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Top 50 des meilleurs joueurs français de l’Histoire : de la 40e à la 31e place (2/5)

La rédaction de Basket Europe dévoile au jour le jour son top 50 des meilleurs joueuses et joueurs d’un siècle de basket français. Deuxième cuvée du classement masculin qui fait la part belle à des légendes d’un autre temps mais aussi aux médaillés de Sydney, Fred Weis et Stéphane Risacher.

L'équipe de France médaillée d'argent aux JO de Sydney 2000 © DR

40e / Christian BALTZER – 1,92 m – 1936 – 148 sélections – 298 points

Le fil rouge du SCM/MSB Le Mans dont il fut le moteur sur le terrain, l’entraîneur, le directeur sportif et deux fois le président. « Ce que je regrette c’est d’être davantage connu comme ancien président que comme joueur », nous dira-t-il. L’Alsacien est arrivé au club quand il était international alors que celui-ci était en Excellence, la Pro B actuelle. Sans lui, le basket au Mans n’aurait jamais décollé et c’est une Coupe de France gagnée en 1964 face à Roanne d’Alain Gilles qui a servi de déclencheur populaire.

S’il avait quitté Mulhouse c’est parce que les Comptoirs Modernes, qui subventionnaient le club, lui proposaient un job et il y a gravi les échelons. Il a participé à deux Jeux Olympiques, Melbourne et Rome, et remporta une médaille de bronze à l’Euro de 1959. C’était un 3 qui jouait 4 en défense et dont les points forts étaient la contre-attaque et le rebond et qui se mua en fin de carrière en meneur de jeu. Il shootait les lancers-francs « à la cuillère ».

39e / Jean DEGROS – 1,81 m – 1939 – 148 sélections – 313 points

Il était reconnaissable à sa coupe en brosse, connu pour son fort caractère, sifflé dans les salles de France et adulé à Denain. C’est son père qui avait créé l’AS Denain-Voltaire en 1947 dans la cour de l’école Voltaire où il était instituteur. Le fils emmena l’équipe nordiste jusqu’au titre de champion de France en 1965 et fut fidèle à son club malgré des sollicitations du Caen BC et du Real Madrid auxquelles il n’accéda pas pour des raisons familiales. Ce n’est qu’à la toute fin de sa carrière de joueur qu’il passa deux saisons à Reims mais il y revint un temps comme entraîneur.

Son leitmotiv ? « Je n’admets pas qu'on se traîne sur un terrain. Il faut se livrer à fond sans retenue. Sinon à quoi cela sert-il de pratiquer un sport ? Un joueur qui « fainéantise » me sort de mes gonds. » Une douzaine de salles portent son nom dans le Nord Pas-de-Calais dont une à Denain, forcément.

38e / Maxime DORIGO – 1,92 m – 1936 – 71 sélections – 334 points

Il y a plusieurs signes de reconnaissance chez Maxime Dorigo, un Parisien surnommé le Rital. Il symbolisa l’Alsace de Bagnolet où il fit toute sa carrière malgré des offres venues d’Italie. Il remporta trois fois le titre national avec des équipiers comme Bernard et Gérard Mayeur, Jean-Marie Jouaret et encore son frère Laurent, lui aussi international.

Il était doté d’un shoot extérieur meurtrier à deux mains, qui partait au-dessus de la tête, et il en tira tout particulièrement profit lors du championnat du monde de 1963 à Rio où la France termina à une très bonne 5e place. Avec 16,8 points en moyenne, il se classa 4e marqueur du tournoi et surtout il fut élu dans le Cinq idéal. « Après le dernier match contre la Yougoslavie, j’ai quitté la salle comme un automate. Je m’étais complètement défoncé, j’étais en coton, vidé. Et à l’époque, on ne prenait pas de tétine (sic), rien, on était sur nos ressources propres. On m’a ramené à l’hôtel, on a mis le panneau « ne pas déranger » à l’entrée de ma chambre, en vérifiant que je n’étais pas mort, et j’ai dormi pendant 24 heures, sans manger et sans boire ! » 

37e / Fabien CAUSEUR – 1,96 m – 1987 – 30 sélections* – 346 points

Une légende du Vieux Continent. Formé au Havre, le Breton avait comme objectif de jouer en Pro B à sa sortie du centre de formation. « Quand j’y repense, je me dis parfois que je n’avais pas visé assez haut. Mais tout ça m’a toujours permis de rester les pieds sur terre, de penser au travail avant tout et de ne pas viser trop haut pour ne pas me couper les ailes. Je ne me rends pas compte que ma carrière est exceptionnelle », nous disait l’arrière en mai dernier en marge de son 6e Final Four, un record pour un joueur français en Euroleague (deux titres en 2018 et 2023). 

