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Vincent Collet après la défaite contre l’Espagne : « Dans la justesse, on a pris une leçon »

Dimanche soir, l’Espagne a donné une leçon de basket à l’équipe de France en finale de l’EuroBasket (88-76). Le coach tricolore Vincent Collet explique les raisons de la défaite.

Dimanche soir, l’Espagne a donné une leçon de basket à l’équipe de France en finale de l’EuroBasket (88-76). Le coach tricolore Vincent Collet explique les raisons de la défaite.

« Vendredi, nous avons gagné l’argent. Aujourd’hui, nous avons perdu l’or ». Il n’y a pas eu photo. En finale de l’EuroBasket, l’Espagne a dominé les Bleus pendant 40 minutes sans que les hommes de Vincent Collet ne parviennent à remonter leur déficit. La raison principale ? La Roja a inscrit 35 points sur les ballons perdus tricolores, au nombre de… 19 !

« Depuis le début, on savait que notre faiblesse était de perdre trop de ballons. Ils ont marqué 35 points sur nos pertes de balles, et nous 7 ! Voilà la raison de notre défaite. Plus tôt dans le tournoi, nous avons survécu contre la Turquie et l’Italie malgré nos pertes de balles, ça ne peut pas passer contre l’Espagne, parce que les Espagnols, eux, ne perdent pas de balles, gardent le contrôle. »

Alors, comment expliquer une telle moisson de ballons perdus ?

« Nos faiblesses dans les fondamentaux, les démarquages, les passes sont récurrentes. On manque aussi de mobilité sur certaines situations. On savait qu’ils allaient être très agressifs sur Evan, sur Thomas, et il y a eu un bouchon au milieu de la raquette. L’exemple parfait, c’est le tir à 3-points de Diaz à la fin. Nous aidons trop, la balle est libérée tout de suite. Nous, on la libère une fois sur deux, une fois sur trois… Dans la justesse, on a pris une leçon. On n’a pas compensé ces 19 pertes de balles par une agressivité forte de l’autre côté. Avec l’enjeu de la finale, on a eu du mal à se libérer, on a mis un bon quart d’heure pour monter en pression. On est quand même revenus de -21 à -3, adossés à cette générosité défensive. On a joué avec nos qualités, mais à chaque fois qu’on se rapprochait, on a multiplié les bêtises, et on s’est fait punir. On a joué avec nos valeurs, on s’est battu jusqu’au bout, il n’y a pas 1 % à reprocher aux joueurs dans ce domaine. Mais une finale contre l’Espagne, on la gagne pas qu’avec ça. Ça fait partie du très très haut niveau. »

L’Espagne a parfaitement réussi à contrôler Rudy Gobert, bloqué à 6 points (à 2/2 aux tirs, 2/4 aux lancers) et 6 rebonds, bien loin de ses standards, et de sa phase finale. La Roja a encore une fois montré qu’elle était la meilleure école de basket en Europe.

« Il faut donner du crédit à l’Espagne, qui montre que mêmes dans les moments difficiles (NDLR : de -21 à -3), ils ne s’affolent pas, ils trouvent des tirs ouverts, et qu’ils les mettent. On est tombés sur une grande équipe. Les Espagnols ont fait exactement ce qu’ils avaient planifié de faire, des deux côtés du terrain. L’Espagne, ce n’était pas que les Gasol et Navarro. Au niveau où était (Juancho) Hernangomez ce soir, je pense qu’il a au moins remplacé l’un des deux Gasol. Rudy Fernandez met dedans à chaque tir ouvert, parce qu’il est prêt pour ça. Il ne faut pas l’accepter, mais il faut le reconnaître. Pour les battre, il faudra plus que ça. Le niveau moyen de leur championnat fait qu’ils ont toujours de vrais bons joueurs. Leur façon de jouer explique le résultat malgré notre courage. On s’est battus mais avec moins de maîtrise. Ce soir, c’est la victoire de la maturité. »

Les Bleus ont encore du boulot pour gravir cette dernière marche qui les mènera à la médaille d’or. Cette finale outrageusement dominée par l’Espagne nous le rappellera au moins jusqu’à la Coupe du monde 2023.

À Berlin (Allemagne).

Photo : Vincent Collet (FIBA)

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