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Le portrait des vice-championnes du monde U17 par leur coach

Arnaud Guppillotte est un coach qui est définitivement entré dans l’histoire du basket français puisque huit ans plus tard, il a mené une deuxième fois l’équipe de France féminine U17 à une médaille d’argent au championnat du monde. Même si la défaite en finale face aux Etats-Unis fut cuisante (40-9

Arnaud Guppillotte est un coach qui est définitivement entré dans l’histoire du basket français puisque huit ans plus tard, il a mené une deuxième fois l’équipe de France féminine U17 à une médaille d’argent au championnat du monde.

Même si la défaite en finale face aux Etats-Unis fut cuisante (40-92), il faut mettre en exergue la performance de cette génération « 2001 » championne d’Europe U16 l’été précédent, et qui cette fois encore est demeurée invaincue avant le dernier assaut notamment en renversant une situation très compromise face à l’Australie en demi-finale au prix d’une deuxième mi-temps somptueuse (44 à 22 pour l’emporter 58-48).

Dans la deuxième partie de l’interview, le coach nous brosse le portrait de chacune de ses joueuses dont plusieurs seront certainement appelées au plus haut niveau d’ici quelques années.

« C’est une très belle génération. C’est un plaisir de les avoir », conclue t-il.

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Marine Fauthoux, 1,76m, meneuse

10,1 pts, 4,4 pds

C’est une meneuse moderne, un joueuse de talent pour demain. C’est un peu le métronome, quand Marine est bien, l’équipe est bien. Elle a pris beaucoup de maturité due à sa blessure l’année dernière ; elle a développé un sens tactique supérieur pour l’organisation. Je lui ai demandé de ne pas oublier son ADN, du scoring et sa capacité à faire jouer son équipe de manière spectaculaire. Sur ce championnat du monde, elle est montée en puissance et s’est réservée un peu pour les matches à enjeu. Elle a vraiment trouvé l’espace et la manière de jouer en fonction du contexte du match. Elle a une gestion des pick and roll très mature pour son âge. Elle a la créativité, l’adresse à trois-points, elle a pris ses responsabilités. Si elle se développe normalement, c’est le meneuse du futur qui sera en A relativement rapidement. Elle a plus de talent que son père (NDLR : Freddy, ancien joueur de Pau, actuellement coach de Levallois) car elle a un niveau d’aisance exceptionnel. Elle n’a pas de faiblesse technique et tactique. Dans la compréhension du jeu, le tir, le stop tir, à droite, à gauche, les tirs sous contact, elle est capable de tout faire. Elle a un bagage technique et une aisance avec le ballon remarquables. Elle a une vraie personnalité, elle dit des choses, et c’est quelqu’un qui est éminemment facile à coacher car elle est tout le temps en connexion avec le coach. Ses faiblesses sont pour l’instant juste physiques.

Marie Pardon, 1,76m, meneuse

2,0 pts, 2,6 pds

La backup de Marine en meneuse. C’est le Mur de l’Atlantique des lignes arrières. Un énorme investissement physique, des qualités physiques impressionnantes. Elle a encore quelques manques techniques et tactiques qui se voient quand le niveau s’élève, à travailler. C’est quelqu’un dans l’équipe qui est très important car c’est une ambianceuse, qui ne triche pas sur le terrain, qui va tout faire. Quand elle fait tout bien, c’est un énorme plus et quand elle fait tout mal, elle ne gère pas trop. Elle joue trop vite par rapport à ce qu’elle est capable de faire, mais c’est l’une des joueuses sur qui il faut compter car elle a tout pour faire une excellente carrière.

Ewl Guennoc, 1,75m, meneuse

4,3 pts, 3,3 rbds

Son prénom se prononce « Ewel ». C’est la petite nouvelle de l’équipe. On ne l’avait pas prise l’année dernière car elle avait des problèmes de genou. Elle a profité de la blessure de Lisa Berkani à Mondeville pour s’exposer un peu en Ligue Féminine. On l’a davantage utilisé dans le registre de poste 2 car physiquement elle ne tient pas suffisamment pour les montées de balle et la pression du jeu. En plus, c’était sa première expérience. Mais par contre c’est une joueuse qui a un QI basket extraordinaire, qui comprend, qui voit tout, qui a un niveau de passe très bon, une adresse très fiable. Elle choisit très bien ses tirs et elle a une adresse de 41,2% à trois-points. Elle est adorable, une révélation.

