La Roca Team est à classer à part en Pro A. Déjà de par son ascension vertigineuse, surtout du fait de sa localisation, sur le Rocher de Monaco. Reportage en principauté pour mieux en connaître ses ressorts.
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Inaugurée en 1985, lors d’un match entre l’équipe de France et Turin, non référencé car n’opposant pas deux sélections nationales, la salle Gaston-Médecin a abrité quelques jours la Dream Team en stage à Monaco avant de partir aux Jeux Olympiques de Barcelone. Michael Jordan and Co y disputèrent un scrimmage avec les Bleus, recalés au pré-olympique de Grenade et tout heureux de sortir de la plage pour partager un moment inoubliable avec les demi-dieux américains.
Un quart de siècle plus tard, la salle insérée dans le Stade Louis II a peu vieilli, s’est enrichie de quelques gradins supplémentaires et cet été d’un cube -un panneau central à quatre facettes-, qui en ce jour de media day diffuse des images de la Roca Team TV. Au mur, trois maillots géants symbolisent les titres de champion de France de Nationale 1 en 2014, de Pro B en 2015 et la Leaders Cup en 2016 –rien pour l’instant pour celle de 2017-, preuves de la montée en puissance fulgurante du club.
Ce jour-là, au traditionnel concours de shoots du milieu du terrain de fin d’entraînement, Sergii Gladyr a fait mouche au premier essai et pas grâce à un lancer de ballon, un vrai shoot en suspension.
Sergueï Dyadechko, le mécène
La présentation de la saison à venir est solennelle. Sur l’estrade ont pris place les représentants du club et du gouvernement monégasque représenté par Serge Telle, ministre d’Etat, l’équivalent de notre Premier Ministre, et Patrice Cellario, ministre de l’intérieur.
« Je veux remercier Monsieur Dyadechko pour son engagement, qui a permis à faire exister, réexister Monaco dans le domaine du basket », déclare élogieux Serge Telle.
Point d’histoire : ne pas oublier que l’ASM a fait partie des dix-huit équipes qui ont constitué le premier championnat de Nationale 1 –la Pro A de l’époque- en 1949-50 et parmi les dix-huit clubs actuels seule l’ASVEL peut en dire autant.
L’AS Monaco fit un long séjour en première division, de 1976 à 1991, avec des figures comme Eric Beugnot, Robert Smith, Philip Szanyiel et encore Robert Zuttion, parfois bien placée mais jamais gagnante. Ensuite, ce fut une longue traversée du désert.
C’est donc Sergueï Dyadechko, homme d’affaires ukrainien, qui a rallumé la flamme. Dyadechko a quitté Donetsk en 2012 après une tentative d’assassinat sur sa personne –son véhicule avait été criblé de 26 impacts de cartouche, son chauffeur a été blessé, un passant à succombé- et s’est réfugié en principauté pour obtenir la sécurité pour lui et sa famille.
« Ma décision n’a pas été spontanée », écrivait-il par mail à L’Equipe, il y a deux ans. « Je n’ai pas investi pour faciliter une demande de résidence que j’ai obtenu avant de connaître le club. Je suis un passionné, c’est tout. »
Il ne faut pas douter de cette dernière affirmation. Sergueï Dyadechko fut précédemment le propriétaire du club de Donetsk, qui est passé de la troisième division aux quarts de finale de l’Eurocup en 2012. Malgré sa méconnaissance du français et de l’anglais, l’Ukrainien est très proche de ses joueurs n’hésitant pas à leur taper dans la main et à mettre short et maillot pour shooter lui-même aux entraînements.
