Marc Bret et Nacho Morejón publient un livre en espagnol sur un demi-siècle de basket-ball en URSS, intitulé Le Géant Rouge, l’histoire du basket soviétique, et qui couvre la période 1947-90. L’URSS, c’est notamment chez les hommes deux médailles d’or olympiques (1972 et 88), trois au championnat du monde, et… 14 au championnat d’Europe.
Il y est notamment confirmé que Anatoli Myshkine, qui fut l’un des protagonistes de la médaille d’or au championnat du monde de 1982 à Cali fut privé de championnat d’Europe, un an plus tard en France, lorsque le KGB l’a pris en flagrant délit de possession de devises étrangères et de produits achetés à l’étranger destinés à être revendus dans son pays. Une pratique qui était… courante.
Les auteurs racontent par ailleurs que c’est après la seconde guerre mondiale que les sportifs soviétiques sont devenus des ambassadeurs de l’URSS et seule la victoire était acceptable. Ainsi, Nikolai Romanov, ministre des Sports à l’époque, avait témoigné :
« Si nous perdions, la presse bourgeoise en profiterait pour critiquer notre nation dans son ensemble et nos athlètes, ce qui était déjà arrivé auparavant. Pour obtenir la permission de concourir au niveau international, j’ai dû envoyer une lettre spéciale à Staline garantissant la victoire. Ainsi, on était responsable des résultats, et les conséquences d’un échec étaient très graves. »
Les conséquences ? Les purges staliniennes ne sont pas qu’un mythe. Figure également dans le livre le témoignage du meneur arménien Armenak Alachachian, qui raconte:
«Dans les duels contre le Real Madrid dans les années 1960 c’était une question d’État, ils nous ont demandé de gagner ou de mourir.»
Armenak Alachachian a remporté la Coupe des Champions, actuellement Euroleague, en 1961, 1963 et 1965. Il est décédé dix-sept ans après la fin de l’Union Soviétique.