Aller au contenu

Interview: Quentin Serron, le Gravelinois qu’il faudra surveiller de près lors de France-Belgique

L’entrée en Pro A de l’arrière belge Quentin Serron (1,90m) avait été sérieusement retardée la saison dernière suite à une blessure à l’épaule. Il n’a pas été non plus de la partie pour le Belgique-France de novembre à Anvers à cause d’un genou droit douloureux. Mais actuellement l’ancien joueur d’O

L’entrée en Pro A de l’arrière belge Quentin Serron (1,90m) avait été sérieusement retardée la saison dernière suite à une blessure à l’épaule. Il n’a pas été non plus de la partie pour le Belgique-France de novembre à Anvers à cause d’un genou droit douloureux.

Mais actuellement l’ancien joueur d’Ostende est en pleine forme et apporte beaucoup de dynamisme au BCM. Il sera l’un des atouts majeurs des Belgian Lions face à la France le 25 février. Il aura 28 ans ce jour-là.

[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]

Où avez-vous vu le match Belgique-France à Anvers et comment l’avez-vous vécu ?

Je ne me suis pas déplacé car ce n’était pas conseillé de faire de longues distances en voiture avec mon genou. Les médecins avaient préconisé de rester à la maison pour me reposer aussi je l’ai regardé sur Internet. Ce n’était pas agréable car je m’attendais à jouer ce match et je me suis blessé la veille, juste avant que l’on commence les windows nationales (sic). Ça arrive, il faut faire avec, le basket c’est comme ça. Ça n’a pas été un match facile pour les deux équipes qui ont eu du mal à entrer dans les systèmes.

C’était des équipes nouvelles avec de nouveaux joueurs ?

C’est ça. Elles avaient eu du mal à se trouver, il n’y a pas eu beaucoup de temps pour préparer les matches.

Avez-vous vu le deuxième match contre la Russie ?

Malheureusement, pas tout le match car on avait entraînement et je devais être présent.

Les différentes absences dont la vôtre ont été davantage préjudiciables pour la Belgique que pour la France même s’il manquait tous les joueurs de NBA et d’Euroleague du côté des Français ?

En France, il y a beaucoup plus de joueurs qui sont en Euroleague et en NBA, tous ces joueurs ne pouvaient être présents, mais nous aussi on a eu des absents Sam Van Rossom, Jonathan Tabu, Matt Lojeski n’étaient pas là. Axel Hervelle a pris sa retraite internationale.

Savez-vous que Louis Labeyrie ne sera pas présent pour le match à Nancy. Il est indisponible pour quatre à six semaines ? (NDLR : l’interview a eu lieu l’après-midi de l’annonce de la blessure du Strasbourgeois).

Non, je ne le savais pas.

C’est un joueur majeur qui sera absent ?

Bien sûr quand on voit la saison qu’il fait en France. Ça fait déjà quelques années qu’il prend une autre ampleur et c’est quelqu’un qui apporte en équipe nationale son énergie, beaucoup de combattivité et ses qualités aussi bien offensives que défensives. S’il n’est pas là pour la France ça sera peut-être un avantage pour nous.

Avec deux défaites, la Belgique n’a plus trop le choix pour éviter la dernière place : il faut gagner au moins un des deux matches de février ? Le match contre la Bosnie sera important ?

Très important. Tous les matches le sont. Il y a moyen d’accrocher une victoire contre la France et la Russie, il faut croire en ses chances. C’est vrai que la Bosnie, c’est un match-clé. Rien n’est fait car ils ont aussi de bons joueurs en Bosnie.

Depuis que vous êtes à Gravelines, le coach national Eddy Casteels vient-il souvent voir vos matches ?

Il est venu une fois me voir jouer, je l’ai vu avant le match. Je ne sais pas s’il est venu plusieurs fois. C’est vrai que Gravelines est prêt de la frontière belge, ce n’est pas très loin d’Ostende (NDLR : 78km) où j’ai ma résidence, c’est là où j’habite l’été. Pour aller à Bruxelles, qui est le centre de la Belgique, c’est à un peu plus de deux heures de route.

Et en cours de saison, vous allez souvent en Belgique ?

Non, avec les entraînements, les déplacements, les matches, je ne vais pas souvent à Ostende sauf quand on a un petit jour de congé pour dire bonjour à la famille. Je suis très rarement en Belgique.