Il n’a jamais quitté le gratin européen depuis 2010, à la suite de son titre de champion de France avec Cholet, que ce soit à Vitoria, Bamberg (champion d’Allemagne en 2017) et, bien sûr, au Real Madrid, entre 2017 et 2024. « Le Real, c’est le club de ma vie. Il n’y a personne de plus grand que le club là-bas, je l'ai compris plus que quiconque. D’abord parce que je n’ai jamais été une superstar, aussi parce que je savais où j’allais. J’y suis allé pour être champion et j’en suis reparti en champion, avec 14 titres », a confié le gaucher à Marca après sa signature à Milan, à 37 ans. Paradoxalement, le Français le plus capé de l’histoire de l’Euroleague a plusieurs fois loupé le train de l’équipe de France, avec laquelle il n’a disputé que la Coupe du monde 2010 (8e de finale) et les JO de Londres 2012 (quarts de finale).

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36e / Roger ANTOINE – 1,88 m – 1929-2003 - 66 sélections – 349 points


Né à Bamako au Soudan français, aujourd’hui le Mali, Roger Antoine est le premier international français d’origine africaine. Il a connu une ascension vertigineuse. Venu en France pour faire du 110 m haies où il excellait, il s’est retrouvé enrôlé dans l’équipe de basket du PUC suite à une soirée de bienfaisance.

« En quelques mois, grâce à des qualités athlétiques exceptionnelles, il s'imposa au tout premier plan du basket national devenant international dès sa première saison au PUC, un an après ses débuts », écrivit l’entraîneur national Robert Busnel, qui ajouta : « Est capable de briller à toutes les places d'un « Cinq », car son sens du jeu n'a d'égal que sa parfaite technique individuelle et son efficacité. Et il a pour lui encore : détente, rapidité et une excellente touche de balle. » Capitaine de l’équipe de France de 1951 à 1960. Marié à l’internationale Alice Seillier.

35e / Frédéric WEIS – 2,18 m – 1977 – 98 sélections – 377 points

Pour beaucoup, Fred Weis se résumerait presque à l’invraisemblable dunk de Vince Carter au-dessus de lui aux JO de 2000. Mais « Fredzilla » est bien plus que cela. Tout d’abord un très fort joueur de basket qui a su évoluer au fil des années. D’abord utilisé comme arme offensive lors de ses années en France, à Limoges, il se convertit en défenseur d’élite après avoir rejoint l’Espagne. Au point d’être élu meilleur défenseur d’Europe en 2001. Il le confiait à Basket Rétro : « Malaga me fait venir surtout pour défendre et je reçois ce titre. Donc à partir de Malaga, je transforme mon jeu. Et, recevoir ce trophée cela fait plaisir, c’est vrai, mais c’est surtout, pour moi, la reconnaissance du fait que je suis sur le bon chemin niveau basket. »

Mais aussi, et peut-être surtout, parce qu’il est un homme qui n’a pas eu peur de dévoiler ses failles et faiblesses, liées à la maladie de son fils (autisme) et à ses problèmes psychologiques, dans son émouvante autobiographie, Jusque là, ça va. Quant au joueur, il a décroché la médaille d’argent aux JO de 2000, le bronze à l’Euro 2005, réussi le triplé championnat de France, coupe de France, coupe Korac en 2000 avec Limoges, épreuve qu’il gagne également l’année suivante. Il est élu à l’Académie du basket français en 2022.

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34e / Robert BUSNEL – 1,92 m – 1914-1991 – 28 sélections – 378 points

L’une des personnalités les plus importantes de l’histoire du basket français. Au point que la principale distinction décernée par la Fédération française de basketball porte son nom. Un personnage qui s’est d’abord fait remarquer comme joueur : champion de France à 15 ans avec Mulhouse, marquant 30 points pour son premier match international à 20 ans, trois titres de champion de France. Par la suite, il devient coach, engrangeant l’argent aux JO de Londres en 1948, à l’Euro 1949 puis le bronze aux Euros 1951 et 1953 avant de devenir champion d’Espagne en 1966 avec le Real Madrid. « Intelligent, clairvoyant, l'esprit sans cesse ouvert, il fut l'un des premiers à tirer les plus utiles enseignements des leçons données, d'abord par les Baltes, puis par les Américains », dira t-il de lui-même !

