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Radiographie financière de la Pro B: Un salaire net moyen de 3 600 euros

Selon les observateurs européens, la Pro B est sportivement l’une des plus solides deuxièmes divisions de basket professionnel du continent. Même si elle est très loin d’avoir le volume de ses homologues du foot (Ligue 2) et du rugby (Pro D2), elle est aussi d’une bonne tenue financière et structure

Selon les observateurs européens, la Pro B est sportivement l’une des plus solides deuxièmes divisions de basket professionnel du continent. Même si elle est très loin d’avoir le volume de ses homologues du foot (Ligue 2) et du rugby (Pro D2), elle est aussi d’une bonne tenue financière et structurelle.

Note : retrouvez notre dossier avec tous les salaires de ProB saison 2017/2018.

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Président de la DNCCGCP (Direction Nationale du Conseil et du Contrôle de Gestion des Clubs Professionnels), Cyrille Muller se félicite des progrès effectués au niveau structurel au sein de la deuxième division d’élite.

« Les clubs de Pro B ont fait longtemps preuve d’amateurisme. Nous avons pu constater ces dernières années qu’ils ont cherché sur le plan financier à s’améliorer, à se structurer et notamment sur le plan juridique. Aujourd’hui seuls six clubs de Pro B ont encore le statut de loi de 1901. Douze clubs sont soit en SASP soit en SAOS, ce qui montre une volonté très nette de se professionnaliser. »

La saison dernière sept clubs étaient toujours en « Loi de 1901 »:  l’ADA Blois (passé en SASP le 1er janvier), le SOM Boulogne, l’Etoile de Charleville-Mézières, ASC Denain Voltaire, Fos Provence Basket, Saint Chamont Basket et l’Hermine Nantes Atlantique qui est passée en société le 1er juillet.

Quant à Philippe Ausseur, président de la Commission de Contrôle de Gestion de la Ligue Nationale de Basket, il ajoute:

« En Pro B, les moyens ne sont pas faramineux mais ils sont optimisés pour une gestion saine. Elle ne vit pas au-dessus de ses moyens. »

La situation nette de la Pro B est en forte augmentation; elle progresse de un million d’euros soit 120%. En d’autres termes: les capitaux propres de la division ont plus que doublé d’une saison à l’autre.

« L’année dernière la Pro B a réussi à dégager en cumulé un bénéfice total de 653 000 euros. Le résultat d’exploitation est également bénéficiaire, » note Philippe Ausseur. « Globalement à part essentiellement deux clubs, l’ensemble de la Pro B a fait une très bonne saison. On est sur une vue d’ensemble qui est très positive. Et ça se fait dans un modèle de croissance. Les budgets, que ce soit les produits et les charges ont augmenté de 5%. »

Ce sont les deux clubs normands, Rouen et Le Havre, qui présentent un résultat d’exploitation largement déficitaire.

« Ils n’ont pas pour le moment trouvé leur modèle économique et affichent des pertes pour l’un d’entre eux assez conséquentes. »

Comme pour ceux de Pro A, c’est le travail accompli auprès des entreprises locales qui est le moteur des clubs de Pro B, les subventions des collectivités représentant encore un facteur fondamental.

La baisse de l’affluence totale (saison régulière + playoffs) d’environ 30 000 spectateurs a eu un impact sur les recettes de matchs constituées des recettes billetterie incluant les achats d’espace des collectivités, ainsi que des recettes annexes liées aux buvettes, boutiques et programmes de matches.

« Les sponsors représentent 42% de leurs sources. On est vraiment sur des ressources générées par l’exploitation du club. Si je compare avec la ligue 2 de football, les droits TV représentent pour ses clubs 51% des recettes et pour ceux du rugby en Pro D2 27%. Sans prendre en compte pour le football les droits de mutation, c’est-à-dire les transferts. C’est donc 2% pour la Pro B. On a donc une Pro B qui génère sa propre économie, on peut peut-être trouvé que ce n’est pas suffisant encore mais elle n’est pas dépendante d’acteurs externes et de la stratégie de leur bon vouloir, » insiste Philippe Ausseur.
« La Pro B semble avoir trouvé son modèle. On voit que l’on est relativement homogène si l’on compare les budgets et les masses salariales. On est sur un poids de la masse salariale qui oscille entre 33 et 28%, il n’y a pas de grandes différences. Tout ne passe pas dans la masse salariale, » expertise Philippe Ausseur.

