10e / Rudy GOBERT – 2,16 m – 1992 – 112 sélections* – 870 points
Shaquille O’Neal a beau passer son temps à le critiquer, Rudy Gobert est triple All-Star (2020, 2021, 2022) et quadruple meilleur défenseur de la saison en NBA (2018, 2019, 2021 et 2024). Un record que « Gobzilla » co-détient avec Dikembe Mutombo et Ben Wallace et qui classe le pivot de 2,16 m parmi les meilleurs défenseurs de l’histoire. Outre-Atlantique, l’ancien Choletais, issu d’un milieu plutôt modeste, a déjà amassé plus de 200 millions de dollars en carrière au gré de ses passages au Utah Jazz depuis 2013 et aux Minnesota Timberwolves depuis 2022.
Son jeu offensif, particulièrement dans le jeu FIBA, n’a jamais fait l’unanimité mais cela ne l’a jamais empêché d’être le garant de l’identité défensive prodiguée par Vincent Collet en équipe de France depuis une décennie, ce qui l’a conduit au gain de six médailles : les trois premières en bronze (Coupe du monde 2014, Euro 2015, Coupe du monde 2019), les trois suivantes en argent (JO 2021, Euro 2022 et JO 2024). Un sacré accomplissement pour le fils de l’ex-international Rudy Bourgarel et de Corinne Gobert dont il porte le nom, lui qui n’a pas toujours été accepté dans son cercle familial en raison de la couleur de sa peau. « Ma mère est blanche, mon père est noir. Ma mère avait déjà deux enfants blancs issus de sa précédente relation, et puis je suis venue au monde. Pour certaines personnes, c’était un problème. Et pas seulement les gens. Ma famille proche, en fait. C'est un souvenir douloureux », partageait-il dans The Player’s Tribune en avril dernier.
9e / Richard DACOURY – 1,95 m – 1959 – 160 sélections – 968 points
Père Ivoirien et mère Lilloise, il est né à Abidjan et y est resté jusqu’à l’âge de 6 ans. Un révolutionnaire dans le sens qu’il a amené une dimension athlétique au basket français dans les années 80, qui s’est notamment traduite en défense et dans des alley-oop avec des bonds les deux pieds joints et Jean-Michel Sénégal à la passe millimétrée. Son premier dunk que l’on appelait smash à l’époque ? Il en parla à Maxi-Basket : « C'était en minimes. Je mesurais 1,78 m. Je ne savais pas jouer au basket mais smasher, si, d'une main. Je prenais l'élan au milieu du terrain et je smashais. Boum ! » D’ailleurs, il avait comme référence Julius Erving. « Je voue une admiration sans bornes pour Docteur J comme beaucoup de jumpers comme moi. »
L’autre caractéristique de Richard Dacoury fut sa fidélité à Limoges de 1978 à 1996 et son palmarès s’est collé alors à celui du CSP, avec un titre de champion d’Europe, une C2 et deux C3, 8 titres de champion de France et un autre avec le PSG Racing. Sa notoriété lui a permis ensuite d’être consultant TV notamment pour France Télévisions.

8e / Hervé DUBUISSON – 1,95 m – 1957 – 259 sélections – 986 points
Résumer les records de Dub en quelques lignes, c’est comme de vouloir mettre l’océan dans un verre d’eau. 25 saisons en première division. 12 487 points. 8 fois meilleur marqueur français. 55 points sur un match. En équipe de France ? Plus jeune sélectionné à 16 ans et demi. Plus grand nombre de sélections (259) et de points (213). Record de points sur un match (51). Et encore ? MVP du All-Star Game LNB à 37 ans. Premier Français à avoir participé à un summer camp NBA avec les New Jersey Nets, en 1984. Un poignet exceptionnel et un jump shoot esthétiquement parfait. Une détente de dingue avec la coordination en l’air qui allait avec.
A côté, son palmarès collectif est maigre avec seulement deux titres de champion de France avec Le Mans. Il a eu le tort d’être né trop tôt sinon il aurait pu prétendre à un rang de star en NBA. Un accident de la circulation a brisé sa carrière d’entraîneur alors qu’il était celui de Nancy et a failli lui coûter sa vie. Tout ceci est raconté dans un livre au titre évocateur, « Une vie en suspension ». Une icône.

