Aller au contenu

Mi-temps avec… Boris Dallo (Cholet) : « Retrouver l’Euroleague et la gagner avec un vrai rôle, c’est un objectif ! »

Et si le prime de Boris Dallo (1,96 m, 28 ans) ne faisait que commencer ? Le capitaine de Cholet Basket en est le premier persuadé. Partisan des belles aventures, en France et en Europe, le coéquipier modèle se raconte au passé, au présent et au futur… Et il a de succulentes anecdotes à partager.

Et si le prime de Boris Dallo (1,96 m, 28 ans) ne faisait que commencer ? Le capitaine de Cholet Basket en est le premier persuadé. Partisan des belles aventures, en France et en Europe, le coéquipier modèle se raconte au passé, au présent et au futur… Et il a de succulentes anecdotes à partager.

[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]

QT1 – Dans le rétroviseur…  
« Tu n’as pas besoin de côtoyer une personne pendant longtemps pour qu’elle te rende meilleur. Il suffit d’une parole qui marque, c’est ce qu’il s’est passé à Strasbourg avec Scottie Reynolds »

La personne sans qui vous n’auriez pas fait carrière ?
« Je suis très croyant donc sans Dieu, je ne pense pas que cela aurait été possible. J’ai l’entière conviction et la foi que j’ai un talent, que je cultive tout le temps. Et ça ne se matérialise pas par l’aide d’une personne physique. Pour être dans le rationnel, c’est peut-être mon voisin de l’époque, Franck Baudriller, qui m’a emmené à mon tout premier entraînement. J’avais sept ans, je crois, et on connaît la suite de l’histoire. »

Le coach qui vous a le plus marqué ?
« C’est Dusko Ivanovic au Partizan Belgrade. Il a endossé ce rôle de père car il savait que ce n’était pas facile de quitter son pays à 18 ans. Cette intégration avec les jeunes joueurs étrangers, c’est dans sa culture. Il inculque des valeurs de travail, d’abnégation et nous aiguille, pose les bonnes fondations pour notre carrière. »

Le plus grand coup de gueule que vous avez vécu ?
« C’est encore une anecdote au Partizan. Lorsque ça ne se passait pas très bien, le président du club descendait dans les vestiaires. Il s’avère qu’à l’époque, c’est Predrag Danilovic, ancienne grande légende du basket de l’ex-Yougoslavie. Et quand il venait nous voir, avec tout le charisme qu’il dégageait, tu ne pouvais que respecter quand il parlait.
Alors ce n’est pas un coup de gueule, plus une intervention dont je me souviens. Il y avait eu un souci d’arbitrage, il était descendu et nous avait dit « soit on déclare forfait, soit vous jouez mieux ». On a fait abstraction du public et on a gagné le match. »

Boris Dallo a joué au Partizan Belgrade de 2013 à 2015.

Le joueur qui vous a rendu meilleur ?
« Scottie Reynolds, à Strasbourg. Il m’a vraiment beaucoup aidé et me conseille encore beaucoup aujourd’hui. On se parle quasiment quotidiennement, de basket mais pas uniquement. Lorsque l’on a évolué ensemble une saison à Strasbourg, de 2019 à 2020, il m’a appris à simplifier mon jeu, faciliter la vie sur le terrain. Tu n’as pas besoin de côtoyer une personne pendant longtemps. Il suffit d’une phrase, d’une parole qui marque, c’est ce qu’il s’est passé avec Scottie. »

Le match le plus mémorable que vous avez joué ?
« Il y en a plusieurs ! Ce sont mes premières fois : mon premier match en Euroleague au Palau Blaugrana à Barcelone, celui en sélection jeune en équipe de France et ma première en professionnel. S’il y en avait un à retenir, ce serait mon passage en professionnel car il représente un aboutissement. On se dit que l’on a passé une étape. C’était à Roanne, je jouais avec Poitiers et c’était comme une fierté de fouler le terrain. J’ai pris les choses comme elles sont venues, je n’ai pas eu peur et j’avais un vrai rôle dans le groupe malgré mon jeune âge. »

Votre routine d’avant-match ?
« J’écoute un peu de musique avec des styles qui dépendent de mon humeur. Cela va du Rap américain à l’Afro beat en passant par des sons plus calmes. Je n’ai pas forcément une routine, je préfère être dans le partage que dans ma bulle. Je suis quelqu’un de tranquille, spontané et pas du tout superstitieux. Je n’aime pas me mettre trop de pression. »

Pourquoi portez-vous le numéro 12 ?
« Alors, ça n’a pas de rapport avec ma date de naissance (NDLR : Boris Dallo est né un 12 mars) ! Quand j’étais enfant, je regardais beaucoup de foot donc je voulais porter le numéro 10 aussi au basket. Mais lors de mon tout premier match, il était déjà pris dans mon équipe. Il restait le 8 ou le 12, alors j’ai pris le 12 et je le garde encore aujourd’hui. Au Partizan, le 12 n’était pas disponible donc j’ai pu récupérer le 10 ! »

