Maxime Roos (2,02 m, 28 ans) et Jean-Baptiste Maille (1,90 m, 29 ans) possèdent un point commun : ils vivent actuellement longue période d’absence pour la deuxième fois de leur carrière. L’un comme l’autre, l’expérience d’une première blessure les aident à mieux appréhender ce nouveau défi, fait de hauts et de bas. Rééducation, solitude et projection vers l’avenir, voici le deuxième des trois numéros de notre série « Témoignages de blessures ».
« Si j’avais pu me parler plus jeune, lors de ma première blessure, ça aurait été de faire cette démarche de bosser avec un préparateur mental, bien s’entourer. Il y a quand même un soutien entre les joueurs qui est vraiment important et cela ne sort pas assez dans la presse. Il n’y a pas que les chambrages entre joueurs, équipes… Au final, quand il y a des blessures comme celle que je vis aujourd’hui, il y a un soutien mutuel. J’ai apprécié tous ces messages, qui sont très importants au début. Des joueurs, entraîneurs et aussi des supporters notamment de Cholet, Levallois, Limoges, Le Portel… presque tous les clubs du championnat.«
Maxime Roos
« Il faut toujours croire en ses capacités et avoir confiance en soi. Une blessure est faite de moments de doute, de savoir si on va retrouver les terrains mais c’est petit objectif par petit objectif que l’on y arrive. C’est ce que j’aurai dit au moi d’il y a cinq ans.«
Jean-Baptiste Maille
Comment allez-vous depuis votre blessure ?
Maxime Roos : « Ça va, je suis à 10 jours après l’opération (enregistré le 18 avril – NDLR). La blessure est arrivée en plein match, à quatre minutes du dernier quart-temps sur un appui plus que basique au basket. C’était un avant-arrière sans amplitude ni grosse intensité et ça a “pété” d’un coup. Je savais directement que c’était le tendon d’Achille, pour en avoir déjà parlé à ceux avec qui cela était déjà arrivé. J’ai eu la sensation dans la jambe. »
Jean Baptiste Maille : « Cela fait trois mois déjà (enregistré le 21 avril – NDLR). Tout se passe, tous très contents des résultats, je n’ai pas envie de dire que je suis en avance mais le ressenti est très bon. La course va reprendre dans quelques mois. Pour la date de retour, cela dépendra de ce que me dit le chirurgien mais je pourrais être de retour dès le début de la saison prochaine. Je suis dans le protocole de renforcer au maximum tout en contrôlant le genoux et en travaillant sur tous ces aspects autres que le renforcement musculaire. »
Et moralement, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
MR : « Je vais bien aussi. Je suis déjà passé par une longue blessure quand j’avais 21 ans. Je m’étais fait opérer des adducteurs à la sortie des Espoirs pour ma première année en professionnel. J’étais en prêt à l’ADA Blois qui venait de monter en Pro B et j’avais fait une saison blanche. J’étais parti sur des protocoles d’une pubalgie pour éviter l’opération mais finalement je l’ai faite. Je connais ce processus donc aujourd’hui je suis mieux qu’à l’époque parce que je sais à l’avance quand seront les bons et mauvais moments qui vont arriver. »
JBM : « C’est une chose qu’il fallait digérer au début de se dire que l’on ne va pas participer aux prochaines échéances. Il faut rester prudent et faire attention au travail à effectuer. Je pense justement que j’ai acquis de l’expérience à la suite de ma première blessure, d’il y a cinq ans. Elle m’aide à comprendre les étapes que je vais rencontrer, les périodes qui seront un peu plus délicates, le ressenti personnel, l’aspect “solitude” de la blessure. Je n’arrive pas dans l’inconnu. J’ai mis en place un travail cognitif après ma première blessure, je l’ai encore un peu plus poussé. Je ne travaille pas avec un psychologue mais j’y pense beaucoup en ce moment. Mine de rien, c’était il y a cinq ans. Outre l’aspect basket, j’ai grandi en tant qu’homme. J’ai des activités qui me permettent de me vider la tête, penser à autre chose. »