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Egor Kouleshov, l’international israélien qui veut jouer pour la Russie

Membre de l’équipe nationale israélienne, qu’il a fréquenté en jeune, Egor Kouleshov (1,96m, 26 ans) postule désormais à une place dans l’équipe de Russie. Un cas typique du basket européen où beaucoup de joueurs ont deux passeports. Au moins cette fois, il n’y a rien à redire sur le plan de l’éthiq

Membre de l’équipe nationale israélienne, qu’il a fréquenté en jeune, Egor Kouleshov (1,96m, 26 ans) postule désormais à une place dans l’équipe de Russie. Un cas typique du basket européen où beaucoup de joueurs ont deux passeports. Au moins cette fois, il n’y a rien à redire sur le plan de l’éthique.

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Les nationalités dans le basket provoquent des situations abracadabrantesques. Des Français récupèrent la nationalité africaine de leurs parents et disputent l’AfroBasket après avoir longtemps séjourné en bleu dans les catégories de jeunes, Vasco Evtimov avait reçu l’aval de la FIBA pour jouer avec l’équipe nationale de Bulgarie après l’équipe de France disputant ainsi deux EuroBasket pour un pays différent, les Argentins font valoir leurs racines locales en Espagne et Italie et, surtout grâce à des passeports de complaisance, des Américains deviennent en un clin d’œil des ressortissants géorgiens, kosovars ou bosniens, ce qui augmente leur valeur marchande.

Egor Kouleshov a également reçu une autorisation spéciale de la Fédération Internationale pour être considéré comme un Russe et éventuellement jouer ainsi pour son équipe nationale. Ses origines russes sont évidentes. Il est né à Volgograd et a vécu en Russie jusqu’à l’âge de sept ans. La famille est juive et a alors pris la décision d’émigrer en Israël pour avoir une vie meilleure. Pour Egor, l’adaptation a été laborieuse car il ne connaissait pas un mot d’hébreu et il pleurait en revenant de l’école. « J’avais des problèmes uniquement parce qu’il était difficile de se faire des amis. À cet âge, vous voulez faire partie de quelque chose, mais c’était impossible pour moi de le faire, car personne ne me comprenait. Je me souviens juste que je jouais au football avec mes amis pendant la récréation, et qu’il n’était pas nécessaire de communiquer. Soit vous pouvez jouer, soit vous ne pouvez pas », a t-il confié à Sport.ru

Le basket lui a permis de pleinement s’intégrer dans la société israélienne. « Quand je suis passé en quatrième année, nous avons déménagé en ville. Avant cela, nous vivions dans un kibboutz. Et le basket n’était qu’à cinq minutes à pied de chez nous. Eh bien, je suis grand, pourquoi ne pas essayer ?  Au début, il n’y avait rien d’important, je venais trois fois par semaine pour des séances d’entraînement de 40 minutes. Pas même de réelle formation, juste pour faire quelque chose. En fait lorsque j’ai commencé à jouer au basket j’étais très mauvais. J’étais le seul grand, c’est la seule chose qui était en ma faveur. Je me souviens que tout le monde a commencé à s’inscrire dans des ligues de jeunes, et je ne voulais pas aller plus loin dans cette direction. J’ai dit à mes parents que tout le monde devait y aller, mais que je n’avais pas le temps pour ça. Et le lendemain, ma mère est venue et m’a dit : « Je t’ai inscrit dans la ligue, allons-y. » Il n’y avait aucune option pour refuser. »

Sa progression fut si rapide qu’il se retrouva en équipe nationale U16 où il fut repéré par des scouts américains. Il fut aussi contacté par des équipes espagnoles mais ses droits appartenaient au Maccabi Rishon qui n’a pas voulu le laisser partir alors qu’il était libre de rejoindre les Etats-Unis car il y allait pour suivre un cursus scolaire. Ce fut son choix.

Photo: Avec sa mère.

