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Guide Pro B 2020-21 : Rouen veut retrouver ses standards

Photo d’ouverture : RMB – Maéva Parmentier Comme chaque saison, BASKET EUROPE offre à ses abonnés la présentation de chaque équipe de Pro B. Aujourd’hui, le Rouen Métropole SPO Basket. Vous pouvez obtenir 30 jours d’abonnement gratuits : ICI

Photo d’ouverture : RMB – Maéva Parmentier

Comme chaque saison, BASKET EUROPE offre à ses abonnés la présentation de chaque équipe de Pro B. Aujourd’hui, le Rouen Métropole SPO Basket. Vous pouvez obtenir 30 jours d’abonnement gratuits : ICI

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Lorsque l’on sort d’une saison (2018-19) où l’on a atteint la finale des play-offs, on ne peut se satisfaire de terminer l’exercice suivant à la 11e place (11 victoires-12 défaites). Et c’est le cas à Rouen, où l’opus 2019-20 a laissé un goût amer dans la bouche, notamment à cause d’une défense par trop permissive. Pour passer à autre chose et retrouver l’air des sommets de la Pro B, le Rouen Métropole Basket a profondément modifié son effectif, en effectuant plusieurs paris. Qui, s’ils s’avèrent payants, redonneront du lustre au club de la préfecture de la Seine-Maritime.

1 Le bilan de la saison passée

Depuis une saison 2016-17 maussade, terminée à la 11e place (16 v.-18 d.), Rouen n’avait plus jamais quitté les places qualificatives pour les play-offs de Pro B. Au point, en 2018-19, de finir 4e et, mieux encore, de disputer la finale de ces play-offs, perdue contre Orléans. Patatras, en 2019-20, le RMB a connu un exercice grisâtre, s’achevant une nouvelle fois à la 11e place, avec un bilan négatif. La principale raison de ces résultats moroses tient en un chiffre : 79,4. C’est à la fois le nombre de points marqués par les Rouennais sur la saison (8e attaque de Pro B), mais aussi celui du nombre de points encaissés (11e défense). Inutile de préciser qu’il est difficile de gagner un match si l’on encaisse autant de points que l’on en marque… Adroite aux tirs (46,1 % de réussite, 5e du championnat, mais sur un faible volume, 60,7 tirs par match, 16e de la division) et aux lancers francs (74,1 %, 3e de Pro B, sur un nombre conséquent de tentatives, 20,5, 4e) mais peu en réussite de loin (33,0 %, 16e, sur 25,0 tentatives, 7e), le RMB a aussi failli au rebond, notamment offensif (9,1 prises, 16e), et à la passe (17,6 passes décisives par match, 12e). Avec de l’autre côté du terrain une défense « portes ouvertes », il n’y avait guère mieux à espérer qu’une place dans le ventre mou du classement.

Zimmy Nwogbo – Photo : RMB – Maéva Parmentier

Mais cette porosité défensive n’est pas le seul fait qui explique cette saison ratée. Alexandre Ménard, l’entraîneur principal du RMB depuis 2017, synthétise les problèmes rencontrés par son équipe : « nous avons connu un début de championnat contrasté, gagnant à domicile mais perdant à l’extérieur (4 victoires pour 4 défaites sur les 8 premiers matchs, NDLR). Ensuite, nous avons coupé Domagoj Bosnjak (après 13 matchs, 8,2 points, 8,9 d’évaluation, NDLR) sans le remplacer. Puis Zimmy Nwogbo s’est blessé au genou et a fini la saison sur une jambe (11,7 pts, 12,2 d’éval au final, NDLR). Tout cela a entraîné une baisse de rendement et la série de défaites de la fin de saison (1 v.-6 d. pour terminer, NDLR). Par ailleurs, nous espérions profiter de l’expérience des six joueurs conservés, mais Carl Ponsar (3 matchs joués, NDLR) et Emmanuel Monceau (12 matchs joués, NDLR) se sont blessés et nous n’avons pu capitaliser sur ce vécu. » Résultat, aucune individualité n’a vraiment émergé, si ce n’est l’Américano-Arménien Andre Spight (17,9 pts, 13,3 d’éval), qui s’est surtout distingué par son départ précipité du club, n’y laissant ainsi pas un souvenir impérissable…