Boris Dallo, numéro 12 et capitaine choletais. (c) FIBA

Votre record de lancers-francs/trois-points de suite à l’entraînement ?
« Je ne suis pas un shooteur de série. Je peux en marquer dix puis en rater un, puis en mettre huit, et encore louper… Je n’ai jamais eu à l’esprit de faire même un concours de tirs à l’entraînement, faudrait que je m’y mette. À Cholet, on fait quand même des concours de tir au milieu du terrain à l’entraînement qui précède le match et celui qui perd ramène les chouquettes (rires) ! »

Quelles sont les difficultés que vous avez pu rencontrer à l’étranger ?
« Je n’ai pas forcément eu de problèmes de barrière de la langue. J’ai appris très vite le serbe, l’anglais et je comprends le grec. J’ai aussi réussi à m’adapter vite à la culture de chaque pays. Les difficultés ont davantage été liées à des problèmes de retard de paiement. Il y a beaucoup de taxes donc on n’est moins protégés qu’en France. Il n’y a pas cette garantie de salaire mensuel. Cela peut sembler bizarre mais c’est un état d’esprit qu’il faut avoir. Jouer à l’étranger était pour moi une opportunité, de modeler mon jeu de manière différente. Tout cela a aussi forgé ma personnalité. »

Les choses les plus dures à comprendre au plus haut niveau ?
« L’exigence. Le fait de ne pas s’éparpiller et de mettre l’accent sur ce qu’il se passe hors du terrain. L’exigence du haut-niveau, elle n’est pas comprise tout de suite. Une chose à retenir : la préparation. Au niveau mental, diététique, la prévention à la blessure, préparer son corps, son match à l’entraînement… La préparation devient universelle mais elle n’est pas directement assimilée lorsque l’on est jeune.
On arrive à un moment dans notre carrière où l’on se trouve à notre top. C’est justement les sportifs les mieux préparés qui pourront plus facilement appréhender leur prime. Personnellement, je ne pense pas encore être arrivé à mon top. Je profite des bons résultats de mon équipe mais j’ai encore beaucoup d’éléments à modifier dans mon jeu. J’aimerais augmenter mes pourcentages au shoot par exemple (NDLR : 34,6 % à trois-points, son meilleur taux dans sa carrière). »

QT2 – Au révélateur…
« Le plus professionnel ? Dominic Artis. Il est tout le temps à la salle, il dort là-bas. Les jours où j’arrive avant lui, je le vois sur sa tête qu’il ne se sent pas bien. »

Quel bilan dressez-vous de votre saison ?
« Il est très positif, mais je ne suis pas étonné car c’est dans la continuité de ce que l’on a fait en 2022. Pour rappel, le match 3 des playoffs contre l’ASVEL s’est joué à des détails. Depuis cet événement, je savais que quelque chose se passait. Ma seule appréhension était de savoir combien de joueurs allaient être gardés dans le groupe. Les joueurs qui correspondaient le plus à la philosophie du coach sont restés. En tant qu’équipe, on peut encore être plus constants. Limiter les trous d’airs, mais cela fait partie du basket. C’est un sport de série. On a une très grosse marge de progression. »

Quel est votre coéquipier le plus professionnel ?
« Dominic Artis (sans hésitation) ! Il est tout le temps à la salle, il dort là-bas. Je suis sûr que les jours où j’arrive avant lui à la salle, je le vois sur sa tête qu’il ne se sent pas bien. Il est pas à l’aise (rires). »

Quel est le plus chambreur de l’équipe ?
« Franchement, je peux encore dire Dom’ Artis. Sinon, c’est moi qui fait ce job là. Cette année, on a pas mal de blagueurs mais je reste encore le plus chambreur. Il y a aussi Justin Patton qui a cet humour à l’Américaine, avec du trashtalk, très sarcastique. Il dit quelque chose sans rigoler mais le sens de la phrase est incroyable. »

Quel est le plus mauvais perdant de vos coéquipiers ?
« Désolé mais je vais devoir redire Dominic Artis. C’est un grand « rageux ». Il va tout le temps trouver un moyen de gagner. On a un groupe qui aime bien jouer, franchement il vit très bien. »

Dominic Artis en pénétration, bien aidé par l’écran de Boris Dallo – (c) FIBA

L’adversaire le plus coriace affronté ?
« La personne qui me vient en premier, c’est Isaïa Cordinier. Je me souviens d’un grand compétiteur quand il était à Nanterre, je le respecte beaucoup. Il aime jouer dur, a beaucoup de caractère. C’est pas une question de points marqués, c’est plus dans son état d’esprit. »

