations aberrantes qui dénaturent le basket européen. Honnête, Randolph a reconnu après la compétition que ce nouveau passeport slovène était surtout un coup de boost pour sa carrière en club. Mais avec ses grands abattis, et son talent certain, il a tout de même aidé la Slovénie à créer l’exploit, à modifier la hiérarchie « naturelle » du basket européen. Tout ça en préférant checker son téléphone plutôt que profiter des célébrations dans le vestiaire (#facepalm)… Outre le procédé en lui-même qui est détestable, ces naturalisations doivent s’arrêter. Pour ne pas céder au tout-business…

Mon cinq majeur

Goran Dragic 

Honnêtement, je n’ai jamais porté le Dragon dans mon coeur. Ayant fait carrière en NBA, j’ai évidemment énormément de respect pour sa trajectoire ; mais esthétiquement, je ne suis pas fan d’un meneur, gaucher, qui a tendance à foncer dans le tas. Sur cet Euro, Dragic a néanmoins mis tout le monde d’accord ! Et moi avec ! Intenable, il a porté sa Slovénie au sommet. Dragic entre donc fissa dans le Panthéon des joueurs européens tels que Nowitzki, Parker, Kirilenko qui ont longtemps lutté avant de décrocher une médaille avec leur pays. Chapeau champion ! Quelle vitesse !

Alexey Shved

Avant la compétition, on m’avait demandé si la Russie était encore une nation qui compte dans le basket européen. J’avais répondu par la négative… au vu de leurs derniers résultats. Mais derrière Alexey Shved, la Russie a remis le nez à la fenêtre, bien que terminant à la place du con (la 4e). Parfaitement mis en lumière par coach Bazarevitch, le shooteur du Khimki Moscou a brillé de milles feux dans cet Euro (il a eu droit à 10 tentatives à trois points par match !). Il finit meilleur scoreur de la compétition à plus de 24 points et nous a régalé de maints tirs arc-en-ciel. Quel soliste ! Quel scoreur ! Quel artiste ! Un pur bijou de talent offensif…

Bogdan Bogdanovic

Cela aurait pu être son année ! Sacré champion en Euroleague après plusieurs années à courir derrière ce titre continental, Bogdan Bogdanovic avait réussi le parcours sans faute, emmenant son équipe de Serbie jusqu’en finale de l’Euro. Malheureusement, il ne fera pas le doublé club – sélection nationale. La Slovénie avait la grinta, le vent dans le dos et une adresse insolente pour soulever le trophée. Mais avant de partir à Sacramento, Bogdanovic (20 points, 5 passes, 4 rebonds) a fait montre d’une superbe maîtrise. A 25 ans, il est fin prêt à relever le défi NBA.

Kristaps Porzingis

All Star en devenir en NBA, Kristaps Porzingis n’avait pas encore joué la moindre compétition internationale en senior. Cet Euro 2017 était l’occasion idéale et Porzingis ne l’a pas manquée ! A 24 points et 7 rebonds, la star des Knicks n’a pas déçu. Si ce n’est pour quelques problèmes de fautes, Porzingis a été exemplaire tout au long du tournoi, lâchant même sa meilleure performance (34 points, 6 rebonds) face à la Slovénie en quarts… en vain ! Enthousiasmante cet été, la Lettonie ne devrait plus tarder à décrocher une médaille…

Timofey Mozgov

L’objectivité pure et parfaite imposerait de placer Pau Gasol à ce poste : pour l’ensemble de son oeuvre, pour une nouvelle breloque, pour son titre de meilleur scoreur de l’histoire (après avoir détrôné son copain TP)… Mais Gasol est espagnol et il a déjà reçu suffisamment de récompenses ! Je lui préfère donc ce brave Timofey Mozgov qui, pour le coup, a mangé chaud ces dernières années en NBA. Relégué à un rôle de faire valoir avec les Cavs, et même avec les Lakers, Mozgov a prouvé à l’Euro qu’il était un vrai joueur de basket. A 13 points et 7 rebonds, le tout à 57% de réussite, Mozgov m’a rappelé ses jeunes années. Quand il galopait agilement pour placer des dunks de sourds ! En espérant que ça le lance pour son année à Brooklyn…

Mon banc

Haukur Palsson (Islande)

Cet ailier islandais de 25 ans passé par la fac de Maryland évoluera cette saison dans notre Pro A, du côté de Cholet (après une saison à Rouen). Et ses prestations à l’Euro (12 points, 3 rebonds, 3 passes) ont été plutôt prometteuses. Costaud et athlétique, Palsson a ainsi laissé une note à 21 points face à la Grèce, dont un gros dunk en pénétration. S’il doit encore stabiliser son tir de loin, Palsson dispose de qualités certaines et peut espérer accéder à l’Euroleague s’il poursuit sa progression. A ses côtés, le prospect NBA, Tryggvi Hlinason (2m16, 19 ans), peut représenter l’avenir du basket islandais.