On sait qu’en Belgique il y a les Wallons francophones et les Flamands. Vous, vous êtes Bruxellois. C’est moitié-moitié ?

Bruxelles, c’est au milieu de la Belgique avec pour faire simple la Flandres au nord et la Wallonie au sud. Les personnes qui sont en Flandres parlent plus le néerlandais flamand et ceux qui sont dans en Wallonie, le français.

« Quand on est en équipe nationale des moins de 16 ans et 18 ans, ils nous habituent à parler anglais aux entraînements pour éviter de le dire en français et en néerlandais »

Votre nom et prénom sont français ?

Mes parents sont francophones et mon prénom Quentin est sans doute plus du côté francophone. Mais ma femme est une Néerlandophone, elle vient d’Anvers. J’ai vécu huit ans à Ostende dans la région flamande. Pour moi, il n’y a pas les Wallons, les Bruxellois, les Néerlandais, c’est un tout. Je suis Belge. J’ai la possibilité de parler le néerlandais et le français donc je ne fais pas vraiment de distinction.

En équipe nationale, vous parlez anglais…

Ça commence très jeune. Quand on est en équipe nationale des moins de 16 ans et 18 ans, ils nous habituent à parler anglais aux entraînements pour éviter de le dire en français et en néerlandais. Une fois en anglais ça suffit. Et puis, je pense aussi que ça sert à préparer les joueurs pour plus tard. L’anglais est très important si l’on veut faire plus tard une carrière dans le basket que ce soit à l’étranger ou en Belgique. Il y a beaucoup d’entraîneurs qui parlent l’anglais puisqu’il y a des Américains qui arrivent dans les équipes. Je pense donc que c’est un point positif pour nous préparer pour plus tard.

Et entre joueurs de l’équipe nationale, vous parlez dans quelle langue ?

Français ou néerlandais, ça dépend comment on se sent, avec qui l’on parle. Ça vient naturellement.

Y a-t-il des affinités particulières entre d’un côté les flamands, les Wallons et les Bruxellois ?

Certainement pas. Il n’y pas de rivalités, pas de clans, pas du tout. On est une famille. De ce côté-là, c’est très agréable. C’est à chaque fois un plaisir de venir jouer en équipe nationale car tout le monde s’entend super bien, il y a une très bonne ambiance.

Avant d’arriver à Gravelines, vous étiez à Ostende, qui est le must en Belgique avec Charleroi. Si l’on compare les structures, les salaires, à quel niveau le club se situe en Pro A ?

Je pense qu’Anvers fait aussi du bon boulot. Je pense qu’à Ostende, depuis sa venue, le coach (Dario) Gjergja (NDLR : un Croate qui est passé précédemment par Liège et Charleroi, qui est arrivé à Ostende en 2011 et qui est parallèlement assistant en équipe nationale de Croatie) a instauré un nouveau souffle au club, une éthique de travail. Les structures sont bonnes avec le coaching staff, les personnes qui dirigent le club, il y a aussi une très belle salle. C’est un club très professionnel.

Combien de clubs belges pourraient jouer en Pro A ?

C’est difficile à dire. Ostende peut facilement jouer en Pro A. Anvers. Les clubs du top en Belgique pourraient le faire. Dire combien, c’est difficile.

Si l’on se réfère aux résultats en Coupes d’Europe il n’y a pas si longtemps où les clubs belges rivalisaient avec les français, l’écart n’est pas si important ?

Bien sûr. Il y a vraiment de bons joueurs et de bonnes équipes en Belgique. Il ne faut pas sous-estimer le championnat belge.

Avez-vous l’impression qu’avec l’absence de clubs belges en Euroleague, en Eurocup, et avec seulement Ostende en Basketball Champions League, le haut niveau vous échappe ?

Ça serait un plus de pouvoir jouer dans une compétition européenne plus élevée. La Champions League est un bon championnat européen. Ostende est bien là (NDLR : 6e du groupe D de Nanterre). Il y a plus de clubs en FIBA Europe Cup (NDLR : Brussels, Mons-Hainaut, Charleroi et Anvers). Ça serait un plus si quelques clubs belges pouvaient être en Champions League, peut-être en Eurocup et un jour en Euroleague. Ce n’est pas évident.

Pour progresser un basketteur belge est obligé désormais d’aller à l’étranger. Ce fut le cas des meilleurs, Eric Sruelens, Thomas Van Den Spiegel, Axel Hervelle, Sam Van Rossom, aujourd’hui de Pierre-Antoine Gillet à Chalon et vous à Gravelines ?

