Martin Feinberg, né en 1926, de bonne taille pour l’époque (1,90 m), fut dans les années 50 l’un des premiers joueurs américains de la première division française. L’historienne du sport Lindsay Sarah Krasnoff nous le rappelle dans un article pour Franceussports.
Ce Newyorkais a joué pour l’université du Michigan où il a suivi une formation de pilote, et après avoir servi pendant la guerre de Corée, il s’est rendu à Paris en 1954 pour suivre des cours à l’université. Il s’est installé dans le Quartier Latin et il a été invité à rejoindre le Paris Université Club. Il a marqué 18 points pour son premier match, et fut surpris par les habitudes de ses nouveaux équipiers.
« Nous nous sommes arrêtés pour déjeuner et que vois-je ? Ces gars qui boivent du vin ! Nous ne pouvions ni fumer ni boire d’alcool quand je jouais au basket aux États-Unis, et ces gars-là buvaient du vin ! J’étais juste étonné. »
L’Américain s’est souvenu de l’ambiance tout à fait spéciale qui règnait alors au PUC.
« Les chansons étaient complètement anticléricales, anti-policières. Mais ils étaient prêts à tout faire [pour créer une atmosphère] – ils ont fait des choses folles ! » Chaque fois que le PUC jouait son rival interurbain, le Racing Club de France dans le Bois de Boulogne, le Bull’s Eye Orchestra jouait dans les tribunes pour créer une ambiance. « Il se passait beaucoup de choses lorsque nous jouions un match », a déclaré Feinberg.
Fait très intéressant : Feinberg a organisé les deux premiers séjours aux Etats-Unis pour une équipe française. Les Pucistes sont partis du Havre en bateau pour atteindre New York le 28 décembre 1955. Ils ont joué une série de matches contre des équipes AAU et NCAAA dans le Midwest, notamment contre Wheaton College, Lake Forrest College, Marquette University et University of Baltimore.
« En ce qui me concerne, j’essayais de leur apprendre à passer un bon moment, à s’amuser, à voir l’infrastructure du basket aux États-Unis et à rencontrer d’autres étudiants. Mon objectif n’était pas de gagner… J’aimais les États-Unis et je voulais qu’ils apprennent le basket-ball et des Américains. »
Six ans plus tard, alors entraîneur de PUC, Feinberg a organisé un autre voyage aux États-Unis. Les Pucistes sont revenus avec des manuels sur les techniques et les tactiques du basket made-in-USA, qu’ils ont étudiés et divulgué au sein de la communauté française.
Photo : Musée du Basket