« Il y avait de la qualité dans cette équipe, mais le fait de couper Domagoj Bosnjak, la blessure de Zimmy Nwogbo et le départ d’Andre Spight nous ont nui. »Alexandre Ménard, entraîneur principal

2 Le recrutement

Partant du constat que c’est principalement dans l’aspect défensif que l’équipe 2019-20 avait pêché, le RMB s’est donc attelé à composer un nouvel effectif. Avec comme démarche, souligne Alexandre Ménard, « de d’abord faire le point sur les joueurs sous contrat (NDLR : Benoît Injai, Samir Mekdad, Emmanuel Monceau, Zimmy Nwogbo, auxquels s’ajoute Earvine Bassoumba, prolongé deux ans) et de voir ce que nous devions améliorer. Notre souci était de recruter des joueurs qui veuillent jouer des deux côtés du terrain tout en apportant du talent et de la fraîcheur. Nous voulions également des joueurs ayant de l’expérience, raison pour laquelle nous avions recruté Earl Calloway, qui n’a pas passé le cap des examens médicaux. Nous avons été obligés de le remplacer par Matic Rebec. Malgré son jeune âge (25 ans), il a de l’expérience, il a connu beaucoup de compétitions et a même été champion d’Europe avec la Slovénie en 2017. »

Pierre-Étienne Drouault – Photo : RMB – Maéva Parmentier

En matière d’expérience, le RMB s’est tourné vers Pierre-Étienne Drouault, peu en réussite à l’étage supérieur avec Le Portel, ainsi qu’à un revenant, Amin Stevens – un pari, dans le sens où l’intérieur revient d’une blessure au tendon d’Achille. Quant à la fraîcheur, elle est symbolisée par Marcus Gomis et Quentin Ruel, tout droit issus d’un centre de formation, celui de LDLC Asvel pour le premier, de Cholet pour le second. Alexandre Ménard espère beaucoup de ses deux jeunes recrues, tout en étant conscient du travail qui les attend : « Marcus Gomis est encore en phase d’apprentissage, surtout des ficelles du poste de meneur. Il va être à bonne école aux côtés de Matic Rebec. C’est un garçon adroit, intelligent, posé, il va vite progresser. Quant à Quentin Ruel, j’avais flashé sur lui il y a quelques années déjà : comme je suis choletais de naissance et que je retourne régulièrement au pays, je m’intéresse forcément au centre de formation local. »

Avoir réussi à attirer des joueurs du calibre de Matic Rebec ou Amin Stevens semble tenir du tour de force pour un club disposant de bons moyens, mais à l’échelle de la Pro B (budget de 2,893 M€, 4e du championnat, en progression de 8 % sur l’exercice précédent, masse salariale de 723 500 €, 6e de la division, stable). Alexandre Ménard donne l’explication de cette réussite : « le marché des clubs de l’Europe de l’Est s’est effondré avec la crise. De ce fait, on nous propose aujourd’hui des joueurs inaccessibles auparavant car notre économie est plus stable. Ainsi, Matic Rebec avait un salaire à six chiffres à l’Est (100 000 € ou plus, donc, NDLR). Les joueurs tels que lui ou Amin Stevens apprécient la stabilité financière et sociale en France, ils savent qu’ils seront payés, il y a la Sécurité Sociale, c’est une forme d’attractivité supplémentaire. »

Amin Stevens – Photo : RMB – Maéva Parmentier

Une attractivité dont Alexandre Ménard va devoir encore jouer. D’une part, même s’il est toujours sous contrat, Samir Mekdad n’entre plus dans les plans du club, « nous l’avons encouragé à aller voir ailleurs, » précise le coach. En outre, il reste une place de non-JFL libre dans l’effectif. Et comme Emmanuel Monceau s’est une nouvelle fois blessé et qu’il est hors service au moins jusqu’en novembre, le RMB va devoir recruter sur les postes d’arrière et/ou d’ailier. D’autant que, ajoute Alexandre Ménard, « il nous manque un moteur de l’attaque pour tourner à plein régime. »

« J’ai vraiment envie de retrouver un socle défensif plus pertinent. »Alexandre Ménard