Personnellement, en tant que joueur, j’ai toujours eu l’envie d’aller à l’étranger pour me frotter à de meilleures équipes, à une compétition un peu plus relevée vis-à-vis du championnat belge. C’est un défi en tant que joueur, on veut être meilleur chaque jour. Si une opportunité se présente d’aller jouer à l’étranger, je pense qu’il faut la saisir.

A une époque il y avait un nombre très important de joueurs américains par équipe belge. C’était très difficile de percer pour un jeune ?

C’est possible et justement la règle a changé. Il faut maintenant six Belges et six étrangers par équipe. Je pense que la ligue a fait ça pour donner plus de chances aux jeunes Belges d’avoir du temps de jeu et de pouvoir s’exprimer.

En filles, la Belgique a réussi à avoir des joueurs du plus haut niveau avec Ann Wauters et Emma Meeseman et être demi-finaliste à l’Euro alors qu’elle était auparavant en retrait au niveau européen. Est-ce possible pour les garçons ?

Pour être honnête, si je suis un peu l’équipe nationale de femmes, je ne peux pas comparer les nations les unes avec les autres. Par rapport à ce que je sais chez les hommes, il faut rester réaliste. Il y a de très grandes nations en Europe avec des joueurs qui évoluent en Euroleague dans les clubs du top. Quand ils reviennent en équipe nationale, tous ces joueurs mis ensemble font que ce sont de très bonnes équipes. Nous, on a un joueur qui joue en Euroleague (NDLR: l’Américain naturalisé Matt Loveski qui est au Panathinaikos) et peut-être deux ou trois en Eurocup, et voilà. Il faut rester optimiste, essayer d’aller le plus loin possible mais il faut aussi rester réaliste du fait qu’il y a de très bonnes nations en Europe. Je ne vais pas dire que c’est impossible, quand on joue en équipe nationale, on veut gagner chaque match mais avec un peu de recul, il faut être réaliste.

L’échec de Serge Crevecoeur à Pau est-elle préjudiciable pour permettre à d’autres coaches belges de s’expatrier ? C’était une sorte de pionnier en venant en Pro A ?

Je ne pense pas que ce soit préjudiciable pour lui ou pour un autre coach. Il a fait le choix d’aller là-bas pour un nouveau défi et ce n’est jamais évident. Parfois ça ne marche pas comme on le veut. C’est la vie. Il avait fait du travail à long terme au Brussels. C’est quelqu’un qui travaille beaucoup pour améliorer l’équipe. La saison passée ils sont allés en finale des playoffs, personne ne les attendait là. Il rebondira vite ailleurs.

Quand un Belge vient à Gravelines, a-t-il l’impression d’être à l’étranger ?

Quand même à l’étranger. Quand j’étais à Ostende, j’étais un Belge, tout le monde était habitué à moi. Ici, sur le papier, je suis considéré entre guillemets comme un étranger même si en parlant la même langue j’arrive à m’introduire dans l’équipe. C’est plus facile pour dialoguer avec les Français. J’ai un bon contact avec eux. Avec le coach aussi et les gens aux alentours. Mais quand même, je ne me sens pas comme si j’étais en Belgique. Même si on n’est pas loin l’un de l’autre, la culture est différente, une approche différente du basket. Ce qui change aussi ce sont les voyages en bus, la France est beaucoup plus grande. Le coach (Julien Mahé) a une autre façon de voir le basket mais je ne sais pas si c’est propre à lui ou à la France.

Avez-vous des discussions avec Pierre-Antoine Gillet pour échanger vos impressions sur la France et le basket ?

Non, on n’a pas tellement eu d’échanges de ce côté-là.

« C’est beaucoup plus difficile d’aller finir au cercle parce qu’il y a des joueurs de plus grands gabarits qui savent sauter pour contrer »

Pour revenir à vous. Le fait d’avoir été blessé une bonne partie de la saison dernière a retardé votre éclosion. Ça y est vous êtes à votre meilleur niveau ?

Oui, je me sens bien même si je pense que je peux encore faire mieux. Mentalement, j’ai plus de confiance, moins d’appréhension après une longue blessure. Je me suis accommodé à la Pro A.

Tout le monde dit que la Pro A est très athlétique. C’est ça sa première caractéristique ?

