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ITW Paul Djoko (3×3 Paris) : « Les équipes du circuit mondial commencent à nous respecter »

Paul Djoko (1,93 m, 24 ans) a fait du 3×3 sa profession sous le maillot de 3×3 Paris, la première équipe professionnelle française. Champion d’Europe U18 de la discipline en 2016, il avait disparu des radars pendant cinq années en NCAA. Mais l’entraîneur des Bleus Karim Souchu ne l’avait pas perdu d

Paul Djoko (1,93 m, 24 ans) a fait du 3×3 sa profession sous le maillot de 3×3 Paris, la première équipe professionnelle française. Champion d’Europe U18 de la discipline en 2016, il avait disparu des radars pendant cinq années en NCAA. Mais l’entraîneur des Bleus Karim Souchu ne l’avait pas perdu de vue, et quand l’aventure 3×3 s’est présentée à lui, Paul Djoko n’a pas pu refuser. Parti à la découverte du World Tour, le Français s’est révélé comme une de ses étoiles montantes. Retour sur son parcours, ses premiers pas avec 3×3 Paris et ses ambitieux objectifs.

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Quel a été votre parcours de basketteur avant d’évoluer sous l’équipe 3×3 Paris ?
« J’ai commencé le basketball très tôt dans les environs de Strasbourg. J’ai joué pour le club jusqu’à mes 15 ans. Je suis allé au centre de formation de Châlons-Reims pendant quatre ans et à la suite de cela, je suis parti en 2017 jouer en division 1 de NCAA à Northern Kentucky. Puis en 2021, j’ai rejoint l’université de Tyler, dans le Texas. Jusqu’à cette année, où j’ai commencé le 3×3 en professionnel. »

Avant cela, vous remportez en 2016 le Championnat d’Europe 3×3 avec l’équipe de France U18. À quand remonte vos débuts avec la discipline ?
« C’est en 2016 justement, et c’est tombé un peu par hasard. La fédération voulait monter l’équipe U18 France donc des tournois sont organisés en collaboration avec l’INSEP. Les joueurs des centres de formation étaient également conviés à venir lors d’un après-midi de “sélection” pour former l’équipe U18. J’ai fait ce premier tournoi-là avec mon équipe de Châlons-Reims, puis Gwen Pestel (ancien entraîneur principal de l’équipe de France 3×3) et Karim Souchu (à l’époque assistant) m’ont rappelé pour revenir lors d’un second tournoi. Et cette fois, je jouais avec les joueurs qui allaient composer la future équipe de France U18. Dès l’été 2016, on a commencé les tournois ensemble, c’est allé super vite ! »

Cette même année, vous partez aux Etats-Unis. Avez-vous poursuivi votre expérience 3×3 pendant vos cinq saisons là-bas ?
« Par la force des choses, je me suis éloigné du 3×3. La NCAA me prenait toute mon année, même si la compétition dure seulement quatre mois. J’avais très peu de semaines off l’été donc c’était plus compliqué de revenir en France pour faire des tournois estivaux. Pour autant, je suivais beaucoup la discipline, je regardais les nouveaux arrivants dans le 3×3 à distance. Je suis resté proche malgré le fait que je ne jouais pas. »

Comment avez-vous été sélectionné parmi tous les prospects 3×3 français, connus grâce à l’équipe de France ou par tous les tournois durant l’année ?
« En mars de cette année, dix jours après ma fin de saison de NCAA, Karim Souchu et Yann Julien m’appellent et m’expliquent le projet 3×3 Paris, qu’il y a des candidatures ouvertes et que j’étais le bienvenu. Karim savait que je revenais en France, que j’allais chercher un club 5×5. Mais il ne m’avait pas vu jouer depuis cinq ans. Un concours de circonstances a fait que je n’ai pas eu besoin de réaliser des workouts et j’ai été sélectionné avec cinq autres joueurs. »

On sait que pour réussir dans la discipline, une équipe a besoin d’expérience et d’alchimie, comment se sont passés les premiers pas de 3×3 Paris ?
« J’avais très peu voir quasiment jamais joué ou affronté les gars avant sur les circuits 3×3. Les débuts sont assez tirés par les cheveux. Franck Seguela n’a pas terminé sa saison de 5×5, Jules Rambaut se blesse et l’équipe de France se prépare au championnat du monde fin juin, donc lors des premiers tournois, nous n’avons pas l’équipe au complet. Officiellement, 3×3 Paris se lance début juillet mais on commence à faire des tournois dès le mois de mai. Le premier vrai tournoi ensemble, c’est lors du Challenger de Bordeaux au mois de juillet. Et quand on voit comment on joue à Bordeaux (NDLR : défaite contre l’équipe expérimentée Anvers) par rapport à maintenant, tu remarques déjà beaucoup d’évolution. »