Le vice-président Paul Masseron affirme que c’est Sergueï Dyadechko qui a contacté le club pour se mettre à son service:
« Il a surtout apporté des fonds. C’est un mécène qui connaît très bien le basket-ball et qui ne retire aucun intérêt personnel de son investissement. » A l’ASM, il est évident qu’il ne s’agit pas de la part de l’homme d’affaires d’un caprice éphémère. « Il est le partenaire, le mécène et le président du club depuis quatre ans. Il est forcément investi dans la durée. »
C’est ce que confirme l’intéressé par le truchement d’une interprète :
« Je fais tout le nécessaire pour que cette équipe grandisse, prospère. Nous avons une très belle équipe, très forte. Je serai toujours à ses côtés. »
A Monaco, la langue est l’anglais
Ce qui fait aussi la spécificité de la Roca Tem c’est qu’elle n’est pas implantée en France mais dans la principauté de Monaco, une monarchie constitutionnelle, qui possède la 192e population mondiale avec seulement 37 000 habitants concentrés sur à peine plus de 2km2.
Lorsque le Prince Albert est évoqué, c’est toujours avec un infini respect. Paul Masseron commence ainsi son discours par :
« Je voudrais très chaleureusement remercier le gouvernement princier et son altesse sérénissime, le prince Albert II… »
S.A.S. le prince souverain Albert II est membre du CIO, sportif accompli et assure-t-on dans l’entourage du club, supporter inconditionnel de la Roca Team ; il se rend à Gaston-Médecin sept à huit fois par an.
« SAS le Prince nous apporte un soutien chaleureux et très motivant. C’est également encourageant de voir le Ministre d’Etat assister à quasiment tous les matches », glisse le capitaine Amara Sy.
L’apport logistique et financier du gouvernement princier est fondamental.
« Nous allons continuer d’être auprès de la Roca Team, à la fois par les équipements et les infrastructures et aussi par une forme de sponsoring, ce qui va nous permettre de participer au rayonnement de cette équipe », annonce ainsi Serge Telle.
Une convention a été passée entre l’AS Monaco et le gouvernement princier afin de mettre à disposition du club des ressources opérationnelles, notamment des attachés de presse de la Direction de la Communication, ainsi que des journalistes, des opérateurs et producteurs de contenu. Le club est tout à fait transparent sur le montant de l’apport financier : 1,5M€.
Le positionnement de Monaco est assez subtil. C’est un Etat souverain mais ses équipes sportives ont intégré les championnats français. C’est le cas de l’AS Monaco FC qui est championne de France de football 2017, du basket comme du hand et du volley.
Son Ministre d’Etat, Serge Telle est un haut fonctionnaire et diplomate français. Paul Masseron est lui aussi de nationalité française, énarque, ancien préfet et ex-conseiller du gouvernement monégasque pour l’intérieur. Il faut savoir que les Monégasques ne représentent qu’un quart de la population de la Principauté où l’on recense pas moins de 130 nationalités. Alors faut-il s’étonner que le management de l’équipe de basket soit entre les mains de deux Ukrainiens, Sergueï Dyadechko et le directeur exécutif Oleksiy Yefimov, 31 ans seulement avec comme administrateur le Belge Willy de Bruyn, et le coaching confié au Monténégrin Zvezdan Mitrovic ? Que la langue employée au club est l’anglais et pas seulement dans l’équipe.
« Si M. Dyadechko ne parle pas français, son épouse le parle très bien », informe Paul Masseron. « Ses enfants sont scolarisés dans un lycée en principauté et parlent le français couramment. Ils parlent aussi le monégasque (NDLR : un dialecte ligure). La fille de M. Yefimov l’est aussi. Ils sont polyglottes : français, anglais, russe, ukrainien, peut-être italien. »
A l’inverse, les basketteurs –sauf les Français- bénéficient d’avantages fiscaux qui ont amené la LNB a exigé une cotisation supplémentaire qui est selon Paul Masseron s’élève à 320 000 euros.
