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[REDIFF] Vincent Pourchot, le rebond à Lorient

Comment le plus grand basketteur français de tous les temps s’est-il retrouvé au chômage puis en Nationale 2 avant de rebondir au CEP Lorient en N1? Voici la deuxième partie de l’article. La première partie est à lire ici.

Comment le plus grand basketteur français de tous les temps s’est-il retrouvé au chômage puis en Nationale 2 avant de rebondir au CEP Lorient en N1?

Voici la deuxième partie de l’article. La première partie est à lire ici.

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De l’Est, Vincent Pourchot est parti plein Ouest, dans le Morbihan, au CEP Lorient. Il est monté en grade, passant de la N2 à la N1 et aussi… sur la bascule où son poids de 132 kilos est apparu bien trop élevé même pour quelqu’un de sa taille. Il n’est pas besoin d’expliquer à un lecteur averti qu’une surcharge pondérale n’est pas en adéquation avec un basket qui se joue de plus en plus haut et aussi de plus en plus vite. Vincent n’est pas homme à se cacher derrière son petit doigt et son discours est toujours empreint de franchise.

« Autant à Besançon il y a eu des choses positives qui m’ont fait réagir, autant le fait de s’entraîner beaucoup moins, qu’il y ait moins de physique, je me suis laissé un peu aller et j’ai pris du poids », confie t-il. « Quand je suis arrivé à Lorient, le coach m’a attrapé entre quatre yeux en me disant qu’il fallait que je prenne en compte certaines choses par rapport à mon physique. Il m’a dit que j’avais le basket, que je suis intelligent dans le jeu, que j’ai de bonnes mains, que je fais certaines choses très bien mais je ne suis pas quelqu’un qui aime bien cuisiner -je ne dis pas que je mange McDo et Kebab-, je mange des choses basiques mais je ne faisais pas d’effort à Besançon. Arrivé ici le coach et le préparateur physique qui s’occupe beaucoup de nous m’en ont parlé et on a mis un protocole en place. C’est comme ça que je suis arrivé à perdre près de vingt kilos. »

Le préparateur physique en question, Ken Chanteux, et le kiné, Frédéric Le Foulgoc, se sont donc occupés de sa grande personne pour effectuer un travail de fond à base d’étirements, de séances de cryothérapie hebdomadaires, de marche quotidienne dans l’océan, de contrôle de son alimentation, bref d’une hygiène de vie plus en rapport avec celle d’un sportif de haut niveau. Les effets positifs sur le terrain se sont faits sentir pour sa deuxième saison en Bretagne et Vincent est fier aussi de ne pas avoir manqué un match depuis trois ans.

« J’ai progressé en attaque comme en défense, au niveau du cardio. Ca a amélioré le temps de jeu que je peux avoir. En septembre 2017 j’étais à 12-13’ de temps de jeu moyen et pour finir en demi-finale de playoffs contre Saint-Quentin, j’ai joué 42 minutes. On n’aurait pas pu forcément me les donner en septembre. Sur ma deuxième année, j’ai fait des matches à 35-38 minutes. J’étais claqué mais je ne mettais pas trois semaines à m’en remettre », se félicite t-il.

Son coach, Philippe Maucourant, dresse un bilan plus global :

