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Finances: Ce que le titre de champion de France a changé pour Le Mans Sarthe Basket

La semaine dernière, lors d’une conférence de presse organisée à la Ligue Nationale de Basket, Christophe Le Bouille, le président du Mans Sarthe Basket, a effectué une intervention pour expliquer les conséquences d’un titre de champion de France sur son club.

La semaine dernière, lors d’une conférence de presse organisée à la Ligue Nationale de Basket, Christophe Le Bouille, le président du Mans Sarthe Basket, a effectué une intervention pour expliquer les conséquences d’un titre de champion de France sur son club.

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« Vous savez que les clubs français, et particulièrement le MSB, ont la réputation d’être prudents sur leurs prévisionnels. Ce qui ne veut pas dire que nous ne sommes pas ambitieux. Sur la saison du titre, pour arrondir, nous étions à 5,5M€ et nous sommes passés à 6,3M€ avec des recettes supplémentaires générées par rapport au prévisionnel : les playoffs -13 matches de playoffs, ça génère quelques charges mais aussi beaucoup de recettes supplémentaires avec des salles pleines, avec des partenaires qui évidemment ne vont pas vous lâcher à ce moment-là et qui trouvent des budgets supplémentaires qui n’existaient pas trois mois avant. Ça a été une aventure assez incroyable et ça explique en grande partie les 800 000 euros supplémentaires générés.

Si on compare avec le budget prévisionnel cette année, il y a une hausse de près de 1,1M€ vis-à-vis de celui de l’année dernière. Il n’y a pas beaucoup d’écart avec le réalisé de l’année dernière. Je reviens sur la prudence de base. Je n’ai pas inscris dans mon prévisionnel une finale de playoffs ! J’espère qu’on y retournera… J’ai inscris une participation aux playoffs, tout simplement.

Sur les recettes prévisionnels, il est important de distinguer ce qui est recettes exceptionnelles vis à vis des recettes naturelles que l’on doit être capable de générer chaque saison obtenues par le travail fait au club. Dans les recettes exceptionnelles, il y a l’apport de la ligue pour le titre de champion qui n’est pas neutre, loin de là. Et puis le transfert de Youssoupha Fall (NDLR : à Vitoria). Ça génère quasiment 700 000 euros de recettes supplémentaires que je considère comme exceptionnelles car je ne suis pas sûr d’être de nouveau champion et de recevoir encore un gros chèque de la ligue l’année prochaine et je ne suis pas sûr d’avoir un nouveau joueur transférable dans les mêmes eaux.

« Maintenant vous allez être très riche et un joueur qui en valait 100 en vaut maintenant 150 ou un joueur qui est présenté à 100 à un autre club vous est présenté à 150 »

Du côté des nouvelles charges, il y a de la masse salariale supplémentaire. On n’est pas actuellement dans une bonne situation sportive ni en championnat ni en BCL (NDLR: depuis l’intervention, le MSB a battu samedi Djon mais ne s’est pas qualifié pour autant à la Leaders Cup et mardi Novgorod et s’est positionné à la quatrième place de son groupe de BCL à deux journées de la fin reprenant ainsi son destin en mains) mais l’idée c’est d’être concurrentiel sur toutes les compétitions et c’est pour ça qu’il y a eu un effort sur la masse salariale sportive, joueurs et entraîneurs. Il y a des frais supplémentaires liés à la Coupe d’Europe, évidemment, qui, je le précise, est neutre économiquement. La BCL ne coûte pas d’argent au club et elle est même censé en rapporter si on est un peu plus performant que ce que l’on fait aujourd’hui. Ce qui est important c’est qu’il y a des investissements qui étaient programmés avant le titre de champion. Et en dehors de la masse salariale joueurs, il y a la structure. Le projet de développement qui a été mis en place il y a un an, au niveau de la structure administrative et commerciale, vise à générer de nouvelles recettes.

On m’a demandé d’évoquer les pièges à éviter. Quand vous êtes champion, il y a en premier la surenchère des joueurs de la part des agents qui considèrent que maintenant vous allez être très riche et un joueur qui en valait 100 en vaut maintenant 150 ou un joueur qui est présenté à 100 à un autre club vous est présenté à 150. Il faut être très vigilant là-dessus et avoir une structure capable de résister à ça. Il ne faut pas faire n’importe quoi et je crois que l’on n’est pas connu pour ça. Mais c’est un vrai problème au niveau du recrutement. Ce n’est pas valable que pour le champion. Je pense que Villeurbanne et Strasbourg ont les mêmes problématiques. Il y a aussi une pression du public, même si elle est sympa. Le public dans le sens large : vos spectateurs, vos partenaires, les médias et les élus locaux. Il faut être capable de résister à ça.