« On pourrait discuter », sourit-il. « Vous savez qu’il y a un arrêt du Conseil d’Etat qui dit que la ligue de football n’était pas fondée à faire payer une cotisation supplémentaire à l’AS Monaco FC qu’elle a d’ailleurs remboursé. Nous sommes en discussion avec la Ligue Nationale de Basket mais les enjeux en montants ne sont pas du tout les mêmes. Il y a depuis plusieurs mois une étude qui est en cours pour voir les avantages et inconvénients de Monaco par rapport aux autres équipes. On verra. Pour l’instant Monaco verse cette cotisation supplémentaire qui bénéficie aux autres équipes. Voilà. »
L’AS Monaco, une équipe « française » normale ? Pas complètement. L’ASM est fière de participer aux Jeux des petits Etats d’Europe réservés aux pays de moins d’un million d’habitants. Il y a Andorre, Chypre, l’Islande, le Liechtenstein, le Luxembourg, Malte, le Monténégro et Saint-Marin.
« Comme les sportifs de ces petits Etats ont des difficultés pour se qualifier aux Jeux Olympiques, nous participons à des Jeux qui ont lieu tous les deux ans et dans lesquelles Monaco se comporte très bien. Nous avons une équipe de basket formée de joueurs de l’AS Monaco amateurs. C’est très important pour l’image de la principauté. »
L’image de la Principauté
Faire rayonner l’image de Monaco, c’est le maître mot. La Roca Team est une (petite) pièce du puzzle qui comprend la famille princière, le Grand Prix de Formule 1, l’AS Monaco football, le tournoi de tennis ou encore le Festival du Cirque de Monte-Carlo.
« Nous progressons étape par étape », explique Paul Masseron. « Je rappelle qu’il y a quatre ans, nous étions en Nationale 1 et que l’équipe est revenue 24 ans après en Pro A. Ce n’est que notre troisième saison en Pro A, il faut en avoir toujours conscience. Ce que veut faire l’AS Monaco, c’est procurer du plaisir et avoir des résultats. On vise forcément les playoffs et avec l’aide de Sainte-Dévote, peut-être que tout est possible. Nous voulons aussi participer au gouvernement stratégique du gouvernement princier qui est de faire rayonner l’image de la Principauté de Monaco. Notre équipe, quand elle se déplace dans les villes françaises et internationales, est quelque part un peu l’ambassadrice de la principauté de Monaco. Elle doit avoir du beau jeu, amener du spectacle et avoir des résultats et toujours bien se comporter. Elle est très appréciée partout où elle se présente et il y a d’ailleurs souvent des supporters locaux mais aussi de Monaco qui la suit. Comme pour l’AS Monaco football club. C’est quelque chose d’important à signaler. »
Une étude menée par Kantar Media sur la période du 1er août 2016 au 30 juin 2017 pour la presse écrite, le Web, la radio et la télévision a fait ressortir un volume de 182 retombées, un impact média de 60,7 millions de contacts et un équivalent d’achat publicitaires porté à près de 2 500 00 euros.
« Nous jouons souvent devant une salle pleine (NDLR : 82,4% de taux de remplissage, 7e de Pro A). C’est un public qui est très familial, très fidèle, » poursuit Paul Masseron. « Nous jouons dans des villes différentes de celles où Monaco est connu. Je pense à Gravelines, Cholet, Chalon… A Sassari. L’équipe est notre ambassadrice dans des villes où il n’y a peut-être pas eu de présence de Monaco depuis longtemps. Notre équipe est performante, sympathique avec un capitaine emblématique, Amara Sy, qui est un grand frère pour beaucoup de basketteurs, je crois que ça donne une bonne opinion de la principauté. »
C’est juste, la Roca Team a gagné la sympathie du milieu qui ne l’avait pas accueilli les bras ouverts, ce qui fait encore dire à Amara Sy aujourd’hui :
« On sera attendu, on n’est pas très aimé mais on sait que l’on a l’amour de nos fans et des gens de la région et ça, ça nous suffit. »
En fait, entre fantasme et réalité, l’AS Monaco a provoqué lors de son entrée fracassante une sorte de peur sur la Pro A.
