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Ligue Féminine : Un salaire mensuel/net qui a grimpé en moyenne à 4 445 euros

Malgré la crise sanitaire, les 12 clubs de la Ligue Féminine affichent une bonne santé financière avec des budgets et des salaires sensiblement en hausse.

Malgré la crise sanitaire, les 12 clubs de la Ligue Féminine affichent une bonne santé financière avec des budgets et des salaires sensiblement en hausse.

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Vendredi, le petit monde de la Ligue Féminine était rassemblé, dans un hôtel proche du Stade Pierre-de-Coubertin à Paris, suivant un rituel bien établi, avec capitaines, coaches, présidents, même s’il n’y a désormais plus d’Open mais un seul Match des Champions, qui va opposer ce dimanche Basket Landes et Lattes-Montpellier. C’est le seul moment de l’année -sinon pour la finale de la Coupe de France- où les joueuses sont présentes dans la capitale faute d’une équipe professionnelle sur place, depuis la disparition déjà lointaine du Racing.

Chacun, le président de la fédération française, Jean-Pierre Siutat en tête, peut mettre en exergue un été globalement réussi des équipes de France, avec une médaille d’argent à l’EuroBasket -malgré tout frustrante-, une de bronze aux Jeux Olympiques, une 4e place olympique des Bleues du 3×3 -malgré toute frustrante, bis- et une moisson chez les jeunes lors des Challengers, ersatz des habituels championnats d’Europe.

Photo : Sarah Michel (Bourges), l’une des 11 internationales françaises présentes en LFB.

11 des 13 internationales toujours en LFB

La Ligue Féminine peut mettre en lumière des chiffres qui resplendissent.

– 1,9 million d’euros de budget moyen dont 47% de partenariats, 38% de subventions, 8% de billetterie et 6% autres.

– 23,1 M€ de produits d’exploitation, en global.

– 215 salariés dans l’ensemble des clubs.

– Un salaire moyen brut mensuel de 5 699 euros pour les 119 joueuses, 4 965€ pour les 12 coaches, et 2 991 pour les 12 assistants.

– Toutes les 141 rencontres de la saison dernière ont été captées et diffusées : 60% via une production améliorée par les clubs (YouTube FFBB), 27% avec le système Keemotion (YouTube FFBB) et 13% à la télévision (La Chaîne L’Équipe, TV Vendée, NoA et Tébéo). Les diffusions sur la chaîne YouTube de la FFBB ont cumulé plus d’un million de vues sur la saison.

On peut ajouter que 11 des 13 internationales françaises ayant participé à l’EuroBasket et aux JO de Tokyo sont réparties dans les clubs de LFB, en plus d’un nombre conséquent d’internationales étrangères dont les championnes d’Europe serbes, Ana Dabovic (Lattes-Montpellier) et Aleksandra Crvendakic (Lyon) et encore la perle lituanienne Juste Jocyte. Seules Sandrine Gruda (Schio) et Gabby Williams (Sopron) évoluent toujours hors des frontières.

Chiffres tout aussi impressionnant : sur les 144 joueuses qui ont pris part aux Jeux Olympiques à Tokyo, 48, soit un tiers, avaient porté le maillot d’une équipe LFB au moins une fois. En dehors de la France (12), les pays avec la plus grande délégation « LFB » étaient la Belgique (8), la Serbie (7), l’Australie et le Canada (6).

Appelé à commenter ces chiffres, le président d’Angers, Brito de Sousa, qui retrouve l’élite après quatre ans d’éclipse, fait part de sa satisfaction de voir l’évolution du modèle économique :

« Il y a une belle évolution du budget moyen sur ces dernières années. Ça veut dire qu’Angers a encore un peu de retard, et qu’il a un vrai travail à effectuer sur ce côté-là. Il y a eu aussi un vrai travail de fait sur la structuration des clubs. Et il y a un autre chiffre qui me parle : j’ai vu que les subventions et le partenariat sont presque à l’équilibre. Ce sont de bons chiffres pour se projeter sur l’avenir. On sait que le financement des villes devient de plus en plus difficile, et que le développement du partenariat est une obligation. Ce que fait la fédération avec le 3×3 et la Caisse d’Epargne et un certain nombre de partenaires nous donne de bons signes à nous pour pouvoir se développer sur ces aspects-là. »
Photo : Juste Jocyte (Lyon), symbole du LFB qui attire

