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L’incroyable parcours de Ricardo Alliman, un Jamaïcain à Orchies

Rien ne prédestinait Ricardo Alliman (2,01 m, 35 ans) à devenir basketteur professionnel, pourtant le Jamaïcain possède plus de dix saisons en carrière. Un parcours réussi grâce à sa détermination et une éthique de vie irréprochable.

Rien ne prédestinait Ricardo Alliman (2,01 m, 35 ans) à devenir basketteur professionnel, pourtant le Jamaïcain possède plus de dix saisons en carrière. Un parcours réussi grâce à sa détermination et une éthique de vie irréprochable.

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Dans la Pévèle Arena d’Orchies (Nationale 1), cinq drapeaux étrangers sont accrochés. Mais un n’est pas si « commun » dans le basket : celui de la Jamaïque. Ricardo Alliman, 35 ans, est né à Kingston où toute sa famille réside encore. Pourtant, rien ne prédestinait le Jamaïcain à vivre de la balle orange.

Plutôt doué avec une raquette et une balle jaune, tout s’est joué sur une poussée de croissance. « J’ai commencé tard le basket, à 15 ans. Un été, j’ai pris trente centimètres donc je me suis dit que j’allais essayer le basket. Heureusement que j’ai tenté car je suis tombé amoureux du sport. Avec les études, le basket m’a aidé pour avancer », glisse l’ailier fort dans un français parfait.

Essayer le basket, le natif de Kingston a surtout été poussé par certains joueurs de l’équipe de son lycée, situé dans la capitale jamaïcaine. « Ils m’ont convaincu pour délaisser le tennis et venir pratiquer le basket. Je ne voulais pas au départ puis j’ai dit « Ok je vais disputer un entraînement« . J’ai kiffé et je ne suis jamais retourné à l’autre sport. Tout a changé après cet entraînement », souligne l’ancien international.

Tout s’accélère aux États-Unis

Commence alors le début de la belle aventure. Le jeune Alliman s’entraîne, progresse et intrigue quelques années plus tard les scouts américains lors d’un camp organisé en Jamaïque. « Ils m’ont choisi et heureusement parce que sinon mes parents n’avaient pas les moyens pour m’envoyer aux États-Unis. Grâce à ça, j’ai eu une bourse avec l’opportunité de partir de la Jamaïque pour essayer de percer dans le basket », admet-il. À 19 ans, direction les États-Unis et plus particulièrement l’Université de Cedarville dans l’Ohio. Là-bas, tout s’accélère. Ricardo dispute le championnat NCAA pendant quatre ans, mais pas que. Avoir un diplôme était tout aussi important pour lui. « J’ai pu pratiquer mon sport à l’Université mais le plus important est que j’ai pu étudier. J’ai eu mon bachelor (en informatique) grâce à cela. Aux États-Unis c’est comme ça, le sport et les études. Mais les études d’abord », sourit l’imposant ailier fort aux bras tatoués.

Rêveur de rejoindre la grande ligue, le Jamaïcain, devenu international en 2009 – il croisera Al Horford, Nenê, J.J Barea… – réalise au fil des ans qu’il sera un peu trop court. Peu importe, sa passion pour le basket l’anime et l’emmènera jusqu’au bout du monde. « Ma dernière année universitaire, j’ai fait une très belle saison où j’ai été un des meilleurs joueurs de ma division. Grâce à ça, j’ai pu avoir des contacts avec des agents, des scouts pour me faire venir en France. Il y a beaucoup de joueurs qui n’ont pas l’opportunité de continuer à jouer après la fac donc pour moi, c’était une chance. Je voulais venir en France, en Espagne, en Asie, en Amérique… n’importe où ! »

