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Le clasico Limoges-Pau (5) – Léopold Cavalière, le nouveau gardien du temple béarnais

Du Sud-Ouest et du centre de formation palois, il est le fil ténu qui relie sur le terrain l’Elan Béarnais avec son histoire. Pour Léopold Cavalière (2,01m, 22 ans), le clasico est un moment important de la saison et il le fait savoir y compris aux supporters limougeauds. C’est aussi quelqu’un ouver

Du Sud-Ouest et du centre de formation palois, il est le fil ténu qui relie sur le terrain l’Elan Béarnais avec son histoire. Pour Léopold Cavalière (2,01m, 22 ans), le clasico est un moment important de la saison et il le fait savoir y compris aux supporters limougeauds. C’est aussi quelqu’un ouvert au monde.

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En tant que albigeois et toulousain, alliez-vous parfois, jeune, au palais des sports de Pau ?

Je ne suis jamais venu à Pau avant de faire les tests à l’âge de 14 ans pour entrer au centre de formation. C’est vrai que l’histoire de Pau et des clasico me touchaient en région toulousaine car c’était un grand club européen à une époque et proche en terme géographique. Ça m’est arrivé de voir des clasico à la télé mais c’était rare.

Etes-vous issu d’une famille de basketteurs ou de sportifs ?

Ma mère était volleyeuse au niveau régional et mon père professionnel de handball mais il a eu une courte carrière.

A partir du moment où vous avez intégré le centre de formation de l’Elan, vous a-t-on parlé de ce moment spécial ?

Déjà en cadets on savait que contre Limoges c’était un match important. Et oui quand tu arrives au club, on t’imprègne un peu de l’histoire, de ce que ce match représente alors on l’attend avec impatience, que ce soit en tant que spectateur quand on n’est pas encore rentré dans le monde pro et après en tant qu’acteur c’est encore plus intéressant.

Aujourd’hui, en parle t-on dans l’équipe, dans le club, dans l’entourage dans les jours qui précèdent le match ? Avez-vous un rôle pour en parler aux Américains qui débarquent et qui ne connaissent pas l’importance du clasico ?

On n’en a pas encore parlé car ça serait le meilleur moyen de louper le match contre Fos (NDLR : l’interview a eu lieu un peu avant la venue des Provençaux), il faut rester professionnels et être concentré sur le prochain match. Mais déjà l’année dernière mon rôle était de faire comprendre aux Ricains que ce match a de l’importance pour les fans, le club, au niveau de la ligue. Il a une portée médiatique assez importante et ça serait bien de faire un bon match et d’emporter ce clasico.

Quand vous étiez plus jeune au club, qui répandait la bonne parole ? Freddy Fauthoux, qui était le coach des N2/N3, Rémi Lesca ?

Freddy n’était pas trop avec le groupe pro et on n’avait pas l’occasion d’en parler mais Rémi était très clasico. Il disait que lorsque le calendrier sortait, il regardait quand on jouait Limoges. C’était particulier car il était bien aimé des supporters limougeauds… Je dis ça ironiquement. Il savait nous faire part de ce que c’était.

Vous avez déclaré : « Le scenario vraiment sympa serait de gagner là-bas et de priver Limoges de Leaders Cup. Ce serait la cerise sur la gâteau » C’est que vous êtes particulièrement motivé ?

Oui. Je pense aussi que j’ai un certain statut auprès des supporters limougeauds et j’ai dit ça en pensant que ça leur ferait plaisir que je pense à eux. Je suis très motivé mais comme je l’ai dit, il y a le match contre Fos qui si on le gagne pourrait entériner notre qualification à la Leaders Cup et c’est déjà très important. Ensuite, il y aura le déplacement à Limoges qui, malgré le fait que j’ai fait cette déclaration, sera un match compliqué. Ils ont une très belle équipe. Ils étaient un peu en doute, en manque de confiance en début de saison mais en ce moment ils sont pas mal.

