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Edito : Nous allons vivre l’âge d’or du basket à la télévision

Ce titre, nous ne l’aurions pas écrit il y a encore quelques semaines, et pourtant…

Ce titre, nous ne l’aurions pas écrit il y a encore quelques semaines, et pourtant…

Ce n’était pas le noir complet puisqu’il existait déjà la plateforme OTT, LNB TV, avec la retransmission de tous les matches de Betclic Elite et de Pro B, plus ou moins bien filmés, idem pour la Ligue Féminine avec LFB TV, les retransmissions hebdomadaires sur Sport en France, qui est davantage qu’une roue de secours, même si c’est une chaîne encore méconnue, les décrochages de France 3 très bien ciblés mais à la promotion mal ficelée, et quantité de matches sur la chaîne Youtube de la FIBA dont ceux de l’Euroleague féminine. Sans oublier Euroleague TV pour les vrais fans de la compétition, ainsi que la NBA et, depuis cette saison, la NCAA sur BeIN Sports.

Mais tout d’un coup, toute la galaxie basket s’est éclairée. Il y a eu l’annonce de la couverture des matches d’Euroleague de l’ASVEL en clair sur La Chaîne L’Equipe. Puis, le deal de la FIBA avec France Télévisions, qui est le plus important jamais négocié en France pour les équipes nationales -dommage qu’il ne concerne pas le prochain EuroBasket pour des raisons de calendrier -, et c’est la clé du développement du basket dans l’Hexagone, car les équipes nationales rassemblent toutes les couches de la population.

Ne pas (trop) souffrir de la comparaison avec la NBA

Et voici que va être lancée une application mobile et pour TV connectées, MCS by First Team, qui va permettre de suivre, moyennant quelques euros, quelques championnats européens et l’Eurocup.

Mais surtout, pour les fêtes de fin d’année, la LNB a négocié un contrat avec un diffuseur premium : beIN Sports. Selon le quotidien L’Equipe, ce contrat conclu en cours de saison ne va pas rapporter de l’argent – celui avec RMC Sport se montait à 10M€ par an sur cinq ans – mais, disons, comble le déficit de prestige pour le championnat professionnel. BeIN Sports, c’est l’assurance qualitative avec le retour du consultant numéro 1 du basket, Jacques Monclar.

La LNB souhaite que les matches soient programmés le dimanche après-midi, ainsi qu’ils servent de « lever de rideau » aux matches NBA du soir. « La NBA capte l’audience qui nous est chère, les amateurs de basket, plutôt jeunes. On va en récupérer une partie. La comparaison n’est pas à notre avantage dans le jeu, mais j’ai toujours vu ça comme la Ligue des champions de foot comparée à la Ligue 1. Les deux se marient très bien et les amateurs apprécient les deux. Le Championnat de France est souvent décrit comme le plus proche de la NBA dans le basket qu’on y pratique, et comme un tremplin vers la grande ligue. On va pouvoir le vérifier… », a commenté le DG de la ligue, Michel Mimran dans L’Equipe.

On en vient à un principe qui nous est cher : il faut faire de l’élitisme, ne prendre que des équipes bankables, avec des belles salles qui vibrent, d’une ville reconnaissable, et si possible un club historique. Le premier match ASVEL-Limoges, c’est top comme affiche, et il ne faut pas que la ligue et beIN se sentent obligés de satisfaire tout le monde. A rejeter, les enceintes petites et moches. Et ce, même si on a l’impression de voir toujours les mêmes. Le feu de la NBA s’est propagé en France dans les années 90 autour de Michael Jordan et des Chicago Bulls. Pas des Sacramento Kings et des Minnesota Timberwolves. Un Limoges à la douzième place vaudra toujours plus que Boulogne-Levallois à la première. A cet égard, le maintien de Paris en Betclic Elite puis son développement sont indispensables. Le degré d’exigence du fan/téléspectateur au fil du temps a augmenté et en étant couplé avec des matches de NBA, la Betclic Elite va s’exposer forcément à une comparaison défavorable sur le plan du packaging, même si – vous comme moi – préférons sa substance.

Devenir des téléphages

Le basket en France se retrouve aujourd’hui dans une position privilégiée en Europe. En Espagne, le championnat et l’Euroleague sont diffusés sur Movistar, une chaîne payante, tout comme la BBL allemande sur Magenta. En Italie, l’essentiel est sur Eurosport avec quelques éclairages sur la RAI. Or, le deal avec beIN Sports n’inclut pas une exclusivité sur l’ensemble de la compétition, aussi France 3, Sport en France, et LNB TV vont poursuivre leur activité. En fait, ce qui menace le plus le basket en France aujourd’hui, c’est une sorte d’émiettement, qui fait que le téléspectateur risque de passer à côté de l’essentiel, y compris du gratuit. C’est pour cela que nous vous invitons à consulter tous les lundis notre rubrique « le Programme TV by TCL » !

Mais, on ne peut plus dire qu’il existe un désamour entre le basket et la télévision. Tout ce que l’on souhaite désormais, c’est que la situation se fige. Si ma mémoire est bonne, le championnat d’élite du basket français – qui lui-même a changé plusieurs fois d’appellation – est passé en trente ans d’Antenne 2 à FR3, TV Sport, Eurosport, Canal+, Canal+ Vert, Pathé Sport, TPS Star, Sport+, Canal+ Sport, Ma Chaîne Sport, SFR Sport, RMC Sport, à beIN SPORTS avec des arrêts-minute sur France 3 et Numéro 23. On peut considérer que le basket français vit en ce quatrième trimestre 2021 son âge d’or à la télévision – eh oui ! – mais pour qu’il ne soit pas éphémère, il faut que l’accord avec beIN Sports, qui ne court que jusqu’à la fin de cette saison, soit prolongé bien au-delà, et qu’il nous faut tous être des téléphages pour que les audiences sur chaque support soient satisfaisantes !

Photo : Kyle Allman Jr (Paris Basketball, Thomas Savoja)

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