Au cours de cette première saison, quel a été votre tournoi le plus marquant ?
« Ce serait mentir de dire un autre tournoi que le Masters d’Utrecht (Pays-Bas). On est arrivé jusqu’en finale, à la surprise générale. On savait que l’on était capable de cette performance mais le faire, c’est encore autre chose. C’était un témoignage des progrès effectués. Le Challenger en Malaisie nous a également beaucoup aidé. C’était un long voyage, on s’est mis dans notre bulle et on a passé un step collectivement. On a battu Ulaanbaatar très rapidement en poule, on s’est hissé jusqu’en demi-finale mais on se fait éliminer contre Liman (NDLR : équipe serbe 2e au classement général). C’était début septembre, avant Utrecht, soit la première fois qu’on a montré à nos adversaires qu’il fallait compter sur nous. »

« Le premier Masters de Paris était incroyable ! On est très déçu de notre résultat. Mais c’était une compétition où nous avons appris collectivement. »

Une entrée en matière sur le circuit 3×3 au rythme effréné, tous les week-ends, vous étiez aux quatre coins du monde ?
« Au mois de septembre, c’était infernal avec trois voyages en un mois. On a fait énormément de tournois pour maximiser nos chances de nous qualifier en finale du World Tour. C’est le rythme des compétitions mais on sait dans quoi on s’engage avant de démarrer. C’est devenu notre profession, donc on s’habitue à bouger autant. »

Puis il y a eu ce tournoi à domicile, le premier du World Tour organisé en France. Comment avez-vous vécu le Masters de Paris ?
« L’événement était super, l’organisation au top et le spot incroyable ! Mais au niveau de notre performance, on est très déçu. On est sorti dès les quarts lors du tournoi que l’on attendait tous dans l’équipe. On voulait performer devant nos supporters. Avec le recul, j’en garde un très bon souvenir, c’était encore une compétition où nous avons appris collectivement. En tout cas, ce Masters de Paris nous a bien fait redescendre de la performance à Utrecht (rires). »

Nous parlions de l’événement qui s’est déroulé au Carreau du Temple (Paris, 3e). Est-ce qu’il y a un tournoi qui vous a marqué plus que d’autres pour son organisation, le décor ou l’ambiance ?
« Je vais me répéter mais j’avoue qu’à Utrecht, c’était incroyable, et je ne dis pas cela car nous sommes arrivés en finale. Tu sens que la fédération néerlandaise est en place au niveau du 3×3. L’arène qui a été montée pour l’événement était grandiose, en plein centre-ville. À la différence d’autres destinations, le 3×3 est davantage connu et valorisé, même si cela reste une discipline niche. »

(c) FIBA

La saison des Masters vient de se terminer. Quel est le programme qui vous attend pour les prochaines semaines ?
« La compétition ne s’arrête pas. Nous allons faire ce qui se présente à nous, dans des ligues privées comme en Serbie, en Espagne aussi. Si des tournois sont organisés en France, nous y participerons. Le 17 décembre, il y a le All-Star Game 3×3 Val d’Oise organisé à Argenteuil auquel on participera. Mon contrat avec 3×3 Paris dure sur deux ans et va jusqu’à l’été 2024. »

Été 2024, cela sous-entend les Jeux Olympiques de Paris ?
« Bien sûr que c’est un objectif de s’y qualifier. C’est pour cela que ce projet existe. On veut augmenter la France au ranking mondial. À titre personnel, je me suis lancé pour pouvoir aussi faire partie de l’équipe qui représentera la France dans la compétition. Même si on ne retrouvera pas forcément 100 % de 3×3 Paris sélectionnée en équipe de France, il y aura une forte corrélation entre les deux formations. J’aime à m’imaginer que ça me donne un léger avantage mais je me concentre sur ce que j’ai à faire sur le terrain et on verra si on me fera confiance en Bleus, je n’y suis encore jamais allé. »

