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La place des U21 en Europe : La Turquie entre progrès et médiocrité

Photo d’ouverture : Alperen Sengun – Bandirma (photo : BCL) En Turquie, les U21 sont nombreux à entrer sur le terrain et à avoir du temps de jeu. Le signe de la bonne santé de la formation turque ? Lorsque l’on regarde les chiffres de plus près, on s’aperçoit que la situation n’est pas si rose qu’el

Photo d’ouverture : Alperen Sengun – Bandirma (photo : BCL)

En Turquie, les U21 sont nombreux à entrer sur le terrain et à avoir du temps de jeu. Le signe de la bonne santé de la formation turque ? Lorsque l’on regarde les chiffres de plus près, on s’aperçoit que la situation n’est pas si rose qu’elle en a l’air.

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Qu’il est loin le temps où la BSL, le championnat turc de première division, accueilllait en son sein des U21 tels que le Serbe Bogdan Bogdanovic, le Croate Dario Saric ou le Turco-Macédonien Cedi Osman (tous trois aujourd’hui joueurs majeurs en NBA). Et pourtant, c’était en 2015. À l’époque, 12 U21 disposaient de temps de jeu, marquant 4,1 points et générant 2,8 d’évaluation en 13,2 minutes, signe déjà que, derrière ces trois stars en devenir (10,8 points et 8,6 d’éval en 23,3 mn pour Bogdanovic, 9,0 points et 6,0 d’éval en 20,5 mn pour Osman, 9,7 points et 8,8 d’éval en 23,2 mn pour Saric), le niveau moyen des U21 turcs n’était pas très élevé.

Aujourd’hui, la donne a changé. Difficile de penser que les successeurs de ces grands noms feront une carrière similaire. Pourquoi ? Parce que le réservoir de jeunes turcs ne produit pas de statistiques particulièrement impressionnantes, alors que ce-dit réservoir ne cesse d’enfler. Ainsi, alors que la saison dernière, ils avaient été 41 U21 à entrer au moins une fois en jeu, ils sont cette année 47 (soit le 4e meilleur total de notre étude). Et ils sont aujourd’hui 17 à avoir du temps de jeu (5e de notre étude) au lieu de 16 un an plus tôt. Le tout avec, de plus, 5 joueurs de 2001 et après bénéficiant de responsabilités (2e ligue de notre étude).

Sehmus Hazer – Bandirma (Photo : BCL)

Mais alors, où le bât blesse-t-il ? Dans la production de ces jeunes. En 2018-19, les 41 U21 entrés au moins une seconde en jeu produisaient 2,3 points et 2,4 d’éval en 7,8 minutes, ils sont descendus cette saison à 1,7 point et 1,8 d’éval en 6,1 mn. La baisse est encore plus flagrante pour ceux qui ont du temps de jeu : de 4,1 points et 3,9 d’éval en 11,9 mn en 2018-19, on est passé à 3,1 points et 3,2 d’éval en 9,8 mn (des chiffres qui placent la BSL en 10e et 11eposition, sur 11, de notre étude). Les jeunes Turcs (tous les U21 de BSL ont cette nationalité, dont un bi-national Américano-Turc, Troy Selim Sav) jouent, mais de moins en moins longtemps et pour un rendement en retrait. En outre, ils ne sont plus que 9 à passer plus de 10 mn sur le terrain (6e de notre étude) contre 11 la saison précédente.

Furkan Haltali – Bandirma (Photo : BCL)

Le cinq majeur

Ce reflux se traduit également par une baisse du rendement du cinq majeur turc. La saison passée, en 16,7 minutes, il valait 6,1 points et 5,8 d’éval. Cette année, ils ne jouent plus que 13,0 minutes, pour 5,0 points et 5,6 d’éval (soient les 9e, 8eet 8e performances respectives de notre étude). Une tendance à la baisse marquée, donc, en perdant près de 4 mn/match et 1,1 point de moyenne.

Onuralp Bitim – Pinar Karsiyaka (Photo : FIBA Europe)

Un joueur symbolise cette décrue : Onuralp Bitim (1999) est passé à l’intersaison de l’Anadolu Efes Istanbul au Pinar Karsiyaka, une équipe de haut de tableau (2e à l’arrêt du championnat, derrière l’Anadolu Efes). Mais, s’il valait 6,0 points et 5,2 d’éval en 11,4 mn la saison passée, il ne génère plus que 4,6 points et 4,8 d’éval pour le même temps de jeu. Pas exactement le signe d’une progression…

Seul point positif à relever dans ce cinq majeur, la présence de deux joueurs nés en 2002, le pivot Furkan Haltali et l’intérieur Alperen Sengun (voir plus loin), qui évoluent tous deux à Bandirma, équipe de milieu de tableau (7e) qui fait massivement appel aux jeunes joueurs (5 U21 disposant de temps de jeu).

