Meilleure passeuse de Ligue 2 la saison dernière avec Champagne Basket, Coline Franchelin (1,67 m, 22 ans) débarque en Ligue Féminine à La Roche-sur-Yon avec des envies de performer collectivement. La Lyonnaise, qui va également découvrir l’Eurocup en rotation d’Ana Suarez, veut montrer tout son potentiel en Vendée, chez les Tigresses, qui l’ont emporté vendredi en ouverture du championnat, à Bourges (80-82).
Vous venez de vivre deux saisons « pétillantes » avec Champagne Basket, avec des responsabilités grandissantes au fil du temps (8,7 points, 5,8 passes décisives, 3,1 rebonds et 2,6 interceptions pour 13,2 d’évaluation en 26 minutes l’an dernier). Que retenez-vous de ces deux saisons ?
« C’était une évolution. Un tremplin même, c’est le mot qui ressort. Je sortais de centre de formation, où je jouais en NF1, un peu avec les pros. C’était mon entrée dans le monde professionnel, en deuxième division. Ça m’a beaucoup apporté, surtout humainement, parce que j’ai quitté mon cocon familial lyonnais pour vivre seule et me lancer à fond dans le basket professionnel. »
Vous avez passé deux saisons en Ligue 2. Est-ce un championnat sous-côté par rapport aux potentialités qu’il peut offrir ?
« Il est vraiment sous-côté. Mais c’est un championnat qui se professionnalise de plus en plus. Il y a de plus en plus d’étrangères qui viennent jouer, je l’ai vu au fur et à mesure de ces deux saisons. La deuxième était d’ailleurs beaucoup plus relevée dans l’adversité, notre équipe était plus forte sur le papier mais on a fini 3e (NDLR : 2e en 2019-2020, saison stoppée par le Covid). D’année en année, la Ligue 2 se professionnalise et progresse. Le jeu est totalement différent de la Ligue Féminine mais le basket féminin est très riche en France, grâce aux étrangères qui viennent et aussi le gros travail de formation. »
Pourquoi avoir choisi La Roche pour vos débuts en Ligue Féminine ?
« C’est le club qui a manifesté son intérêt en premier. C’est aussi le club avec lequel j’ai le plus accroché, dans les échos que j’ai eu. C’est-à-dire un club familial avec des ambitions, qui joue la Coupe d’Europe… et un club qui sait d’où il vient, de deuxième division. Le coach a fait monter cette équipe de Ligue 2 pour la maintenir en Ligue Féminine, il sait ce que ça représente. Et puis, cet état d’esprit de Tigresse, j’adore. J’ai « pétillé » avec Champagne Basket mais maintenant, je « rugis », ça me correspond bien. Le rouge et blanc me va à merveille. Et il y a un peu plus de soleil qu’à Reims (rires). »
Depuis plusieurs années, le club donne sa chance à de jeunes françaises, notamment à la mène avec l’éclosion de Caroline Hériaud, Océane Monpierre… Le discours du président, c’est : « On prend des jeunes, on mise dessus et on les emmène vers le haut-niveau ». Ça a compté dans ce choix ?
« C’est exactement ça. Beaucoup de joueuses arrivées de Ligue 2 sont passées par ce club. Et elles ont réussi à performer ici. Donc à moi de saisir cette opportunité. Toutes les cartes sont dans mes mains pour le faire. Ça passe par l’entraînement, l’intensité, la rigueur, la régularité. Aujourd’hui, tout est mis en place pour performer. La salle est ouverte à tout moment, les coaches sont disponibles à 100 %. Ça passe par cette éthique de travail, qu’il faut encore faire évoluer. »
Vous allez découvrir l’Eurocup, c’était important de choisir un projet et un club européen ?
« Mon objectif était surtout de signer un contrat en Ligue Féminine. L’Eurocup, pas spécialement, mais ça ne se refuse pas. C’est avec grand plaisir qu’on joue plus de matches dans l’année. Partir en Europe, jouer contre de grands clubs, je signe direct. Je vais découvrir la Coupe d’Europe et il y a vraiment quelque chose à faire avec cette équipe. »
« Ana (Suarez) me donne déjà énormément de conseils, je prends tout ce qu’elle fait à la lettre. Elle a un vécu, elle vient d’être championne de France, elle sait comment apporter la gagne dans une équipe. C’est une grande meneuse, tant dans le scoring que dans la gestion. A chaque entraînement, j’apprends. Et c’est une personne entière et humaine, avec de superbes valeurs. »
Enthousiaste, fougueuse, énergique… Ce sont des mots qui ressortent pour vous définir. Autant de qualités qui font une bonne meneuse de jeu ?
« Enthousiaste, c’est le mot qui ressort souvent. C’est ma personnalité. J’aime transmettre des good vibes, être dans une bonne énergie à l’entraînement. Quand on s’éclate à l’entraînement, je pense qu’on ne peut que performer sur le terrain. Je suis toujours à fond dans ce que j’entreprends. C’est comme ça que ressortent mes qualités de leadership. J’essaie de transmettre ça à mon équipe, et je crois que j’arrive à le faire. C’est ma force. »
Quand on est meilleure passeuse de LF2, qu’on a 22 ans et qu’on vient de rejoindre un club qui joue la Coupe d’Europe et la Ligue Féminine, on ne peut qu’avoir des objectifs élevés ?
« Je ne peux répondre que collectivement à cette question. J’aimerais performer individuellement, oui, mais je veux surtout apporter collectivement. J’aimerais qu’on fasse un coup dans l’une des trois compétitions (Ligue Féminine, Coupe de France et Coupe d’Europe). Personnellement, c’est me faire plaisir et exister dans un championnat dense et relevé. Quand je suis arrivée en Ligue 2 à la sortie du centre de formation, je m’étais dit « performe individuellement et collectivement, et vois après ». A partir de la deuxième année, j’ai commencé à me fixer des objectifs plus élevés. Je me suis dit : « Bon, Coline, tu peux faire quelque chose maintenant », et j’ai terminé meilleure passeuse. C’est une grande fierté. On a terminé deux saisons de suite dans le top 3, même si on aurait aimé monter en Ligue Féminine ensemble. »
Photo : Coline Franchelin (Sébastien Moinet)