Olivia Yale, 1,77m, arrière

3,3 pts

Pareil, l’année dernière elle était blessée et elle n’a pas pu jouer sa place en sélection. C’est quelqu’un qui découvrait le niveau international et qui ainsi est encore perfectible car elle n’est pas sous contrôle. Elle a de grosses qualités physiques, elle est capable de monter très haut, d’avoir beaucoup d’impact. On l’a utilisé pour son impact défensif et sa capacité à courir et à driver dans les intervalles. Elle a mis quelques tirs extérieurs, ce qui a élargi sa panoplie. Elle doit prendre encore un peu de temps pour maturer et prendre une autre dimension. Une belle surprise de manière générale car elle a plutôt confirmé ce que l’on pouvait espérer.

Zoé Wadoux, 1,78m, arrière

11,1 pts, 30,9% trois-points

La french sniper. L’année dernière, c’était 65 de ses 75 tirs à trois-points. Cette année, je crois que c’est encore mieux (NDLR: en fait 65 sur 80). C’est une shooteuse pure qui n’a pas besoin de beaucoup d’espace et de temps pour tirer et c’est souvent dedans alors qu’il ne faut pas oublier qu’elle a joué avec une cheville en moins. Elle va se faire opérer. Donc elle n’était pas à 100% de ses possibilités. Elle est capable de non seulement tirer mais de faire beaucoup de choses avec le ballon. Elle est très à l’aise dans le jeu de passe. Tout le monde la considère uniquement comme une shooteuse mais ce n’est pas le cas même si c’est bien sûr ce qui la caractérise. Elle est très bien dans le jeu de transition, attaque en dribble, c’est une merveilleuse passeuse. Elle est très mature, sous contrôle car elle sait vraiment qui elle est.

Yohana Ewodo, 1,81m, arrière

5,7 pts, 4,7 rbds

C’est la fille de Narcisse (NDLR : ancien joueur de Pro A). Elle n’avait pas pu participer à l’Euro l’année dernière. C’est un peu le couteau suisse de l’équipe. Toutes les catégories statistiques sont remplies avec elle. Ce n’est pas la première scoreuse mais c’est beaucoup de rebonds off, beaucoup de jeu sans ballon, elle a un QI basket plutôt élevé. De temps en temps un trois-points, un rebond off, et aussi elle passe très bien la balle. Quand on regarde ses stats, c’est 8 points, 6 rebonds, 5 passes, 3 interceptions avec beaucoup d’efficacité. C’est un maillon vraiment important car elle fait le travail obscure, ce n’est pas elle qui est dans la lumière. C’est un peu Cathy Melain, pas dans le style de jeu mais dans l’idée qu’elle remplit toutes les cases. Elle va faire l’Euro U18 dans la foulée car il manquait un poste 3 dans l’équipe pour à la fois son projet de développement et servir l’équipe de France.

Anaia Hoard, 1,81m, ailière

3,3 pts

Elle est partie aux Etats-Unis. Elle était davantage sixième joueuse l’année dernière et là en backup. Elle n’a pas beaucoup évolué notamment défensivement. Elle a été aussi beaucoup blessée dans la campagne et elle n’a pas pu vraiment s’entraîner beaucoup et développer des choses dont on avait besoin. On l’a quand même prise car elle a un shoot très particulier, un middle range shot. Les tirs à deux-points dans l’intervalle, c’est vraiment sa spécialité, comme la finition sur du jeu rapide, du rebond off et compagnie. Elle n’a pas été beaucoup utilisée mais si elle fait une année complète d’entraînement, elle sera pas mal.

Fayzat Djoumoi, 1,85m, ailière

1,4 pt

Une joueuse qui vient de Mayotte. Je crois que c’est la première qui vient de là-bas. Elle a un déficit de culture basket, encore des lacunes techniques et tactiques, de concentration, mais elle a des qualités physiques, d’explosivité, de vitesse. Elle a pris des rebonds, elle a couru, posé des écrans, fait ce que l’on attendait d’elle. Elle est en développement, ça progresse de mois en mois, de semaine en semaine. Avec la concurrence des joueuses intérieures, elle avait un rôle de backup. Elle a été positive dans sa façon d’être.

Kendra Chéry, 1,85m, ailière

9,0 pts, 5,9 rbds, 2,4 ints

Elle a fait un très bon championnat du monde. Ses statistiques ne sont pas sur ses standards car offensivement, elle a été beaucoup en échec. Je crois qu’elle s’est mis de la pression au niveau du scoring. Par contre elle a un abattage extraordinaire au rebond, défensivement, dans l’impact physique, dans la capacité à shooter à trois-points, elle peut jouer 3, 4, 5. De grosses qualités.

