Aller au contenu

Le Top 10 des meilleurs Européens 2003 : tous les espoirs leur sont permis

Photo d’ouverture : Fedor Zugic – Buducnost (Photo : Euroleague) Ils ont 16-17 ans et pourtant certains d’entre-eux ont déjà effectué leurs premiers pas dans un championnat national de premier plan et en coupes d’Europe. Pendant ce temps, les autres ferraillent contre d’autres jeunes, parfois plus â

Photo d’ouverture : Fedor Zugic – Buducnost (Photo : Euroleague)

Ils ont 16-17 ans et pourtant certains d’entre-eux ont déjà effectué leurs premiers pas dans un championnat national de premier plan et en coupes d’Europe. Pendant ce temps, les autres ferraillent contre d’autres jeunes, parfois plus âgés, avec bonheur. Et ils dominent dans leur catégorie d’âge. Certains deviendront des stars, d’autres connaîtront probablement l’échec. Lesquels ? L’avenir nous le dira…

[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]

Autant l’on peut avoir quelques certitudes sur l’avenir de la plupart des joueurs nés en 2002 ou après présentés dans ce dossier, autant il est bien difficile de prévoir quels seront ceux nés en 2003 (et à plus forte raison les 2004, abordés lundi prochain) qui connaîtront un avenir radieux et ceux qui disparaîtront des écrans avant l’âge adulte. Car il ne faut pas se voiler la face, il est plus que probable qu’il n’y aura pas 100 % des joueurs que nous vous présentons ici qui deviendront des professionnels de haut niveau. Non pas que leur talent soit à mettre en doute, ils ne seraient pas dans notre sélection en ce cas, mais simplement parce que le chemin vers les sommets du basket est long, tortueux, parsemé d’éventuelles multiples embuches qui peuvent à tout moment stopper une ascension.

Bien sûr, il est impossible de prédire qu’Untel sera une star de la NBA alors que TelAutre finira dans l’anonymat d’une troisième division nationale. Et c’est tant mieux. Nous aurons encore plusieurs années devant nous pour scruter l’évolution de tous ces jeunes joueurs qui, à défaut d’être déjà présents sur de grandes scènes (championnat national de haut niveau, coupe d’Europe…), font déjà preuve de toutes leurs capacités et de leur potentiel dans des compétitions moins huppées ou des championnats nationaux ou internationaux de jeunes. Et c’est dans ce dernier contexte que l’on peut mesurer la valeur actuelle de ces prospects : face à des jeunes basketteurs de leur âge, voire confrontés à d’autres nés quelques années plus tôt (certains s’alignent dans des championnats U19 ou U21 avec un certain bonheur), ils font étalage de leur talent. Et, bien évidemment, de toutes les lacunes habituelles chez des garçons en pleine croissance pour la plupart et au corps loin d’être « fini » (au sens « finalisé » du terme). Lacunes qui prennent des formes diverses selon le profil de chacun. Logiquement, tous manquent d’expérience, de « vécu basketballistique » mais, alors que certains, physiquement en avance, doivent plutôt travailler les aspects techniques du jeu, d’autres encore un peu « bébés » sont plutôt amenés à développer leur physique tout en progressant sur les aspects tactiques et collectifs.

Ce qui est sûr, c’est que pour arriver au plus haut niveau, tous ont devant eux une montagne de travail à abattre. Mais ils sont déjà des joueurs fascinants. Que, comme à l’habitude, nous vous présentons ci-dessous par ordre alphabétique, sans notion de hiérarchisation.