Horizon 2024, et plus loin encore

Actuel président de la FFBB, Jean-Pierre Siutat fut celui de la Ligue Féminine à partir de 2001 et pour deux mandats. Il trace la feuille de route :

« Il y a une forte volonté de travailler sur un projet ambitieux au niveau de la Ligue Féminine, de repartir sur des bases saines. Deuxièmement, avec le Comité Olympique, on a démarré une réflexion qui regroupe les sept sports co féminins (NDLR : basketball, football, handball, hockey sur glace, natation pour le water-polo, rugby et volleyball). Yannick (NDLR : Souvré, l’ancienne internationale devenue Directrice Générale de la LFB) a été nommée co-présidente de la Commission Sports Pro, et elle va gérer en particulier la partie féminine. Il y a la volonté de créer une identité française. Troisième sujet, c’est une vraie réflexion sur le 3×3. On a vu des filles fantastiques se battre, mais qui sont toujours entre deux projets. Un projet club de 5×5 et un autre en équipe nationale en 3×3. Ce n’est pas simple de gérer tout ça. Notre volonté est de permettre de clarifier tout ça à terme. Va-t-on y arriver d’ici 2024 ? On aurait aimé le faire un peu avant mais le COVID nous a asséchés. Enfin, on prépare déjà 2024. Vous avez vu que le Président de la République a mis un peu la pression, y compris au gouvernement. Savoir comment demain on peut avoir des médailles. Le sport co a été brillant sur Tokyo. Ça nous met là aussi la pression car on doit être encore plus brillant. Pour les garçons, on est sur une trajectoire, on a renouvelé le staff de l’équipe de France. Si on peut battre les Américains en finale, on ne va pas s’en priver. Et pour les filles, on a souhaité repartir sur une feuille blanche, on cherche un head coach, un staff. Le process est en cours. Certainement que l’on devra travailler avec les clubs de la Ligue Nationale de Basket sur la dernière saison qui sera importante. On comprend qu’il y a une volonté de progresser avec les clubs, et réussir en 2024 chez nous, ça sera important car ça va permettre de créer un héritage sur le sport pro féminin. Il faut que l’on puisse travailler ensemble sur cette dernière saison 2023-24. »
L’équipe de France en argent à l’EuroBasket.

En 20 ans, les budgets ont plus que doublé

Aujourd’hui, le budget moyen des clubs de la Ligue Féminine se situe dans la roue de ceux de la Pro B masculine (1,9M€ contre 2,1M€), et la conséquence, c’est la montée spectaculaire de la moyenne des salaires. Elle est aujourd’hui de 4 445€ en net/mensuel alors qu’il y a quatre ans, elle était de 3 700€. Une progression de l’ordre de 17%.

A une époque, Bourges dominait le championnat national, rejoint un temps par Valenciennes, alors qu’aujourd’hui ce sont Basket Landes et Lattes-Montpellier qui sont nos deux représentants en Euroleague, alors que les deux principales puissances financières et structurelles, Bourges et Lyon, se contentent de l’Eurocup. Il est vrai que ce chamboulement est dû pour une part à une fin de saison 2020-21 tronquée.

« Quand j’ai démarré en 2001, les budgets était de l’ordre de 800-900 000 euros, et quand j’ai quitté la ligue en 2009, on était à peu près à 1,3M€. On est à 1,9M€. On était 14 clubs, cela avait un impact car les deux clubs en plus étaient moins riches automatiquement, » nous fait remarquer Jean-Pierre Siutat. « Ce qui est intéressant c’est que l’argent public est moins présent. Ça veut dire qu’il y a une capacité des clubs, non seulement à faire évoluer le budget, mais aussi avec une vraie démarche entrepreneuriale. Ils ont été chercher des partenaires, ils ont développé la billetterie et l’événementiel. C’est très bien. Ce n’était pas tout à fait le cas par le passé. On était à entre 60 et 70% d’argent public à l’époque. Le pic du financement public partout dans le sport c’est 2011. Après, il y a eu une décroissance. Aujourd’hui, le montant du financement public est à peu près le même mais dans des budgets qui ont augmenté de plus en plus vite. Ça veut dire qu’il y a un vrai de travail de fond qui est fait et les clubs de Ligue Féminine sont identifiés comme de projets territoriaux, qui sont bien ancrés. La grande difficulté c’est de porter ça sur le plan national. On fait des efforts de notre côté. On a été précurseurs de pas mal de choses. On essaye de le porter collectivement, on pense qu’à sept, on peut mieux le porter que seul. J’en discute souvent avec d’autres pays. Ils ont deux, trois clubs qui dominent et le reste est triste à mourir. En Espagne, ce sont des budgets à 300-400 000 euros, ça ne ressemble à rien. En Grèce, il n’y a rien. En Russie, il y a des gros clubs, mais aussi des tout petits clubs. »

