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Equipe de France: Le bilan du Tournoi de Villeurbanne

L’équipe de France a terminé le deuxième « bloc » de sa préparation à la coupe du Monde 2019 en Chine par une facile victoire face à une Argentine exténuée, 77-58. L’occasion de dresser un bilan joueur par joueur alors que la liste des 14 qui prennent l’avion pour Shenyang est connue. De notre envoy

L’équipe de France a terminé le deuxième « bloc » de sa préparation à la coupe du Monde 2019 en Chine par une facile victoire face à une Argentine exténuée, 77-58. L’occasion de dresser un bilan joueur par joueur alors que la liste des 14 qui prennent l’avion pour Shenyang est connue.

De notre envoyé spécial à Villeurbanne: Bruno FERRET

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Ce samedi soir, l’atmosphère de l’Astroballe était encore plus étouffante que les deux soirs précédents. Raison de plus pour rendre hommage aux joueurs des quatre équipes réunies pour ce tournoi de préparation à la coupe du Monde bien entendu, mais aussi au très nombreux public présent dès 18 heures pour assister avec enthousiasme à des rencontres telles que Brésil-Monténégro. Un véritable public basket !

Quant à l’équipe de France, elle n’a fait qu’une bouchée de l’Argentine, maintenant les sud-américains à au moins 15 points dès le début du deuxième quart-temps. Pourtant, tout n’avait pas commencé sous les meilleurs auspices, avec un bien laid 1/8 à trois points au premier quart-temps, compensé par les 5 passes décisives pour 9 paniers marqués. Nicolas Batum s’illustrait, marquant 6 points et prenant autant de rebonds. En face, Luis Scola ne faisait pas son âge (39 ans), arrivant même avant tous ses adversaires sous le panier lors d’une contre-attaque ! Parfois brouillons, les Français se distinguaient surtout par une défense agressive, les Argentins ne surnageant que grâce à un bon 3/7 à trois points. Et la France ne possédait qu’un point d’avance au bout de 10 minutes : 21-20.

Changement complet au deuxième quart-temps : en jouant plus simplement et plus vite, en défendant sur les lignes de passe (4 interceptions sur le quart-temps dont 3 pour le seul Mathias Lessort), en enchaînant les contre-attaques, les Français trouvaient des paniers faciles, avec un Nando de Colo magistral à la distribution : 9/14 en dix minutes, avec un joli 4/4 à trois points. Seule ombre au tableau, déjà 7 balles perdues en vingt minutes. Ce qui pouvait s’expliquer par un cinq un peu « baroque » avec Andrew Albicy meneur, Élie Okobo en poste 2, Paul Lacombe en 3 (pour un +/- de 17 en 7 minutes !), Vincent Poirier en 4 et Mathias Lessort en 5. L’Argentine était débordée, comme en témoignent les évaluations du quart-temps : 34-13, et 27-14 au tableau d’affichage pour un score à la mi-temps de 48-34.

Cuits à l’étouffée (on le comprend), les Argentins cherchaient dans un premier temps à recoller au score en début de troisième quart-temps avant de baisser assez logiquement les bras. Une statistique résume à elle seule le délitement du jeu argentin : sur les 20 dernières minutes du match, l’équipe n’a pas fait une seule passe décisive, pour un pauvre 6/30 (dont 1/15 au troisième quart-temps !) aux tirs ! Face à ces Argentins bons à essorer, les Français, un peu plus en jambes mais soucieux de s’économiser, baissaient logiquement de tempo, permettant à Louis Labeyrie (intense des deux côtés du terrain), Frank Ntilikina, Rudy Gobert ou Nando de Colo de bien s’amuser lors du troisième quart-temps avant de laisser place à un « show » d’Élie Okobo (8 points dans le dernier quart-temps, mais toujours trop soliste) et de Mathias Lessort (13 points au final mais 2/7 aux lancers francs sur le quart-temps), sous la houlette d’un de Colo toujours aussi prodigue (5 pds au total) et avec un Paul Lacombe précieux dans son rôle de « joueur de l’ombre ». La fin de match, sans suspense, était l’occasion pour Vincent Collet de procéder à de nouveaux essais, avec un cinq De Colo-Okobo-M’Baye (en 3)-Poirier-Lessort.