Matija Belic (2,01 m, ailier/ailier-fort, Serbie, Mladost)

Ses stats 2019-20 :

KLS (Serbie) : 25 matchs, 26,0 minutes, 11,4 points, 4,3 rebonds, 1,4 passe, 12,2 d’évaluation

Euro U16 2019 : 7 matchs, 31,1 mn, 18,7 pts, 10,1 rbds, 2,1 pds, 21,0 d’éval

Matija Belic – Mladost (Photo : FIBA)

Capable par sa polyvalence d’alterner sur les postes 3 et 4, Matija Belic s’est présenté comme la première option offensive de la Serbie lors de l’Euro U16. Un statut qu’il a assumé avec classe, notamment grâce à un bon 38,7 % à trois-points, l’un de ses points forts – en championnat serbe, la KLS, il en est à 42,6 % dans l’exercice. Peu athlétique pour le moment du fait d’un physique encore très juvénile, le natif de Belgrade bénéficie en revanche d’une grande puissance, qui lui permet de finir au cercle en résistant aux contacts ou de prendre de nombreux rebonds. Doté d’un très bon QI basket et de bons fondamentaux, il doit toutefois travailler sur sa conduite de balle main gauche (il est droitier) et sa vitesse de déplacement. Leader dans l’âme, il n’est pas toujours très performant en défense, notamment face à des joueurs plus vifs que lui, mais il compense par sa large panoplie offensive. Lui reste maintenant à se forger un physique à la hauteur de son talent pour viser les plus hauts sommets du basket européen et mondial.

Adem Bona (2,06 m, pivot, Turquie, Pinar Karsiyaka)

Ses stats 2019-20 :

BSL (Turquie) : 5 matchs, 3,6 mn, 0,8 pt, 0,6 rbd, 0 pd, 1,2 d’éval

Eurocup : 4 matchs, 2,4 mn, 0,5 pt, 0,3 rbd, 0 pd, -0,3 d’éval

Euro U16 2019 : 7 matchs, 25,8 mn, 14,1 pts, 10,3 rbds, 0,7 pd, 21,4 d’éval

Euro U18 2019 : 7 matchs, 18,5 mn, 4,9 pts, 5,1 rbds, 0,6 pd, 8,7 d’éval

Adem Bona – Pinar Karsiyaka (Photo : FIBA)

Coéquipier de l’international français Amath Mbaye à Pinar Karsiyaka, Adem Bona est avant tout un athlète exceptionnel, puissant, doté d’une grande vitesse de pieds, explosif. Ce qui lui permet de facilement conclure près du cercle, même avec un défenseur collé à lui. En outre, le natif de Lagos (Nigéria) dispose déjà d’une bonne qualité de dribble et de lecture du jeu sur pick & roll. En revanche, le Nigérian découvert par le coach turc Türkay Cakiroglu (et rapidement naturalisé Turc) souffre d’une mécanique de tir très perfectible. S’il tourne aux alentours de 60 % aux tirs dans les compétitions auxquelles il a pris part, c’est parce que la plupart de ses shoots sont des dunks ou des lay ups. Il ne prend pratiquement jamais de tir à trois-points, sauf lors du dernier Euro U16, où il scorait à 60,0 % dans l’exercice ! Une stat en trompe-l’œil, comme le démontrent ses pourcentages catastrophiques aux lancers francs : 41,4 % à l’Euro U16, 30,8 % à l’Euro U18… En tout cas, la précocité du phénomène athlétique n’est pas à mettre en doute : outre quelques apparitions anecdotiques mais révélatrices de la confiance qui lui est accordée en championnat turc et en Eurocup, il a donc disputé l’Euro U18 de 2019 (avec deux ans d’avance, donc), finissant le tournoi avec la troisième évaluation de la Turquie ! Pour le futur, ce contreur de haut niveau (1,7 par match à l’Euro U18, 4,0 à l’Euro U16) va devoir travailler son tir, ses fondamentaux individuels et collectifs ainsi que la défense sur le pick & roll. En tout cas, il est déjà sur les tablettes des spécialistes de la NBA, qui le classent à la 11e place dans les prévisions de draft 2022.