« C’est peut-être dû à notre progression, l’équipe est montée avec le président Dyadechko, en un an, de la Nationale 1 à la Pro B, gagne le championnat, elle monte en Pro A et elle est immédiatement première de la saison régulière et gagne la Leaders Cup, pareil la deuxième année plus 3e de la BCL la deuxième année. C’est vrai que l’équipe est attendue maintenant mais je crois qu’elle a une image qui est très positive. Je pense qu’en terme d’attractivité, le fait d’avoir l’AS Monaco en championnat de France Pro A et en BCL est un élément très positif car la principauté fait rêver. »
Peut-être aussi que ses deux échecs inattendus en playoffs ont contribué à rendre la Roca Team plus humaine.
L’AS Monaco basket, ce n’est pas le PSG des Qataris, du foot ni même du hand. Et si Sergueï Dyadechko a apporté un temps quasiment 100% du budget, il a fallu trouver d’autres ressources pour constituer un solide budget de Pro A.
« Le budget a grossi. M. Dyadechko est un mécène important du club mais qui n’est pas le seul mécène, le seul partenaire du club », confirme Paul Masseron. « On en a de plus en plus. Nous espérons que les résultats des dernières années vont encore en amener d’autres. Ce sont des sponsors qui ont évidemment un lien très fort avec la Principauté, des entreprises qui sont installés ici. C’est le cas par exemple d’Orezza (NDLR : une eau minérale déjà sponsor du football). Ce sont des partenaires de la principauté ou des résidents monégasques qui pour leur image pensent que c’est bien de soutenir une équipe aussi performante que la Roca Team. »
Une salle agrandie mais toujours petite
Des travaux ont été effectués dans la salle Gaston-Médecin et dans les locaux connexes afin de répondre aux exigences de la LNB et de la Basketball Champions League. La capacité a été portée officiellement à 2 750 places, ce qui en fait toujours la plus faible de Pro A. Une disproportion vis-à-vis de ce qui est désormais la position sportive de la Rocca Team. La possibilité d’une totale rénovation du Stade Louis II a été avancée. La construction d’une véritable aréna est-elle envisageable ?
« Le m2 à Monaco, c’est la denrée la plus rare », répond Paul Masseron. « Ici c’est un équipement omnisports avec un stade de football, une piscine olympique, des salles de judo, d’escrime, de basket qui sert de temps à autres à d’autres sports, l’université internationale, des bureaux, des sociétés… Oui il y a des études pour l’avenir mais ce n’est pas si simple. Il y a un certain nombre de salles en France qui n’ont pas plus de capacité que nous. Ça fait partie des inconvénients que l’on a. »
En tous les cas, visiblement, si la progression sportive du club à l’échelon européen amenait le besoin d’une enceinte plus vaste, pas question de déménager en France, à Antibes, la seule aréna d’au moins 5 000 places du sud-est.
« L’équipe de Monaco est intimement liée à la principauté de Monaco de la même manière que l’équipe de football joue au stade Louis II », tranche Paul Masseron.
Le club, avec le concours du gouvernement, a déjà sensiblement amélioré les conditions d’accueil.
Un cube a donc été suspendu à sept mètres du sol et, composé de quatre écrans couleurs de 3,5mx2m, il offrira une vue à 360° au public. Il permettra de diffuser les plus belles actions du match et de divertir le public avec la fameuse « kiss cam » qui ravit les Américains (une caméra se braque sur un couple qui a obligation de s’embrasser en public). Par ailleurs, une nouvelle Fan Zone sera installée sur la mezzanine du hall de l’entrée du public et comprendra notamment des jeux de « Basketball Machine » et de « Air Hockey » ainsi qu’une cabine nomade à selfie.
Le club est fier d’annoncer qu’il dispose désormais de 13 500 abonnés sur twitter, 4 700 sur facebook et 4 000 sur Instagram. Si Monaco (2 061 spectateurs en moyenne) est avant-dernière aux affluences, Oleksiy Yefimov se félicite des perspectives de croissance.
« Nous avons déjà vendu 20% d’abonnement de plus que l’année dernière. Nous pensons avoir plus de 1 000 abonnés pour la saison. Merci à la société Aredi pour sa collaboration. Nous avons la plus grande croissance sur les réseaux sociaux parmi les 40 équipes de Champions League ».