7e / Victor WEMBANYAMA - 2,21 m - 2004 - 15 sélections - 998 points
Placer Victor Wembanyama en numéro 1 dès aujourd’hui alors qu’il aura 21 ans le 4 janvier ? Ça ne serait même pas choquant tant le géant épate la terre entière par son talent à multi-facettes. « Wembanyama est un Alien venu 'dénaturer' le basket », a ainsi écrit le quotidien espagnol Marca en le représentant en mode super-héros, avec des flammes dans les yeux. D’ailleurs les médias internationaux accordent au pivot des San Antonio Spurs une attention qui en fait déjà le sportif français le plus connu à l’étranger avec Kilian Mbappé.
Il court, il est délié, il contre, il voit le jeu, il fait des alley oops, il shoote à trois-points, il… L’Alien sait tout faire. Il a dominé le championnat de France avec Boulogne-Levallois et la Wembanmania a pris son envol quand il est parti en pleine saison faire un showcase à Las Vegas. Une permission de sortie exceptionnelle pour un joueur et aussi un personnage exceptionnel. Il a été élu Rookie of the Year de la NBA en 2024 et ne cesse de faire tomber les records en tous genres.
Victor a été vice-champion olympique à Paris en étant le meilleur marqueur, rebondeur, contreur, intercepteur et même passeur des Bleus. Il révolutionne la NBA et il entend faire de même au niveau du basket international. « C'est clairement mon but de faire l'équipe de France tous les étés, » a-t-il promis.

6e / Alain GILLES – 1,88 m – 1945-2014 – 160 sélections – 1 128 points
En d’autres temps, « Gillou » aurait certainement connu une carrière encore plus brillante que celle qui fut la sienne. Parce qu’il aurait sans doute plus facilement franchi le pas lorsque le grand Real Madrid lui a fait la cour qu’à cette époque où l’on passait pratiquement toute sa carrière dans le même club (24 ans à l’ASVEL), ensuite parce que l’équipe de France et les clubs nationaux étaient quelque peu à la traîne de bien d’autres en matière de professionnalisme (encore un gros mot dans nos contrées), enfin parce qu’il aurait sans doute adopté des principes de préparation physique plus « normaux » que le pastis et la cigarette avant et après les matchs.
Il faut dire que cet incroyable attaquant, vif, athlétique, adroit de près comme de loin, a longtemps été un véritable amateur, travaillant comme directeur du marketing d’une entreprise lyonnaise et patron de bistrot, où les fêtes avec ses coéquipiers duraient souvent plus longtemps que les matchs. Ce qui n’a pas empêché de remporter 8 titres de champion de France ainsi que deux coupes de France et de jouer une finale de coupe des Coupes en 1983. En 1980, il devient entraîneur-joueur de son club de cœur, poste qu’il occupera jusqu’en 1989. Un géant du basket français : le Trophée Alain-Gilles de la FFBB récompense le meilleur basketteur français de la saison, il a été élu « Meilleur joueur français du XXe siècle », il compte 8 sélections en équipe d’Europe. Et lorsqu’on le regarde évoluer dans ses meilleures années, on ne peut que trouver moderne le basket qu’il jouait. « Monsieur Basket » a été emporté par un cancer en 2014.
5e / Nicolas BATUM – 2,03 m – 1988 – 175 sélections – 1 158 points
« Batman », « L’inspecteur Gadget », Nicolas Batum a généré par sa polyvalence et ses qualités athlétiques exceptionnelles de nombreux surnoms. En outre, il est devenu immensément célèbre, même hors des cercles basket, pour son inoubliable contre sur le Slovène Klemen Prepelic lors de la demi-finale des JO de 2021, contre qui envoya les Bleus en finale.
Très tôt orphelin, « Nico » s’est construit en jouant au basket comme lui, en se formant au Mans, où il a très vite pris une place prépondérante, contribuant largement au titre manceau de 2006 et à la Semaine des As remportée la même année. Il a ensuite effectué toute sa carrière (excepté un intermède à Nancy lors du lock-out 2011) en NBA, s’y montrant régulièrement à son avantage, par ses capacités en attaque lorsque l’envie lui en prend (15,1 points en 2016-17 avec les Charlotte Hornets) comme, surtout, pour ses compétences de « glue guy », celui qui fait tout ce qu’il faut sur le parquet pour aider son équipe, contres, passes, défense, écrans, etc. Membre à part entière de la « bande à Parker » dont il était le lieutenant, il a amassé une belle collection de sept breloques avec les Bleus (un record !) : or à l’Euro 2013 ; argent aux JO 2021 et 2024 ainsi qu’à l’Euro 2011 ; bronze aux Mondiaux 2014 et 2019 ainsi qu’à l’Euro 2015. Il a aussi reçu le Trophée Alain-Gilles en 2021.