Davide Casarin (1,97 m, arrière/ailier, Italie, Venise)

Ses stats 2019-20 :

Lega A (Italie) : 6 matchs, 2,7 mn, 0,7 pt, 0,2 rbd, 0,2 pd, 0,5 d’éval

Eurocup : 2 matchs, 7,5 mn, 2,0 pts, 0,5 rbd, 1,5 pd, 2,0 d’éval

ANGT Kaunas : 4 matchs, 33,1 mn, 17,5 pts, 5,8 rbds, 3,8 pds, 10,5 d’éval

Euro U16 2019 : 6 matchs, 26,4 mn, 15,5 pts, 5,3 rbds, 4,2 pds, 16,2 d’éval

Euro U18 2019 : 4 matchs, 19,1 mn, 8,8 pts, 2,5 rbds, 2,3 pds, 5,3 d’éval

Davide Casarin – Venise (Photo : FIBA)

Le fils du président du club Umana Reyer Venezia n’a pas eu droit à quelques apparitions en Lega A et en Eurocup pour son statut, mais bien pour son talent. Un talent par exemple démontré lors de la Next Gen Cup italienne, qui oppose des équipes U18 de clubs : le Vénitien de naissance a réalisé en finale de ce tournoi une sortie à 22 points et 17 rebonds, ce qui lui a valu le titre de MVP de la phase finale. Gros scoreur, très intense, Davide Casarin est aussi, à l’heure actuelle, ce que l’on appelerait un « croqueur », un joueur pour qui le seul mauvais tir est celui qui n’est pas pris. Et peu importe que cela rentre ou pas. À l’Euro U18, il prenait 10,8 shoots par match pour des pourcentages de 25,1 % à deux-points et de 25,0 % à trois-points ; à l’Euro U16, c’étaient 11,3 shoots, 56,5 % à deux-points, 29,3 % à trois-points ; à l’ANGT de Kaunas, ce fut encore « pire », avec plus de 20 tirs par match (!) avec une « réussite » de 30,4 % à deux-points et de 17,9 % à trois-points. Le principal axe de travail du jeune homme est donc tout trouvé : se calmer en attaque et faire plus jouer ses coéquipiers. Pour le reste, le garçon est plutôt en avance pour son âge sur l’aspect physique, doté d’une bonne technique individuelle mais il doit apprendre à se discipliner et gagner en qualités athlétiques. En bref, s’il mûrit en corrigeant ses excès, il peut viser haut. À lui de se rappeler que le basket est un sport collectif…

Sasa Ciani (2,06 m, pivot, Slovénie, Primorska Koper)

Ses stats 2019-20 :

ABA : 4 matchs, 1,8 mn, 0 pt, 0,5 rbd, 0 pd, 0,3 d’éval

SKL (Slovénie) : 4 matchs, 7,8 mn, 0,8 pt, 1,3 rbd, 0,3 pd, 0,5 d’éval

ABA U19 : 5 matchs, 34,2 mn, 16,8 pts, 12,2 rbds, 1,6 pd, 22,6 d’éval

Euro U16 2019 : 7 matchs, 29,4 mn, 13,4 pts, 11,4 rbds, 1,0 pd, 21,7 d’éval

Sasa Ciani – Primorska Koper (Photo : ABA)

Rebondeur de première force, le natif de Sempeter pri Gorici (Slovénie) est un pivot plutôt mobile et assez adroit dans la raquette. Lors de l’Euro U16, il a ainsi tourné à 49,3 % aux tirs, sur un volume de 9,9 shoots pris par match. Bon joueur dos au panier, contreur de bon niveau, Sasa Ciani toit en revanche s’étoffer physiquement, ce qui lui permettra d’être plus efficace en défense, alors qu’il se fait pour le moment régulièrement enfoncer par des joueurs plus costauds. Il va également devoir travailler sur sa mobilité et ses fondamentaux sur sa main faible. Une fois cela accompli, ces nouveaux atouts viendront compléter une panoplie déjà replète, comprenant notamment une bonne vision du jeu. S’il grandit encore un peu tout en se renforçant, il aura alors les armes pour attirer de grandes écuries européennes ou nord-américaines.