Vladimir Lucic (Serbie)

Pour ainsi dire en pleurs à sa sortie sur cinq fautes lors de la finale face à la Slovénie, Vladmir Lucic en voulait avec la Serbie. L’ailier du Bayern n’a pas forcément été brillant en phase de poules, à moins de 7 points en moyenne. Mais sur les matchs couperets, il a passé la surmultipliée avec 11 points à plus de 50% de réussite aux tirs, plus 6 rebonds. Solide gaillard, Lucic a incarné la force du collectif serbe derrière Bogdanovic en chef de meute.

Lauri Markkanen (Finlande)

Actuellement touché au dos alors que le camp d’entraînement est bien entamé à Chicago, Lauri Markkanen (19 points, 6 rebonds) est revenu sur terre. Mais durant cet EuroBasket, à la maison en Finlande, il a vécu une parenthèse enchantée. Transcendé par son public, et parfaitement mis sur orbite par le jeu finlandais, le rookie des Bulls a lâché 17 points comme pire copie à Helsinki. Surtout, à 20 ans, il a déjà été décisif pour son pays. Malheureusement, il a raté son 16e de finale face à l’Italie. Qu’importe, avec l’expérience et son talent, Markkanen sera pour sûr la star d’un autre Euro à l’avenir…

Janis Timma (Lettonie)

J’en ai déjà parlé plus avant, donc je vous la ferai brève… N’empêche : qui est premier à l’évaluation parmi les ailiers ? Devant Doncic, Osman, Saric, Fournier, Datome, Casspi ? Eh, oui : Janis Timma. L’ailier balte a vraiment été exceptionnel sur tout le tournoi, avec 14 points, 5 rebonds, 4 passes et 1 interception de moyenne, le tout à 53% aux tirs (dont 54% à trois points !). Il joue certes parfois à la limite, avec son physique de Musclor à l’aile qui lui permet de faire le ménage au poste bas ; mais qu’est-ce que son jeu est complet ! De loin, ses meilleurs moments en sélection !

Boban Marjanovic (Serbie)

En NBA depuis maintenant deux ans, Boban Marjanovic n’a toujours pas passé le cap. Squattant le bout du banc plus souvent qu’à son tour, le géant serbe est encore un gadget aux USA. Mais en Europe, c’est une arme fatale ! Sortant du banc pour coach Djordjevic, le pivot des Pistons a fait très mal à ses adversaires avec 12 points et 5 rebonds en 16 minutes de jeu seulement ! Son talent offensif, son toucher de balle et sa taille (forcément) sont un mix unique dans l’histoire !

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Mes coups de coeur

Le niveau de jeu des stars NBA

Si nombre d’entre elles manquaient à l’appel, les stars NBA qui étaient présentes à l’Euro ont été époustouflantes. Dans le Top 10 des meilleurs scoreurs, huit joueurs sont en NBA cette saison… et les deux autres (Tornike Shengelia et Alexey Shved) y ont déjà évolué. Le niveau de jeu de Goran Dragic, logiquement élu MVP de la compétition, a tout simplement été épatant ! Contre-attaque à lui seul, Dragic a épouvanté chacun de ses adversaires avec sa vitesse et puis sa résistance à tous les chocs dans l’attaque inlassable du cercle. Sa victoire finale vient prouver que les Européens qui évoluent en NBA sont clairement un cran au-dessus de leurs camarades restés sur le Vieux Continent, que ce soit en vitesse, en puissance physique, en préparation, en dureté mentale. Peu utilisé en NBA, Boban Marjanovic a été dominateur face à une opposition moindre. Il a eu maintes occasions de démontrer son incroyable toucher de balle… et même sa souplesse sur la roulade arrière après un dunk raté !

La Lettonie

D’un point de vue collectif, la Lettonie est clairement la grande révélation de ce tournoi. Alors certes, la Finlande (à domicile) a créé une petite vague sympa en début de compétition. Et puis, évidemment, la Slovénie et son premier titre continental sont forcément les héros de l’Euro in fine. Mais dans le jeu, dans le fond comme dans la forme, c’est bien la Lettonie de Kristaps Porzingis qui a été la belle histoire. Outre le charisme évident et le talent suprême de la licorne balte, cette équipe a vraiment incarné la combativité et le plaisir de jouer ensemble. Le bonheur de défendre le maillot ! A cet égard, j’ai été heureux des prestations de mon surfeur préféré, le sculptural Janis Timma, qui termine son tournoi à 14 points, 5 rebonds et 4 passes. A 25 ans, le futur joueur de Vitoria symbolise parfaitement ce basket letton qui joue dur mais a aussi ce petit brin de folie qu’on adore…

La place des pivots

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Crédits photos : FIBA.com

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