Bien sûr, il est plus difficile de démontrer son attractivité à Monaco comme à Paris plutôt qu’à Gravelines, Châlons ou Cholet. Le principal atout de l’ASM, c’est son équipe dont les parieurs font le favori pour le titre national cette saison.
D’un Z qui veut dire Zvezdan
La Roca Team a fait une riche acquisition, il y a deux étés, avec le Monténégrin, Zvezdan Mitrovic, alias coach Z, colosse de 1,94m, qui a fait des caricatures pour un journal de Podgorica, passé par différents clubs ukrainiens tout en étant assistant en équipe nationale du Monténégro, qui parle parfaitement l’anglais et le russe mais pas encore le français. « Un passionné » juge Paul Lacombe. Un sanguin aussi, ce qui explique la vingtaine de fautes techniques sifflées à son encontre la saison passée. Très probablement un record. Malgré ses dérapages, le Monténégrin a séduit tout le basket français qui en a fait le coach de Pro A de l’Année 2017.
A Monaco Matin, Coach Z a souligné que « le coaching, c’est 30% de tactique et de technique. Tout le reste se situe dans les rapports humains. Avec les joueurs, bien sûr, mais aussi ton staff, les dirigeants, la presse. »
La Roca Team a donc dominé les deux dernières saisons régulières et la LeadersCup mais s’est crashé en playoffs comme au Final Four de la Basketball Champions League. Cela ne décourage pas son président.
« Bien sûr qu’il reste ce petit regret car l’équipe a été à haut niveau et fait une saison exceptionnelle. On a gagné 38 matches et on a ce regret de s’être arrêté en quart de finale. Bien sûr je rêve que l’on puisse encore lutter pour des médailles et que l’on soit vainqueur. Je fais tout mon possible pour que l’on réussisse mais on voit cette tendance qui est que l’équipe qui gagne la saison régulière n’est pas celle qui gagne à la fin. Le basket en France donne beaucoup d’émotions du fait que l’équipe qui gagne, gagne, perd à la fin. Nous allons essayer cette fois de réunir toutes nos forces pour gagner à la fin. »
Sergueï Dyadechko le promet : 1) le budget de l’ASM n’est pas astronomique, 2) il va persévérer.
« Tout ce que je réalise ici, c’est pour faire gagner les couleurs de la Principauté. Notre budget restera identique (environ 6,3 millions d’euros), avec une masse salariale égale à la saison passée. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pu conserver la plupart de nos leaders. Après les succès de la saison passée la valeur des joueurs a beaucoup évolué, certains ont obtenu des contrats deux à trois fois supérieurs en comparaison de leur salaire à Monaco ».
Que vaut exactement le crû 2017-18 sachant que seuls Amara Sy, Sergii Gladyr et Bangaly Fofana sont demeurés à bord et que celui-ci est actuellement hors course à cause d’une blessure au genou ? Samedi, Monaco a sauté convenablement l’obstacle Levallois. Attendons encore un peu pour avoir quelques certitudes. Amara Sy donne toutefois quelques indications sur le style de jeu :
« L’équipe est complètement différente de l’an dernier. Le coach a dit qu’il jouera davantage cette saison sur la contre-attaque, plus de mouvements. La saison dernière, dans les moments difficiles, on se reposait souvent sur une ou deux individualités. On en avait beaucoup et à chaque match, ça changeait. Cette année, ça sera beaucoup plus basé sur le collectif. Et quand on arrive en playoffs, que le jeu se durcit, on se donne plus de chances de réussir en se reposant sur un collectif. C’est ça le maître mot cette année, le collectif. »
« Notre groupe de BCL est plus relevé cette saison »
L’AS Monaco est de nouveau engagée en Basketball Champions League. Zvezdan Mitrovic livre son sentiment sur l’opposition.
« Aucun doute, notre groupe est plus relevé cette saison.
Premièrement car le niveau général de la Basketball Champions League a augmenté grâce au nouveau système de compétition mis en place, notamment un nombre d’équipes réduit.