3e ex-aequo / Antoine RIGAUDEAU – 1,99 m – 1971 – 128 sélections – 1 178 points
Très grand pour un meneur, il avait un bagage technique complet en magasin assorti d’un QI Basket élevé. « J'ai grandi sur le tard. Vingt centimètres en deux ans, ce qui a entraîné un début de scoliose », raconta le Choletais de naissance lors de sa première interview nationale à Maxi-Basket. Mais pour ce qui est du basketball, Antoine Rigaudeau a poussé très, très vite. Il est entré pour la première fois sur un terrain de première division à 15 ans et 11 mois et il a impressionné tout le monde par sa maestria, aussi bien à Cholet qu’à Pau puis à la Virtus Bologne.
Sa génération est la première à s’être exportée à l’étranger et en Italie, il fut surnommé « Le Roi », tout un programme. Deux fois vainqueur de l’Euroleague. Avec les Bleus, son fleuron est la médaille d’argent aux JO de Sydney - avec une mi-temps mémorable contre la Chine -, mais sans des blessures, il aurait pu encore aller plus haut, comme en NBA où il est entré sur le tard, à 31 ans, pour seulement 11 matches avec Dallas, une misère pour une tête couronnée.

3e ex-aequo / Boris DIAW – 2,03 m – 1982 – 247 sélections – 1 178 points
Il a eu la délicatesse de stopper volontairement son nombre de sélection en bleu exactement au même nombre que sa mère Elisabeth Riffiod. « Une mère très protectrice. Elle me donne plein de conseils, que j'essaie d'écouter le plus possible. » Il a hérité aussi des qualités athlétiques de son père, as du saut en hauteur au Sénégal et avocat au barreau de Dakar. Gamin, il rêvait d’être Magic Johnson et s’est largement inspiré du meneur de légende des Lakers notamment dans son désir de faire briller les autres.
Avant de débuter sa trajectoire en NBA, il s’est imposé aussi bien en équipe de France jeune - champion d’Europe juniors avec son pote Tony Parker à Zadar - comme à Pau avec les frères Piétrus. Élu Joueur ayant le plus progressé avec les Phoenix Suns, il a été champion NBA avec les San Antonio Spurs. Son investissement en équipe de France a été salué comme étant exceptionnel, comme celui à Bordeaux et aux Metropolitans 92 où il a terminé sa carrière de joueur… avant un dernier tour de piste pour gagner la Coupe des Landes. Il est le manager général de l’équipe de France… tout en faisant des croisières en voilier. Un personnage unique.