La France, son deuxième pays d’adoption

Le Jamaïcain atterrit alors en France, en 2011, du côté de Vitré (NM2 à l’époque), en Bretagne. Tellement galvanisé de faire ses premiers pas sur les parquets français, le climat breton ne l’affecte pas. Tarbes, Avignon, les Sables d’Olonne, l’ailier fort multiplie les clubs. Mais c’est dans un club familial que Ricardo Alliman se sent comme à la maison : le BC Orchies. Auteur de sa meilleure saison du côté de la Pévèle Arena en 2018-2019 (14,3 points et 6,8 rebonds et un match à 34 points), il décide de revenir la saison dernière. Jimmy Ploegaerts, son ex-entraîneur (NDLR : Orchies a décidé de se séparer de son technicien cet été), se souvient de ses retrouvailles. « Je lui ai dit en rigolant quand je l’ai revu pour la première fois en face à face pour qu’il revienne signer chez nous : »Ce qui est bien c’est que tu es parti il y a trois ans, tu reviens tu n’as pas vieilli. Physiquement c’était le même ! » »

Car Ricardo, c’est un bosseur. Après les séances collectives, le natif de Kingston reste, seul sur le parquet, tirer une centaine de shoots alors que ses partenaires partent à la douche. Résultat ? À 35 ans, le Jamaïcain a réalisé sa meilleure saison statistiques en N1 : quatorze points et 7,8 rebonds de moyenne. C’est tout simplement le meilleur marqueur et rebondeur de l’équipe. « En deux ans avec nous, je ne l’ai jamais vu passé à travers deux matches de suite. Il a toujours eu une réaction après un match un peu moins bien », admire son ancien entraîneur.

« J’ai eu l’habitude d’avoir des joueurs étrangers qui ne faisaient pas forcément les efforts en défense »

Un retour gagnant et des efforts qui ont fait de lui un leader. Peu expressif, un poil introverti, Ricardo Alliman s’est construit un charisme à travers l’exemple. Joffrey Verbeke, lui aussi 35 ans, a disputé toute sa carrière à Orchies et peut l’attester. C’est un leader par l’exemple. « C’est vrai que c’est quelqu’un qui ne parle pas beaucoup mais quand il parle, tout le monde l’écoute. J’ai eu l’habitude d’avoir des joueurs étrangers qui ne faisaient pas forcément les efforts en défense. Lui les effectuent des deux côtés du terrain et c’est une très grande force », apprécie le capitaine.

Vers la fin de sa carrière (pas d’annonce à ce jour), le Jamaïcain commence peu à peu à s’orienter vers de nouveaux horizons. « On sait que le basket, ça ne dure pas pour toujours donc je vais changer mon focus pour faire une activité plus professionnelle. Pour moi, l’informatique, la finance, c’est ce qui m’intéresse. Je suis en train de regarder pour continuer mes études dans ces domaines et après on verra », confiait le joueur en mars dernier. Mais le basket n’est pas bien loin. L’ailier fort aimerait transmettre à la Jamaïque ce que cette aventure lui a permis de vivre : sa passion. « En Jamaïque, le basket grandit malgré les mauvaises infrastructures. Un jour peut-être, je reviendrai pour aider le pays pour monter des camps pour les jeunes, faire avancer le sport dans le pays. »

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Dans la Pévèle Arena d’Orchies (Nationale 1), cinq drapeaux étrangers sont accrochés. Mais un n’est pas si « commun » dans le basket : celui de la Jamaïque. Ricardo Alliman, 35 ans, est né à Kingston où toute sa famille réside encore. Pourtant, rien ne prédestinait le Jamaïcain à vivre de la balle orange.

Plutôt doué avec une raquette et une balle jaune, tout s’est joué sur une poussée de croissance. « J’ai commencé tard le basket, à 15 ans. Un été, j’ai pris trente centimètres donc je me suis dit que j’allais essayer le basket. Heureusement que j’ai tenté car je suis tombé amoureux du sport. Avec les études, le basket m’a aidé pour avancer », glisse l’ailier fort dans un français parfait…

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Photo : Ricardo Alliman (BC Orchies)

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