Ousmane Dieng (2,03 m, meneur/arrière, France, Centre Fédéral)

Ses stats 2019-20 :

NM1 : 20 matchs, 24,5 mn, 10,2 pts, 3,0 rbds, 1,5 pd, 7,2 d’éval

ANGT Belgrade : 4 matchs, 27,5 mn, 12,8 pts, 5,0 rbds, 2,0 pds, 13,3 d’éval

Euro U16 2019 : 7 matchs, 22,3 mn, 8,9 pts, 2,7 rbds, 3,6 pds, 7,9 d’éval

Ousmane Dieng – Centre Fédéral (Photo : Euroleague)

Ousmane Dieng présente un profil peu banal, celui d’un « combo guard », meneur/arrière, mesurant déjà 2,03 m. Et cela ne manque pas d’attirer les convoitises : il est dans le viseur de grands programmes NCAA pour la saison 2021-22, dont Duke. D’ici là, il continuera à travailler au Pôle France, dont les entraîneurs ne tarissent pas d’éloges à son sujet, évoquant sa compréhension du jeu, sa fluidité, sa détermination, son sérieux, sa panoplie offensive, sa conduite de balle, son sens de la passe, sa polyvalence : il peut en effet jouer sur les postes 3 et 4 épisodiquement, en sus de son poste habituel. Bon passeur, intelligent, devenant de plus en plus adroit (56,7 % à deux-points et 35,0 % en NM1, face à des adultes), il doit en revanche travailler pour se renforcer physiquement, gagner en agressivité, améliorer sa vitesse de pieds et sa latéralité pour progresser en défense. Un statut de prospect NBA, confirmé par sa 7e place dans les mock draft 2022.

Lefteris Mantzoukas (2,07 m, ailier/ailier-fort, Grèce, Promitheas Patras)

Ses stats 2019-20 :

HEBA (Grèce) : 14 matchs, 11,9 mn, 3,1 pts, 1,5 rbd, 0,4 pd, 3,3 d’éval

Eurocup : 6 matchs, 10,4 mn, 2,8 pts, 1,2 rbd, 0,5 pd, 1,8 d’éval

ANGT Munich : 4 matchs, 39,0 mn, 32,0 pts, 12,8 rbds, 3,0 pds, 38,3 d’éval

Euro U16 2019 : 7 matchs, 33,5 mn, 15,0 pts, 9,1 rbds, 2,7 pds, 14,1 d’éval

Lefteris Mantzoukas – Promitheas Patras (Photo : Euroleague)

Précoce, Lefteris (ou Elefterios, selon les traductions) Mantzoukas ? Pour confirmer cette idée, il suffit d’une information : il est entré en jeu pour la première fois avec Patras, contre la réserve d’Olympiakos et pour 31 minute (!), à 14 ans, 10 mois et 6 jours ! Un record en Grèce, évidemment. Marquant deux lancers-francs, il devient également le plus jeune scoreur de l’HEBA puis, trois mois plus tard, le plus jeune joueur à démarrer dans un cinq majeur, toujours contre l’Olympiakos. Ce genre de faits d’arme ne garantit pas forcément la qualité d’un joueur. Mais le grand ailier, également poste 4, a montré par la suite qu’il n’était pas qu’un feu de paille. Dominant dans les compétitions de jeunes, il s’est également installé dans la rotation de l’équipe première de Patras. Lisant bien le jeu, mobile, capable de pénétrer dans la raquette, bon rebondeur, Lefteris Mantzoukas est capable de performances assez ahurissantes, comme ce match, à l’ANGT, où il a compilé (face à l’Alba Berlin) rien moins que 49 points et 19 rebonds pour 65 d’évaluation ! Très adroit près du cercle, il a en revanche une tendance certaine à prendre tous les tirs dans les catégories de jeunes, avec une réussite très aléatoire à trois-points : 15 tirs/match à l’Euro U16 pour 27,0 % à trois-points, 20 tirs/match à l’ANGT, pour 65,1 % à deux-points et 24,3 % à trois-points (sans compter 5,0 balles perdues par match…). Autant dire que le Grec possède une belle marge de progression sur sa sélection de shoots et sur son adresse de loin. Son manque de qualités athlétiques actuelles le pénalise également en défense, alors que sa technique, notamment le dribble, reste à peaufiner. Cela étant, par son agressivité offensive et sa large palette de mouvements ne manquent pas d’attirer l’attention de grands clubs. Ainsi, il devrait normalement signer à l’Olympiakos cet été. Et la NBA surveillera ses progrès, lui qui est actuellement placé juste en dehors des 60 élus prévus pour la draft 2022.