Vous savez à quel point Sassari, que nous avons affronté la saison dernière, a un bon niveau. Il y a Oldenbourg, finaliste de la ligue allemande BBL avec son incroyable salle dont tout le monde dit qu’elle est celle où il est le plus difficile de jouer en Allemagne.
Einsey fait partie de la VTB League, l’une des plus riches d’Europe. Ils ont l’habitude de faire de bons recrutements : DJ Cooper (NDLR : meneur de Gtavelines passé par Monaco) fait connaître là-bas. Kikanovic (NDLR : nouvel intérieur de la Roca Team) a aussi évolué dans cette équipe. Et il ne faut pas occulter la localisation : il sera extrêmement difficile d’aller jouer en Sibérie avec six heures de décalage horaire et un long voyage.
L’Hapoël Holon a remporté l’année dernière la saison régulière en Israël, ce qui veut toujours dire beaucoup de choses compte tenu d’une opposition interne relevée comme le Maccabi Tel-Aviv, habitué de l’Euroleague. Enfin les équipes espagnoles sont toujours très intelligentes.
Et n’oublions pas qu’à l’issue des tours préliminaires, nous pourrions retrouver Karsiyaka comme adversaire dans ce groupe ! Donc cela sera très compliqué mais aussi très intéressant. »
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Inaugurée en 1985, lors d’un match entre l’équipe de France et Turin, non référencé car n’opposant pas deux sélections nationales, la salle Gaston-Médecin a abrité quelques jours la Dream Team en stage à Monaco avant de partir aux Jeux Olympiques de Barcelone. Michael Jordan and Co y disputèrent un scrimmage avec les Bleus, recalés au pré-olympique de Grenade et tout heureux de sortir de la plage pour partager un moment inoubliable avec les demi-dieux américains.
Un quart de siècle plus tard, la salle insérée dans le Stade Louis II a peu vieilli, s’est enrichie de quelques gradins supplémentaires et cet été d’un cube -un panneau central à quatre facettes-, qui en ce jour de media day diffuse des images de la Roca Team TV. Au mur, trois maillots géants symbolisent les titres de champion de France de Nationale 1 en 2014, de Pro B en 2015 et la Leaders Cup en 2016 –rien pour l’instant pour celle de 2017-, preuves de la montée en puissance fulgurante du club.
Ce jour-là, au traditionnel concours de shoots du milieu du terrain de fin d’entraînement, Sergii Gladyr a fait mouche au premier essai et pas grâce à un lancer de ballon, un vrai shoot en suspension.
Sergueï Dyadechko, le mécène
La présentation de la saison à venir est solennelle. Sur l’estrade ont pris place les représentants du club et du gouvernement monégasque représenté par Serge Telle, ministre d’Etat, l’équivalent de notre Premier Ministre, et Patrice Cellario, ministre de l’intérieur.
« Je veux remercier Monsieur Dyadechko pour son engagement, qui a permis à faire exister, réexister Monaco dans le domaine du basket », déclare élogieux Serge Telle.
Point d’histoire : ne pas oublier que l’ASM a fait partie des dix-huit équipes qui ont constitué le premier championnat de Nationale 1 –la Pro A de l’époque- en 1949-50 et parmi les dix-huit clubs actuels seule l’ASVEL peut en dire autant.
L’AS Monaco fit un long séjour en première division, de 1976 à 1991, avec des figures comme Eric Beugnot, Robert Smith, Philip Szanyiel et encore Robert Zuttion, parfois bien placée mais jamais gagnante. Ensuite, ce fut une longue traversée du désert.
C’est donc Sergueï Dyadechko, homme d’affaires ukrainien, qui a rallumé la flamme. Dyadechko a quitté Donetsk en 2012 après une tentative d’assassinat sur sa personne –son véhicule avait été criblé de 26 impacts de cartouche, son chauffeur a été blessé, un passant à succombé- et s’est réfugié en principauté pour obtenir la sécurité pour lui et sa famille.
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Photos: Charly Gallo (Direction de la Communication)