Quels enseignements tirer du premier tour des Jeux Olympiques de Tokyo ? A la veille des quarts de finale, il est l’heure de passer en revue les forces et faiblesses des huit prétendants au titre.
France – Italie
mardi 3 août (10h20 heure française)
France
Groupe A – 1er (3-0)
France 83-76 Etats-Unis / France 97-77 République Tchèque / France 79-62 Iran
La préparation avait été préoccupante avec trois défaites en autant de rencontres mais aussi quelques déboires en amont dans la construction de l’effectif (du forfait de Théo Maledon aux blessures d’Amath Mbaye et de Thomas Heurtel en passant par la retraite internationale d’Adrien Moerman). Finalement, cela n’a pas altéré la concentration de l’équipe de France qui a su élever son niveau de jeu lors du premier tour. Au point de faire tomber en ouverture Team USA, équipe invaincue aux Jeux depuis Athènes en 2004, puis de confirmer sans trembler face à la République Tchèque et l’Iran.
Un sans-faute rendu possible grâce à une solidité défensive sans pareille : c’est l’équipe qui encaisse le moins de points – et assez largement – depuis le début de la compétition (71,7 points de moyenne devant l’Australie avec 75,3 points). Menés par l’activité de ses big men, les Bleus sont aussi de grands protecteurs de rebonds, notamment défensifs (30,3 prises par match), ce qui permet de se projeter plus facilement vers l’avant. Et quand Evan Fournier et Nando De Colo assurent au scoring et à la création, tout est plus facile. Au-delà des individualités, le collectif semble avoir pris conscience de ses forces pour exprimer le maximum de son potentiel. Les voyants sont au vert.
Italie
Groupe B – 2e (2-1)
Italie 92-82 Allemagne / Italie 83-86 Australie / Italie 80-71 Nigéria
Qualifiée surprise lors du TQO de Belgrade, éliminant la Serbie à domicile, l’Italie a surfé sur la vague à Tokyo. Au premier tour, elle a confirmé qu’elle était compétitive en terminant 2e du groupe B et ne perdant que de 3 points contre l’Australie, leader assumé de la poule. Cela dit, la Squadra Azzurra a arraché ses deux victoires contre l’Allemagne et le Nigéria en toute fin de match, et ce sans dominer de bout en bout. Accrocheurs, donc, ces Italiens, mais pas forcément dominateurs.
Ce n’en est pas moins une équipe agressive et disciplinée (17 fautes de moyenne, seule l’Allemagne en fait moins) avec le deuxième meilleur ratio interceptions/balles perdues et passes décisives/balles perdues de la compétition ex-aequo avec l’Australie (0,8 et 1,9). Sa particularité : ses intérieurs sont très fuyants, notamment Nicolo Melli, Danilo Gallinari ou Achille Polonara, tous utilisés au poste 4 par séquences. Forte d’un collectif rodé, c’est une équipe enthousiasmante qui a séduit les observateurs.
Le duel : France – Italie, le favori et l’outsider
« Ce que je crains le plus, c’est qu’il s’agit d’une équipe invitée de la dernière heure qui a fait un exploit pour se qualifier. » Vincent Collet se méfie à juste titre de l’outsider italien. C’est une équipe combattive qui a, certes, déjà réussi sa compétition, mais qui n’a rien à perdre. Si l’équipe de France est favorite, c’est surtout qu’elle a davantage d’expérience internationale que son adversaire – même s’il ne pas oublier que l’Italie fut une nation très influente, finaliste des JO d’Athènes en 2004 – et qu’elle vient de battre Team USA.
Dans cette opposition, l’une des clés de la rencontre sera le contrôle du rebond et la capacité de l’Italie à tenir les trois big men de l’équipe de France (Gobert, Fall, Poirier) alors qu’elle ne dispose d’aucun joueur à plus de 2,08 m. Le duel à suivre : Danilo Gallinari – Nicolas Batum. Les deux ailiers NBA sont des leaders au profil différent, l’un all-around, l’autre davantage scoreur. Il sera intéressant de voir si l’un contient l’autre et inversement. Mais Gallo a été freiné par des douleurs au genou gauche lors du dernier match contre le Nigéria (3 points en 8 minutes). Au complet avec le retour de Frank Ntilikina, la France dispose de toutes ses rotations avant d’aborder ce duel 100% européen.
Retrouvez la preview détaillée de France-Italie plus tard dans la journée.

Photo : Evan Fournier (FIBA)