Iaroslav Niagu (2,11 m, pivot, Russie, Lokomotiv Kuban-2)

Ses stats 2019-20 :

VTB U21 : 3 matchs, 10,0 mn, 1,3 pt, 3,3 rbds, 0 pd, 2,0 d’éval

Euro U16 2019 : 7 matchs, 25,5 mn, 12,1 pts, 9,9 rbds, 2,7 pds, 19,0 d’éval

Iaroslav Niagu – Lokomotiv Kuban (Photo : FIBA)

Longiligne, mobile pour sa taille, doté d’une bonne vitesse de pieds, lisant bien le jeu, Iaroslav Niagu possède déjà de belles qualités pour un pivot de grande taille. Évidemment, comme beaucoup de grands, s’il peut se montrer dominant face à des joueurs de son âge, il est moins à l’aise lorsqu’il est opposé à des basketteurs plus développés, comme le montrent ses statistiques en VTB U21, où il ne tourne qu’à 40,0 % au shoot. S’il peut se révéler bon passeur, il est en revanche actuellement incapable de s’écarter du cercle en attaque, ne shootant quasiment jamais derrière la ligne à trois-points. Et son pourcentage aux lancers francs à l’Euro U16, 64,3 %, montre qu’il a encore des progrès à effectuer sur sa mécanique de tir. Solide malgré un physique encore fluet, il peut se frotter à des pivots lourds en attaque comme en défense. Un autre point fort de son jeu tient au fait qu’il perd peu de balles : 1,4 seulement à l’Euro U16. S’il n’est pas encore dans le viseur des franchises NBA, sa progression éventuelle pourrait l’amener à être drafté. Il faudra pour cela qu’il se renforce physiquement et polisse son shoot à mi-distance.

Matteo Spagnolo (1,93 m, meneur/arrière, Italie, Real Madrid)

Ses stats 2019-20 :

ACB (Espagne) : 1 match, 0,6 mn, 0 pt, 0 rbd, 0 pd, 0 d’éval

ANGT Munich : 4 matchs, 22,5 mn, 9,5 pts, 4,3 rbds, 3,3 pds, 9,8 d’éval

Euro 2021 (qualifications) : 2 matchs, 7,5 mn, 1,5 pt, 0,5 rbd, 0,5 pd, 0,5 d’éval

Euro U16 2019 : 7 matchs, 29,2 mn, 16,3 pts, 6,7 rbds, 2,6 pds, 17,7 d’éval

Matteo Spagnolo – Real Madrid (Photo : Euroleague)

S’il n’a guère eu l’occasion de s’exprimer avec les professionnels du Real Madrid, le « combo guard » (pouvant alterner sur les postes de meneur et d’arrière) au nom prédestiné à jouer en Espagne a quand même attiré l’attention en Italie. Même si les meilleurs joueurs de la Squadra Azzura n’étaient pas présents lors des fenêtres internationales, retenus par la NBA ou l’Euroleague, il n’est en effet pas banal que le sélectionneur d’un pays tel que l’Italie fasse appel à un « gamin » de 16 ans pour des matchs à haute pression comme ceux des qualifications à l’Euro 2021 senior. Certes, lors des deux matchs auxquels il a pris part, il n’a shooté qu’à 33 % (0,5/1,5 aux tirs) et a perdu 1,5 balle par rencontre, mais il a tout de même réussi à tenir sa place sans rougir. Pas donné à tout le monde. Et il a démontré à l’Euro U16 qu’il était dominant dans sa classe d’âge, finissant dans le cinq majeur du tournoi. Très talentueux, bon shooteur, agressif, joueur intelligent et lisant bien le jeu, notamment sur pick & roll, le natif de Brindisi possède un jeu d’attaque complet. De l’autre côté du terrain, il se montre également très agressif mais manque parfois de mobilité latérale et de coffre lorsqu’il est opposé à des arrières ou des ailiers plus puissants. Ce gros travailleur semble avoir un avenir en NBA, pour peu qu’il prenne du muscle, améliore son adresse à longue distance et gagne en mobilité.