Photo: Nando De Colo (FFBB)

Le bilan par joueur

Au sortir de ce deuxième « bloc » de la préparation, la situation a commencé à se décanter en matière de composition d’équipe pour la coupe du Monde. D’une part parce que Thomas Heurtel puis Adrien Moerman, membres désignés du cinq majeur, ont dû déclarer forfait sur blessure. Ensuite parce que Thimoté Luwawu-Cabarrot a été coupé. Restent en lice 14 joueurs qui vont partir en Chine, les deux derniers coupés étant annoncés à la fin du tournoi de Shenyang, a priori. La décision finale devrait se jouer, sauf coup de théâtre, entre Élie Okobo et Théo Maledon (s’il se remet de son coup à l’épaule et s’il montre de bonnes choses lors du dernier tournoi de préparation) d’un côté, entre Axel Toupane et Paul Lacombe de l’autre. Certaines tendances se sont déjà dégagées des cinq premiers matchs disputés, même s’il est bien sûr difficile de tirer des conclusions définitives de ces prestations individuelles, certains joueurs reprenant après une blessure (comme Nando de Colo), d’autres ne donnant pas encore la mesure de leurs moyens, etc. Voici toutefois un premier aperçu du rendement de chacun des 16 joueurs entrés en jeu lors de ces cinq matchs de préparation.

Nicolas Batum – 5 matchs, 20’59, 7,6 points à 53,8 % dont 50,0 % à trois points, 3,6 rebonds, 9,0 d’évaluation

En bon capitaine, Nicolas Batum s’applique pour le moment principalement à faire tourner l’équipe, à mettre de l’huile dans les rouages, quitte à « prendre feu » lorsque la situation l’exige. Parfois déporté sur le poste 4, il a montré qu’il pouvait y rendre des services. Il haussera certainement son niveau de jeu lorsque la « vraie » compétition commencera.

Evan Fournier – 5 matchs, 26’04, 12,0 pts à 39,6 % dont 33,3 % à trois points, 2,8 rbds, 3,6 pds, 12,2 d’évaluation

Fâché avec son shoot, prenant parfois quelques « libertés » inconsidérées en attaque, Evan Fournier n’en reste pas moins l’une des principales menaces offensives de l’équipe de France. Et il se montre très motivé en défense tout en s’insérant dans le collectif la majeure partie du temps.

Rudy Gobert – 5 matchs, 23’07, 10,4 pts à 76,2 %, 77,4 % aux lancers francs, 7,4 rbds, 1,4 contre, 15,6 d’éval

Le double meilleur défenseur NBA laisse une impression mi-figue, mi-raisin. Par moments, il constitue une muraille infranchissable pour les adversaires. Mais il se laisse parfois entraîner loin de son panier. Et, de l’autre côté du terrain, son jeu dos au panier reste problématique – ses points sont quasi-systématiquement des dunks ou des shoots de près après un rebond offensif. Il compense en arrivant à bien passer la balle : 1,4 passe décisive.

Vincent Poirier – 5 matchs, 13’11, 7,0 pts à 75,0 % aux tirs, 50 % aux lancers francs, 4,0 rbds, 0,5 contre, 10,6 d’éval

Sobre, combatif, capable de batailler sous le cercle comme de s’écarter lorsqu’il joue avec Mathias Lessort (il passe alors en poste 4), Vincent apporte son écot en attaque comme en défense. Lui reste à gagner en régularité.