3 Les objectifs

Bien sûr, avec un recrutement de ce niveau, le RMB ne peut qu’à nouveau viser les play-offs. Mais avant même de penser au classement, Alexandre Ménard évoque la situation sanitaire : « la reprise va être très importante pour enlever l’ambiance anxiogène. Il faut que la vie reprenne ses droits, quel’on puisse proposer un beau spectacle. J’espère que nous pourrons jouer le championnat jusqu’à son terme, que nous retrouverons du plaisir à jouer, que les spectateurs pourront revenir prendre du plaisir à la salle. »

Ensuite, évidemment, Rouen veut retrouver les play-offs, une tâche qui ne s’annonce pas aisée : « nous voulons lutter pour les play-offs, mais il y a de belles équipes en face de nous, il n’y a aucune garantie. La concurrence est de plus en plus rude. Il y a quelques années, la Pro B avait un petit nombre de locomotives. Aujourd’hui, il y a Fos, Paris, Antibes, Nantes, Vichy-Clermont, Blois, Quimper et j’en passe qui sont toutes des équipes redoutables. Pour y arriver, il faut rester humble et travailler. »

Marcus Gomis – Photo : RMB – Maéva Parmentier

Et il reste en effet du travail pour que le RMB soit compétitif : ses trois premières sorties en Leaders Cup se sont soldées par autant de défaites, à Évreux (73-82) et par deux fois contre Paris (66-77 et 83-85). Si Zimmy Nwogbo (16,3 pts, 6,3 rbds, 20,3 d’éval) a montré que ses soucis physiques appartenaient au passé, si Matic Rebec a montré ses talents de passeur (11,7 pts, 6,7 pds, 10,3 d’éval) et si Quentin Ruel s’est montré plus que prometteur (10,3 pts, 3,7 rbds, 9,7 d’éval), Amin Stevens est pour sa part en phase de retour en forme : 6,0 pts à 50,1 % aux tirs et 5,3 rbds pour 6,0 d’éval. Loin de ses performances rouennaises de 2017-18, où il valait 17,9 pts, 8,9 rbds et 21,7 d’éval (MVP de la division). Et, comme déjà indiqué, Emmanuel Monceau s’est blessé, tout comme Samir Mekdad, qui aurait pu le remplacer provisoirement. Le puzzle du Rouen Métropole Basket n’est donc pas encore complété.

« Arriver à se glisser dans la lutte pour les play-offs va peut-être dépendre de la manière dont nous allons clore notre recrutement. »
Alexandre Ménard – Photo : RMB – Maéva Parmentier

Les deux joueurs à suivre

Martin Rebec, 1,80 m, 25 ans

Certes, il n’y était qu’un joueur de bout du banc (4 matchs à 4,3 mn pour 1,0 pt et 0,8 pd), mais le meneur slovène a tout de même remporté l’Euro 2017 avec son équipe nationale. Cela vous classe un joueur ! Formé à l’Olimpija Ljubljana, le natif de Postojna a ensuite écumé le championnat national (Helios Domzale, Krka Novo Mesto, etc.) avant de tenter sa chance en 2017-18 en VTB League à l’Enisey Krasnoyarsk (5,0 pts et 1,4 pd en VTB League). Il partage sa saison suivante entre San Sébastian (6,7 pts, 3,6 pds) et le FMP Belgrade (11,8 pts, 5,8 pds en Ligue Adriatique) avant, l’année dernière de jouer pour Vechta (D1 allemande, 8,6 pts, 5,0 pds) puis pour le Cibona Zagreb (7,0 pts et 4,6 pds en Ligue Adriatique). Vrai meneur, porté sur le shoot à trois-points (8 tentatives par match sur les trois premières rencontres de Leaders Cup, pour 33,4 % de réussite), il possède une excellente vision du jeu et un sens aigu de la passe, au point qu’il en arrive parfois à surprendre ses coéquipiers. Avec plus d’automatismes, cela devrait s’améliorer. En tout cas, Matic Rebec se montre déjà un joueur de caractère, physique et bon défenseur. Et un très bon rebondeur pour sa taille (4,0 prises en Leaders Cup).