Suite à ce titre de champion, le maître mot c’est la fidélisation. Je le dis souvent, pour le MSB, ce qui m’intéresse c’est la pérennité du club. Ce qui n’empêche pas l’ambition. Nous sommes le club qui a disputé le plus de finale (Leaders Cup, Coupe de France, championnat de France) sur les quinze dernières saisons (15). Comment on essaye de fidéliser plus encore nos spectateurs et nos partenaires ? D’abord, on est raisonnable en terme de tarifs. C’est un choix que l’on a fait au niveau local. Ce n’est pas parce qu’on est championnat et que l’on va faire sept matchs supplémentaires que l’on va matraquer les abonnés. On a besoin d’eux même dans les moments difficiles, ce qui était le cas l’année précédente. Je vous rappelle que l’on sortait d’une année difficile sportivement et les gens nous avaient soutenu quand même (NDLR: pas de playoffs depuis 20 ans). C’est un juste retour. C’est un grand mot, mais on essaye de développer l’expérience client avec des fans zone et une relation digitale beaucoup plus forte qui va avec le projet global de la ligue sur le numérique.

Sur les partenaires privés, il y a une chose : on est au Mans, c’est une ville formidable, un département fantastique, mais ça manque un peu de sièges sociaux. On n’est pas une capitale régionale. On n’est pas à Nantes ni même à Angers. On a beaucoup d’entreprises qui se portent bien en Sarthe et l’idée c’est qu’elle reste avec nous. Il y a de la concurrence au Mans. Il y a « les 24 Heures » et ce n’est pas qu’un un évènement dans l’année, c’est au moins le même budget que pour le MSB pour assister aux « 24 Heures » sur une semaine. C’est une autre échelle. Il y a le foot qui va sûrement revenir (NDLR : Relégué en Division d’Honneur en 2013 suite à une liquidation judiciaire, Le Mans FC est actuellement leader en Nationale 1). L’idée c’est donc de fidéliser au maximum nos partenaires. Le titre m’a clairement rendu plus à l’aise pour aller négocier auprès des partenaires principaux un petit bonus. Ça ce sont les entreprises qui ont les moyens et qui ont apporté ce bonus non pas par mécénat mais je crois pour récompenser le travail effectué par le club et la relation que l’on a su construire avec eux. Mais surtout, là où je me suis servi -et je vais m’en servir encore- de ce titre, c’est sur la négociation de contrats pluriannuels. On en n’avait pas assez et on me l’a fait assez remarquer, à juste titre. Même si je ferai remarquer que mes trois partenaires maillot sont les mêmes depuis plus de quinze ans. Mais ils font à chaque fois des contrats annuels. Au moins là j’ai pu obtenir des contrats sur trois ans pour la plupart et pas seulement avec les partenaires maillot. Sur les collectivités, c’est stable. On est un des rares clubs à être encore en SEM (Société d’Economie Mixte) en Jeep Elite. Il n’y a pas eu de véritables effets avec ce titre. Je ne suis pas allé négocier une augmentation des budgets. C’est plutôt tendu et l’idée est déjà de conserver la même chose, que l’on soit champion, que l’on soit en coupe d’Europe ou pas ou que l’on ne fasse pas de playoffs. Ça a simplement servi à renforcer la confiance qu’il y a entre les actionnaires et le directoire.