Janelle Salaun, 1,87m, ailière forte

5,1 pts, 4,7 rbds

Comme Yohana Ewodo, elle va faire l’Euro U18. On réfléchit aux doublements pour ne pas surcharger les joueuses durant l’été. On aurait pu penser qu’une Zoe (Wadoux), une Iliana (Rupert) ou une Marine (Fauthoux) pouvaient doubler plus facilement mais c’était leur ajouter une charge de travail alors qu’elles sont déjà très sollicitées de partout toute l’année. C’est aussi plutôt servir les postes défaillants en U18 et aussi proposer des projets de développement à des joueuses qui le méritent et qui en ont besoin. Janelle est une joueuse nouvelle sur le marché puisqu’elle n’a pas fait de pôle espoir. Elle sort un peu de nulle part, elle n’a pas beaucoup de culture basket et il faut lui en donner en permanence. Et faire une campagne c’est cinq mois de formation gagnés.

Eve De Christophie Mahoutou, 1,82m, ailière forte

2,6 pts

C’est notre Ngolo Kante de l’équipe (NDLR : footballeur champion du monde). Je l’ai prise en préparation en lui disant « je ne sais pas jusqu’à quand mais joue ta chance, on verra ce que cela donne. » Elle a joué sans se poser de question. C’est un petit modèle, une petite Charles Barkley, qui a une générosité extraordinaire, qui n’a pas beaucoup de talent mais par contre qui sait exactement qui elle est, et surtout qui elle n’est pas. On lui dit de se contenter des paniers qu’elle sait mettre sans trop de difficultés et elle fait ça à la perfection. C’est la bonne surprise. Elle va intégrer l’effectif de Charleville la saison prochaine.

Iliana Rupert, 1,94m, pivot

10,2 pts, 8,8 rbds, 2,3 ints, 2,3 ctrs

L’intérieure du futur. A 17 ans Sandrine Gruda n’avait pas la moitié des qualités techniques qu’elle a. Iliana a un fort QI basket, c’est une deuxième meneuse sur le terrain. C’est une 5 qui joue comme une 4 et qui pourrait presque jouer 3. C’est une sorte de 543 ou de 453. Elle passe le ballon comme une poste 4, elle peut tirer à trois-points, elle joue posté, elle peut driver de l’extérieur. Défensivement, elle paraît lente mais elle anticipe tout. C’est son développement physique qui maintenant lui fera franchir tous les caps. Pour l’Euroleague, elle aura besoin d’un temps d’adaptation sur le plan physique. Elle va découvrir les impacts, un peu comme Alexia Chartereau l’année dernière. Mais elle s’est toujours adaptée. Quand elle a découvert la Ligue 2 cette année, elle a mis deux mois à s’adapter à la capacité physique des intérieures, à pouvoir lutter contre elles et après elle a fait des double double. C’est juste un problème physique et d’adaptation, c’est tout. En plus, c’est une super gamine. Elle est adorable !

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Marine Fauthoux, 1,76m, meneuse

10,1 pts, 4,4 pds

C’est une meneuse moderne, un joueuse de talent pour demain. C’est un peu le métronome, quand Marine est bien, l’équipe est bien. Elle a pris beaucoup de maturité due à sa blessure l’année dernière ; elle a développé un sens tactique supérieur pour l’organisation. Je lui ai demandé de ne pas oublier son ADN, du scoring et sa capacité à faire jouer son équipe de manière spectaculaire. Sur ce championnat du monde, elle est montée en puissance et s’est réservée un peu pour les matches à enjeu. Elle a vraiment trouvé l’espace et la manière de jouer en fonction du contexte du match. Elle a une gestion des pick and roll très matures pour son âge. Elle a la créativité, l’adresse à trois-points, elle a pris ses responsabilités. Si elle se développe normalement, c’est le meneuse du futur qui sera en A relativement rapidement. Elle a plus de talent que son père (NDLR : Freddy, ancien joueur de Pau, actuellement coach de Levallois) car elle a un niveau d’aisance exceptionnel. Elle n’a pas de faiblesse technique et tactique. Dans la compréhension du jeu, le tir, le stop tir, à droite, à gauche, les tirs sous contact, elle est capable de tout faire. Elle a un bagage technique et une aisance avec le ballon remarquables. Elle a une vraie personnalité, elle dit des choses, et c’est quelqu’un qui est éminemment facile à coacher car elle est tout le temps en connexion avec le coach. Ses faiblesses sont pour l’instant juste physiques.

Marie Pardon, 1,76m, meneuse

2,0 pts, 2,6 pds

La backup de Marine en meneuse. C’est le Mur de l’Atlantique des lignes arrières.

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Photos: FIBA

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