Trois facs NCAA

Cette fois, il était armé car il avait appris l’anglais à l’école et en regardant de nombreuses émissions TV qui étaient dans la langue de LeBron James. Il s’est mis à étudier sérieusement dans une high school de Floride. « Bien sûr, c’est dur d’être loin de ses parents mais depuis l’âge de 14 ans, je me suis entraîné à l’académie de basket-ball et j’y ai vécu cinq jours par semaine. Autrement dit, je n’ai pas vécu à la maison depuis l’âge de 14 ans, et cela m’a un peu préparé à une vie indépendante aux USA. Mais c’était dur, bien sûr, j’ai toujours communiqué avec mes parents sur Skype et j’ai toujours su que je les verrais en été. »

En 2013, lors de l’une de ses visites estivales, il a été enrôlé dans l’armée israélienne. Les hommes ont trois ans de service militaire obligatoire à effectuer, les femmes deux. Egor Kouleshov a effectué un stage de deux mois et il a eu la permission de retourner aux Etats-Unis en reportant son service de deux ou trois ans.

Il a fréquenté pas moins de trois universités NCAA : Arizona State, Rice puis Florida jusqu’en 2018. « J’ai choisi de déménager à Florida University parce que je voulais faire mes preuves dans des matches pour une grande université. De plus, oui, il est important que les scouts vous voient à la télévision, et j’ai pensé que c’était la meilleure chose à faire d’aller en Floride. » Egor en est sorti avec de bonnes stats (13,3 points avec 36,3% de réussite à trois-points avec une place dans la All-Conference USA First Team) mais cela n’a pas incité les franchises NBA à le drafter. Lucide, il ne se faisait d’ailleurs pas trop d’illusions. « Savez-vous ce que les équipes regardent pendant les entraînements ? Je me suis entraîné avec les Clippers, avec le Jazz, avec les Suns, avec les Mavericks, avec les Timbelwolves. La première chose qu’ils regardent est la longueur de vos bras, le potentiel que vous avez pour grandir, le genre de détente que vous avez. Il y a beaucoup de paramètres physiques. Et alors seulement, ils examinent votre compréhension du jeu et de tout le reste. La NBA est une ligue très athlétique. Il n’y a pas beaucoup de joueurs avec mes paramètres là-bas. »

Pieds et poings liés avec le Maccabi Rishon

Il avait déjà 23 ans et le désir de gagner de l’argent. C’est ainsi qu’il est retourné en Israël, un peu à contre-cœur. Il s’était parfaitement habitué à vivre à l’américaine et à l’inverse, il ne se sent pas à l’aise dans l’Etat hébreu. « Et le plus difficile, c’est que je suis retourné dans un endroit où je ne voulais pas revenir. J’avais une bonne offre d’Espagne, mais je ne pouvais pas y aller à cause de l’armée. Ensuite, il y a eu une opportunité d’entrer au Maccabi, mais cela n’a pas fonctionné, parce que mes droits en Israël appartenaient au Maccabi Rishon. Ils ont refusé et le rachat était de 200 000 dollars. Personne n’allait payer autant d’argent pour un joueur qui venait de terminer ses études universitaires. J’ai commencé à jouer pour Rishon et en plus de servir dans l’armée. Le début a été difficile, je ne sais pas comment j’ai traversé tout ça. »

Son programme journalier matinal ? Entraînement puis service militaire, puis de nouveau entraînement. « Mais parfois, j’ai raté mon entraînement du matin parce que j’étais au service. En Israël, tout le monde se fiche de ce que vous faites, du type de formation que vous avez là-bas, peu importe. L’armée travaille séparément, il n’y a pas de coopération à cet égard. »

Egor Kouleshov a été ensuite prêté à l’Hapoël Holon, qui a voulu le signer trois ans mais Rishon a toujours demandé un buyout exorbitant. Alors, il a été prêté de nouveau, à Ironi Nahariya cette fois où ses stats furent de 8,4 points et 3,8 rebonds. Il a passé la quarantaine du printemps dernier en Israël : « c’était étrange, ennuyeux et incompréhensible. Ils voulaient terminer le championnat israélien, personne ne comprenait ce qui se passait. Nous étions l’une des rares ligues à avoir décidé de retourner au basket-ball. En Espagne et en Allemagne, l’organisation était meilleure, ils ont tout terminé en une semaine et demie à deux semaines. Nous, nous avons décidé de jouer pendant tout le mois. » Ça ne l’enchantait pas de remettre short et maillot. « Mais, vous savez, je suis comme un soldat : nous avons décidé de reprendre, alors finissons le jeu, pas de problème. Mais personnellement, je voulais que la saison se termine parce que je n’avais pas l’impression que c’était la même saison. Il y avait le sentiment que la troisième année commençait pour moi, encore une fois avec l’entraînement de pré-saison et tout ça. Les équipes avaient déjà changé tous les joueurs, en particulier les étrangers, c’est-à-dire que vous jouiez déjà contre de nouvelles équipes, ce n’est pas la même chose. Et des tribunes vides, encore une fois. Mais je comprends que la réponse est l’argent. »