Rémi Lesca était motivé de se faire siffler à Limoges. C’est pareil pour vous ?

Carrément. J’adore. A un moment donné je me suis demandé si je ne préférais pas jouer les clasico à Limoges plutôt qu’à Pau. Mais quand je pense au 100e clasico à Pau avec un palais qui était blindé avec une ambiance folle, j’ai ressenti des choses que je n’ai jamais ressenti depuis car tout le public était derrière nous. Mais c’est vrai que l’accueil des Limougeauds, j’adore ça et c’est pour ça que je fais ce genre de déclaration.

Elle a touché de plein fouet les supporters limougeauds. On a pu lire des réactions comme au bon vieux temps !?

Oui, sur les réseaux, j’ai lu quelques mots d’amour. Ça peut arriver mais pour l’instant ce n’est pas déplacé. C’est de bonne guerre et j’aime bien.

Chacun constate que ce clasico n’a plus la même intensité que dans les années 80-90 notamment avec la bagarre en 1987. Comment aviez-vous réagi en la voyant ?

Quand je dis que l’on t’imprègne de l’histoire en arrivant à Pau, c’est qu’on te montre cette vidéo. Ça part de là.

Les anciens vous en parlent-ils ?

L’ancien que l’on croise le plus, c’est Didier Gadou (NDLR : le directeur exécutif de l’Elan Béarnais). Il en parle un peu mais ce n’est pas non plus la priorité. On n’en parle pas comme le match de l’année ; on n’y est pas encore en fait.

« Je ne suis pas du tout contre signer encore pour plusieurs années »

Pour vous personnellement, c’était une évidence de devenir professionnel de basket à Pau ?

En fait, j’ai eu la chance de faire quelques sélections en équipe de France jeune et j’ai fait des tests pour entrer au Centre Fédéral. En même temps, il fallait faire des tests pour entrer dans les centres de formation. Mon père m’a dit : « soit tu es pris à l’INSEP et au niveau des infrastructures, des sélections en équipe de France jeune, tu iras là-bas. Si tu n’es pas pris, tu iras à Pau. » Je n’ai pas été pris à l’INSEP et je n’avais fait des tests qu’à Pau. Mon père a commencé à flipper en se disant « s’il n’est pas pris à Pau, comment on fait ? » Finalement, j’ai été pris à Pau et j’en suis très content. C’est une magnifique région, c’est un club super avec une belle histoire, j’ai de la famille qui vient me voir de temps en temps puisqu’ils sont dans la région toulousaine. On peut aussi parler du côté loisir. On a la mer et la montagne à une heure et dès que l’on a une journée je vais marcher un peu en montagne.

Une question que l’on vous a certainement déjà posé cent fois : avec votre gabarit, vous n’étiez pas tenté de faire du rugby ?

Non, non. Quand j’ai commencé à fréquenter les rugbymen dans le Sud-Ouest, je me suis dit que ce n’était pas tout à fait mon style de vie. Je suis très bien dans le basket, j’y ai rencontré des gens formidables qui me correspondent et j’ai la chance d’avoir aujourd’hui des amis pour la vie grâce à ça. En plus, je ne sais pas si j’aurais été bon au rugby !

C’est une satisfaction pour vous d’être passé directement du centre de formation et pas par le biais de la N1 ou de la Pro B comme par exemple Pierre Pelos et Corentin Carne ?

C’est une énorme fierté de faire partie de cette équipe. Quand tu arrives au centre de formation, c’est l’objectif ultime de porter ce maillot avec ton nom derrière. Je me rappellerai toujours de mes premiers matches et de mes premiers points avec le maillot. Je suis très content aussi de ne pas être passé par la N1 ou la Pro B même si ça a réussi à certains. J’ai réussi à tirer mon épingle du jeu directement dans ce club, c’est une chance énorme.