Matic Rebec – Photo : RMB – Maéva Parmentier

Quentin Ruel, 2,02 m, 21 ans

Encore une pépite du centre de formation choletais. L’an passé, avec les Espoirs, il valait 14,9 pts (44,2 % aux tirs dont 38,5 % à trois-points), 5,1 rbds, 2,2 pds pour 16,6 d’éval. Encore court pour la Jeep Élite du fait d’un physique encore léger, il vient à Rouen pour s’aguerrir et montrer toutes ses qualités, en termes d’adresse et d’athléticité. Pour Alexandre Ménard, « il comprend très bien le basket, bénéficie d’une vraie adresse extérieure. Maintenant, il doit se construire un corps, nous allons l’aider à franchir ce cap. » Capable de jouer sur les postes 3 et 4, le natif de Lisieux a en tout cas bien entamé sa campagne de Pro B, produisant sur ses trois premiers matchs de Leaders Cup 10,3 pts (43,5 % aux tirs dtont 47,4 % à trois-points, mais 50,4 % aux lancers francs), 3,7 rbds, 1,0 contre et 9,7 d’éval. Prometteur.

Quentin Ruel – Photo : RMB – Maéva Parmentier

En conclusion

Il manque encore un, voire deux joueurs à Rouen (en fonction de la vitesse de rétablissement d’Emmanuel Monceau) pour disposer d’un effectif complet. Ce qui ne simplifie pas les pronostics sur les capacités du RMB, d’autant qu’il va falloir surveiller si Matic Rebec arrive à s’imposer sur la durée et si Amin Stevens peut retrouver son lustre passé. Si les jeunes Marcus Gomis et Quentin Ruel arrivent à se mettre rapidement au niveau des exigences de la Pro B, que les « paris » Matic Rebec et Amin Stevens sont payants et que Rouen arrive rapidement à recruter un arrière-ailier de bon calibre, alors le club rouennais pourra viser les play-offs.

Effectif 2020-21

Arrivées : Pierre-Étienne Drouault (Le Portel, Jeep Élite), Marcus Gomis (LDLC Asvel, Espoirs), Matic Rebec (Cibona Zagreb, CRO), Quentin Ruel (Cholet, Espoirs), Amin Stevens (Maccabi Kiryat Motzkin, ISR D2)

Départs : Jérôme Cazenobe (Saint-Chamond), Thomas Ceci-Diop (Vichy-Clermont), Jamar Diggs (Fos-sur-Mer), Carl Ponsar (Saint-Quentin), Andre Spight

Meneurs : Marcus Gomis, Matic Rebec (SLO, Bosman)

Extérieurs : Pierre-Etienne Drouault, Benoit Injai, Samir Mekdad, Emmanuel Monceau

Intérieurs : Earvine Bassoumba (CGO, JFL), Zimmy Nwogbo (USA-NIG, Cotonou), Quentin Ruel, Amin Stevens (USA)

Le cinq majeur probable

Rebec – Injai (ou nouvelle recrue) – Drouault – Nwogbo – Stevens

Entraîneur :  Alexandre Ménard  Assistants : Mathieu Latard, Clément Veyronnet

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Lorsque l’on sort d’une saison (2018-19) où l’on a atteint la finale des play-offs, on ne peut se satisfaire de terminer l’exercice suivant à la 11e place (11 victoires-12 défaites). Et c’est le cas à Rouen, où l’opus 2019-20 a laissé un goût amer dans la bouche, notamment à cause d’une défense par trop permissive. Pour passer à autre chose et retrouver l’air des sommets de la Pro B, le Rouen Métropole Basket a profondément modifié son effectif, en effectuant plusieurs paris. Qui, s’ils s’avèrent payants, redonneront du lustre au club de la préfecture de la Seine-Maritime.

1 Le bilan de la saison passée

Depuis une saison 2016-17 maussade, terminée à la 11e place (16 v.-18 d.), Rouen n’avait plus jamais quitté les places qualificatives pour les play-offs de Pro B. Au point, en 2018-19, de finir 4e et, mieux encore, de disputer la finale de ces play-offs, perdue contre Orléans. Patatras, en 2019-20, le RMB a connu un exercice grisâtre, s’achevant une nouvelle fois à la 11e place, avec un bilan négatif. La principale raison de ces résultats moroses tient en un chiffre : 79,4. C’est à la fois le nombre de points marqués par les Rouennais sur la saison (8e attaque de Pro B), mais aussi celui du nombre de points encaissés (11e défense). Inutile de préciser qu’il est difficile de gagner un match si l’on encaisse autant de points que l’on en marque…

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