Nouveauté au fil du temps, la masse salariale hors sportif a pris du volume.

« Dans cette économie que vous allez peut-être trouver restreinte, on ne fait pas l’économie de la structuration. Les clubs dégagent à peu près 18-20% de la masse salariale pour se structurer administrativement, financièrement, etc. Ca nous paraît sain et porteur de pérennité. »

Un joueur ne fait pas fortune en Pro B. Le salaire brut moyen était en 2017 de 4 705 euros brut (3 623€ en net). Le salaire minimum était lui de 1 884€ et le salaire maximum de 10 510 €.

Par comparaison, une étude de France Football révélait que la saison dernière, les salaires des joueurs de Ligue 2 étaient compris entre 1 880 et 3 800 € net pour 20,2% d’entre eux, entre 3 800 et 7 500 € pour 22,3%, plus d’un quart touchait de 7 500 à 14 000 € , 12,9% jusqu’à 28 000 € et moins de 1% entre 28 000 et 56 000 €. Un autre monde.

« On a une petite baisse du salaire moyen du joueur de Pro B la saison dernière. On est légèrement au-dessus pour le salaire minimum du conventionnel. On n’est évidemment pas dans les salaires des autres sports que j’ai cités. On a quand même la garantie d’avoir en Pro B des salaires régulés, la garantie d’être payé à la fin de chaque mois, au détriment peut-être parfois d’un peu de folie » analyse Philippe Ausseur, qui évidemment préfère la sagesse à la dépense aléatoire.

La moyenne des budgets pour la saison 2016-17 était de 2 004 000€, elle est montée très légèrement à 2 100 000€ pour celle en cours.

« Je vous rappelle qu’il y a interdiction de présenter devant la DNCG un budget en déséquilibre même si on a une situation nette qui est positive car on veut éviter les dérapages et les coups de folie, » insiste Philippe Ausseur.

A l’oeil nu, on se rend compte que les deux équipes qui sont descendues de Pro A, Orléans et Nancy demeurent sur un train de vie bien supérieur aux autres équipes. Pour les Orléanais, en tête à ce jour avec 12 victoires pour une seule défaite, c’est visiblement payants. Pour Nancy, qui est pour l’instant devancé par le petit poucet Saint-Chamond, c’est encore à démontrer.

A l’autre bout de l’échelle, voir Aix-Maurienne, Quimper et Charleville occuper trois des quatre dernières places est d’une implacable logique.

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Président de la DNCCGCP (Direction Nationale du Conseil et du Contrôle de Gestion des Clubs Professionnels), Cyrille Muller se félicite des progrès effectués au niveau financier au sein de la deuxième division d’élite.

« Les clubs de Pro B ont fait longtemps preuve d’amateurisme. Nous avons pu constater ces dernières années qu’ils ont cherché sur le plan financier à s’améliorer, à se structurer et notamment sur le plan juridique. Aujourd’hui seuls six clubs de Pro B ont encore le statut de loi de 1901. Douze clubs sont soit en SASP soit en SAOS, ce qui montre une volonté très nette de se professionnaliser. »

La saison dernière sept clubs étaient toujours en « Loi de 1901 »:  l’ADA Blois, le SOM Boulogne, l’Etoile de Charleville-Mézières, ASC Denain Voltaire, Fos Provence Basket, Saint Chamont Basket et l’Hermine Nantes Atlantique qui est passée en société le 1er juillet.

Quant à Philippe Ausseur, président de la Commission de Contrôle de Gestion de la Ligue Nationale de Basket, il ajoute:

« En Pro B, les moyens ne sont pas faramineux mais ils sont optimisés pour une gestion saine. Elle ne vit pas au-dessus de ses moyens. »

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Photo: Thomas Ceci-Diop (Lille) et Jimmy Djinmrabaye (Orléans) – Tuan Nguyen

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