Quel point commun entre Guerschon Yabusele, Elie Okobo ou encore Timothé Luwawu-Cabarrot ? Ces trois Français ont partagé un EuroBasket en septembre dernier et leur premier passage en NBA s’est soldé par un retour en Europe. Les exemples ne manquent pas et les raisons de ces « marches-arrières » diffèrent selon les cas. Zoom sur un phénomène qui s’accentue au fil des saisons.
On ne compte plus les revenants français de NBA qui ne se sont jamais imposés aux Etats-Unis. La majorité décide, volontairement ou non, de revenir en Europe. Et un grand nombre s’impose parmi les hautes sphères du basket européen. C’est un constat que l’on peut dresser pour la grande majorité des Bleus venus s’essayer à la concurrentielle NBA dès le début de leur carrière professionnelle.
À la différence des premiers NBAers français partis dans la ligue nord-américaine à la fin des années 90 et 2000, la majorité des joueurs qui s’y sont expatriés au cours de la dernière décennie ne possédaient pas autant de certitudes au très haut niveau. C’est ce qu’avait fait remarquer Nicolas Batum, en début de saison, dans les colonnes de L’Equipe : « La vraie différence, c’est que, quand on arrivait aux États-Unis, même s’il y avait des interrogations sur notre capacité à réussir aux États-Unis, on n’avait plus rien à prouver en France. On avait galéré pour s’imposer, gagner crédibilité et respect, et on était prêts à ce qui nous attendait. Il revenait également sur les exemples de sa génération : Vincent Collet m’avait donné les clés d’une équipe d’Euroleague à 18 ans (au Mans), Tony Parker dominait, Boris Diaw et les frères Pietrus étaient champions et des éléments majeurs à Pau, Rudy Gobert était le meilleur défenseur de l’élite. Avant, tu n’osais même pas penser à t’inscrire à la draft si tu ne dominais pas en première division. Aujourd’hui, c’est tout juste si tout le monde ne met pas son nom. »
Joueurs passés de la NBA à l’Europe | Nombre de matches en NBA | Club(s) suivant(s) en Europe |
Timothé Luwawu-Cabarrot | 343 matches de 2016 à 2022 | Olimpia Milan |
Jaylen Hoard | 42 matches de 2019 à 2022 | Hapoel Tel Aviv |
Yves Pons | 12 matches en 2022 | ASVEL |
Petr Cornelie | 13 matches en 2022 | Real Madrid |
Vincent Poirier | 31 matches de 2019 à 2021 | Real Madrid |
Adam Mokoka | 25 matches de 2019 à 2021 | Nanterre |
Axel Toupane | 37 matches de 2015 à 2017 puis de 2020 à 2021 | Zalgiris Kaunas et Paris Basketball |
William Howard | 2 matches en 2020 | ASVEL |
Elie Okobo | 108 matches de 2018 à 2020 | ASVEL |
Guerschon Yabusele | 90 matches de 2017 à 2019 | Chine puis ASVEL |
Alexis Ajinca | 71 matches de 2008 à 2011 et 222 matches de 2014 à 2018 | ASVEL |
Joffrey Lauvergne | 212 matches de 2014 à 2018 | Fenerbahce |
Damien Inglis | 20 matches de 2015 à 2017 | Orlandina (Italie) |
Kevin Seraphin | 437 matches de 2010 à 2017 | FC Barcelone |
Boris Diaw | 1 064 matches de 2003 à 2017 | Paris-Levallois |
Nando de Colo | 125 matches de 2012 à 2014 | CSKA Moscou |
Mickaël Pietrus | 557 matches de 2003 à 2013 | Nancy |
Johan Petro | 473 matches de 2005 à 2013 | Chine puis Limoges CSP |
Rodrigue Beaubois | 188 matches de 2009 à 2013 | Spirou Charleroi |
Mickael Gelabale | 109 matches de 2006 à 2008 puis 36 en 2012-2013 | Cholet et Khimki Moscou |
Pape Sy | 3 matches en 2011 | Gravelines-Dunkerque |
Yakhouba Diawara | 187 matches de 2007 à 2010 | Brindisi |
Jérôme Moiso | 145 matches de 2000 à 2005 | Virtus Roma |
Antoine Rigaudeau | 11 matches en 2003 | Valence |
Dans une NBA où l’accueil des joueurs étrangers a progressé au fil du temps – ils étaient au nombre de 65 entre 1990-99 puis 158 entre 2000-09 -, les pionniers tricolores partis aux Etats-Unis ont dû batailler pour se faire une place dans la ligue mais, pour la plupart, sont parvenus à la garder. Le départ prématuré de nos prospects vers la NBA est autant la cause de l’augmentation de Français aux Etats-Unis que la conséquence de leur retour hâtif en Europe…
Photo : Timothé Luwawu-Cabarrot (Euroleague / montage Basket Europe)