Tristan Vukcevic (2,08 m, ailier-fort/pivot, Serbie/Suède/Grèce, Real Madrid 2)

Ses stats 2019-20 :

EBA (Espagne, 4e division) : 20 matchs, 21,8 mn, 13,0 pts, 5,1 rbds, 1,1 pd, 14,3 d’éval

ANGT Munich : 4 matchs, 17,2 mn, 16,0 pts, 4,8 rbds, 1,3 pd, 17,8 d’éval

Tristan Vukcevic – Real Madrid (Photo : Euroleague)

Si vous recherchez sur Internet les statistiques de Tristan Vukcevic, vous n’êtes pas au bout de vos peines. Non pas que le joueur n’y figure pas, mais parce que ce n’est pas sous ce nom, plutôt sous celui de Tristan Tsalikis-Vouktsevits, qu’il apparaît dans le roster de l’équipe réserve du Real Madrid. En effet, son père, ancien international serbe, dispose aussi de la nationalité grecque, pays qui le connaît sous le patronyme de Ntoussan Tsalikis-Vouktsevits. Et comme sa mère est suédoise, le jeune homme possède trois passeports, serbe, suédois et grec. Sans compter qu’au Real, on aurait bien aimé naturaliser le natif de Belgrade, afin de pouvoir le faire jouer comme Espagnol. Du reste, il n’est pour l’instant pas apparu dans les compétitions internationales de jeunes car il hésitait sur le choix de sa nationalité sportive avant d’opter, cet été, pour la Serbie. Qui n’aura qu’à se féliciter de la présence d’un joueur au fort caractère, très athlétique, bondissant, rapide, possédant un arsenal offensif varié et déjà très abouti. En revanche, il va falloir que le joueur prenne du muscle pour exister à plus haut niveau et, surtout, qu’il améliore son comportement, lui qui est capable de s’arrêter de jouer en défense en plein milieu d’un match ou de se montrer très individualiste. Gros scoreur, l’ailier-fort, qui peut aussi jouer pivot, fait preuve d’une belle adresse de près comme de loin, même si son tir à trois-points est loin d’être stabilisé : il peut tourner dans l’exercice à 41,8 % en EBA comme afficher un terrible 0/10 lors de l’ANGT. Rien de rédhibitoire, comme le prouve son adresse aux lancers francs, de 82,8 % à l’ANGT. S’il mûrit, gagne en dureté et en gestion de la balle (2,2 balles perdues en EBA, 2,3 à l’ANGT), il possède tous les arguments pour s’imposer à haut niveau. Il faut juste que la tête suive…

Fedor Zugic (1,98 m, arrière, Monténégro, Buducnost Podgorica)

Ses stats 2019-20 :

ABA : 3 matchs, 5,0 mn, 0,7 pt, 0,3 rbd, 0,3 pd, -0,3 d’éval

ABA U19 : 5 matchs, 32,6 mn, 28,8 pts, 2,8 rbds, 3,0 pds, 24,0 d’éval

ANGT (Stella Azzura Rome) : 4 matchs, 25,8 mn, 18,3 pts, 2,3 rbds, 2,8 pds, 12,0 d’éval

Fedor Zugic – Buducnost Podgorica (Photo : Euroleague)

