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Les Ligues nationales européennes attaquent l’Euroleague !

L’ULEB, représentant les ligues nationales professionnelles de basket en Europe vient de rejoindre la fédération internationale dans sa plainte contre ECA, l’entreprise qui gère l’Euroleague, déposée auprès de la commission européenne.

L’ULEB, représentant les ligues nationales professionnelles de basket en Europe vient de rejoindre la fédération internationale dans sa plainte contre ECA, l’entreprise qui gère l’Euroleague, déposée auprès de la commission européenne.

Jordi Bertomeu doit commencer à se sentir bien seul. En France, Alain Béral le président de la ligue nationale française explique depuis longtemps et très clairement le danger que fait peser la politique de l’Euroleague sur tout le basket européen, en particulier les ligues nationales. Le président de la fédération française Jean-Pierre Suitat a lui aussi, en octobre 2019 lors de l’AG de la fédération, mis en garde on ne peut plus clairement contre l’attitude destructive d’ECA. Position défendue depuis longtemps par la puissante fédération espagnole via son président Jorge Garbajosa, ou encore le président de la fédération russe Andrei Kirilenko et bien d’autres acteurs du basket européen.

Désormais, via l’ULEB, ce sont les onze principales ligues nationales européennes de basket qui attaquent au niveau juridique la politique d’ECA, entité qui gère l’Euroleague et l’Eurocup, en rejoignant la plainte déposée par la fédération internationale en 2016 auprès de la commission européenne pour « abus de position dominante sur le marché des compétitions européennes de clubs et attitude anti-concurrence. »

Les intérêts particuliers des onze clubs à qui Jordi Bertomeu a promis une licence à vie, système qui crée une « Euroleague à deux vitesses » de l’aveu même de Marco Baldi, manager général de l’Alba Berlin qui participe pourtant à la compétition, viennent désormais ouvertement menacer tout le basket européen de clubs et vient s’ajouter aux perturbations sur le rassemblement des équipes nationales pour les fenêtres de qualification aux grandes compétitions internationales. L’augmentation importante du nombre de matches en Euroleague cette saison, décision prise sans aucune concertation avec les ligues nationales, la volonté d’ECA de lorgner sur les créneaux de matches les week-ends, promesse de revenus supplémentaires, pour financer une compétition où les plus gros clubs affichent quoi qu’il arrive des déficits de plusieurs dizaines de millions d’euros, a fait déborder le vase du mécontentement partout en Europe.

« ECA fait du tort au basket européen, à la fois au niveau national mais aussi international »

« Ensemble, avec les membres de ligues, nous travaillons dur pour protéger les principes sportifs du jeu, à la fois au niveau national et dans les compétitions internationales de club », ainsi explique dans un communiqué publié mercredi 22 janvier Tomas Van Den Spiegel, le président de l’ULEB. « Et nous allons continuer à le faire. Nous croyons que tous les clubs devraient avoir l’opportunité de se mesurer au plus haut niveau et nous voulons que le rêve du basket international soit possible pour tous les clubs à tous les niveaux. Quand on voit la façon dont les décisions de ECA ont impacté le calendrier au cours des dernières années et l’aléatoire qui préside au système d’accès aux compétitions que cette entité gère, nous avons tous senti le besoin d’entreprendre une action pour défendre nos droits. Voilà pourquoi l’ULEB a officiellement rejoint la plainte déposée à la Commission Européenne, initialement déposée par la FIBA contre ECA pour ses agissements qui entrave la concurrence. Nous sommes tous convaincus qu’il s’agit d’un pas important pour la défense du modèle sportif européen dans le basket et nous avons hâte d’expliquer à la Commission Européenne comment ECA fait du tord au basket européen, à la fois au niveau national mais aussi international. »

Le 21 janvier, la Basketball Champions League, coupe d’Europe lancée par la FIBA il y a trois ans, dont onze des principales ligues nationales sont désormais actionnaires, annonçait passer à la vitesse supérieure avec l’arrivée d’un partenaire américain d’envergure dans le cadre d’un partenariat financier et de savoir-faire. Pour proposer une alternative au modèle d’ECA rejeté par l’ensemble des acteurs du basket européen. 2020 sera-t-elle l’année d’un mouvement de fond dans le basket européen de club ?

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