Photo: Frank Ntilikina (FFBB)

Andrew Albicy – 5 matchs, 15’26, 3,6 pts à 35,7 % dt 20,0 % à trois points, 1,8 pd, 4,2 d’éval

Promu titulaire sur le poste de meneur après la blessure de Thomas Heurtel, Andrew Albicy alterne le bon et le moins bon, se montrant parfois bon gestionnaire et fluidifiant le jeu de l’équipe (il présente l’un des meilleurs +/- moyen, +9,2), n’arrivant d’autres fois pas à peser sur le collectif. Mais il reste un féroce défenseur.

Louis Labeyrie – 4 matchs, 16’36, 4,0 pts à 41,2 % dt 14,3 % à trois pts, 4,3 rbds, 5,5 d’éval

Toujours à fond lorsqu’il est sur le terrain, Louis Labeyrie laisse toutefois une impression mitigée, grandement liée à son manque d’adresse. Si son investissement en défense et au rebond ne faillit jamais, il semble avoir du mal à trouver sa place dans le collectif offensif. Sans doute une question de réglages pour un joueur dont la place semble assurée depuis le forfait d’Adrien Moerman.

Paul Lacombe – 4 matchs, 13’50, 2,0 pts à 57,1 %, 2,3 rbds, 1,8 pd, 4,8 d’éval

À simplement regarder les stats de Paul Lacombe, il y a de quoi faire la moue. Mais ils ne traduisent pas l’activité de tous les instants du joueur, tant en défense qu’en attaque. Cela se traduit parfois par certaines scories (1,8 bp) mais son +/- de 6,3 prouve son impact sur un temps de jeu réduit. Le typique « joueur de l’ombre », qui va probablement jouer sa place à Shenyang.

Frank Ntilikina – 5 matchs, 16’15, 4,4 pts à 35,0 % dt 22,2 % à trois pts, 3,2 pds, 5,6 d’éval

Même s’il connaît des baisses d’intensité ponctuelles, Frank Ntilikina reste un défenseur de haut niveau. De surcroît, il commence, par séquences, à savoir bien gérer l’équipe, même s’il lui reste des progrès à réaliser. Le plus gros poste de travail concerne le shoot : à 35 % au tir, il ne représente pas une menace sérieuse pour beaucoup d’adversaires.

Amath M’Baye – 4 matchs, 13’35, 7,3 pts à 58,8 % dt 45,5 % à trois pts, 3,3 rbds, 9,0 d’éval

Sans aucun doute la meilleure surprise de cette préparation. On savait qu’Amath Mbaye était un bon joueur, il démontre qu’il est capable de se mettre à l’unisson de ses partenaires plus huppés. Concerné en défense, adroit de loin, mobile, il ne lui manque guère qu’un meilleur jeu de passe. Sa place semble assurée depuis le forfait d’Adrien Moerman.

Nando de Colo – 3 matchs, 13’51, 8,3 pts à 40,0 % dt 33,3 % à trois pts, 3,3 rbds, 5,3 pds, 3 balles perdues, 1,7 interception, 12,7 d’éval

Pour mesurer l’apport actuel de Nando De Colo, il ne faut se fier ni à son nombre de points ni à son adresse. Ayant repris l’entraînement à peine deux jours avant son premier match, il manque bien évidemment de rythme. Mais il compense cela par sa superbe vision du jeu, symbolisée par ses 10 passes face au Brésil. Précieux dans tous les domaines, il sera encore plus fort une fois revenu en jambes. Et son sourire retrouvé montre qu’il se sent progresser.

Photo: Elie Okobo (FFBB)

Axel Toupane – 2 matchs, 12’56, 8,0 pts à 85,7 % dt 80 % à trois pts, 1,0 rbd, 8,5 d’éval

Plus encore que l’adresse ahurissante d’Axel Toupane, c’est son +/- qui indique son influence sur le jeu de l’équipe de France : +11,5, seuls M’Baye et de Colo font mieux. Et il joue toujours dans son registre, fort défenseur, joueur de collectif et bon shooteur (c’est le moins qu’on puisse dire !) en bout de système. Sa place semble assurée.