« C’est peut-être l’histoire de sa vie et de sa carrière qui bien entendu n’est pas terminée : il a fait une très grosse éval cette année et tout le basket français attendrait que ce soit beaucoup plus dense régulièrement. Ça serait un manque d’humilité de dire « je sais ce qu’il faut faire ». Je ne peux que parler de ma responsabilité vis-à-vis de lui. Quand je l’ai récupéré, on a fait un plan sur l’hygiène de vie et le fait d’obtenir un corps qui est décent. On est toujours dans cette structuration du corps. On lui a fait perdre entre 20 et 25 kilos en quelques mois ce qui est une vraie performance. Les limites, ce sont celles que l’on se fixe et une fois qu’elles sont atteintes, il faut les dépasser. Si je perds 20 kilos, je veux maintenant en perdre 25. De façon que petit à petit on puisse reprendre de la masse musculaire. C’est peut-être au système de rendre autonome les joueurs en terme d’éducation et ne pas les assister sinon au cours d’une première phase. A l’évidence c’est compliqué pour Vince. Pour moi c’est la condition sine qua non de la régularité dans ses performances. C’est quelqu’un qui a un tas d’arguments pour prétendre faire des performances (…) C’est beaucoup de contraintes. Et dans mon process, j’essaye de dire que qu’il ne faut pas qu’il soit une contrainte mais que l’on utilise ses qualités. C’est fondamental que lui comprenne que l’on ne peut pas avoir des hauts et des bas à l’intérieur d’une saison et dans l’enchaînement des saisons. On a fait l’année dernière le gros travail d’assèchement en terme de poids en six mois. Sauf que lorsqu’on atteint les objectifs, il y a une forme de dégradation de la motivation. Et je ne peux pas être motivé pour le joueur. Je peux l’être dans le projet, l’accompagnement mais pas à la place de. La saison dernière, on a fini très tard. Ses genoux ont été beaucoup exposés et il a fallu faire des PRP avec des phases de repos importantes, ce qui empêche le vrai travail de fond en inter-saison qui est capital. J’espère que cette année il va pouvoir mener ça de meilleure façon (…) Quand il est arrivé chez nous, c’était « j’ai mal là, je ne vais pas m’entraîner ». C’est pas comme ça que ça se passe. Il faut apprendre à avoir des douleurs, à jouer avec, ça fait partie de la vie de sportif. Et il faut travailler le physique de façon à ce que l’on repousse la blessure. Aller chez le kiné, à la mer puisqu’on a la chance chez nous d’avoir l’océan pour tremper les jambes dedans après les grosses séances.  Ça, il sait le faire. La nutrition, se faire à manger, ça s’est compliqué. Il fait des progrès mais je me demande si je ne vais pas l’héberger chez moi, ça sera encore plus rapide (rires) (…) Bien sûr, quand on fait 25 kilos de moins, les articulations souffrent largement moins. Mais ce n’est pas suffisant. On a un processus global qui est de vraiment assécher pour amener plus de souplesse et de flexibilité dans l’ensemble du corps de façon à avoir un cadre musculaire qui soit plus intéressant pour que d’un point de vue défensif -car c’est là le plus compliqué- on n’ait pas que des contraintes à gérer. »

Un pivot de 2,22m est toujours là à la fin

Un géant, c’est atypique. Cela peut rapporter gros mais cela demande une attention toute particulière de la part du coach, des équipiers, de l’entourage. Vincent est très lucide sur son cas exceptionnel, sur le fait que son profil aurait convenu davantage aux années 60, 70 et 80 quand le jeu était plus statique.

« D’une façon globale, on a l’impression qu’il y a de moins en moins de joueurs intérieurs académiques tels que certaines générations ont pu connaître », constate son coach. « Il souffre de ça et du fait que les entraîneurs ont eu peu de cas comme ça dans le cadre de leur expérience. Il se trouve que j’ai eu les deux plus grands dans mon équipe avec Olivier Gouez à Epinal en Pro B. A l’époque, il sortait de l’ASVEL et on avait fait un prêt avec ses dirigeants. Ça a joué dans mon expérience de ne pas avoir d’a priori négatif pour récupérer Vincent. »

Olivier Gouez, qui frôle les 2,20m, en voilà bien un autre géant que l’on attendait en Pro A sinon plus haut et qui s’est contenté des divisions inférieures.

« Les projets sportifs sont compliqués », reconnaît Philippe Maucourant. « Nous, entraîneurs, à un moment on s’arrête à la limite de ce qu’ils ont envie de faire et de ce que leur représentant a envie de faire pour eux. Quand j’ai eu Olivier Gouez, il finit quand même meilleur pourcentage de Pro B. Il jouait beaucoup dans un championnat pas forcément accessible à ce type de joueur. Je concède que ce n’était pas la même division qu’aujourd’hui mais c’est quelqu’un qui est quand même arrivé à s’exprimer. Ce qui va influencer vis-à-vis de ce type de joueur, c’est la façon dont on a envie de jouer et comment on ressent le basket. Si on se laisse entraîner par les mouvances, on va les retrouver en Nationale 3 et pas en Pro A, Pro B ou Nationale 1. Mais je me dis qu’au Real de Madrid et au CSKA Moscou et d’autres clubs, ils ont des très grands. Il y a quand même la place pour ces grands joueurs par la taille. »

Comme on peut s’en douter, ce qui convient le mieux à Vincent Pourchot se sont les 5 au profil classique, pas un intérieur fuyant. L’international sénégalais de Saint-Vallier, Moise Diame, en voilà un qui donne des boutons au pivot lorientais. Un autre paramètre est fondamental, l’acceptation du groupe de joueurs d’avoir en son sein un cas d’espèce. Il y a une soixantaine d’années était apparu dans le basket français Jean-Claude Lefèbvre, 2,18m, à une époque où mesurer plus de 1,90m était déjà grand au niveau international. Son coach et mentor Robert Busnel avait regretté que ses équipiers ne comprennent pas qu’il faille revoir systèmes et style de jeu pour lui.