Le meilleur défenseur ?
« Je dirais David Lighty. Il est très sous-côté au niveau de sa défense. C’est un mec qui est très intelligent au niveau de ses déplacements. Il sera toujours entre toi et le panier. Il faut trouver pas mal de solution pour essayer de le déborder. »

Les supporters les plus fervents ?
« Forcément, ce sont ceux du Partizan. C’est le meilleur public au monde. Tu arrives dans un pays basket, femmes et enfants compris, c’est impressionnant. Ils sont à la fois pour toi et ils arrivent à montrer ce sentiment d’hostilité envers leurs adversaires que l’on ne retrouve pas en France. Si tu n’arrives pas à gérer cette pression là, tu es cuit ! Cela pourrait ressembler à Marseille au football. Les supporters ont autant d’exigence que d’amour pour leur équipe.
Cholet, c’est aussi un club où il y a beaucoup de ferveur, mais c’est très familial et on les en remercie puisqu’ils nous ont sorti de beaucoup de situation. C’est l’un des meilleurs publics en France, si ce n’est le meilleur depuis que l’on joue mieux. »

La personne de l’ombre la plus importante à vos yeux au sein du club ?
« Je pense directement à un couple qui est intendant au club. On les remercie tous les jours, c’est Katia et Alain, ils ne forment qu’un. Ce sont des personnes en or, qui sont là dès que l’on a besoin d’eux. Je citerai aussi Elisabeth, une personne du bureau, qui fait beaucoup de travail pour le Cholet Basket. Elle porte les couleurs du club en elle. »

QT3 – Dans le viseur…
« Cette année, plus que les autres, j’ai l’impression que les joueurs français sont décisifs en Betclic Elite »

Le club où vous aimeriez évoluer ?
« Je crois que je vais utiliser mon joker (rires). »

Celui où vous aimeriez terminer votre carrière ?
« J’ai plusieurs envies mais je pense que j’aimerais bien terminer à la maison, à Nantes. On ne sait pas de quoi demain est fait mais j’aimerais boucler la boucler aux Hermines, où j’ai commencé. Et peut-être les amener en Betclic Elite. »

Le titre qu’il faut impérativement gagner dans votre carrière ?
« Déjà, ce serait un titre collectif et non individuel. Donc, je dirais l’Euroleague. C’est clairement un objectif de retourner y jouer. Peu importe si cela arrive en France ou à l’étranger mais simplement y arriver et avoir un rôle pour m’exprimer, rester moi-même et performer. Je sais que j’en suis capable. »

Est-il possible de vous voir entamer une reconversion dans le 3×3 ?
« Pourquoi pas. Je n’y ai jamais pensé. J’aime le basketball en général. Le 3×3 est une discipline très différente du 5×5 donc il faudrait que je travaille beaucoup pour m’y reconvertir sérieusement. J’en ai fais lors de quelques étés. J’avais participé à un Masters à Lausanne en 2017 avec Amara et Bandja Sy et Georgi Joseph. Depuis, je n’ai pas eu l’occasion de m’investir pleinement dans les compétitions 3×3. »

(c) Tuan Nguyen

Si vous ne jouiez pas au basket, que feriez-vous ?
« Ce serait autour du sport. Je regarde tous les sports possibles donc je ne sais pas dans quoi précisément, plutôt dans le marketing sportif ou alors en relation avec les joueurs. Peut-être aussi en tant que consultant pour les médias. »

Un vœu pour le basket français ?
« Ce serait pour la Betclic Elite : je souhaite que les joueurs français continuent à performer. Cette année, plus que les autres, j’ai l’impression qu’ils sont plus décisifs pour leur équipe respective. C’est très important avec tous les talents français existants qu’ils s’épanouissent dans le championnat national et arriver au plus haut niveau possible. »

Votre favori pour le titre de Betclic Elite ?
« Forcément, Monaco. Ils peuvent faire n’importe quel match durant la saison, à partir du moment où ils vont se retrouver en playoffs, ils vont être redoutables sur une série. Pour autant, chaque équipe qui devra affronter Monaco jouera sa chance à fond, surtout à domicile.
Ce qui a peut-être manqué à Monaco l’an passé, c’est la culture de la gagne que possède davantage l’ASVEL dans le championnat de France. Mais sinon, ils étaient déjà favoris l’an passé. Je pense même que Monaco est capable de gagner l’Euroleague. »

Le joueur perdu de vue que vous aimeriez revoir sur le devant la scène ?
« Je vais dire Sekou Doumbouya, c’est un des joueurs les plus talentueux que j’ai vu. On entend beaucoup de choses négatives autour de lui mais personnellement, je préfère essayer de comprendre ce qu’il ne va pas au cours de son évolution plutôt que de lui jeter la pierre. On s’acharne sur un joueur très jeune qui est arrivé dans le meilleur championnat du monde sans avoir un cadre approprié. C’est un basketteur aux nombreuses qualités. Il suffit de le remettre sur les bons rails. Il pourrait revenir évoluer en Europe mais quand tu es aussi décrié en France, je comprends qu’il reste jouer en G-League. »

QT4 – Le quizz… au buzzer !

