Aller au contenu

Salaires 2023-24 – Angers : dans le creux de la vague

Vainqueur de la Leaders Cup la saison dernière, l’année de sa remontée dans l’antichambre, l’Étoile Angers Basket ne parvient pas à confirmer. La plus petite masse salariale de Pro B est relégable à la mi-saison et devra batailler fort pour son maintien.

Etoile Angers Basket © EAB

Etoile Angers Basket – saison 2023-2024
Budget
: 2 071 000 euros (15e, +11 %)
Masse salariale : 600 000 euros (17e ex-aequo, +5 %)
Classement après 19 journées : 17e (5-14)


Comme chaque année, Basket Europe révèle son dossier sur les salaires de Betclic Elite et Pro B. Cette enquête et plus de 2 000 articles premium sont exclusivement réservés à nos abonnés, et il est toujours temps de faire partie de ce cercle de privilégiés. N’hésitez plus, abonnez-vous à partir de 13 centimes par jour.


Il est toujours plus difficile de confirmer que de surprendre. Bercée par les vents de la montée, l’EAB avait réalisé bien plus qu’elle n’en avait les moyens la saison dernière. Remporter la Leaders Cup Pro B et être à 40 minutes de faire tomber l’Elan Chalon, futur vainqueur des playoffs d’accession, en quarts de finale des playoffs, le tout avec la plus faible masse salariale de la division, cela relevait de l'hors du commun. Une demie saison plus tard, l’euphorie est retombée. 

Angers se retrouve dans le creux de la vague. Avec un effectif recomposé aux trois-quarts, le collectif d’Ali Bouziane ne parvient pas à sortir la tête de l’eau. Il a mis du temps à se mettre en place (5 défaites en 6 matches pour ouvrir la saison) et a subi une rechute de 7 revers consécutifs entre décembre et mi-janvier. Ce qui explique sa place dans la zone rouge, à deux succès du premier non-relégable, après 19 journées.

Darel Poirier © EAB

Une marge de manoeuvre inexistante

Avec toujours l’enveloppe la plus réduite pour recruter cette année, du simple au double par rapport aux cadors de la division, le recrutement a forcément été constitué de paris. À ce titre, quelques-uns ont été ratés, à commencer par Kevin Marfo, qui n’a pas tenu la comparaison avec son prédécesseur, Jonathan Augustin-Fairell, et a été remplacé par Maodo Nguirane. Dommage car, depuis son départ, le pivot américano-ghanéen explose les compteurs chez le 3e du championnat danois (22,7 points et 20,3 rebonds de moyenne sur ses 3 premiers matches).

Surtout, la contrainte financière angevine réduit de manière significative la marge de manœuvre pour pallier des blessures en cours de saison. Et il y en a eu un paquet cette année, bien plus que des bobos : Shawn Tanner, Tommy Ghezala, Maodo Nguirane - accident de trottinette dès son arrivée - et surtout Michael Akuchie, qui s’est rompu le tendon d’Achille le jour de Noël. A l’exception d’Aurèle Brena-Chemille, aucun joueur n’a disputé l’intégralité des rencontres cette saison.

A l’instant T, l’EAB essaie de tenir le rythme avec 9 pros - même 4 sur une séquence désastreuse pendant les fêtes, 6 lors du dernier match - et se voit dans l’obligation de jeter ses espoirs très inexpérimentés dans le grand bain. Dans le même temps, trouver le profil adéquat pour un prix raisonnable est quasiment une mission impossible. « Nous n’avons pas les moyens suffisants pour convaincre un joueur de venir. Avec notre enveloppe, les agents n’ont personne à nous proposer », rappelait dernièrement le directeur sportif Johan Rathieuville dans Ouest-France.

Aurèle Brena-Chemille © EAB

Les jeunes JFL répondent présents

Pourtant, à la lecture des salaires (voir ci-dessous), on s’aperçoit qu’Angers ne surpaie pas outre-mesure ses joueurs malgré ses résultats décevants. Au contraire, les trois portefeuilles supérieurs à 40 000 euros appartiennent aux éléments les plus rentables : Stéphan Gauthier, Darel Poirier et Brandon Averette - lui qui était en début de saison sur la sellette. Les trois jeunes JFL ne dépassant pas les 25 000 euros annuels réalisent par ailleurs une très belle saison sur le plan individuel, avec de réelles responsabilités : Hugo Mienandi dispose du troisième temps de jeu (11,8 d’évaluation), Shawn Tanner est le deuxième scoreur de l’équipe (12,5 points, 9,8 d’évaluation, mais blessé jusqu’à la trêve de février) et Aurèle Brena-Chemille, 19 ans (8,6 d’éval) vient de réaliser 5 sorties à 13 points ou plus sur les 9 derniers matches. Prometteur. En outre, Maodo Nguirane apporte très maigrement depuis son arrivée mais avec un tout petit salaire.

Désormais, la question est de savoir si la santé financière - et sportive, donc - du club angevin lui permettra de rester dans l’antichambre. Ce alors que la structure née en 2017 de la fusion entre l’ABC et Saint-Léonard doit éponger une dette importante (déficit prévisionnel de 140 000 € pour l’exercice 2023-2024 selon Ouest-France) alors même que la ville d’Angers a baissé sa subvention de 100 000 euros en un an (de 800 000 à 700 000 euros), la faute à une concurrence accrue entre les différentes équipes professionnelles sportives (football, hand, hockey et basket féminin - UFAB - notamment).


Les salaires 2023-2024 :

  • Stephan Gauthier : 4 000 € / mois (total sur 12 mois : 48 000 €)
  • Darel Poirier : 4 300 € / mois (total sur 10 mois : 43 000 €)
  • Brandon Averette : 4 000 € / mois (total sur 10 mois : 40 000 €)
  • Michael Akuchie : 3 000 € / mois (total sur 12 mois : 35 000 €)
  • Quentin Ruel : 2 500 € / mois (total sur 12 mois : 31 000 €)
  • Tommy Ghezala : 3 000 € / mois (total sur 9 mois : 27 000 €)
  • Hugo Mienandi : 2 000 € / mois (total sur 12 mois : 25 000 €)
  • Shawn Tanner : 1 800 € / mois (total sur 12 mois : 22 000 €)
  • Aurèle Brena-Chemille : 1 800 € / mois (total sur 12 mois : 22 000 €)
  • Kevin Marfo : 4 000 € / mois (total sur 5 mois : 20 000 €) 
  • Maodo Nguirane : 2 000 € / mois (total sur 6,5 mois : 13 000 €)
  • Kevin Lavieille : 3 000 € / mois (total sur 3 mois : 10 000 €)
  • Ali Bouziane (coach) : 3 750 € / mois (total sur 12 mois : 45 000 €)

Les salaires sont en net annuel et en euros. La marge d’erreur est de + ou – 10 %. Les salaires mensuels sont à titre indicatif.

Ce qu’il faut retenir des salaires de la saison 2023-2024 de Betclic Élite
Durant le mois de janvier, la rédaction de Basket Europe vous a dévoilé son traditionnel dossier sur les salaires du championnat de France, la Betclic Elite. C’est l’heure du récapitulatif.

Commentaires

Fil d'actualité