Mathias Lessort – 2 matchs, 14’21, 8,5 pts à 85,7 %, 45,5 % aux lfs, 4,0 rbds, 9,5 d’évaluation

Comme Nando de Colo, Mathias Lessort est revenu sur le terrain après avoir dû récupérer d’une petite entorse de la cheville. Et l’on peut dire que son retour a fait du bien. Explosif, il constitue un sérieux point d’ancrage dans la raquette. Dommage que son tir extérieur n’ait pas gagné en fiabilité, il a du mal à s’écarter et Vincent Collet n’est pas enclin à l’utiliser en poste 4. Dernier point : les lancers francs…

Théo Maledon – 2 matchs, 6’18, 8,0 pts à 80,0 % dt 100 % à trois pts, 1,0 rbd, 1,0 pd, 1,5 int, 10,0 d’éval

Partenaire d’entraînement au début de la préparation, Théo Maledon a su gagner sa place dans les 14, à la fois par le biais du forfait de Thomas Heurtel et par ses propres prestations. Celles-ci restent toutefois à confirmer : le jeune homme de 18 ans a fait un festival contre la faible Tunisie et n’a pu jouer que moins de 8 minutes contre le Brésil avant de devoir sortir suite à un coup à l’épaule. Au goût de Vincent Collet, trop peu pour porter un jugement définitif à son égard. Sa récupération de blessure et ses prestations futures décideront de son sort.

Élie Okobo – 2 matchs, 12’10, 7,0 pts à 50,0 % dt 20 % à trois pts, 2,0 rbds, 0 pd, 3,0 balles perdues, 4,0 d’éval

Très porté sur l’exploit individuel, Élie Okobo n’a pas convaincu à la mène, ses trois balles perdues pour aucune passe décisive par match ne jouant pas en sa faveur. Repositionné en poste 2 contre l’Argentine, il a pu briller dans une deuxième mi-temps sans gros enjeu. Mais ses prestations ne prêtent pour l’instant pas tellement à s’enflammer. En concurrence avec Théo Maledon, probablement.

Photo d’ouverture: Vincent Poirier (FFBB)

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Ce samedi soir, l’atmosphère de l’Astroballe était encore plus étouffante que les deux soirs précédents. Raison de plus pour rendre hommage aux joueurs des quatre équipes réunies pour ce tournoi de préparation à la coupe du Monde bien entendu, mais aussi au très nombreux public présent dès 18 heures pour assister avec enthousiasme à des rencontres telles que Brésil-Monténégro. Un véritable public basket !

Quant à l’équipe de France, elle n’a fait qu’une bouchée de l’Argentine, maintenant les sud-américains à au moins 15 points dès le début du deuxième quart-temps. Pourtant, tout n’avait pas commencé sous les meilleurs auspices, avec un bien laid 1/8 à trois points au premier quart-temps, compensé par les 5 passes décisives pour 9 paniers marqués. Nicolas Batum s’illustrait, marquant 6 points et prenant autant de rebonds. En face, Luis Scola ne faisait pas son âge (39 ans), arrivant même avant tous ses adversaires sous le panier lors d’une contre-attaque ! Parfois brouillons, les Français se distinguaient surtout par une défense agressive, les Argentins ne surnageant que grâce à un bon 3/7 à trois points. Et la France ne possédait qu’un point d’avance au bout de 10 minutes : 21-20.

Changement complet au deuxième quart-temps : en jouant plus simplement et plus vite, en défendant sur les lignes de passe (4 interceptions sur le quart-temps dont 3 pour le seul Mathias Lessort), en enchaînant les contre-attaques, les Français trouvaient des paniers faciles, avec un Nando de Colo magistral à la distribution : 9/14 en dix minutes, avec un joli 4/4 à trois points. Seule ombre au tableau,

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