Oui, je peux le confirmer. C’est très athlétique, ça joue vite. C’est beaucoup plus difficile d’aller finir au cercle parce qu’il y a des joueurs de plus grands gabarits qui savent sauter pour contrer.

C’est aussi une caractéristique de l’équipe de France, surtout quand c’est la vraie ?

Même quand ce n’est pas la vraie ! Quand on voit les joueurs qu’il y a, à chaque poste c’est athlétique et rapide.

En Belgique le championnat est assez hiérarchisé avec Ostende qui a gagné 9 titres de champion depuis 2002. Comparativement, c’est un drôle de championnat, la Pro A ?

Oui surtout cette année. C’est très serré et chaque match doit être joué, aucun n’est fait à l’avance. C’est très spécial. A Ostende, avec le coach avec qui j’étais, il n’y avait pas de petits matches que l’on était censé gagner à l’extérieur comme à domicile et où on pouvait se relâcher. Il voulait vraiment que l’on soit très concentré. Mais voir Chalon champion l’année passée et qui cette année a plus de mal, c’est fou.

Ce n’est jamais non plus arrivé en France !

Je ne connais pas l’histoire mais en France la compétition est assez élevée avec pas mal d’équipes qui se valent. Il y a de la qualité dans le championnat français.

C’est ça qui explique les cycles que vous avez au BCM : très mauvais départ, une bonne série, de nouveau dans le dur ?

Oui et le truc c’est que l’on perd pas mal de matches à la fin de quelques points. C’est vrai qu’il faut vite changer la dynamique. Si on reste trop longtemps à penser au dernier match on ne va pas être positif mentalement. Il faut gagner pour reprendre confiance en nous et dans l’équipe (NDLR: l’entretien a été fait avant la victoire du BCM sur Boulazac, samedi, après quatre prolongations).

Vous auriez préféré jouer deux matches par semaine avec une Coupe d’Europe ?

Je préférerai, oui, mais parfois on n’a pas le choix. J’avais l’habitude de jouer chaque année une coupe d’Europe. C’est la première fois où j’en n’ai pas. Avec Ostende, on a même fait l’Eurocup.

[armelse]

Où avez-vous vu le match Belgique-France à Anvers et comment l’avez-vous vécu ?

Je ne me suis pas déplacé car ce n’était pas conseillé de faire de longues distances en voiture avec mon genou. Les médecins avaient préconisé de rester à la maison pour me reposer aussi je l’ai regardé sur Internet. Ce n’était pas agréable car je m’attendais à jouer ce match et je me suis blessé la veille, juste avant que l’on commence les windows nationales (sic). Ça arrive, il faut faire avec, le basket c’est comme ça. Ça n’a pas été un match facile pour les deux équipes qui ont eu du mal à entrer dans les systèmes.

C’était des équipes nouvelles avec de nouveaux joueurs ?

C’est ça. Elles avaient eu du mal à se trouver, il n’y a pas eu beaucoup de temps pour préparer les matches.

Avez-vous vu le deuxième match contre la Russie ?

Malheureusement, pas tout le match car on avait entraînement et je devais être présent.

Les différentes absences dont la vôtre ont été davantage préjudiciables pour la Belgique que pour la France même s’il manquait tous les joueurs de NBA et d’Euroleague du côté des Français ?

En France, il y a beaucoup plus de joueurs qui sont en Euroleague et en NBA, tous ces joueurs ne pouvaient être présents, mais nous aussi on a eu des absents Sam Van Rossom, Jonathan Tabu, Matt Lojeski n’étaient pas là. Axel Hervelle a pris sa retraite internationale.

Savez-vous que Louis Labeyrie ne sera pas présent pour le match à Nancy. Il est indisponible pour quatre à six semaines ? (NDLR : l’interview a eu lieu l’après-midi de l’annonce de la blessure du Strasbourgeois).

Non, je ne le savais pas.

C’est un joueur majeur qui sera absent ?

Bien sûr quand on voit la saison qu’il fait en France. Ça fait déjà quelques années qu’il prend une autre ampleur et c’est quelqu’un qui apporte en équipe nationale son énergie, beaucoup de combattivité et ses qualités aussi bien offensives que défensives. S’il n’est pas là pour la France ça sera peut-être un avantage pour nous.

Avec deux défaites, la Belgique n’a plus trop le choix pour éviter la dernière place : il faut gagner au moins un des deux matches de février ? Le match contre la Bosnie sera important ?

[/arm_restrict_content]

[arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]

Commentaires

Fil d'actualité