Dans son dernier numéro Basket Le Mag met en lumière quelques aspects des finances des clubs français impactés par la crise sanitaire. Voici des extraits concernant deux questions fondamentales: 1) Pourquoi certains clubs souhaitent continuer à jouer et d’autres pas, 2) Pourquoi dans ces conditions s’être engagé dans une Coupe d’Europe. Les présidents Dominique Juillot (Chalon), Martial Bellon (Strasbourg) et Jérôme Mérignac (Cholet) apportent des éléments de réponses :
Certains voudraient jouer chaque semaine, d’autres un minimum, voire pas du tout. Explication : la composition des budgets varie d’un club à l’autre. «Ceux qui ont des mécènes ou sont plus dépendants des collectivités sont moins touchés – c’est pour ça que la Pro B est plus confortable. À l’inverse, ceux qui sont plus vertueux, comme l’Élan, Strasbourg, Bourg, Dijon et j’en oublie, qui ont beaucoup de public dans leur salle et de partenariats privés, sont les plus pénalisés», compare Dominique Juillot. Le président de Strasbourg justement, Martial Bellon, évoque le cas de la SIG : «Je suis président depuis 2010, à l’époque les collectivités le finançaient à 50% en 2010, aujourd’hui c’est 25%. Mon sentiment est que tout ce travail fait en dix ans pour que le privé finance en très grande partie le club est complètement effacé.»
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«Dans les pertes estimées des clubs de LNB, 75% viennent des clubs jouant les coupes d’Europe. Ça n’a rien d’illogique : on joue à huis clos et on a vendu des prestations sur ces matches. Mais ça interroge : pourquoi jouer les coupes d’Europe et pas en Jeep Élite ?», questionne Martial Bellon, dont l’équipe de Strasbourg dispute la Champions League. «Si on ne jouait pas en coupe d’Europe, on était forfait. Alors qu’en Jeep Élite, on se disait : on a toujours l’espoir de jouer plus tard.»
Le club de Cholet, également engagé en BCL, a traversé le même paradoxe. «On s’est positionné l’an dernier avec les clubs de LNB en disant : le huis clos n’est pas viable. Mais en coupe d’Europe, on était obligé de suivre les prérogatives de l’instance», commente Jérôme Mérignac. «On a œuvré auprès de la BCL pour faire d’abord nos matches à l’extérieur, en espérant alors qu’on pourrait avoir une jauge minimale de public en décembre-janvier. Malgré cela, malheureusement, on aura joué nos trois matches à domicile à huis clos.»
Photo: Dominique Juillot (Elan Chalon)