Lequel de vos coéquipiers actuels a un record en G-League à 45 points ?
« C’est Perry Ellis ? Ou alors T.J. Campbell… »
Mauvaise réponse : Justin Patton

Combien d’années de différence ont Neal Sako et Kim Tillie ?
« 10 ans. »
Bonne réponse : Neal Sako a 24 ans et Kim Tillie a 34 ans.

Quel joueur portait votre numéro 12 avant que vous arriviez à Cholet ?
« (Hésitation) C’est Vafessa Fofana ! »
Bonne réponse (avec un peu d’aide).

Quand vous arrivez au Partizan Belgrade en 2013, vous évoluez aux côtés de deux français. Lesquels ?
« Joffrey Lauvergne et Léo Westermann. Si je ne me rappelle pas de ça, c’est la honte ! »
Bonne réponse.

Contre quelle équipe avez-vous réalisé votre record de points en carrière ?
« Je pense que c’est contre Ankara ou Limoges ? Je crois avoir inscrit 26 ou 24 points. »  
Mauvaise réponse : Face à la JDA Dijon en 2020 au Portel avec 26 points.

(c) Jacques Cormarèche

Lequel de vos anciens coéquipiers est vice-champion olympique avec l’équipe de France ?
« Mous ? Moustapha Fall évidemment ! »
Bonne réponse.

Quels titres a remporté le Cholet Basket entre 2017 et 2019 ?
« Ils ont gagné un titre ? On va faire par élimination. Ce n’est pas la Betclic Elite, ni la BCL, ni l’Eurocup … Trophées du futur ? »
Semi-bonne réponse : Champion de France et Trophée du futur, deux années de suite.

Dans quelle ville est désormais située la salle de basketball des Nantes Hermines ?
« Rezé, à la salle de la Trocardière ! »
Bonne réponse.

Score : 6/8

À relire – nos invités « mi-temps avec » – Saison 2022-2023
Bodian Massa (Strasbourg)
Clément Frisch (Nancy)
Janelle Salaun (Villeneuve d’Ascq)
Matthew Strazel (Monaco)
À relire – nos invités « mi-temps avec » – Saison 2021-2022
Alex Chassang (Bourg)
Amara Sy (Paris)
Brandon Jefferson (Pau)
Dante Cunningham (Le Mans)
Gérald Ayayi (Pau)
Héléna Ciak (ASVEL)
Hugo Robineau (Cholet)
Jessie Begarin (Châlons-Reims)
Léo Cavalière (Strasbourg)
Robin Ducoté (Dijon)
Youssou Ndoye (Orléans)

.

.

[armelse]

QT1 – Dans le rétroviseur…  
« Tu n’as pas besoin de côtoyer une personne pendant longtemps pour qu’elle te rende meilleur. Il suffit d’une parole qui marque, c’est ce qu’il s’est passé à Strasbourg avec Scottie Reynolds »

La personne sans qui vous n’auriez pas fait carrière ?
« Je suis très croyant donc sans Dieu, je ne pense pas que cela aurait été possible. J’ai l’entière conviction et la foi que j’ai un talent, que je cultive tout le temps. Et ça ne se matérialise pas par l’aide d’une personne physique. Pour être dans le rationnel, c’est peut-être mon voisin de l’époque, Franck Baudriller, qui m’a emmené à mon tout premier entraînement. J’avais sept ans, je crois, et on connaît la suite de l’histoire. »

Le coach qui vous a le plus marqué ?
« C’est Dusko Ivanovic au Partizan Belgrade. Il a endossé ce rôle de père car il savait que ce n’était pas facile de quitter son pays à 18 ans. Cette intégration avec les jeunes joueurs étrangers, c’est dans sa culture. Il inculque des valeurs de travail, d’abnégation et nous aiguille, pose les bonnes fondations pour notre carrière. »

Le plus grand coup de gueule que vous avez vécu ?
« C’est encore une anecdote au Partizan. Lorsque ça ne se passait pas très bien, le président du club descendait dans les vestiaires. Il s’avère qu’à l’époque, c’est Predrag Danilovic, ancienne grande légende du basket de l’ex-Yougoslavie…

[/arm_restrict_content] [arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]

Photo : Boris Dallo (FIBA)

Commentaires

Fil d'actualité