« De la même façon qu’il y a peu d’entraîneurs qui ont l’habitude de gérer un grand, les joueurs qui ont cette expérience-là sont plutôt rares aussi et ça nécessite obligatoirement un temps d’adaptation, » analyse Philippe Maucourant. « C’est forcément très long. Il y a des aspects de replis défensifs collectifs qui sont différents. Je parle plus de l’aspect des contraintes que de la positivité que ça peut apporter. Il a comme avantage d’avoir des mains et une intelligence de jeu globale qui est intéressante. Les coéquipiers sont très exigeants avec un grand. Ils estiment que la nature les a dotés de certaines facultés qu’eux non pas et ils voudraient que les efforts soient à la même hauteur que ceux qu’ils font. Ils voudraient que Vince fasse plus de muscu, qu’ils perdent plus de poids, plus de ci et plus de ça. De façon qu’eux ressentent moins les contraintes d’un point de vue défensif. C’est peut-être un jugement un peu injuste. »

Et l’intéressé comment se sent-il au milieu de tous ces hommes à la taille ordinaire ?

« Sur le plan de l’arbitrage, je ne pense pas être avantagé ou désavantagé. Mais sur deux ans, je pense avoir déjà gagné le respect de mes coéquipiers et aussi des équipes adverses qui me considèrent vraiment comme un joueur de basket et non pas juste comme un grand. Oui, je ne vais pas forcément vite. Oui, il y a des choses qu’il faut régler par rapport à moi. Mais si tu peux le faire, peut-être que tu vas être gagnant à la fin. A la fin des matches, mes 2,22m sont toujours là pour gêner alors qu’un pivot de 1,95m/2m il sera peut-être fatigué et moins performant. Il y a des choses avantageuses même si il y a des domaines où je dois continuer à m’améliorer. »

Sans regret, sans amertume

Vincent Pourchot est formel : il accomplit actuellement sa meilleure saison en professionnel. Avec 11,6 points (72,0% de réussite à deux-points !) et 8,2 rebonds pour 19 d’évaluation, ses statistiques ont doublé en un an.

« J’ai fait 44 d’évaluation contre Toulouse. C’est moi qui ait le record d’évaluation », dit-il fièrement. « Contre GET Vosges, j’ai pris 25 rebonds dont 10 offensifs. J’ai fait 10 points mais à 3/13 aux tirs. Je sortais de deux matches pas bons à 0 et -2 d’évaluation. C’est la première fois où j’ai eu deux matches de suite où je n’étais pas à la hauteur. Je ne faisais pas de bons entraînement. Le coach m’a pris en entretien. Même si on gagnait et qu’il ne restait plus que quatre matches, il ne fallait pas négliger. Le plus important c’est de se remettre en question et d’être capable de rebondir. »

Collectivement, la saison du CEP n’a pas été un long fleuve tranquille. Le 24 janvier, la chambre d’appel de la FFBB a puni le club de trois points de pénalité en première phase et de deux au début de la deuxième, confirmant ainsi la sanction de la Commission de contrôle de gestion. Le motif ? Des fautes dans la gestion financière au cours de la saison précédente. C’est ainsi que le CEP s’est retrouvé dans le Groupe C, les playdowns, dont il va finir en tête.

« L’ambition du club est de devenir un vrai club de haut niveau et ça passera par une montée en Pro B, » confirme Philippe Maucourant. Montée ou plutôt remontée car le CEP a connu l’élite dans les années 80 du temps du meneur artistique Ed O’Brien et du goinfre du rebond Phil Lockett. « Avec les méandres que l’on a eu, on ne peut pas affirmer que l’on est prêt à le faire. Si on a chopé ces points de pénalité c’est qu’il y a eu des choses dans le passé qui n’étaient pas suffisamment nickel. Cela dit, le CEP a de l’avenir avec un vrai projet écrit depuis des années. C’est un club qui obtient son budget à 90% par des partenariats privés. C’est quasi unique en France. C’est sa force et c’est aussi sa faiblesse car on pourrait passer dans une autre division financière si on avait un budget avec du 70-30 ou du 60-40. On peut mettre plus de 3 000 personnes dans la salle, on en a mis 3 300 l’année dernière. On a déjà des atouts pour envisager d’atteindre le but du club. »

Le prochain chapitre du club breton va-t-il s’écrire avec Vincent Pourchot ? Mystère.

« J’aimerais pouvoir aller dans le haut niveau, en Pro B déjà pour commencer puis la Pro A un jour. Je suis pour l’instant en discussion avec Lorient. On n’a pas encore réalisé les entretiens. Mais j’ambitionne d’aller plus haut. Est-ce que ça sera avec Lorient ou pas, je ne sais pas. On a eu pas mal de soucis cette année avec les mauvaises gestions financières et des points de pénalité. On a été mis dans le groupe du maintien alors que ce n’était clairement pas notre place. On a fait sept victoires de suite avec des écarts moyens de plus de vingt points. Je ne sais pas comment l’équipe va être faite l’année prochaine, je ne connais pas le projet. Donc je ne sais pas de quoi sera fait mon avenir l’année prochaine. »

Son coach confirme qu’à ce jour rien n’est établi.