Voici encore un joueur très précoce, qui a même pointé le bout de son nez en Euroleague en 2018-19, lorsque le Buducnost Podgorica s’alignait dans cette coupe d’Europe. Certes, il n’a fait que passer l’espace d’une quarantaine de secondes, mais cela démontre la confiance qu’on lui accorde au sein du club monténégrin. Très adroit, le natif de Kotor (Monténégro) ne refuse jamais un tir mais son taux de réussite fait qu’on lui pardonne : 17,6 shoots/match en ABA U19 (dont 8,2 à trois-points) pour 52,3 % aux tirs et 39,0 % à trois-points, 13,3 tirs/match à l’ANGT pour 47,2 % aux tirs et un très beau 48,0 % à trois-points sur 6,3 tentatives. Très athlétique, doté d’un jeu d’attaque complet, vif, rapide, plutôt bien bâti, agressif, Fedor Zugic présente de nombreuses qualités. Contrebalancées par une tendance à parfois jouer complètement à l’envers et une propension à perdre des ballons : 2,2 par match en ABA U19 et 4,0 par rencontre à l’ANGT, qu’il a joué avec la Stella Azzura Rome, prêté par son club. En polissant son jeu, en gagnant en régularité et en discipline et en améliorant son tir en mouvement, il devrait rapidement progresser dans les mock drafts NBA, lui qui n’y figure pour le moment pas encore. Un « oubli » qui devrait être rapidement réparé.

Ils méritent aussi l’attention

Duje Brala (1,96 m, ailier, Croatie, Zadar)

Ses stats 2019-20 :

ABA : 1 match, 1,4 mn, 1 pt, 1 rbd, 0 pd, -1 d’éval

ABA U19 : 5 matchs, 30,6 mn, 17,0 pts, 8,4 rbds, 2,2 pds, 18,8 d’éval

Premijere Liga (Croatie) : 1 match, 6,2 mn, 5 pts, 0 rbd, 1 pd, 5 d’éval

Euro U16 2019 : 7 matchs, 35,9 mn, 16,6 pts, 6,9 rbds, 3,6 pds, 14,6 d’éval

Tomislav Ivisic (2,11 m, ailier-fort, Croatie, Sibenik/Cibona Zagreb)

Ses stats 2019-20 :

Premijere Liga (Croatie) : 14 matchs, 9,5 mn, 3,5 pts, 2,5 rbds, 0,9 pd, 3,8 d’éval

ANGT Valence : 4 matchs, 12,5 mn, 4,5 pts, 2,3 rbds, 0,5 pd, 3,5 d’éval

Euro U16 2019 : 7 matchs, 35,2 mn, 10,9 pts, 9,6 rbds, 2,4 pds, 16,0 d’éval

Zvonimir Ivisic  (2,11 m, pivot, Croatie, Sibenik/Cibona Zagreb)

Ses stats 2019-20 :

Premijere Liga (Croatie) : 6 matchs, 3,5 mn, 1,7 pt, 1,0 rbd, 0,2 pd, 1,2 d’éval

ANGT Valence : 4 matchs, 17,5 mn, 8,0 pts, 6,5 rbds, 0 pd, 10,3 d’éval

Euro U16 2019 : 7 matchs, 25,7 mn, 13,3 pts, 6,9 rbds, 0,9 pd, 14,7 d’éval

Zvonimir Ivisic – Sibenik/Cibona Zagreb (Photo : Euroleague)

Konstantin Kostadinov (2,03 m, ailier-fort, Bulgarie, Real Madrid 2)

Ses stats 2019-20 :

EBA (Espagne, 4e division) : 21 matchs, 22,4 mn, 8,2 pts, 3,9 rbds, 0,9 pd, 7,8 d’éval

ANGT Munich : 4 matchs, 20,4 mn, 13,3 pts, 6,8 rbds, 0,8 pd, 13,5 d’éval

Euro U16 B 2019 : 8 matchs, 31,1 mn, 14,6 pts, 10,5 rbds, 4,6 pds, 25,0 d’éval

Armel Traoré (2,02 m, arrière/ailier, France, Centre Fédéral)