Pourriez-vous nous décrire chacun de vos coéquipiers de 3×3 Paris ?
« Avec le temps, on a compris quelles étaient les forces et les faiblesses de chacun. Sylvain Sautier, c’est un joueur physique qui fait le travail de l’ombre. Franck Seguela peut jouer à tous les postes, c’est l’homme à tout faire, qui prend des rebonds, provoque des fautes. Alex Vialaret, c’est la version “Franck” à l’extérieur, il a une grande capacité au scoring. Alexandre Aygalenq, c’est un pur shooteur et Vincent Fauché, il aime driver, partir en backdoor tout comme défendre fort. »

Et votre rôle dans tout cela ?
« Je suis l’électron libre de l’équipe. Je suis là pour casser les défenses, apporter beaucoup d’intensité, jouer les 1-contre-1. On est tous très complémentaires. Je me considérais comme un petit poucet de la discipline avant de venir en compétition sénior, je n’avais pas fait de 3×3 depuis plusieurs années mais grâce à mes performances remarquées, cela m’a donné beaucoup de confiance pour la suite. Je suis fier d’avoir mis 3×3 Paris sur la carte du circuit professionnel, de regarder dans les yeux les meilleurs joueurs du monde (NDLR : Paul Djoko est passé de la 3633e à la 61e place au classement mondial) »

“Paul Djoko rime avec 3×3 et pour le plus longtemps possible. Même si je reviens au 5×5, je ne fermerai jamais la porte au 3×3”

Au fur et à mesure de la saison, avez-vous ressenti un traitement différent de la part de vos adversaires ?
« Oui complètement, ils étaient plus durs avec nous et c’est logique. Au départ, on nous a sous-estimé, personne ne me connaissait sur le circuit 3×3. Puis quand les résultats sont venus, les équipes ont commencé à plus nous respecter mais aussi à nous analyser, à s’ajuster face à nous. C’est super gratifiant ! Maintenant, c’est à nous de nous adapter face à ce que les équipes nous proposent. »

Est-ce qu’il y a des parcours de joueurs de 3×3 qui vous ont inspiré, d’autres pionniers que ceux de 3×3 Paris ?
« Plus que des exemples, j’ai beaucoup de mentors. Les meilleurs joueurs que j’ai vu sont vite devenus des adversaires. Certains sont avec moi depuis le début, qui ont même arrêté le 3×3 depuis comme Charles Bronchard dans mes débuts ou Dominique Gentil, qui reste encore sur le circuit. Ce sont deux anciens du 3×3 disons, qui m’ont pris sous leurs ailes. Au niveau international, j’ai beaucoup regardé la légende serbe Dusan Bulut. »

L’ultime question, est-ce que l’on reverra un jour Paul Djoko sur un terrain de 5×5 ?
« L’avenir nous le dira. Paul Djoko rime avec 3×3 et j’espère que cela rimera avec 3×3 le plus longtemps possible. Je suis un amoureux du basket, même si je reviens au 5×5, je ne fermerai jamais la porte au 3×3, cela fait désormais partie de moi. Mon intention est de faire du 3×3 ma profession le plus longtemps possible. Cela peut aussi signifier jouer pour une équipe étrangère de 3×3 mais je garde en priorité l’envie de m’accomplir en France, à la maison. J’aime la discipline depuis le premier moment où j’y ai joué. J’ai commencé à travailler avec mon comité départemental du Bas-Rhin, et ma ville pour aider le 3×3 à grandir, organiser des événements. On en est qu’au début. »

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Quel a été votre parcours de basketteur avant d’évoluer sous l’équipe 3×3 Paris ?
« J’ai commencé le basketball très tôt dans les environs de Strasbourg. J’ai joué pour le club jusqu’à mes 15 ans. Je suis allé au centre de formation de Châlons-Reims pendant quatre ans et à la suite de cela, je suis parti en 2017 jouer en division 1 de NCAA à Northern Kentucky. Puis en 2021, j’ai rejoint l’université de Tyler, dans le Texas. Jusqu’à cette année, où j’ai commencé le 3×3 en professionnel. »

Avant cela, vous remportez en 2016 le Championnat d’Europe 3×3 avec l’équipe de France U18. À quand remonte vos débuts avec la discipline ?
« C’est en 2016 justement, et c’est tombé un peu par hasard. La fédération voulait monter l’équipe U18 France donc des tournois sont organisés en collaboration avec l’INSEP. Les joueurs des centres de formation étaient également conviés à venir lors d’un après-midi de “sélection” pour former l’équipe U18…

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Photo : Paul Djoko (FIBA)

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