2e / Nando DE COLO – 1,96 m – 1987 – 209 sélections – 1 180 points
Sa carrière n’est pas encore terminée - lui qui envisage de jouer encore deux ans à l’ASVEL et plus si affinités - mais c’est une véritable légende du basket européen. Un palmarès individuel et collectif déjà dans l’histoire : meilleur marqueur des Coupes d’Europe, deuxième meilleur scoreur de l’Euroleague - il serait n°1 sans une succession de blessures malheureuses pendant deux saisons à Villeurbanne -, vainqueur de l’Euroleague en 2016 en étant MVP de saison régulière et MVP du Final Four puis en 2019 avec le CSKA Moscou, vainqueur de l’Eurocup en 2010 avec Valence, quintuple champion de Russie entre 2015 et 2019. Et aussi champion de Turquie en 2022, double vainqueur du trophée Alain-Gilles, MVP de la Leaders Cup 2023 avec l’ASVEL, compétition déjà remportée avec Cholet du temps de la Semaine des As (2008)... Sans oublier un passage en NBA, de 2012 à 2014, aux San Antonio Spurs et aux Toronto Raptors.
Surtout, le Nordiste a tout gagné avec Vincent Collet en équipe de France, étant d’abord le relais de Tony Parker et Boris Diaw puis le patron aux côtés de Nicolas Batum, Evan Fournier et autres Rudy Gobert. A son palmarès, il comptes six médailles : une en or (Euro 2013), trois en argent (JO 2021 et 2024, Euro 2011) et deux en bronze (Coupe du monde 2019, Euro 2015). « Toutes les médailles ont leur histoire. La première est toujours la plus importante, la deuxième, en or, également. Celle qui est plus dure à digérer est la médaille de bronze en 2015, parce que l’objectif était clairement d’aller chercher un nouveau titre européen. Contre l’Espagne, c’est la défaite la plus douloureuse » assurait-il à nos confrères de Basket USA. « Mais finir en équipe de France, sur une médaille olympique, c’est juste incroyable », disait-il aussi au moment de refermer l’immense chapitre bleu-blanc-rouge.

1e / Tony PARKER - 1,88 m - 1982 - 181 sélections - 1 277 points
Personne n’est surpris de voir Tony Parker à la première place de notre sondage. Son palmarès parle pour lui : 4 titres de champion NBA, une fois MVP des Finals, 6 fois sélectionné au All-Star Game, 1 254 matches au total à 15,5 points et 5,6 passes. Il a été le moteur de l’équipe de France, qui en 2013 a remporté sa seule médaille d’or à un championnat d’Europe. Son N°9 a été retiré, une grande première chez les Bleus.
Sa vitesse, sa fluidité, son équilibre dans l’air, sa capacité à aller défier les big men dans la peinture -un félin-, son mental, ont été mille fois vantés. Un produit du basket français notamment de l'INSEP, mais l'influence de son père, ancien joueur américain, a fortement pesé dans sa réussite. Il est le seul Français qui a été intronisé au Hall of Fame américain. « Je voulais rêver grand, » expliqua-t-il ce jour-là. Je voulais aller en NBA et je voulais devenir le premier meneur européen à le faire. Je dis toujours à mes enfants de rêver grand. Quand tu expliques ton rêve à quelqu'un et qu'il ne te rit pas au nez, c’est que tu ne rêves pas assez grand. Quand j'étais en France, ils disaient toujours 'oh tu es trop petit, trop maigre, tu n'y arriveras jamais'. Mais celui qui rit aujourd'hui, c'est moi. »
Tony Parker ne s’est pas reposé sur ses lauriers une fois sa carrière de joueur terminée. Après être devenu président de l’ASVEL, il a investi dans plusieurs entreprises à travers Infinity Nine Group. « Je n'ai pas fait de formation, mais j'ai eu la chance d'avoir des présidents qui m'ont pris sous leur aile. Michel Reybier est l'une de mes plus grosses inspirations, mon associé dans les vignobles. J'apprends énormément avec lui… Xavier Niel m'a beaucoup inspiré aussi, comme la famille Arnault. Avec ING, on a plus de 300 personnes dans les différentes entités, on crée beaucoup de métiers, on change la vie de pas mal de gens. C'est ce que j'avais envie de faire, » déclara-t-il au Figaro.
TP a non seulement porté haut le basket dans les pages sportives et de business mais il a fait aussi les choux gras des magazines people avec son mariage avec l'actrice Eva Longoria puis avec différentes affaires de coeur.