Ses stats 2019-20 :

NM1 : 19 matchs, 21,4 mn, 7,5 pts, 2,9 rbds, 0,9 pd, 7,3 d’éval

ANGT Belgrade : 4 matchs, 20,0 mn, 6,3 pts, 4,5 rbds, 1,5 pd, 7,5 d’éval

Euro U16 2019 : 7 matchs, 25,1 mn, 12,9 pts, 5,4 rbds, 1,7 pd, 12,9 d’éval

Armel Traoré – Centre Fédéral (Photo : Euroleague)

Lundi, la génération 2004

Pour retrouver l’introduction de ce dossier, c’est ICI

Pour retrouver les 1998, c’est ICI

Pour retrouver les 1999, c’est ICI

Pour retrouver les 2000, c’est ICI

Pour retrouver les 2001, c’est ICI

Pour retrouver les 2002, c’est ICI

x

x

[armelse]

Autant l’on peut avoir quelques certitudes sur l’avenir de la plupart des joueurs nés en 2002 ou après présentés dans ce dossier, autant il est bien difficile de prévoir quels seront ceux nés en 2003 (et à plus forte raison les 2004, abordés lundi prochain) qui connaîtront un avenir radieux et ceux qui disparaîtront des écrans avant l’âge adulte. Car il ne faut pas se voiler la face, il est plus que probable qu’il n’y aura pas 100 % des joueurs que nous vous présentons ici qui deviendront des professionnels de haut niveau. Non pas que leur talent soit à mettre en doute, ils ne seraient pas dans notre sélection en ce cas, mais simplement parce que le chemin vers les sommets du basket est long, tortueux, parsemé d’éventuelles multiples embuches qui peuvent à tout moment stopper une ascension.

Bien sûr, il est impossible de prédire qu’Untel sera une star de la NBA alors que TelAutre finira dans l’anonymat d’une troisième division nationale. Et c’est tant mieux. Nous aurons encore plusieurs années devant nous pour scruter l’évolution de tous ces jeunes joueurs qui, à défaut d’être déjà présents sur de grandes scènes (championnat national de haut niveau, coupe d’Europe…), font déjà preuve de toutes leurs capacités et de leur potentiel dans des compétitions moins huppées ou des championnats nationaux ou internationaux de jeunes. Et c’est dans ce dernier contexte que l’on peut mesurer la valeur actuelle de ces prospects : face à des jeunes basketteurs de leur âge, voire confrontés à d’autres nés quelques années plus tôt (certains s’alignent dans des championnats U19 ou U21 avec un certain bonheur), ils font étalage de leur talent. Et, bien évidemment, de toutes les lacunes habituelles chez des garçons en pleine croissance pour la plupart et au corps loin d’être « fini » (au sens « finalisé » du terme). Lacunes qui prennent des formes diverses selon le profil de chacun. Logiquement, tous manquent d’expérience, de « vécu basketballistique » mais, alors que certains, physiquement en avance, doivent plutôt travailler les aspects techniques du jeu, d’autres encore un peu « bébés » sont plutôt amenés à développer leur physique tout en progressant sur les aspects tactiques et collectifs.

Ce qui est sûr, c’est que pour arriver au plus haut niveau, tous ont devant eux une montagne de travail à abattre. Mais ils sont déjà des joueurs fascinants. Que, comme à l’habitude, nous vous présentons ci-dessous par ordre alphabétique, sans notion de hiérarchisation.

Matija Belic (2,01 m, ailier/ailier-fort, Serbie, Mladost)

Ses stats 2019-20 :

KLS (Serbie) : 25 matchs, 26,0 minutes, 11,4 points, 4,3 rebonds, 1,4 passe, 12,2 d’évaluation

Euro U16 2019 : 7 matchs, 31,1 mn, 18,7 pts, 10,1 rbds, 2,1 pds, 21,0 d’éval

[/arm_restrict_content] [arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]

Commentaires

Fil d'actualité