Vous souvenez-vous du match, au Mans, lors de la saison 2015-16. Il y avait des blessés et vous avez joué beaucoup et bien ?

Pour Eric Bartecheky c’est très compliqué de faire jouer les jeunes et là il était obligé, il y avait des blessés de partout. J’avais joué 30 minutes et marqué 10 points. C’était mon record à l’époque. Et presque à 100% même si je n’avais pas mis mes trrois-points. Le seul souci c’est que j’avais loupé un layup important. Personne ne pouvait m’en vouloir car j’avais fait un bon match et personne ne s’attendait à ce que je sois à ce niveau-là. Mais ce layup aurait pu faire basculer le match. J’ai lu plus tard une interview d’Eric Bartecheky où il disait « ah ! Il a raté ce layup important ». Je crois que c’est resté quand même en travers de la gorge de certains joueurs et du coach (NDLR : Pau s’était incliné 73-76. Léopold Cavalière a joué moins de 5’ en moyenne cette saison-là.) Même moi j’avais été surpris de ma prestation. C’est un souvenir fort car j’avais été performant. Et j’ai mis beaucoup de temps pour être de nouveau aussi performant sur un match de Pro A.

Et d’avoir resigné en juin pour deux années supplémentaires, c’est déjà une forme de reconnaissance ?

Oui, je pense que c’est dans la continuité. Le club m’a proposé un projet sportif très intéressant. Je suis très content de ma situation et je travaille beaucoup pour progresser et apporter toujours plus à ce club. C’était une suite logique et on verra dans deux ans où j’en suis. Je ne suis pas du tout contre signer encore pour plusieurs années.

Ça vous tenterait de faire une carrière à la Didier Gadou ?

Sans parler de faire vingt ans dans le même club, faire toute sa carrière dans le même c’est incroyable aujourd’hui. Les choses ont changé. Je ne l’exclus pas mais peut-être qu’à un moment donné j’aurai envie ou besoin d’aller voir ailleurs. Peut-être qu’à un moment donné on ne s’entendra plus avec le club. Pour l’instant, on est loin de ça.

Quels sont pour vous les points forts et les points faibles ?

Les points forts c’est l’énergie, l’intensité que je peux apporter. J’ai aussi une forme d’opportunisme qui me permet d’être dangereux des deux côtés du terrain. Je suis capable de défendre sur pas mal de joueurs et pas mal de postes. Et j’adore défendre, faire des stops. La faiblesse, c’est tout ce qui est technique, dribbles, shoots. Je suis un peu en retard vis-à-vis de certains joueurs à ce niveau-là. Je travaille tous les jours pour ça et je fais des progrès. Ça se voit surtout aux entraînements, un peu moins en match. Ça va venir et je pense que j’en étonnerai plus d’un dans les prochaines années.

« Mon père était la personne au monde que j’avais envie le plus de rendre fier »

Vous avez vécu deux fois six mois en République Dominicaine. Ca vous a permis d’avoir une meilleure ouverture d’esprit ? Pourquoi là-bas ?

Mon père achetait des maisons, les retapait, on y habitait un peu dedans, les revendait et quand la plus-value était belle on partait six mois. Ce n’était pas des vacances pour moi car j’allais à l’école française mais mes parents ne travaillaient pas. C’est un peu particulier comme mode de vie et je me souviens la deuxième fois avoir dit à mes parents que je ne voulais pas y aller car je ne voulais pas quitter mes amis. Mais j’ai pris goût aux voyages grâce à ça et ça vous donne une grande ouverture d’esprit. Et je vis pour ça : voyager, découvrir de nouvelles cultures, des nouvelles personnes complètement différentes de moi. Mes parents m’ont inculqué ça et je les en remercie énormément car je pense que c’est une très belle valeur. La République Dominicaine est une magnifique pays !