Et quand on lui fait remarquer la progression du nombre de salariés hors sportifs dans les clubs, le président fédéral répond :

« Parce que les clubs produisent, et comme les clubs produisent il faut des Ressources Humaines, alors que quand tu vis des financements publics, il n’y en a pas besoin. »

La nouvelle présidente de la Ligue, l’ancienne internationale Carole Force, salue la reprise du dialogue sectoriel, et les échanges hebdomadaires avec les clubs, et se veut conquérante :

« Malgré ce que l’on pourrait penser, la COVID n’a pas affecté la santé financière des clubs. Ils vont bien, et ça c’est une bonne nouvelle, » affirme t-elle. « L’ambition de 2024, c’est d’être parmi les deux ligues de basket féminin les plus populaires du monde et être le championnat français le plus inspirant. Cette ambition tourne autour de trois axes : la gouvernance, la performance et puis LFB et son public. Le souhait d’être une ligue forte pour que nos équipes de France, en 5×5 et en 3×3 réussissent. La première étape c’est Paris 2024, on espère avoir des médailles, du plus beau métal évidemment, mais ça va au-delà de Paris 2024. On profite de cet évènement pour faire un séminaire de travail sur 4 thématiques : le mercato, la structuration des clubs, la marque LFB, et la formation, la performance. »

Sauf si une quatrième vague du COVID-19 balaye de nouveau notre quotidien, la Ligue Féminine va retrouver son rythme normal. Soit sa saison régulière à partir du 1er octobre, la finale de la Coupe de France le 23 avril, ses playoffs (réservés aux 8 meilleures équipes) et ses playdowns (pour les 4 autres), à partir du 7 mai. Et ça, c’est déjà formidable.

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Vendredi, le petit monde de la Ligue Féminine était rassemblé, dans un hôtel proche du Stade Pierre-de-Coubertin, à Paris, suivant un rituel bien établi, avec capitaines, coaches, présidents, même s’il n’y a désormais plus d’Open mais un seul Match des Champions, qui va opposer ce dimanche Basket Landes et Lattes-Montpellier. C’est le seul moment de l’année -sinon pour la finale de la Coupe de France- où les joueuses sont présentes dans la capitale faute d’une équipe professionnelle sur place, depuis la disparition déjà lointaine du Racing.

Chacun, le président de la fédération française, Jean-Pierre Siutat en tête, peut mettre en exergue un été globalement réussi des équipes de France, avec une médaille d’argent à l’EuroBasket -malgré tout frustrante-, une de bronze aux Jeux Olympiques, une 4e place olympique des Bleues du 3×3 -malgré toute frustrante, bis- et une moisson chez les jeunes lors des Challengers, ersatz des habituels championnats d’Europe.

Photo : Sarah Michel (Bourges), l’une des 11 internationales françaises présentes en LFB.

11 des 13 internationales toujours en LFB

La Ligue Féminine peut mettre en lumière des chiffres qui resplendissent.

– 1,9 million d’euros de budget moyen dont 47% de partenariats, 38% de subventions, 8% de billetterie et 6% autres.

– 23,1 M€ de produits d’exploitation, en global.

– 215 salariés dans l’ensemble des clubs.

– Un salaire moyen brut mensuel de 5 699 euros pour les 119 joueuses, 4 965€ pour les 12 coaches, et 2 991 pour les 12 assistants.

– Toutes les 141 rencontres de la saison dernière ont été captées et diffusées : 60% via une production améliorée par les clubs (YouTube FFBB), 27% avec le système Keemotion (YouTube FFBB) et 13% à la télévision (La Chaîne L’Équipe, TV Vendée, NoA et Tébéo). Les diffusions sur la chaîne YouTube de la FFBB ont cumulé plus d’un million de vues sur la saison.

On peut ajouter que

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Photo d’ouverture : Basket Landes, champion de France 2021 (FFBB)

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