« Bus », comme on le surnommait, a également lancé Basket Magazine en 1947 et, surtout, a été DTN de 1960 à 1964, président de la FFBB (1966-1980) puis de la FIBA (la fédération mondiale) de 1984 à 1990. Gloire du sport français depuis 1994, membre de l’Académie du basket français depuis 2005, chevalier puis officier de la Légion d’honneur, officier de l’Ordre national du Mérite, il décède en 1991 dans un accident de voiture. 

© Musée du basket

33e / Jean-Pierre STAELENS – 1,96 m – 1945-2000 – 102 sélections – 381 points

C’est le 4 mars 1967 que le Nordiste est entré de plain pieds dans l’histoire lors du match Denain-Valenciennes. Le quotidien L’Equipe parla de « festival offensif orchestré par un étourdissant Jean Degros. Le héros de la soirée fut Jean-Pierre Staelens. En effet, Jacques Fiévé (le coach de Denain) avait donné pour consigne de servir au maximum son “bombardier” afin qu’il conserve à coup sûr son poste de pointeur numéro un du championnat. » 

Le faux-pivot Jean-Pierre Staelens en était à 28 points à la mi-temps. Il s’est démultiplié lorsqu’il a senti que le record de Roger Haudegand et ses 62 points étaient à portée de fusil. Il grimpa jusqu’à 71 points. C’est toujours 57 ans plus tard le record en première division française. Trois fois meilleur marqueur de la N1 (1966, 67 et 68), Staelens fit une seule saison d’infidélité à Denain pour aller jouer à Toulouse et revenir aussitôt dans le Nord. Il était le parrain de Tony Parker.

32e / Eric BEUGNOT – 2,00 m – 1955 – 212 sélections – 400 points


Fils de Jean-Paul et frère aîné de Greg qui participa avec lui aux Jeux Olympiques de Los Angeles. Le numéro 1 français de sa génération récompensé par des trophées de MVP français en 1980 et 81. L’âme du SCM Le Mans avec qui il fut champion de France trois fois (1978, 79 et 82). Il fut élu en 2023 Sportif sarthois de l’histoire par le quotidien Le Maine Libre

Un gaucher au physique surpuissant et au tempérament de battant hors pair. Jamais meilleur que dans les matches importants. « J'ai un a priori favorable car je suis constamment collé sur l'adversaire. Ce qui fait ma force, c'est que même si je sais que le joueur que je marque est plus fort que moi, je n'ai pas peur de lui, et s'il m'échappe, je ferai toujours le maximum pour aller le récupérer. »  

Dans la deuxième moitié de sa carrière, il s’est doté d’un tir longue portée. Un passionné de musique qui fut DJ avec Jacques Monclar pour une radio libre et ouvrit un magasin de disques dans le Vieux Mans. Il fut notamment GM de l’ASVEL.

31e / Stéphane RISACHER – 2,03 m – 1972 – 124 sélections – 415 points

Joueur élégant, attaquant racé, Stéphane Risacher s’est constitué un beau palmarès au cours de sa longue carrière (de 1988 à 2010). Passé par Vichy, Tours, Lyon (champion de France de Pro B en 1991), le PSG Racing (champion de France en 1997), Pau-Orthez, il provoque l’intérêt de l’Olympiakos en 2000, avec qui il est deux fois vice-champion de Grèce, avant de partir à Malaga (un titre de champion d’Espagne en 2006 et une coupe du Roi 2005) puis Murcie puis de revenir au pays à Chalon-sur-Saône. Il est également médaillé d’argent aux JO de 2000.

L’un de ses souvenirs les plus marquants remonte à l’Open McDonald's de 1997, qui lui permet d’affronter rien moins que les Chicago Bulls de Michael Jordan : « Une chance unique de jouer les Bulls, de défendre une fois dans sa vie sur Jordan. Lui, il m’a chambré sur les deux premiers shoots qu’il a pris quand je défendais sur lui et il les a ratés. Après, il ne m’a plus rien dit, mais il m’a mis dans le vent pendant 3’30. Je préfère quand il cause. » Nommé à l’Académie du basket français en 2019, il fait également partie des Légendes du basket français. Et son nom n’a pas fini de briller : il est le père de Zaccharie, n°1 de la dernière draft NBA, et d’Aïnhoa (2007), déjà impactante avec l’équipe professionnelle de l’ASVEL féminin.


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