Vous détonnez vis-à-vis de la majorité des joueurs qui de l’étranger connaissent l’aéroport, la salle et l’hôtel. Vous n’êtes pas frustré quand vous partez en déplacement de ne pas visiter ?

Ce sont des pays où j’irai peut-être plus tard en tant que touriste pour visiter un peu. J’étais à Prague pour le Nouvel An, l’année d’avant j’étais à Berlin. L’été, j’essaye même d’aller un peu plus loin. Je suis parti en Colombie, en Indonésie. Il y a plein de choses magnifiques à voir. Il faut parfois bouger pour les voir. En déplacement pour le basket, c’est l’obligation qui fait que l’on ne visite pas. Le timing aussi parfois quand on arrive la veille au soir, le lendemain matin on a shooting et il vaut mieux faire une sieste en début d’après-midi plutôt que de se balader en ville pour être en forme le soir. Si on arrivait la veille au matin, on aurait le temps de se balader mais la plupart du temps les timings sont réglés pour que l’on reste le moins de temps possible sur place.

Dans une interview vous dites que vous devez beaucoup à votre père qui est décédé quand vous aviez 17 ans ?

Mon père était la personne au monde que j’avais envie le plus de rendre fier. C’est bête à dire mais une mère est tout le temps fière de vous. Mon père savait me dire : « Léo, tu n’as pas fait un bon match. » Il pouvait être un peu dur avec moi mais c’était positif et j’adorais le rendre fier. Quand il est décédé, je n’avais plus de raison de rendre fier quelqu’un. J’ai dû retrouver des sources de motivation et c’était très compliqué pour moi. C’était une épreuve. Je pensais que je m’en relèverai pas mais la vie continue. Vous n’avez pas vraiment le choix et au final je m’en suis plutôt bien sorti. Mais encore aujourd’hui, quand il y a des moments de doute ou que je suis performant, j’aimerais qu’il soit là. Pour discuter, me conseiller, même s’il n’y connaissait pas grand-chose au basket.

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En tant que albigeois et toulousain, alliez-vous parfois, jeune, au palais des sports de Pau ?

Je ne suis jamais venu à Pau avant de faire les tests à l’âge de 14 ans pour entrer au centre de formation. C’est vrai que l’histoire de Pau et des clasico me touchaient en région toulousaine car c’était un grand club européen à une époque et proche en terme géographique. Ça m’est arrivé de voir des clasico à la télé mais c’était rare.

Etes-vous issu d’une famille de basketteurs ou de sportifs ?

Ma mère était volleyeuse au niveau régional et mon père professionnel de handball mais il a eu une courte carrière.

A partir du moment où vous avez intégré le centre de formation de l’Elan, vous a-t-on parlé de ce moment spécial ?

Déjà en cadets on savait que contre Limoges c’était un match important. Et oui quand tu arrives au club, on t’imprègne un peu de l’histoire, de ce que ce match représente alors on l’attend avec impatience, que ce soit en tant que spectateur quand on n’est pas encore rentré dans le monde pro et après en tant qu’acteur c’est encore plus intéressant.

Aujourd’hui, en parle t-on dans l’équipe, dans le club, dans l’entourage dans les jours qui précèdent le match ? Avez-vous un rôle pour en parler aux Américains qui débarquent et qui ne connaissent pas l’importance du clasico ?

On n’en a pas encore parlé car ça serait le meilleur moyen de louper le match contre Fos (NDLR : l’interview a eu lieu un peu avant la venue des Provençaux), il faut rester professionnels et être concentré sur le prochain match. Mais déjà l’année dernière mon rôle était de faire comprendre aux Ricains que ce match a de l’importance pour les fans, le club, au niveau de la ligue. Il a une portée médiatique assez importante et ça serait bien de faire un bon match et d’emporter ce clasico.

Quand vous étiez plus jeune au club, qui répandait la bonne parole ? Freddy Fauthoux, qui était le coach des N2/N3, Rémi Lesca ?

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