« La salle principale a un nouveau parquet cette année et l’éclairage va être totalement revu l’été prochain avec le noir salle »

Le projet de développement n’a pas évolué avec le titre de champion mais vous avez un titre de champion parce que vous avez un projet. Ce titre est venu crédibiliser le travail fait par tout un club depuis des années. Il y a des aléas sportifs qui nous ont souri l’année dernière, un peu moins cette année et ça nous sourira peut-être mieux en fin d’année ou l’année prochaine mais ce qui est important c’est que le titre permet de poursuivre le projet qui a été initié il y a un an et demi. Il y avait deux grandes étapes. L’année dernière c’était surtout le renforcement du ticketing et de notre présence sur le digital. Il y a eu des résultats significatifs sur notre présence sur les réseaux sociaux en peu de temps. La deuxième étape, c’est la modernisation de nos outils de travail. Pour moi, il y en a trois. C’est le siège social. Cela passe par une extension financée totalement par le club. On commençait à être à l’étroit. Le siège actuel a été construit en 2005 et il manquait un peu d’espaces de vie et de bureau. On a pu installer une boutique. On s’est fait aussi plaisir avec une vitrine à trophées. On en a quelques-uns maintenant et c’est important de les exposer aux abonnés, aux supporters, aux partenaires qui viennent au siège. Et surtout l’idée c’était de créer un espace pour être capable d’accueillir des séminaires et de générer de nouvelles recettes hors match. On n’a rien inventé, on est juste en retard là-dessus comme beaucoup de clubs en Jeep Elite. C’est développer ces recettes hors match soit par des team bulding soit des plans de formation professionnelle. C’est très basique : vous venez avec vos commerciaux pour être immergé au sein du MSB, parler de la motivation, etc .Sauf que nous on couple ça avec un entraînement et une visite de la salle. Il y a un autre aspect, une formation sur du management pur dispensée par un professionnel. C’est plutôt réservée aux cadres et si c’est demandé je fais une intervention ou le coach. Le deuxième espace de vie, c’est celui dont se servent les joueurs au quotidien : les vestiaires, salle de soin, de musculation. On était un peu à l’étroit à Antarès. Je rappelle que l’on n’est pas chez nous et que l’on ne fait pas ce que l’on veut. On s’est battu pour ça et je crois que l’on a maintenant un espace digne d’un club champion avec des passerelles entre la salle d’entraînement, la salle de musculation, la salle de soin et le vestiaire. Et en ce qui concerne l’outil de travail qui intéresse le plus de monde, la salle principale, elle a un nouveau parquet cette année et l’éclairage va être totalement revu l’été prochain avec le noir salle. Ça fait des années qu’on le réclame, on a fini par l’avoir. Je le rappelle, tout ça a été décidé avant le titre, ce n’est pas une conséquence.

En conclusion, on continue la structuration du club sans prendre de risques inconsidérés, en visant la pérennité du club.

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« Vous savez que les clubs français, et particulièrement le MSB, ont la réputation d’être prudents sur leurs prévisionnels. Ce qui ne veut pas dire que nous ne sommes pas ambitieux. Sur la saison du titre, pour arrondir nous étions à 5,5M€ et nous sommes passés à 6,3M€ avec des recettes supplémentaires générées par rapport au prévisionnel : les playoffs -13 matches de playoffs, ça génère quelques charges mais aussi beaucoup de recettes supplémentaires avec des salles pleines, avec des partenaires qui évidemment ne vont pas vous lâcher à ce moment-là et qui trouvent des budgets supplémentaires qui n’existaient pas trois mois avant. Ça a été une aventure assez incroyable et ça explique en grande partie les 800 000 euros supplémentaires générés.

Si on compare avec le budget prévisionnel cette année, il y a une hausse de près de 1,1M€ vis-à-vis de celui de l’année dernière. Il n’y a pas beaucoup d’écart avec le réalisé de l’année dernière. Je reviens sur la prudence de base. Je n’ai pas inscris dans mon prévisionnel une finale de playoffs ! J’espère qu’on y retournera… J’ai inscris une participation aux playoffs, tout simplement.

Sur les recettes prévisionnels, il est important de distinguer ce qui est recettes exceptionnelles vi à vis des recettes naturelles que l’on doit être capable de générer chaque saison obtenues par le travail fait au club. Dans les recettes exceptionnelles, il y a l’apport de la ligue pour le titre de champion qui n’est pas neutre, loin de là. Et puis le transfert de Youssoupha Fall (NDLR : à Vitoria). Ça génère quasiment 700 000 euros de recettes supplémentaires que je considère comme exceptionnelles car je ne suis pas sûr d’être de nouveau champion et de recevoir encore un gros chèque de la ligue l’année prochaine et je ne suis pas sûr d’avoir un nouveau joueur transférable dans les mêmes eaux.

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Photo: Petr Cornelie (FIBA)

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