« Je ne peux pas dévoiler quoique ce soit sinon que l’on est sous la forme d’un engagement moral. J’aime bien travailler dans la durée avec des joueurs. Je suis dans cette vision mais rien n’est formalisé. Il faut s’entendre aussi sur les exigences que l’on met de part et d’autre. Je suis capable de m’engager mais avec des gens qui veulent mener les efforts pour continuer à avancer. J’ai envie de savoir jusqu’où lui-même veut avancer. Les limites, ça me stresse. Il veut aller en Jeep Elite ? J’entends ça très régulièrement de la part de joueurs mais qu’est-ce que tu es prêt à faire pour y arriver ? On est à deux ans de collaboration. Qu’est-ce qu’on met en place pour la troisième année ? C’est plus la méthode qui m’intéresse (…) Le CEP a remis un éclairage sur Vincent Pourchot. On a aussi besoin d’images qui représentent les clubs. Ça ne fait que deux ans qu’il est là mais ça commence à se faire. Malheureusement c’est difficile de stabiliser des effectifs notamment en Nationale 1. J’ai cette volonté très forte mais il faut trouver les bonnes personnes. Mathieu Bigote est encore là depuis plus longtemps. Ils peuvent représenter l’image du CEP. »

Curieuse trajectoire tout de même que celle de ce géant. Certains l’imaginaient rejoindre la NBA, lui qui a côtoyé Rudy Gobert aujourd’hui superstar aux Utah Jazz. Vous aurez beau le cuisiner un peu, aucune amertume ne transparait des propos de Vincent Pourchot quand bien même le basket lui a réservé autant d’infortunes que de fortunes.

« Rudy et moi, on n’avait pas le même profil physique. Mon profil de pivot lent un peu à l’ancienne, il y en a de moins en moins. J’aurais pu être un pivot extraordinaire, je dis bien peut-être, dans les années 70-80 quand il n’y avait pas forcément de grands joueurs athlétiques. Avec le temps les choses changent. Des regrets, ce n’est pas forcément le bon mot. Je n’intéressais pas forcément les clubs, je n’ai pas à avoir de regrets vis-à-vis de ça. Je suis très content de ce qui arrive à Rudy et Youssoupha (Fall) et moi je reste concentré sur moi et mon projet. »

[armelse]

De l’Est, Vincent Pourchot est parti plein Ouest, dans le Morbihan, au CEP Lorient. Il est monté en grade, passant de la N2 à la N1 et aussi… sur la bascule où son poids de 132 kilos est apparu bien trop élevé même pour quelqu’un de sa taille. Il n’est pas besoin d’expliquer à un lecteur averti qu’une surcharge pondérale n’est pas en adéquation avec un basket qui se joue de plus en plus haut et aussi de plus en plus vite. Vincent n’est pas homme à se cacher derrière son petit doigt et son discours est toujours empreint de franchise.

« Autant à Besançon il y a eu des choses positives qui m’ont fait réagir, autant le fait de s’entraîner beaucoup moins, qu’il y ait moins de physique, je me suis laissé un peu aller et j’ai pris du poids », confie t-il. « Quand je suis arrivé à Lorient, le coach m’a attrapé entre quatre yeux en me disant qu’il fallait que je prenne en compte certaines choses par rapport à mon physique. Il m’a dit que j’avais le basket, que je suis intelligent dans le jeu, que j’ai de bonnes mains, que je fais certaines choses très bien mais je ne suis pas quelqu’un qui aime bien cuisiner -je ne dis pas que je mange McDo et Kebab-, je mange des choses basiques mais je ne faisais pas d’effort à Besançon. Arrivé ici le coach et le préparateur physique qui s’occupe beaucoup de nous m’en ont parlé et on a mis un protocole en place. C’est comme ça que je suis arrivé à perdre près de vingt kilos. »

Le préparateur physique en question, Ken Chanteux, et le kiné, Frédéric Le Foulgoc, se sont donc occupés de sa grande personne pour effectuer un travail de fond à base d’étirements, de séances de cryothérapie hebdomadaires, de marche quotidienne dans l’océan, de contrôle de son alimentation, bref d’une hygiène de vie plus en rapport avec celle d’un sportif de haut niveau. Les effets positifs sur le terrain se sont faits sentir pour sa deuxième saison en Bretagne et Vincent est fier aussi de ne pas avoir manqué un match depuis trois ans.

« J’ai progressé en attaque comme en défense, au niveau du cardio. Ca a amélioré le temps de jeu que je peux avoir. En septembre 2017 j’étais à 12-13’ de temps de jeu moyen et pour finir en demi-finale de playoffs contre Saint-Quentin, j’ai joué 42 minutes.

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