Cela fait longtemps que Egor Kouleshov avait une idée qui lui trottait dans la tête : bénéficier au basket de sa double nationalité. La situation était bloquée car la fédération israélienne, qui espérait toujours le voir intégrer l’équipe nationale sénior, ne voulait pas lui délivrer une lettre de sortie. Des agents l’ont aidé à obtenir le premier sésame. Pendant ce temps, il était retourné à Florida pour s’entraîner et il a été contacté par une demi-douzaine d’équipes israéliennes. « Mais nous n’avons même pas entamé de négociations. J’attendais de recevoir cette lettre de la FIBA, et je n’ai même pas pensé à retourner en Israël. »

Son rêve, son ambition, c’est de jouer pour l’équipe de Russie. « Je veux juste être plus proche du pays dans lequel je suis né, je veux jouer pour l’équipe nationale russe, j’ai une mentalité russe. C’est bien plus que de l’argent. Je le veux depuis mes 17 ans. Si j’avais su alors qu’en flirtant avec les équipes de jeunes d’Israël, j’aurais de tels problèmes dans le futur, je n’aurais jamais joué…. Mais, d’un autre côté, toutes ces équipes U16, U18, U20 m’ont donné une telle expérience que je n’aurais pu obtenir nulle part ailleurs. Et les scouts américains m’ont remarqué après avoir joué pour l’équipe nationale. »

Courant novembre, Egor Kouleshov était toujours sans clubs. Il a eu un contact avec un de VTB League mais les conditions n’étaient pas satisfaisantes. « Le problème maintenant est que je n’ai jamais joué dans la VTB League, personne ne sait quel genre de joueur je suis, à quoi s’attendre. Mais je suis prêt. Celui qui me donne une chance, j’en suis sûr, ne sera pas déçu. Je me prépare en Floride depuis deux mois et demi maintenant, chaque jour je m’entraîne avec l’équipe de mon ancienne université. »

Sa priorité est de jouer pour un club russe mais il est ouvert à toute l’Europe. « Je suis un homme du monde. J’aime vivre dans différents pays, étudier les cultures, rencontrer des gens. Par exemple, j’ai une petite amie américaine, une famille en Russie, des amis en Israël. Peu importe où je suis. »

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Les nationalités dans le basket provoquent des situations abracadabrantesques. Des Français récupèrent la nationalité africaine de leurs parents et disputent l’AfroBasket après avoir longtemps séjourné en bleu dans les catégories de jeunes, Vasco Evtimov avait reçu l’aval de la FIBA pour jouer avec l’équipe nationale de Bulgarie après l’équipe de France disputant ainsi deux EuroBasket pour un pays différent, les Argentins font valoir leurs racines locales en Espagne et Italie et, surtout grâce à des passeports de complaisance, des Américains deviennent en un clin d’œil des ressortissants géorgiens, kosovars ou bosniens, ce qui augmente leur valeur marchande.

Egor Kouleshov a également reçu une autorisation spéciale de la Fédération Internationale pour être considéré comme un Russe et éventuellement jouer ainsi pour son équipe nationale. Ses origines russes sont évidentes. Il est né à Volgograd et a vécu en Russie jusqu’à l’âge de sept ans. La famille est juive et a alors pris la décision d’émigrer en Israël pour avoir une vie meilleure. Pour Egor, l’adaptation a été laborieuse car il ne connaissait pas un mot d’hébreu et il pleurait en revenant de l’école. « J’avais des problèmes uniquement parce qu’il était difficile de se faire des amis. À cet âge, vous voulez faire partie de quelque chose, mais c’était impossible pour moi de

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