La Coupe du Monde permet aux Bleus de se rendre pour la cinquième fois en Chine. Ce ne sera pas aussi aventureux que pour la grande première, en pleine Révolution culturelle, mais s’introduire dans ce pays fascinant immensément grand aux métropoles surpeuplées est toujours une expérience unique dont on conserve un souvenir pour la vie.
Mille mercis au basket de nous offrir pareil voyage ! Découvrir la Chine par le biais de l’équipe de l’équipe de France, c’est juste for-mi-da-ble. C’était l’équipe de France féminine en septembre 2002, à l’occasion d’un championnat du monde qui faisait suite au titre européen des « filles en or ». A partir de Shanghai, on s’engagea dans la Chine profonde, Changshu, Changzhou, Nanjing alias Nankin, tout en laissant quelques heures les Bleues à leurs entraînements pour visiter Pékin, la Cité Interdite, l’immense place Tian’anmen et le tombeau de Mao (ah ! non, c’était fermé), voir partout des bataillons de flics et des militaires armés (difficile de voir la différence entre les deux corporations), et s’arrêter continuellement avec le bus pour acheter des produits soit disant artisanaux (quelle plaisanterie !).
Forte d’élus fédéraux dont le président Yvan Mainini, des parents de Yannick Souvré, de fans plus anonymes et d’une douzaine de journalistes, la délégation française était de loin la plus volumineuse et, gâtée, elle se retrouva à loger avec les équipes à Changshu.
« Le véritable dépaysement a eu lieu d’entrée de jeu à Changshu, une ville campagnarde, proche de la mégalopole Shanghai mais très peu touristique, » écrivais-je alors pour Maxi-Basket. « On n’y croise pas d’occidentaux, aussi l’homme blanc ou la femme noire sont inévitablement un sujet de curiosité. Ce sont des centaines de regard, respectueux mais étonnés qui vous dévisagent chaque fois que vous vous promenez dans les rues. Les touristes français ont pu avoir un échantillon de ce qu’est la Chine traditionnelle avec ses ruelles bordées de minuscules échoppes, les dentistes qui opèrent au bord de la rue -victime d’un mal de dents, Alain Jardel (NDLR : le coach des Bleues) n’y aura heureusement pas eu recours !-, sa pauvreté, sa saleté -les rivières ne sont que des égouts-, sa promiscuité, alors que quelques dizaines de mettre plus loin, s’étalent richesse, modernité, McDo et magasins informatiques et de télécommunication high tech. »
Il me revient en mémoire ce dîner entre collègues dans un restaurant probablement typique, tout à fait improbable, avec un sol en terre battue où je n’avais pas voulu toucher à un seul plat, des soupes, des ragoûts(?) fumants, me contentant d’une bière locale, la fameuse Tsingtao. Je n’ai jamais été téméraire en matière culinaire et pas question non plus d’ingurgiter des insectes à la volée proposés par quantité d’échoppes sur une avenue de Pékin.
Plein de sagesse, le staff médical de la délégation française avait emmené avec lui six malles de 40kg chacune bourrées de médicaments, matériels et nourriture et le médecin Gérard Murgues s’était documenté en amont dans Le Guide du Routard et avait envoyé aux joueuses un petit topo en leur recommandant de mettre à jour leurs vaccins et en leur détaillant comment s’alimenter sur place. Mon conseil à ceux qui partiront là-bas dans quelques jours : il est préférable de se laisser mourir de soif plutôt que de boire l’eau du robinet !
“quelques dizaines de mettre plus loin” oh…