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Svetislav Pesic : « Il ne peut pas y avoir de ligue fermée en Europe »

Svetislav Pesic, le sélectionneur de la Serbie, a participé au show généraliste « Oko » sur la télévision nationale en Serbie, animé par le journaliste Gorislav Papic, grand amateur de basket. Evidemment la discussion n’a pas manqué d’aborder la grosse balle orange. Morceaux choisis de l’interview e

Svetislav Pesic, le sélectionneur de la Serbie, a participé au show généraliste « Oko » sur la télévision nationale en Serbie, animé par le journaliste Gorislav Papic, grand amateur de basket. Evidemment la discussion n’a pas manqué d’aborder la grosse balle orange. Morceaux choisis de l’interview et développements.

« Le match Serbie-Grèce cet été, en qualifications pour la Coupe du Monde 2023, a été l’un des plus grands événements sportifs du siècle en Serbie, non ? », interroge le journaliste Gorislav Papic. « Le match a vraiment été fantastique », a répondu Pesic. « On a regardé récemment la finale entre l’Argentine et la France pour la Coupe du Monde et on a vu ce que le football a à offrir de meilleur. C’était pareil pour le match Serbie-Grèce. On a vu Jokic and Giannis, deux joueurs totalement opposés. L’un utilise sa tête, l’autre utilise son corps et ses qualités athlétiques. Cela prouve que le basket est sport fantastique, tout le monde peut s’exprimer. »

La discussion s’est ensuite rapidement portée sur la prochaine fenêtre de qualification pour la Serbie avec un match à nouveau contre la Grèce puis contre la Grande-Bretagne. « Cette fois, on sait que nous ne pouvons pas compter sur les joueurs évoluant en Euroleague », regrette Pesic. « Vous comprenez que le Partizan et l’Etoile Rouge sont en position de se qualifier pour le Top 8 de l’Euroleague et donc il faut qu’on trouve un équilibre avec eux. Le CSKA Moscou essaye de déplacer les dates de ses matches en VTB League pour que Davidovac et Milutinov puissent jouer. »

Gorislav Papic décide alors de creuser le sujet épineux des calendriers qui se chevauchent. « C’est la faute de la FIBA qui a décidé de placer les fenêtres… » « Ce n’est pas la FIBA », coupe alors Pesic. « C’est la faute des précédents dirigeants de l’Euroleague qui voulaient créer une ligue fermée, comme aux Etats-Unis. Mais on ne peut pas faire ça en Europe. D’ailleurs les tribunaux vont sans doute bientôt décider la même chose que pour le football où il ne peut pas y avoir de Super League. Donc en basket, la ligue fermée que souhaitait mettre en place le précédent dirigeant de l’Euroleague n’est pas envisageable. Le projet d’avoir l’Euroleague en ligue numéro 1, laissant les autres, ligues nationales et équipes nationales, se débrouiller avec les restes, n’est pas possible. »

Qui gouverne vraiment en Euroleague aujourd’hui ?

Pesic entretient une relation particulière avec Dejan Bodiroga, qui a repris une partie de attributions de Jordi Bertomeu, l’ancien patron de l’Euroleague remercié à l’été après vingt années à la tête de ECA, la société privée qui gère l’Euroleague et l’EuroCup. « Dejan Bodiroga connaissait bien le problème avant de prendre ses nouvelles fonctions. Il faut savoir que 13 clubs décident de tout. On a bien vu cela avec le cas Campazzo. Une commission indépendante a pris une décision (empêchant L’Etoile Rouge d’aligner le joueur pour 9 matches). Et le nouveau CEO, Marshall Glickman, est le seul qui pourrait en décider autrement et « gracier » le club. Est-ce qu’il va le faire ? D’un point de vue purement sportif, il devrait absolument le faire. »

Cette remarque vient mettre le doigt sur une problématique plus générale en ce moment à la tête de l’Euroleague. Qui décide ? Qui gouverne ? Sous l’ère Bertomeu, les choses étaient claires. Il y avait un patron. Aujourd’hui, le cas Campazzo a montré qu’il y a du flottement dans les processus décisionnaires. Les aller-retours entre le club, l’Euroleague, les dirigeants, le syndicat des joueurs a montré beaucoup de confusion, et dans cette zone grise, de nombreux acteurs, comme Pesic y sont allés de leur commentaires.

Dans les récentes déclarations de Glickman en interview auprès de L’Equipe à propos de la qualification très probable de Monaco pour l’Euroleague 2023-24, la même confusion. Actuellement, cette qualification se fait en dehors de règles de l’EuroCup, qui spécifient qu’un équipe qualifiée par l’EuroCup doit finir dans le Top 8 de l’Euroleague pour renouveler sa participation. Quelle place Monaco va donc prendre ? Une des deux réservées à l’EuroCup cette saison ? Les équipes engagées en EuroCup sont-elles au courant ? Glickman mentionne également l’incertitude autour du CSKA pour justifier la place accordée à Monaco. Le club du Rocher va-t-il récupérer une licence A ? Du coup, est-ce que la licence A de Moscou n’est plus valable ?

Beaucoup d’incertitudes dans un paysage du basket européen qui n’en manque pourtant déjà pas.

Photo : FIBA

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