Joueur Poste Club Nationalité Année naissance Matchs Minutes Points Evaluation
Sehmus Hazer 2 Bandirma Turquie 1999 22 18,8 7,2 5,8
Yigitcan Saybir 4 Anadolu Efes Turquie 1999 17 11,2 4,8 6,1
Alperen Sengun 4 Bandirma Turquie 2002 21 12,7 4,7 6,3
Onuralp Bitim 3 Pinar Karsiyaka Turquie 1999 21 11,3 4,6 4,8
Furkan Haltali 5 Bandirma Turquie 2002 19 11,2 3,5 5,0
                 
    Moyenne   2000,20 20,00 13,0 5,0 5,6

Les MVPs : Yigitcan Saybir et Alperen Sengun

Une fois n’est pas coutume, nous avons jugé qu’il était impossible de départager deux joueurs pour le titre – très honorifique – de MVP U21 d’un championnat. Ils ne sont pas les meilleurs marqueurs (Sehmus Hazer produit 7,2 points) mais ils présentent les deux meilleures évaluations et l’un d’eux est né en 2002, ce qui laisse augurer un avenir intéressant.

Yigitcan Saybir (à dr.) – Anadolu Efes (Photo : FIBA Europe)

Yigitcan Saybir joue pour l’Anadolu Efes, pour qui il est entré une fois en jeu cette saison en Euroleague (2 mn, 0 points, -2 d’éval, après avoir fait deux apparitions dans la même compétition en 2017-18 pour 0 point et -3.5 d’éval en 5,3 mn). Cela étant, ses performances actuelles ne montrent pas une grande progression : il valait 5,7 points en BSL en 2017-18 et 4,6 points et 4,8 d’éval la saison passée. Il fait un peu mieux cette saison, avec un peu plus de temps de jeu (10,0 mn l’année dernière) mais l’explosion se fait encore attendre.

Pour sa part, Alperen Sengun évolue sur le même poste d’intérieur à Bandirma, où il joue depuis 2014. La saison passée, il faisait partie de l’équipe réserve de Bandirma, pour laquelle il marquait 10,8 points pour 12,7 d’éval, ce qui lui a valu une promotion en équipe première. Malgré son jeune âge, il se montre déjà rentable, comme le démontrent ses 6,6 points et 7,1 d’éval en 14,9 mn en BCL. On l’y a même vu passer 25 points et 13 rebonds (28 d’éval) contre Nymburk. Un joueur d’avenir.

En conclusion

À de rares exceptions près (Alperen Sengun en premier lieu), la BSL ne semble pas recéler de jeunes joueurs promis à un haut niveau. Il faut dire que le prospect n°1 turc, Omer Yurtseven, évolue en NCAA depuis 2016, à NC State puis Georgetown. Et si le championnat turc donne la possibilité à ses U21 de s’exprimer, peu sont ceux qui en tirent profit. Il faudra que d’autres équipes suivent l’exemple de l’Anadolu Efes et de Bandirma, qui accordent leur confiance à de très jeunes joueurs (2001 ou 2002) pour que le niveau se relève.

Prochain championnat étudié : la Ligue Adriatique

Pour retrouver l’article introductif de ce dossier, c’est ICI

Pour l’article sur la BBL allemande , c’est ICI

Pour l’article sur l’EBL belge, c’est ICI

Pour l’article sur la Liga ACB espagnole, c’est ICI

Pour l’article sur la Jeep Élite française, c’est ICI

Pour l’article sur l’A1 League grecque, c’est ICI

Pour la Winner League israélienne, c’est ICI

Pour la Serie A1 italienne, c’est ICI

Pour la LKL lituanienne, c’est ICI

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Qu’il est loin le temps où la BSL, le championnat turc de première division accueilllait en son sein des U21 tels que le Serbe Bogdan Bogdanovic, le Croate Dario Saric ou le Turco-Macédonien Cedi Osman (tous trois aujourd’hui joueurs majeurs en NBA). Et pourtant, c’était en 2015. À l’époque, 12 U21 disposaient de temps de jeu, marquant 4,1 points et générant 2,8 d’évaluation en 13,2 minutes, signe déjà que, derrière ces trois stars en devenir (10,8 points et 8,6 d’éval en 23,3 mn pour Bogdanovic, 9,0 points et 6,0 d’éval en 20,5 mn pour Osman, 9,7 points et 8,8 d’éval en 23,2 mn pour Saric), le niveau moyen des U21 turcs n’était pas très élevé.

Aujourd’hui, la donne a changé. Difficile de penser que les successeurs de ces grands noms feront une carrière similaire.

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